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Sujet: We need to talk | Kieran Jeu 30 Avr - 1:58
We need to talk
Kieran & Siobhan
Comme chaque jour depuis quelques semaines, je me camoufle derrière des vêtements amples. Aujourd’hui, je suis vêtue d’un haut large beige sous une veste de tailleur noire ainsi que d’un pantalon noire de grossesse. Ce pantalon est tellement classe qu’il passe aisément pour un bas de costume. Avec la veste, on n’y voit que du feu. J’ai dû changer de style vestimentaire depuis près de trois semaines. Avant, j’aimais porter des jeans, des hauts plus ou moins moulants où je me sentais à l’aise mais féminine. Je dois faire attention à mon image étant donné que je passe à la télé. La veste que je porte actuellement est légèrement trop grande alors une fois boutonnée, on ne voit rien. Cependant, ça commence à devenir difficile à camoufler. Je vais bientôt rentrer dans ma onzième semaine, donc presque trois mois. A ce stade, ça devient voyant. Je le constate lorsque je me regarde dans le miroir chez moi en soulevant mon t-shirt. On pourrait penser que j’ai grossi à cause d’une alimentation excessive, mais quand on regarde bien, je n’ai pris que du ventre. Je ne rentre déjà plus dans mes anciens pantalons. Je ne peux plus porter mes jeans si confortables. J’ai pourtant l’impression que c’était hier, ce dérapage… Oh, je ne le regrette absolument pas. Il faut croire qu’on en avait besoin tous les deux. Et ce bébé, je le veux vraiment. Il est encore minuscule mais je l’aime déjà plus que tout au monde. Pour le moment, selon mon médecin, tout se passe bien. Espérons que ça continue dans ce sens. Ce sera sans doute ma seule chance d’avoir un enfant. Il ne faut pas se leurrer, j’ai trente quatre ans, je ne fréquente personne, et je ne suis pas prête à le faire. C’est pour cette raison que j’ai refusé d’avorter. Je peux très bien l’élever toute seule, ce n’est pas un problème.
Oui, mais je me dois de lui dire. Quand je l’ai appris, j’ai longuement hésité à lui révéler cette information. Je me suis dit qu’il n’avait pas besoin de savoir, en plus il a déjà une nièce qui occupe tout son temps. Je ne voulais pas chambouler sa vie. Mais j’ai réfléchi. Je me suis dit que peut-être, il m’en voudrait par la suite de lui avoir caché. C’est quand même un enfant, ce n’est pas comme si je lui avais emprunté son crayon préféré. Peut-être qu’il ne voudra pas le reconnaitre, peut-être qu’il s’en fichera, peut-être même qu’il me fuira par la suite. Mais ma conscience m’oblige à le lui dire. Et si jamais il veut s’en occuper ? On n’est pas en couple, mais peut-être que ça l’intéresse d’être père ? Une seconde fois. Je ne sais pas. J’ai retourné le problème dans tous les sens et j’en suis arrivée à la conclusion qu’en tant que père biologique, il a le droit de savoir, peu importe ce qu’il fera par la suite. La décision lui revient, mais dans tous les cas, je dois lui dire. Oui, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Ça fait plus d’un mois que j’essaye sans y parvenir. A chaque fois que j’ai une montée de courage, je commence une phrase, je m’arrête, il me regarde et je change de sujet. J’ai peur de sa réaction en fait. Et s’il s’énervait ? Et s’il me criait dessus, me traitant d’irresponsable ou je ne sais quoi ? Je ne me souviens pas l’avoir déjà vu énervé, mais on ne se côtoie pas en dehors du travail. Lui aussi paraissait doux et gentil, au début… Depuis cette relation, j’ai une peur panique des hommes qui se mettent en colère ou qui hurlent d’un seul coup. Ça me paralyse.
C’est pourquoi, j’ai choisi de lui révéler dans un lieu public. Si jamais il pète un plomb, il y aura plein de gens autour, un passant pourrait intervenir. Je me sentirais plus en sécurité en tout cas. Je n’avais pas dormi de la nuit, il fallait que je me lance aujourd’hui et que j’arrête de retarder l’échéance. Peut-être qu’il réagira bien, peut-être que je me fais des films pour rien. Mais bon, face à l’inconnu, on a toujours une imagination débordante et on s’imagine toujours les pires scénarios. On venait de terminer notre reportage au Pavilion Theater où se jouait une pièce d’un metteur en scène prometteur. Une étoile montante dans le domaine. On avait déjà interrogé cet homme dans la matinée pour qu’il nous explique un peu plus en détail sa pièce. Là, on venait de finir de recueillir les impressions des spectateurs. Un franc succès apparemment. Ce n’est pas le sujet du siècle, mais je fais ce qu’on me donne. C’est un sujet plus agréable que les kidnappings ou les meurtres en tout cas.
