Je reçus un appel d'un employé alors que j'étais en train de manger une soupe chinoise chez moi devant un film d'action complètement platonique. Il me dit qu'ils avaient besoin d'aide car vu le grand nombre de client qu'il y avait, ils avaient bien besoin d'une personne en plus. Je m'habillais, me coiffais un minimum et hélais un taxi. Malheureusement je tombais dans les bouchons. En même temps New York était une grande ville toujours en mouvement, j'aurais été allé plus vite à pied je pense mais bon, maintenant c'est fait et j'espérais arriver au plus vite au bar. J'imaginais le débordement des employés au bar, en train de courir partout. Finalement, j'arrivais au bar à vingt et une heures, je passais directement derrière le bar et je commençais par une jeune femme assise au bar, plutôt belle d'ailleurs. Un white russian, je lui fis cela tout de suite. Je pouvais observer un semblant d'accent dans sa voix. Après lui avoir donné son verre, je lui dis :

Et voilà mademoiselle. Dites moi, vous n'êtes pas d'ici ? J'ai entendu votre accent très prononcé.

Depuis que je tenais mon bar, j'en avais vu des passants, des habitués ainsi que des étrangers et je connaissais leur accent. Attendant qu'elle me réponde, je servis un monsieur qui avait l'air plutôt pressé. Il me donna l'argent et partit après avoir bu cul sec sa téquila. Il y avait vraiment des gens désagréables des fois. Je retournais vers la jolie rousse et lui demandai tout de même de me payer son verre, ici on était avant tout dans un commerce. Cette jeune femme m'avait l'air pleine de joie de vivre et j'avais bien envie d'entamer la conversation avec elle même s'il y avait du monde ce soir.

Des fois les gens pouvaient être vraiment désagréables. Ils se croyaient tout permis tout simplement parce qu'ils étaient les clients. Sois disant, nous, les barmans ou les serveurs, nous devons être à leur service. Nous ne sommes pas des esclaves non plus. Cette jolie rousse avait vu ce qui c'était passé entre le monsieur et moi. Malheureusement on ne pouvait rien faire contre les gens malpolis. Mais sa remarque fit plaisir à entendre, enfin quelqu'un de gentil. Il y avait des clients adorables et d'autres complètement exécrables. Je revins près de cette femme et lui dis :

Tout à fait !

Alors qu'elle dégustait son White Russian, je restais près d'elle car j'avais entendu un semblant d'accent et finalement je ne m'étais pas trompé. En même temps les étrangers on pouvait les repérer à mille cinq cent kilomètres, notamment les asiatiques qui prennent des photos de tout et n'importe quoi mais ça c'était une autre histoire et on voyait bien que cette femme ne venait pas de ce coin de la planète. Elle me dit finalement qu'elle était française. Oh les françaises sont tellement mignonnes et le mythe restait intacte devant elle. D'ailleurs, elle m'en dit plus sur elle comme le fait qu'elle était danseuse professionnelle. New York est une grande ville et si elle s'en donne les moyens, elle pouvait percer et devenir une icône de la danse.

Oh bingo ! J'en étais sûr. Danseuse ? Tiens, vous me ferez une petite démo ce soir ?

J'avais très envie de voir son talent surtout si c'était une danseuse professionnelle. En tout cas, je pris l'argent qu'elle me donna et je le rangeai dans la caisse. Je revins près d'elle et me pris un café pour tenir le choc pour cette nuit, la fatigue prenait le dessus sur mon corps, ce n'était pas très bon pour le reste de la soirée.

J'étais comblé de voir une danseuse professionnelle dans mon bar. Bon j'en avais côtoyé quelques unes mais là, l'avoir en tant que cliente, ça me faisait plaisir. Elle était plutôt jolie cette jeune femme et j'avais bien envie de l'avoir à l'oeuvre en tant que danseuse mais elle m'expliqua que c'était une professionnelle en danse de couple. Oula, je ne voulais pas m'essayer à danser avec elle, j'étais un vrai manche à balais, je gâcherais tout son talent, ce serait bête. J'étais bien mieux derrière le comptoir. Je lui répondis en tout cas :

Beih je viendrais vous voir lors d'un spectacle que vous donnerez.

