C'est important les blessures pour comprendre un individu. Chacune d'entre elles entaille l'âme jusqu'à la modeler, lui donner une forme propre. Il suffit alors d'effleurer ces cicatrices pour tout comprendre de lui.

8h01, j'ouvre les yeux. Pas besoin de réveil, je me lève tous les jours à cette heure-ci pour me diriger vers mon bureau dans les beaux quartiers de Manhattan. Printemps, été, automne, hiver, toutes les saisons et tous les jours la même chose. De temps en temps, une petite virée en France, en Australie ou aux Bahamas et le quotidien reprend.
Sauf qu'aujourd'hui, nous sommes samedi. Mon cerveau est réglé comme une horloge, un peu détraquée parfois les lendemain de soirée, mais cette fois bien à l'heure. Je prends le temps d'ouvrir les yeux, ébloui par la lumière du jour qui entre par les baies vitrées. Dernier étage de l'immeuble bien sur. Je lâche un léger soupir, je ne suis pas sorti hier soir mais j'ai pris le temps de commander des bouteilles de vin hors de prix, livrées chez moi à la vitesse grand V, à la température idéale.
Comme tous les soirs, j'avais reçu de nombreux appels d'anciennes conquêtes qui désiraient à nouveau être sous les feux des projecteurs en sortant de l'immeuble, ou qui désiraient tout simplement une nuit magique dans un des plus beaux buildings de New York. J'avais décidé de répondre à une fille, toujours le même genre, pouf, grands airs, fille facile, mais que je n'avais pas encore eu dans mon lit. Enivrée après deux verres, elle a fini par m'emmener dans la chambre avant de s'endormir facilement après un heure d'ébats non amoureux. J'adore. Pas de questions, j'étais tranquille. Mais elle ne connaissait pas encore ma technique du petit matin et m'avait parlé, hier soir, de « virée shopping » toute la journée, ou journée au spa pour me détendre, parce que j'avais l'air tendu. J'ai acquiescé bien évidemment, en souriant mais intérieurement j'avais simplement envie de lui dire : si tu savais.
Elle dormait profondément, tant mieux. J'enfilais un caleçon ainsi qu'un peignoir blanc avant de me diriger lentement vers la cuisine où le café coulait. Toujours programmé à la même heure. Je bu une gorgée bien chaude, et me demandait comment faire fuir cette inconnue on ne peut plus siliconée.
Kiara va encore se foutre de moi, pensai-je. Parfois, elle le prenait bien, d'autres fois un peu moins et lorsque la fille était partie, elle me disputait un peu. Aucune importance, je savais qu'au final, elle oublierait. Et elle savait que je ferai la même chose en retour, même si c'était plus rare. Les filles, ça croit au prince charmant, même si elles ne l'admettent pas, elles veulent y croire, encore et encore. J'adorais faire ça. Ou la venger de ses exs. Un plaisir.

Enfin bref, ce matin, comme beaucoup de matins, je la réveillerai surement pour qu'elle fasse un petit discours devant la pauvre fille désabusée, tout juste pleine d'espoirs envolés. Je terminais mon café, et pris mon portable pour envoyer un message a Kiara.
« Besoin d'aide, comme toujours. Merci princesse. »
Je me brossais les dents dans la deuxième salle de bain, celle qui n'était pas à proximité de la chambre, pour laisser la fille sans nom dormir. J'avais toujours un réveil à 9h00 pour que ces filles se réveillent et partent au plus vite. Le temps de faire un tour dans la piscine commune, bien que j'en aie une sur ma terrasse.
Je pris mes tongs et fini par ouvrir la porte afin de me diriger faire quelques brasses. Je passais devant la porte de Kiara, espérant qu'elle soit réveillée, et appelait un fleuriste pour lui livrer au plus vite un bouquet devant sa porte.