Maintenant qu’on avait terminé cette partie, il fallait ranger le matériel dans la camionnette garée juste devant le théâtre. C’est le moment où jamais. Il était en train de ranger soigneusement sa caméra lorsque j’enroulais le fil autour de mon micro. Je m’approchai doucement, la boule au ventre, mais je restais tout de même à une distance respectable pour des collègues. Inutile de rester trop proche, ça ne serait pas naturel et je préfère analyser ses gestes de loin. Un bon mètre devait nous séparer. Je pouvais ranger le micro dans sa boite, mais j’avais décidé de le garder dans les mains, histoire de les occuper. Je ne me sentais vraiment pas bien… J’étais trop nerveuse. Je jetais un œil dans la rue et le passage de nombreux passants me rassurait. Je pris une profonde respiration. Mais je ne pouvais pas lui annoncer comme ça de but en blanc. « Ce n’est pas moi qui paierais pour aller voir du théâtre. Ce n’est pas trop mon truc. » Autant commencer par un sujet bateau. On avait l’habitude de faire quelques commentaires sur les sujets qu’on venait d’aborder alors autant partir là-dessus. A force de parler d’autre chose, ça permettra de me lancer. J’espère. « Mais je trouve ça impressionnant de retenir autant de textes aussi longtemps. »
Bref, passons. Je finis par poser le micro dans la camionnette pour le ranger. Il faut que j’arrête de tourner autour du pot… Je joignais mes mains devant moi, ne cessant pas de bouger mes doigts. Moi nerveuse ? A peine. J’avais du mal à avaler ma salive tant j’avais la gorge nouée. Je prenais une grande bouffée d’oxygène avant toute chose. « Kieran… Est-ce que … Tu peux arrêter de faire ce que tu fais et t’asseoir s’il te plait ? » Autant qu’il soit assis, ce sera peut-être mieux, pour tout le monde. Quant à moi, je reculais d’un pas ou deux pour lui faire face, gardant toujours ce mètre de distance entre nous. « Je… J’ai quelque chose d’important à te dire. » J’attrapais une mèche de mes cheveux qui était à proximité de mes doigts et je commençais à les entortiller dedans. « Mais, avant ça, je voudrais que tu me promettes de ne pas t’énerver. » Je devais avoir l’air désespéré mais le voir s’énerver comme un fou furieux serait le pire scénario que je puisse imaginer.
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Sujet: Re: We need to talk | Kieran Ven 1 Mai - 11:54
Siobhan & Kieran We need to talk.
L
es hommes sont souvent aveugles, particulièrement devant le genre de petites choses subtils que font les femmes. Ils sentent que les choses changent, mais ils ne comprennent pas comment. Ils ne comprennent pas en quoi. Je n'étais pas différent des autres. Je sentais bien que quelque-chose avait changé entre Sioban et moi. Je voyais bien qu'elle n'avait plus la même façon de m'aborder, de me parler. J'avais fini par mettre ça sur le compte de notre nuit ensemble, penser qu'elle n'avait pas été si oubliée que cela, qu'elle influait un peu sur notre relation, mais que notre travail comptait toujours trop pour que les choses deviennent compliquées entre nous et je n'avais pas cherché plus loin. Je m'étais tut et j'avais continué comme si de rien était, sans poser de questions.
J
e ne savais que trop bien combien son boulot comptait pour elle, tout comme le mien pour moi. C'était une des choses qui avaient forgées notre bonne entente depuis quatre ans que nous étions un binôme. Le travail primait sur les histoires en tout genre. Cela nous avait toujours évité de nous perdre dans des histoires de cœur ou de fesses, de passer convenablement le cap de notre unique nuit sans nous entre-déchirer. Parce qu'elle avait de l'ambition et une volonté de travailler à toute épreuve et que ce boulot était tout ce qui me permettait de faire vivre ma fille et que jamais je n'aurais pris le risque de le perdre.