Puis alors que je finis de lui répondre, elle me complimenta sur mon White Russian. A vrai dire peu de gens prenait cette boisson et quelques fois, on n'en avait plus. Cette jeune femme avait vraiment de la chance d'en avoir eu ce soir.

Oh bah merci !

Puis je me rendis compte que je savais que c'était une danseuse professionnelle mais je ne savais même pas comment elle s'appelait. Bon après tout je ne demandais pas le prénom de toutes mes clientes avec qui je parlais mais là, j'apprenais davantage à la connaitre. Et puis étant donné qu'elle arrivait tout juste à New York, je devais être l'un de ses premières connaissances. Je lui demandai alors tout en tendant ma main pour la lui serrer :

Et au fait, je m'appelle Nathan.

Oh tout s'éclairer alors. Cette jeune femme dite danseuse professionnelle est venue à New York pour faire de sa passion un grand travail. J'espérais vraiment pour elle qu'elle trouverait quelqu'un qui puisse l'embaucher. Je ne l'avais encore jamais vu à l'oeuvre mais j'étais persuadé qu'elle dansait bien. Elle n'allait tout de même pas quitter son pays natale alors qu'elle n'avait pas de talent. C'était donc avec grand plaisir que je prenais sa carte que je posais près de la caisse afin que les gens qui payent puissent la voir. On ne savait jamais vraiment qui venait au bar. On pouvait avoir des mafieux comme des policiers ou même des chorégraphes. Les gens ne venaient pas ici et disaient ce qu'ils faisaient dans la vie à part en ce moment même avec cette jolie rousse avec qui j'avais entamé la conversation malgré le monde dans la salle.

Voilà, je l'ai mise. J'espère vraiment que quelqu'un vous appellera. Mais à New York tout est possible. Regardez, j'ai ouvert mon propre bar.

Et oui, jamais je ne pensais ouvrir un bar et pourtant New York m'a offert cette possibilité et depuis le Nate's Bar fonctionne très bien, il y avait toujours du monde. J'étais plutôt fier de mon bébé qui avait si bien grandi. Bref, je fis les présentations tendant ma main et lui informant mon prénom et elle fit de même.

Enchanté !

J'espérais que la jeune femme trouve quelqu'un qui la repère. Après tout à New York tout est possible mais c'est sûr qu'elle ne trouverait pas quelqu'un en un claquement de doigt. Il faut juste qu'elle se bouge un peu de tous les côtés mais vu sa motivation de fer, elle y arriverait, j'étais persuadé. Après tout, moi même j'avais réussi à ouvrir mon propre bar même si j'avais de l'argent, il faut une grande motivation pour qu'il marche et soit connu à un grand nombre de personne. Oui c'est mon bar. Et là Fauve me complimenta sur mon bar, ce qui me touchait car c'était la première fois qu'elle venait et c'est toujours la première impression qui est la bonne. Merci bien. Puis elle me demanda s'il y avait pas des problèmes quelques fois plus ou moins graves. Bien sur qu'il y en avait, dans tous les bars. Et puis on n'était pas dans un petit village paumé des Etats Unis, on était quand même à New York.

Si, bien sur que si mais j'y règle avec la parole sans forcément m'y immiscer. Et si le problème est trop gros, j'appelle les flics ou les pompiers.

Alors que je me servais un autre café, je vis Fauve se faire "agresser", un mec qui s'approchait bien trop près d'elle. Je n'eus pas le temps de répliquer quoique ce soit qu'elle se défendit elle même. Eh beih, c'était une femme qui savait se défendre.

Joli coup !