Kiara entendit son portable sonner. Elle se frotta les yeux et l'attrapa tant bien que mal. C'était Nolan, un garçon qu'elle connaissait d'un gala de charité et qui se trouvait être son voisin également. Elle avait déménagé il y avait deux semaines de ça dans un beau quartier de Manhattan, maintenant que son salaire le lui permettait. Il fallait avouer qu'elle avait réussi à se faire un nom dans le milieu de la photographie et que ça lui ouvrait un grand nombre de portes un peu partout dans diverses domaines. Tant mieux. Ce texto était un appel à l'aide, comme c'était souvent le cas avec Nolan. Assez bref d'ailleurs : « Besoin d'aide, comme toujours. Merci princesse. ». Kiara se leva avec difficulté mais elle ne mit pas bien longtemps pour se préparer. D'après son message, il avait encore mis elle ne savait quelle pouffe dans son lit et il n'arrivait pas à l'en faire dégager. Elle s'attacha les cheveux une fois prête et sortit de son appartement. Elle ne prit pas la peine de toquer, comme à chaque fois qu'il lui demandait de l'aide. Elle se faisait souvent passer pour sa sœur ou son ex envahissante dans ces moments-là, mais ça avait le mérite de fonctionner au moins. Nolan chéri ? Tu es là ? Demanda-t-elle d'une voix qu'elle voulut aigüe. Elle savait que si la photographie n'avait pas marché pour elle, elle aurait pu se reconvertir dans le théâtre. Elle fit un pas, puis deux dans l'appartement et avança directement dans la chambre du jeune homme. Elle y trouva donc une demoiselle endormie, qui apparemment avait du mal à se lever malgré le réveil qui sonnait. Bouge ton cul de là espèce de greluche ! Elle prit les vêtements féminins qui trainaient par terre et lui balança dans le visage. Dégage et plus vite que ça, autrement que crois moi, mon pied va rapidement arriver dans ton énorme derrière ! Va-t-en et que je ne te vois plus trainer autour de lui ! Il ne fallut pas longtemps à la blonde pour partir de la chambre en courant, à moitié nue. Et le moment où elle franchit la porte d'entrée fut celui où le jeune homme revint chez lui. Bon débarras Annonça Kiara suffisamment fort pour qu'elle se fasse entendre par la pimbêche. Elle attendit qu'elle soit bien partie pour s'avancer vers Nolan et l'embrasser sur la joue. Tu les choisis de plus en plus mal décidément .. Soupira la demoiselle avant d'ajouter : Tu me dois au moins un petit dej' ! J'te signale que tu m'as réveillé au passage !

J'arrivais à la piscine, vide : personne n'avait décidé de se lever a 8h pour faire un peu de crawl avec moi. J'aimais me mesurer aux personnes, entrer en compétition avec elles lorsque je savais que j'étais bon dans un domaine. Et pour le coup, en natation, j'étais plutôt pas mal.
Je fis plusieurs longueurs pour me détendre, mais le calme continuant perpétuellement de régner autour de moi me donnait envie de sortir. Ce que je fis. Je me surpris à sourire en imaginant Kiara, encore une fois, en train de faire dégager le pot de colle du matin. Je regardais ma montre : 9h09. La fille devait certainement se sentir très mal à ce moment là puisqu'elle devait être en train de se faire jeter dehors.
Je me séchai, enfilai à nouveau mon peignoir et mes tongs en me dirigeant vers mon appartement. La piscine était sur le toit, donc pas grand chose à descendre.
J'entendais au bout du couloir la voix de Kiara et ne pu m'empêcher de continuer à sourire. Une vraie hyène quand elle le voulait. Et une vraie actrice.
J'arrivais à la porte d'entrée quand je regardais la pauvre fille sans nom sortir de chez moi. Je la regardais attentivement passer à côté de moi en murmurant lorsqu'elle était assez près : sympa le réveil, non ?. Un léger rire s'échappa de mes lèvres et j'observais à présent Kiara qui s'approchait de moi. Je fermais la porte du pied et l'embrassait amicalement à mon tour. A présent, je la regardai d'un air vicieux, mélangé a un petit étonnement. (voir gif )
« Oh, si tu avais été avec nous dans le lit, tu auras pu me confirmer que ce n'était pas la plus mauvaise. »
Je ricanais, je savais qu'elle ne voulait en aucun cas connaitre la nature ou les détails de nos ébats. Encore moins avant un petit déjeuner. Je réfléchissais à l'idée du petit dej, et c'est vrai que ça aurait pu être pas mal.
« A domicile or not ? T'es désir sont des ordres. »
Je pouffais de rire en regardant sa tête à moitié contrariée. En même temps, ce n'était pas la première fois que je la réveillai, elle devait commencer à avoir un peu l'habitude. Je reçu un texto ou la mention livrée était écrite, et je savais qu'une petite somme d'argent venait d'être débitée de mon compte en banque. Je n'eus même pas le temps de ranger mon téléphone qu'un message, plus désagréable cette fois, s'affichait sur mon téléphone. La fille avait été enregistrée dans NoName n°21 et je remarquais que c'était celle de cette nuit et d'une petite partie de la matinée. « Salaud, tu m'as fait des promesses. Je te déteste. » J'hésitais à répondre mais rangea le téléphone dans mon peignoir en m'accoudant sur le bar.
« T'as du lui faire vraiment peur, d'habitude après 30 min elles reviennent comme des fleurs ! »