C
e matin-là, Siobhan semblait extrêmement nerveuse. Elle l'avait été depuis la première seconde où nous nous étions retrouvés pour commencer notre journée et cela semblait empirer à mesure que la journée avançait. Je ne comprenais pas. Siobhan était une professionnelle. Pire, elle était faite pour ce métier. Elle aimait la caméra et l'objectif l'aimait tellement. Elle ne s'en rendait même pas compte, mais la caméra l'aimait vraiment. J'avais toujours eu envie de prendre mon appareil photo pour capturer son image. Voir la beauté pure dans un instant volé. Les photographies professionnelles qu'on trouvait sur sa carte ou sur le site de l'émission étaient trop travaillées, dénaturées. C'était obligatoire, pour donner une bonne image, sérieuse, de leur journaliste, mais je savais qu'elle était encore plus belle au naturel. J'aimais les photos au naturel, les instants volés d'une vie. Tous ses clichés qui devenaient des souvenirs, le temps passant.
N
ous étions en train de ranger notre matériel dans la petite camionnette qui nous... Enfin plutôt me servait de QG et de taxi pour elle, quand elle engagea la conversation sur le fait qu'elle ne payerait pas pour aller voir du théâtre. Je souris, hochant la tête. Elle poursuivit sur combien il était impressionnant qu'une personne arrive à retenir autant de texte. « Eireen a eu sa période théâtre et elle m'a un peu forcé la main pour que j'aille avec elle voir des pièces de théâtre bien inadaptés à son âge. Elle finissait toujours par s'endormir au cours du dernier acte et je devais la ramener à la maison en la portant. » Cela restait des bons souvenirs malgré tout et les théâtre avait le don de me rendre nostalgique de cette époque où je pouvais encore porter ma petite princesse dans mes bras sans avoir l'air d'être ridicule ou d'avoir drogué et kidnappé une adolescente...
J
e pensais que la discussion allait continuer sur ce terrain anodin, sans conséquences, comme nous le faisions toujours. Que nous allions aller boire un café et continuer de parler de la pluie et du beau temps, mais elle s'arrêta soudainement, après avoir posé le micro et me demanda d'arrêter de ranger et de m'asseoir. Je me tournais vers elle, levant un sourcil, ne comprenant pas. Elle avait quelque-chose d'important à me dire, apparemment. Je m'arrêtais donc, sans pour autant m'asseoir. « Et bien ? », demandais-je en la fichant, voyant le stress de la journée revenir au galop sur son visage, alors qu'elle jouait avec ses cheveux pour s'occuper les mains et dépenser du stress dans quelque-chose. Elle me demanda de lui promettre en premier lieu que je ne m'énerverais pas et je fronçais les sourcils cette fois, me demandant ce qui pouvait bien autant l'inquiéter.
«
Siobhan, qu'est-ce qui se passe ? Tu me fais peur tu sais ! » Qu'est-ce qui pouvait bien l'inquiéter autant dans ma réaction face à ce qu'elle pourrait me dire ? Qu'est-ce qu'elle pouvait vouloir me dire qui pourrait me mettre en colère ? Hormis le boulot, nous n'avions aucune discussion sérieuse et... Oui, le travail. « Siobhan, est-ce qu'on me vire ? », demandais-je finalement doucement, mais inquiet. « Est-ce qu'ils t'ont demandé à toi de me dire que je suis foutu à la porte ? » Il y avait des remaniements dans les équipes, nous le savions tous. Une nouvelle fournée de journaliste, de travailleurs de l'ombre, terminaient leur stage et allaient être embauchés. Et avec les embauches, les plus inutiles allaient partir. C'était le turn-over annuel et jusqu'à présent, nous l'avions toujours évité, elle et moi. Peut-être que mon heure avait finalement sonné... « Je ne pourrais pas m'énerver contre toi des décisions qu'ils prennent en haut, tu le sais, non ? », demandais-je en faisant doucement un pas instinctif vers elle pour la réconforter.
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Sujet: Re: We need to talk | Kieran Ven 1 Mai - 13:06
We need to talk
Kieran & Siobhan
Je n’avais plus été aussi angoissée depuis une éternité. Depuis neuf ans en fait, depuis ce fameux jour où je l’ai quitté, Lui. Voilà pourquoi je côtoie le moins d’hommes possible, c’est toujours une source de stress que je n’arrive pas à gérer. Avant je n’avais pas ce problème, dans mon adolescence. Mais maintenant, ça a bien changé, je suis devenue beaucoup trop méfiante, et la moindre réaction que je pourrais juger de négative ou de potentiellement violente me terrifie. Histoire de me décontracter un peu, j’avais parlé d’un sujet banal comme on le fait si souvent. Parler de notre sujet de reportage était un fait courant et habituel. D’ailleurs, il me raconta une anecdote sur sa nièce. Elle n’est pas sa fille mais pourtant, à chaque fois qu’il parle d’elle il a des étoiles plein les yeux. Il doit être un père génial… Et voilà que je repense inévitablement au sujet qui me préoccupe. Je ne répondais pas cependant, me contentant de sourire lorsqu’il eut terminé d’évoquer ce souvenir. Je ne trouvais plus rien d’autre à dire, tout ce que j’avais en tête c’était la nouvelle que je devais lui annoncer.
Alors aussitôt, je lui avais demandé d’arrêter de tout ranger et de s’asseoir. D’une part, le fait d’être assis lui éviterait de tomber de haut, on ne sait jamais. Et d’autre part, ça me permettait de voir venir ses gestes. Assis, il serait également moins imposant physiquement. Je voulais vraiment qu’il s’assoit pour qu’on soit à bonne distance l’un de l’autre mais il n’avait pas l’air décidé de m’écouter… Mon dieu Kieran, je t’en prie, ne rends pas les choses plus difficiles encore… Je crois même que lui avoir demandé de contrôler ses émotions n’était pas une si bonne idée que ça finalement parce que je n’aimais pas la nouvelle expression qui figurait sur son visage. Il voulait savoir ce qu’il se passait, ajoutant que je lui faisais peur. Oui et bien, ce n’est pas le but, c’est moi qui ai peur actuellement. Je me mordais les lèvres et je commençais à sentir mes jambes trembloter. Bon sang, ressaisis-toi Sio ! Il me posa ensuite une question hors contexte. Qui n’avait strictement rien à voir avec la situation. Est-ce qu’il allait perdre son boulot ? Non. Bien sûr que non… Evidemment qu’il pense à son boulot. Qu’est-ce que je peux être stupide ! On ne parle que de ça, alors forcément, il pense que c’est le cas encore une fois. Il semblait inquiet le pauvre… Je ne suis vraiment pas douée quand je suis anxieuse.
Je restais perplexe quelques secondes. « Quoi ? Non… Bien sûr que non. Ça n’a rien à voir avec ça… » Non, disons que c’est bien plus personnel. Il ne pourrait pas s’énerver contre moi si cela concernait une décision de nos supérieurs. Certes. Mais ce n’est pas le cas. La panique m’envahit lorsque qu’il s’avança vers moi. Non non non ! Il ne doit pas s’approcher ! S’il est trop près, je ne verrai rien venir. Ma voix commença à devenir tremblante et je levai les mains devant moi pour le stopper dans son élan, tout en reculant. « Non non non, reste où tu es. Je t’en prie. » C’est limite si je le suppliais de ne pas s’avancer… Je ne veux pas qu’il s’approche de moi. Je ne peux pas anticiper sa réaction, je ne veux pas prendre de risques, pas dans mon état. Je devais avoir l’air pathétique, mais actuellement, je ne contrôlais pas mes réactions. C’était plus fort que moi. Ma respiration s’accéléra sous cette montée de stress qui ne faisait qu’empirer. « Je… Je suis… » Non, je ne peux pas lui balancer comme ça. Il faut que j’essaye de lui faire comprendre. Mes mains s’étaient retrouvées et mes doigts ne cessaient plus de bouger, de s’entremêler, bref, je ne parvenais plus à les garder immobiles.