Neuf heures. Kiara avait été réveillée par un texto de Nolan qui, encore une fois, n'arrivait pas à se défaire d'une de ses prétendantes. En deux temps trois mouvements, elle s'était chargée de jeter la jeune femme de la chambre. A force, elle en avait pris l'habitude. Il la rejoint alors chez lui cinq minutes plus tard, narguant presque son coup d'un soir pour ce réveil peu agréable. Il salua ensuite son amie et affirma qu'elle ne dirait pas ça si elle s'était trouvée dans le même lit qu'eux. Kiara roula des yeux. Les plans à trois, ce n'est pas mon truc. Et puis, on n'a jamais couché ensemble non plus nous deux. Qui me dit que tu es vraiment un bon coup ? Elle esquissa un sourire en coin. Il lui demanda alors si elle préférait déjeuner chez lui ou dehors. Elle se mit à réfléchir un petit temps avant de hocher la tête. Chez toi, tu me dois bien ça. Allez, au fourneaux mon coco. Elle lui prit la main et l'attira alors dans la cuisine. C'est alors qu'il sortit son téléphone de sa pouce et lui annonça qu'elle avait du être affreuse avec elle comme sa pouffe ne revenait pas vers lui en rampant. Boarf .. Tu me connais .. Elle papillonna des yeux et fit sa petite tête angélique. Ouais bon, okay ça ne lui allait pas trop, mais tant pis. Après tout, elle lui avait rendu service et c'était bien ce qui comptait dans le fond, n'est-ce pas ? Dis moi, c'est quand que tu en trouveras vraiment une ? Une que je ne virais pas le lendemain, qui sera vraiment faite pour toi et avec qui tu rêveras de fonder une famille ? Demanda alors Kiara. C'est vrai quoi, il devrait bien finir par se ranger un jour ou l'autre, non ?

Aux paroles de Kiara, je ressenti un frisson et la regardait attentivement, avec un regard profond, limite pervers. Elle doutait de mes capacités ? C'est vrai que jamais je n'avais couché avec elle. Après tout, jamais je n'avais couché avec quelqu'un pour qui j'avais des sentiments. Alors elle ... Si ça devait arriver, je ne pense pas pouvoir le faire comme avec les autres, c'est sur. Mais ses paroles avaient provoqué en moi un électrochoc malgré que je savais qu'elle ne voulait que me taquiner. Je souriais encore en me rapprochant lentement d'elle, et en la bloquant entre mes bras, mon corps, et le mur.
« C'est une proposition ? »
Elle m'attira ensuite vers la cuisine. Cuisiner, moi ? Je n'avais aucune idée de comment allumer un four, vu que ma routine c'était les restos ou les traiteurs à domicile. Ou les cuisiniers à domicile. Mais moi qui cuisine ? Elle était taquine aujourd'hui ! Je me demandais bien ce que je pourrais savoir faire comme petit déjeuner et en fait, je ne trouvais rien.
« Euuh... Il y a des céréales dans le placard. »
J'esquissai le même sourire angélique qu'elle il y a quelques instants lorsqu'elle répondait à ma question. Mais la seconde d'après, je devenais à nouveau sérieux lorsqu'en j'entendais ses interrogations : j'ai même failli m'étouffer avec ma salive. Je commençais a marcher dans la pièce, allumant au passage une cigarette dont la fumée se propageait dans l'air frais de l'appartement. Je savais parler de filles, de comment faire des bébés ou même de comment être riche. Mais heu de fidélité, ou d'amour et ces conneries là... Connait pas.
« Ca existe ? Je veux dire, à part toi. Qui n'en voudrait pas qu'à mon argent, à part une autre fille riche ? Et encore, les filles riches et la fidélité, ça fait deux. »
Je repensais à Thea, mais me sorti vite cette idée de la tête. Cette fille représentait ma blessure, ma cicatrice encore ouverte et je n'avais pas envie de repenser à elle. Je ne savais même pas ce que je ressentais, à part un vide aujourd'hui.
« Pourquoi se limiter lorsque à chaque réveil, l'univers s'offre à moi ? Tellement de choix et se borner à une seule personne ! »
J'écrasais ma cigarette avant d'ouvrir la baie vitrée et d'observer la vue sur Manhattan. Magique.