Je soufflais un bon coup pour tenter de me calmer. Ce n’était pas très efficace mais je ne pouvais plus faire marche arrière maintenant. Je posais tout de même mon regard sur lui, parce que je devais surveiller la moindre de ses réactions pour anticiper une potentielle fuite. C’est déjà difficile d’annoncer ce genre de nouvelle lorsqu’on est en couple, mais alors quand on ne l’est pas… « J’ai changé. Tu… l’as peut-être remarqué. Principalement depuis… » Ouais bon, mon changement de comportement n’a pas tout à fait changé depuis le lendemain de ma nuit passée avec lui, mais c’est suite à ça. « Enfin, à peu près depuis cette nuit-là. Je suis… tombée malade peu de temps après. J’étais pas bien… J’avais des nausées… Je pensais que ce n’était rien… » Il en était témoin, j'ai dû stopper plusieurs tournages parce que j'avais envie de vomir. Puis constatant que j’avais du retard, j’ai fait un test, puis deux. Puis dix. Et je suis allée consulter. La prise de sang et les tests de grossesse avaient tous donné le même résultat. « Si j’ai changé de style vestimentaire, ce n’est pas pour suivre une quelconque mode. » Je me fiche de la mode. « Et … Si j’ai arrêté l’alcool… » Ma bouche devenait sèche. La boule dans mon estomac devenait douloureuse. J’approchais du but. Je soupirais un coup, tentant vainement d’avaler ma salive. « Je… Je n’ai fréquenté personne… Dernièrement. A part toi. Une fois. » Une unique fois. Et je tombe enceinte du premier coup. Coup de chance ? A présent, il faut que je lui dise clairement, au cas où il n’aurait pas déjà compris. « Je suis… » Je commençais à grimacer, appréhendant sa réaction. « Je suis enceinte. » J’avais le cœur au bord des lèvres, les hormones en vrac. Si je perçois la moindre réaction négative de sa part, il est fort probable que je me mette à pleurer.
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Sujet: Re: We need to talk | Kieran Ven 1 Mai - 17:13
Siobhan & Kieran We need to talk.
M
e rapprocher d'elle était visiblement une mauvaise idée, car la panique se fit plus grande dans son regard et elle recula instinctivement, mettant ses mains devant elle, entre nous, en protection, me suppliant de ne pas approcher plus. Je refis un pas dans l'autre sens, reculant d'un pas, levant lentement les mains, doigts bien écartés, pour lui montrer que je ne lui ferais aucun mal. J'ignorais totalement ce qui pouvait la paniquer à ce point, ce que j'avais pu faire pour lui faire croire que je pourrais lui faire du mal, mais je voulais à tout prix qu'elle se calme, qu'elle comprenne que je n'avais aucune mauvaise intention envers elle.
E
lle tenta de dire quelque-chose, commençant un maladroit « Je suis... » qu'elle n'arriva pas à formuler et je fronçais les sourcils, ne bougeant pas, laissant mes mains bien en évidence pour qu'elle voit que je n'avais aucune intention envers elle. Je lui laissais le temps de trouver ses mots, de mettre en ordre ses pensées et attendait patiemment, même si je comprenais de moins en moins ce qu'elle pouvait bien vouloir me dire au final. Elle promettait que ça n'avait rien à voir avec le travail. Alors... quoi ?
E
lle tenta de souffler pour se donner du courage, avant d'expliquer qu'elle avait changé, presque depuis la nuit que nous avions passée ensemble et je restais encore plus perplexe. Et bien quoi, cette nuit ? Je croyais qu'il fallait faire comme si de rien n'était. Que nous avions trop besoin de garder nos jobs pour que cela porte à conséquence. En quoi cela pouvait l'avoir tant changé qu'il fallait aujourd'hui qu'elle m'en parle ? Voulait-elle quelque-chose de moi ? Nous n'étions rien, hormis des partenaires. L'attirance ? Et bien elle devait être évidente puisque nous avions couché ensemble cette nuit-là, mais des sentiments ? Bien sûr que non... Enfin non, je ne pensais pas. Cette nuit-là avait été la seule et unique où nous gestes avaient été plus loin que le professionnel, où nos paroles avaient dépassé le cadre professionnel. Il n'y en avait pas eu, ni avant, ni après. Alors... quoi ?
E
lle expliqua que suite à leur ébat, elle avait été malade. J'aurais sans doute froncé les sourcils s'ils ne l'étaient pas depuis un moment, alors que j'essayais de mettre les morceaux de puzzle ensemble, de comprendre ce qu'elle voulait dire. Est-ce qu'elle avait chopé un truc dont elle devait me faire part ? Est-ce que JE lui avais refilé une maladie ? Non. Non, j'étais clean. Je n'aurais jamais pris le risque de ne pas l'être, de montrer ce genre d'exemple à Eireen... Non. Déjà qu'avoir été assez saoul pour m'être dit « Tant pis ! » et avoir continué à l'embrasser et à la toucher quand j'avais réalisé que ni elle ni moi n'avions de préservatif sous la main n'avait pas été des plus malins... En quoi cela pouvait-il avoir un rapport avec la suite de ses paroles ?
E
lle expliqua en effet que si son style vestimentaire avait changé, ça n'était absolument pas pour la mode. Et alors ? Quel était le rapport entre... Attend... Nous avions couché sans protection. Elle avait changé de vêtements, arrêtant les jeans cintrés et les petits hauts moulants au joli décolleté pour des pantalons de tailleurs et des hauts larges, pas moins sexy mais clairement moins près du corps. Elle avait été malade, quelques semaines après notre nuit, vomissant tout le contenue de son estomac le matin, ne supportant pas les odeurs grasses, se plaignant toujours le midi de telle ou telle odeur trop forte... Elle ajouta qu'elle avait arrêté l'alcool et qu'elle n'avait fréquenté personne, hormis moi, ses derniers temps. J'aurais voulu comprendre, être capable de poser le mot sur ce qu'elle tentait vainement de me dire, mais mon cerveau refusait obstinément de comprendre. Il ne voulait pas que je saisisse. Il ne voulait pas que je comprenne ce qu'elle tentait si difficilement de me dire.
A
lors, elle finit par prononcer les mots. Butant dessus, elle finit par lâcher le mot qui avait obstinément refusé d'apparaître dans mon esprit. Enceinte. Elle était enceinte. Elle était enceinte et la seule personne qui pouvait l'avoir mise enceinte était... et bien c'était moi. « Qu... Quoi ? », soufflais-je, reculant d'un pas, puis encore d'un, m'éloignant d'elle, les jambes tremblantes. Mes mollets buttèrent contre le bord de la camionnette et je me laissais glisser vers l'arrière, m'asseyant à travers la porte ouverte à l'arrière, les yeux rivés sur Siobhan... Enfin plutôt sur son ventre. « Tu es... enceinte ? » Non... Non, non, non, non... Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait tout simplement pas. « Non... Tu ne... Tu n'es... Tu ne peux pas... », bégayais-je maladroitement, les mains moites et tremblantes. « Je... Siobhan je... Je ne peux pas avoir d'enfant... C'est impossible... » Bien sûr que si je pouvais. Biologiquement, rien ne laissait sous-entendre que je ne pouvais pas faire des enfants. C'était Mills qui ne pouvait pas les accueillir. C'était Mills qui n'avait pas un utérus capable de porter la vie. Mais des ovules fécondés, elle en avait eu. Nous en avions eu trois... Nous ne pouvions juste pas mener de grossesse à terme.
J
e secouais la tête et sans que je ne puisse rien contrôler, je sentis les larmes monter à mes yeux. Refusant de pleurer, surtout devant elle, je fourrais mon visage dans mes mains, pressant mes yeux contre mes paumes. Elle allait vivre ça. Siobhan Hopkins, une femme qui ne m'avait absolument pas choisi, allait vivre ça... Mon enfer. Car après tout, nous étions toujours partis du principe que Mills était celle qui rendait ses grossesses non viables... Rien n'avait jamais prouvé que je n'en étais pas plus responsable qu'elle...
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Sujet: Re: We need to talk | Kieran Ven 1 Mai - 18:22
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Kieran & Siobhan
Lorsque je l’avais supplié de ne pas m’approcher davantage, il n’avait pas insisté à mon plus grand soulagement. Il s’était reculé et avait levé les mains devant lui en signe de bonne foi et de coopération. Le voir obtempérer m’avait permis de pouvoir me lancer. J’avais longuement tourné autour du pot, pour tenter de lui faire comprendre en douceur, pour que ce ne soit pas trop violent ou brutal. Mais il ne semblait pas comprendre. Ou alors, il ne voulait pas comprendre, je ne sais pas. L’expression de son visage ne changeait pas vraiment au fur et à mesure de mon explication, et je n’arrivais pas à déceler grand-chose. Il avait simplement l’air perplexe, il ne comprenait rien visiblement. Ou il refusait de voir la vérité en face ? Peu importe, j’avais fini par réussir, enfin, à lui avouer clairement. Je suis enceinte. De lui. Depuis maintenant dix semaines, bientôt onze. J’ai d’ailleurs passé ma première échographie en début de semaine et tout est en ordre. Il n’y a plus aucun doute possible puisque je l’ai vu de mes propres yeux. C’est incroyable le bonheur que ça peut provoquer de voir cette si petite chose. J’ai même gardé la photo dans mon sac, j’aime bien la regarder de temps en temps. Il est encore tout petit mais on peut déjà le distinguer un peu.