Kiara se retrouva coincée entre le mur et Nolan suite à la réflexion qu'elle lui avait faite. Il lui demanda alors si c'était une proposition ou non. Elle haussa un sourcil et fit un sourire en coin. Peut-être que oui, peut-être que non. A toi de prendre ça comme tu veux .. Elle esquissa un sourire et l'attira dans la cuisine. Il lui dit alors qu'il avait des céréales dans le placard mais que c'était tout. Elle soupira et hocha la tête négativement. Bon, on déjeune chez moi ou dehors alors ? Des céréales, ça ne nourrit pas .. Elle lança alors la discussion à propos d'une éventuelle relation sérieuse pour le jeune homme. Evidemment, il fuma et se braqua quelque peu. Elle l'écouta alors lui dire qu'en dehors d'elle, il ne connaissait pas vraiment de filles qui ne s'intéressaient pas à son argent. Kiara leva les yeux au ciel. Je te trouve un peu restrictif de penser de telles choses. C'est sur que si tu pars défaitiste comme ça, tu la trouveras jamais la femme idéale. Arrête de penser que tout le monde te parle uniquement parce que tu es plein aux as. Toutes les nanas ne sont pas comme ça. Elle le rejoignit alors devant la baie vitrée et observa la vue à ses côtés. Elle posa sa main sur le dos du jeune homme. Parce que se réveiller aux côtés d'une nana différente à chaque fois, c'est peut-être mieux ? Tu n'as jamais eu envie de retrouver ta chérie après une longue journée de travail ? De pouvoir discuter de ta journée avec elle en dinant ? Des petits trucs comme ça qui font un tout au quotidien .. Demanda alors Kiara en haussant les épaules. Kiara était célibataire également, mais parce qu'elle n'avait trouvé personne pour le moment. Mais elle savait bien qu'elle finirait par trouver quelqu'un un jour, que ce soit prochainement ou non.

(Je vais écrire a la 3eme personne, ça me perturbe qu'on écrive pas a la même personne )
Nolan ne releva pas la réflexion de Kiara. Aurait-il pu coucher avec elle ? Il en doutait. Non pas qu'elle ne l'attirait pas, au contraire, elle était vraiment belle, parfaitement formée. Les courbes de son corps trahissaient beaucoup ce qu'elle était a l'intérieur : on aurait pu la croire superficielle, mais c'était la fille la plus géniale qu'il connaissait. Dès qu'il était attaché, il était dur de s'en défaire.
Malgré tout, il sourit à ses paroles. Il continuait de la regarder attentivement, avec son regard profond et perturbateur dans lequel Kiara ne se laisser pas entrainer.
« Ou alors, je te commande un petit déjeuner royal. Dans 25 minutes au plus tard, sur ma table, au bord de la piscine. »
Il écoutait attentivement son avis sur la question des nanas qui n'en veulent qu'à son argent. C'est vrai qu'il n'était pas moche du tout, très loin de là, elles pouvaient aussi en vouloir à ce qu'il était physiquement. Mais personne n'avait jamais creusé ce qu'il y avait en lui : il ne se laissait pas faire, certes, mais personne ne s'était intéressé suffisamment à ce qu'il pensait pour qu'il puisse un jour se dire qu'une nana valait le coup.
Nolan ricanait nerveusement. Elle avait le don de creuser et de chercher en lui les failles, essayant d'y remédier peut être, mais il ne se laissait pas faire et se braquait sur ses idées.
« Je peux très bien le faire avec toi, d'ailleurs, c'est ce qu'on fait ! Tu serais trop jalouse après, je ne veux pas te faire ce mal ma princesse. »
Il essayait de tourner la conversation autour de l'humour, mais ce n'était pas simple. Kiara n'était pas du genre à se faire embarquer dans des discutions superficielles.
« Et puis, la célibataire, il est ou ton prince charmant ? T'en as pas trouvé un aussi parfait que moi ? »
Il ria doucement, fini par la prendre dans ses bras devant la baie vitrée, posant un baiser sur son épaule et lui attribuant une petite tape amicale dans le dos. Il s'avança sur la terrasse, regardant toujours la vue et fini par se tourner vers elle.
L'été commençait à s'annoncer, il faisait jour et chaud de plus en plus tôt. Nolan observait les joggeurs, au loin, les hommes pressés et les femmes se torturant les pieds en talons. La chaleur commençait à monter des rues alentours, les odeurs des restaurants, la pollution, tout se mélangeait. Il pris une bouffée d'air et fini par s'accouder aux barrières de sa terrasse, soupirant légèrement. Heureusement que Kiara était là.