J’avais limite arrêté de respirer en attendant sa réaction. Est-ce qu’il allait prendre la fuite ? S’évanouir ? Ou alors s’énerver au point de se mettre à hurler ? Ce serait le pire des scénarios. Je n’en menais pas large et mes jambes tremblaient de plus en plus. Mon cœur battait à une vitesse incroyable et je ne parvenais plus à avaler ma salive. J’étais dans l’attente. Il parut extrêmement surpris, balbutiant et reculant de quelques pas jusqu’à s’asseoir dans la camionnette. Je lui avais bien dit de s’asseoir. On peut dire qu’il ne s’y attendait pas. Mais allait-il exploser ? Son regard se reporta rapidement sur mon ventre et instinctivement, je posais mes mains dessus. Comme si ses yeux allaient lancer des éclairs et que mes mains pourraient protéger mon bébé. Idée stupide. Il répéta ce que je venais de lui dire sous forme de question. Il n’avait pas l’air de me croire. Pourtant, je ne suis pas le genre de personne qui ment comme elle respire. Il affirma, ou tenta d’affirmer, que c’était impossible. Qu’il ne pouvait pas avoir d’enfant. Et pourtant... Je me détendais légèrement, constatant qu’il n’avait pas l’air de s’énerver pour le moment. « Preuve que c’est possible. Je ne l’ai pas fait toute seule. » Je déboutonnais ma veste et tirais sur mon haut pour pouvoir le tendre et laisser mon ventre apparaitre à travers le tissu. « Je ne peux pas simuler ça. » Quand bien même, quel intérêt d’inventer un pareil mensonge ? « Et puis, j’ai déjà passé une échographie. » J’en ai la preuve dans mon sac.
Il n’avait pas l’air d’aller bien et enfouit rapidement son visage dans ses mains. Zut. Qu’est-ce que je fais maintenant ? Je fis un pas en avant mais je me ravisai d’avancer plus. Peut-être qu’il se retient de hurler ? Peut-être qu’il va se lever soudainement et s’énerver ? Je préfère donc rester où je me trouve. Est-ce qu’il se met dans cet état parce qu’il pense que sa vie sera chamboulée ? Il ne veut peut-être pas d’enfant et le fait de savoir qu’il va en avoir un le perturbe ou le dérange ? Il ne veut sans doute pas s’en occuper, ce que je peux comprendre. « Si je te l’ai dit, ce n’est pas pour avoir quoi que ce soit en retour. Je peux très bien m’en occuper toute seule, ce n’est pas un problème… C’est juste que… Tu as le droit d’être en courant. Je ne te demande rien. Je me suis juste dit que… Qu’en tant que… » Père ? Est-ce que je peux l’appeler comme ça alors qu’on n’est pas une famille ? « …Géniteur, tu as le droit de savoir. » J’y ai mûrement réfléchi, depuis le moment où je suis au courant. Et j’en suis arrivée à la conclusion que je ne pouvais pas lui cacher. Mais étant donné qu’on est de simples collègues de travail, je ne lui impose rien. Ce n’est pas comme si on l’avait voulu à deux. Je suis bien contente d’avoir ce petit bout qui grandit en moi, je ne dis pas le contraire mais je ne veux pas le forcer à faire quoi que ce soit. « J’ai choisi de le garder, mais je ne veux pas t’imposer mes choix. »
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Sujet: Re: We need to talk | Kieran Ven 1 Mai - 20:08
Siobhan & Kieran We need to talk.
J
'étais complètement sous le choc. Enceinte. Un bébé. Elle allait avoir un bébé. Elle allait avoir mon bébé... Je n'arrivais pas à l'intégrer, comme si mon cerveau le refusait obstinément. Probablement que j'avais trop peur. Grand dieu, elle n'imaginait même pas dans quoi elle s'engageait. Elle ne savait rien de moi, de ce que j'avais vécu, perdu... Elle ignorait combien de fois j'avais dû faire le deuil d'un enfant... Je ne voulais pas qu'elle vive ça. Pas elle qui n'avait aucun sentiment pour moi. Elle qui m'en voudrait juste jusqu'à la mort s'il arrivait quelque-chose à son bébé parce que j'étais incapable d'avoir des enfants viables. Je savais. Oui, je savais que les médecins avaient assurés à cent pour cent, avec beaucoup de peine, que c'était Mills qui avait des difficultés pour nous, que je n'avais rien à me reprocher, mais seigneur, qu'est-ce qu'ils en savaient ? Mills était stérile, d'accord, mais pourquoi pousser plus loin alors ? Pourquoi aller chercher si moi je n'avais pas un problème ? Ni eux, ni nous n'avions cherchés à le savoir et j'avais due faire le deuil autant qu'elle, parce que c'était nos bébés qu'elle n'arrivait pas à mener à terme. C'était nos bébés que nous perdions, les uns après les autres...