L'idée du petit déjeuner la tentait bien, même si au final, il avait eu recours à la facilité. Elle leva les yeux au ciel et haussa les épaules avant d'aller le rejoindre près de la baie vitrée. Nolan et ses goûts de luxe .. Peut-être qu'il trouverait quelqu'un lorsqu'il arrêterait de montrer à tout le monde à quel point il était riche maintenant. Ca semblait à la limite de l'arrogance. Il se braquait à chaque fois qu'elle lui parlait d'une éventuelle relation sérieuse .. Mais n'avait-il pas l'âge de se caser réellement après tout ? Ce n'est pas à quarante ans qu'il pourrait le faire et ainsi commencer à fonder une famille. Tu n'as donc jamais rêvé d'avoir des enfants ? Demanda alors la jeune femme. Elle le regarda alors la prendre dans ses bras, lui faire un bisou sur l'épaule avant d'aller s'accouder sur la terrasse et lui demander ce qu'il était de son côté. Il fallait bien avouer que la vie amoureuse de Kiara était complètement vide et inexistante en ce moment. Sa carrière passait bien avant. Aussi inexistante que la tienne. Je butine un peu partout pour le moment sans me prendre la tête avec quelqu'un .. Sauf qu'à ta différence, j'espère que la situation ne va pas durer et que les choses vont changer rapidement.Mademoiselle Lewis-Butler le rejoignit alors sur la terrasse et vint s'accouder à son tour sur la barrière, à ses côtés. Elle ébouriffa les cheveux de son ami et lui lança un sourire. Elle s'entendait bien avec lui, et l'embêter l'amusait assez. Après tout, il fallait bien que quelqu'un découvre ce qu'il se cachait sous la carapace qu'il voulait se donner, n'est-ce pas ? A quoi tu penses ? Demanda alors Kiara en le regardant avec insistance.

Penché sur sa barrière, Nolan décida finalement de lui commander un petit déjeuner de reine. Il appela une petite boulangerie française au coeur de Manhattan et aux prix exorbitants, commandant petits pains au chocolat, croissants au beurre et même confitures maison. Mais il pris aussi la peine de passer un petit coup de fil discret à un traiteur spécialisé, qui lui promis de ramener au plus vite des pancakes, bacon grillé, oeufs au plat... Bref, un choix varié !
Il revint alors vers Kiara, une légère brise se cassait contre l'eau de sa piscine. C'est vrai qu'il aimait montrer qu'il était riche, simplement parce qu'il avait baigné dans cette ambiance depuis son enfance, mais également car il avait travaillé pour. Peut être que ce n'était pas sa personnalité, au fond, ça ne l'était pas : il était différent de tout ça, ces paillettes, bling bling, arrogance, tout ça. Il était peut être devenu tout ce qu'il n'avait pas envie d'être, mais ne le remarquait plus.
« Bien sur que les enfants c'est bien. 1 heure par jour ! »
Il ricana a nouveau nerveusement. Nolan savait qu'il allait exaspérer Kiara, elle n'aimait pas qu'il impose des barrières inutiles entre eux. Mais ce sujet ne passait pas.
Bien sur qu'il rêvait d'amour, comme tout le monde, ou comme les hommes biens. Il était quelqu'un de bien, d'attentionné, il avait tout mais en même temps, ce tout lui enlevait ce qu'il désirait inconsciemment le plus : l'amour. Il en avait peur, et le fuyait comme la peste. Alors en parler, apprendre à l'apprivoiser, à le découvrir et peut être le chercher ... C'était dur.
Il passa une main dans ses cheveux, puis les mis dans les poches de son peignoir, commençant à marcher en rond, regardant le sol.
« Je n'ai pas dis que j'espérai que ça allait durer. Je m'amuse comme je peux. Je n'ai jamais trouvé de fille qui voulait vraiment de moi, alors je ne sais pas quoi chercher. Peut être le jour ou je me rendrais compte que quelqu'un tient vraiment à moi, je changerai... Comment tu sais que tu aimes quelqu'un, toi ? »
Nolan avait décidé de s'ouvrir un peu. Ca faisait trop longtemps qu'ils tournaient autour du pot et il savait qu'il pouvait lui faire confiance. A nouveau accoudé, Kiara lui demandait alors à quoi il pensait. Il se demandait s'il avait été une fois amoureux, et la seule histoire probable était Théa. Mais il ne savait pas, elle lui plaisait mais au fond, l'exaspérait. Ils étaient peut être trop similaires, en apparences.
« Thea, parfois, j'y repense. »
Il senti un léger silence. Il se surpris à sourire, et entendit la sonnerie de la porte. Il alla ouvrir en vitesse, heureux de détourner l'attention pour une fois. La première commande était arrivée : la boulangerie française avait fait vite, et il paya ce qu'il devait en laissant également un beau pourboire. Il eu a peine le temps de sortir ce petit déjeuner sur la terrasse qu'il alla régler le suivant. Il posa tout sur une grande table en verre, et se mis derrière la chaise ou Kiara devait s'asseoir en vrai gentleman.

Kiara se mit à rouler des yeux en entendant sa réplique à propos des enfants. Elle ne savait meme pas pourquoi elle essayait de se lancer sur un tel sujet comme il était fermé à la question. Oh et puis tant pis pour lui après tout. Elle lui ébouriffa les cheveux et le regarda aller faire les cent pas. Il vint alors à lui demander comment est-ce que l'on sait que l'on aime quelqu'un. Kiara passa sa main dans ses cheveux avant de répondre : Beh .. Quand tu ne penses plus qu'à cette personne, qu'elle t'obsède, que tu es bien quand elle est là .. Quand tu souris comme un con en pensant à elle .. C'est un tout .. Y'a ton cœur qui bat à cent à l'heure, t'as des frissons quand tu es proche d'elle et tu ne veux pas que ce moment s’arrête .. Elle vint alors à lui demander à quoi il pensait et sourit en coin quand il lui donna sa réponse : Thea. Kiara connaissait Thea, elle avait eu l'occasion de travailler avec elle d'ailleurs il n'y avait pas si longtemps que ça pour la première édition du magazine Near You. Kiara en était la photographe attitrée et Thea avait été son modèle. C'était une fille qu'elle aimait beaucoup. Elle n'eut pas le temps d'ajouter quoi que ce soit que la sonnette retentit. Le petit déjeuner arrivait et Kiara se mit à sourire de plus belle quand elle vit tout ce qu'il y avait commandé. Elle prit place à table, le gratifiant d'un sourire lorsqu'il tira sa chaise et l'observa s'installer lui aussi. Ca a l'air tellement bon ! Mademoiselle Lewis-Butler se dit qu'elle pourrait alors reporter le sujet "Thea" à un peu plus tard, ou du moins, à quand son estomac serait un peu plus rempli .. Mais finalement, elle avait un peu du mal à ne pas en parler .. Elle en mourait d'envie .. Ressentait-il quelque chose pour Thea ? Elle prit un croissant, le coupa et etala de la confiture dedans. Tu penses la reconquérir ? Tu ressens quoi pour elle ? Demanda alors la brunette.