S
iobhan ne se contenta pas de mes mots, m'assurant qu'elle n'avait pas fait un enfant seule, me montrant même son petit ventre naissant pour me prouver qu'elle était bien enceinte, assurant qu'elle ne pouvait simuler cela. Elle ajouta même qu'elle avait eu sa première échographie. Je restais perdu dans mes songes, le visage dans mes mains, le cœur battant, le mot tournant et tournant encore dans ma tête. Enceinte. Elle était enceinte. Elle attendait un enfant de moi... Siobhan Hopkins, ma collègue, ma partenaire, la femme que je devais rentre belle et désirable à travers ma caméra pour que les téléspectateurs regardent les informations.
L
a blondinette ajouta qu'elle ne m'avait pas révélé sa grossesse pour exiger quoi que ce soit de ma part, que je méritais juste de le savoir. Elle ajouta qu'elle comptait le garder et n'avait aucunement l'intention de m'imposer ce choix. Pauvre folle, elle ne comprenait pas. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait, de ce qu'elle me faisait, du risque qu'elle prenait. Il fallait qu'elle sache. Doucement, je relevais la tête, restant les yeux bloqué un instant sur son ventre. Jamais Mills n'avait réussi à aller aussi loin dans une grossesse. La seule fois où nous avions su qu'elle était enceinte avant de le perdre, Nous n'avions eu qu'une semaine de répit. Les deux autres fois, nous avions appris les grossesses en même temps que les fausses couches. Il fallait qu'elle sache. « Je ne... Je n'ai pas l'intention de faire comme si tu n'étais pas enceinte... Comme si je n'étais pas impliqué », soufflais-je doucement. « Mais qu'est-ce que... Qu'as dit le médecin ? Sio... à l'échographie, qu'est-ce qu'on t'as dit ? Est-ce qu'il y a... Est-ce qu'il y a des risques ? Est-ce que le bébé est fragile ? »
J
e me relevais, plongeant enfin mon regard difficilement sec dans celui de la jeune femme. Je devais avoir les yeux rouges à force de me forcer à ne pas craquer, mais je devais rester fort. Je devais lui dire et je ne devais pas m'effondrer. Si elle était terrifiée par ma réaction, elle le serait encore plus si je m'effondrais, non ? « Siobhan, tu dois être extrêmement prudente. Si tu veux garder ce bébé... si tu veux que rien ne lui arrive... Tu dois faire extrêmement attention, je t'en supplie. Ne force jamais... ne... ne prend aucun risque, même s'il ne semble pas en être vraiment un. Je ne veux pas que cela t'arrive aussi... Je suis désolé, je suis tellement désolé... »
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Sujet: Re: We need to talk | Kieran Ven 1 Mai - 21:59
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Kieran & Siobhan
Sa réaction me rappelait un peu celle que j’ai eue quand j’ai découvert que j’étais enceinte. Je m’en souviendrai toujours. J’étais assise sur le rebord de ma baignoire, le troisième test de grossesse entre les mains face à ce résultat positif. Je n’avais fait aucun mouvement, j’étais juste restée là, assise à fixer le petit plus rose. Et des milliers de questions avaient afflué dans ma tête. J’avais été sous le choc. Je ne m’attendais pas à tomber enceinte aussi facilement. Après une seule tentative qui n’en était même pas une. C’est vrai qu’on avait été trop bourrés pour se préoccuper d’un moyen de se protéger. Et je ne prenais pas la pilule, étant célibataire et ayant tendance à fuir les relations comme la peste, je n’en voyais pas l’utilité. Il n’aura fallu que d’une seule fois avec le seul homme que je côtoie presque quotidiennement pour que je tombe enceinte. Ce n’était pas fait exprès, je ne l’avais pas calculé mais je considérais vraiment ce bébé comme une chance à saisir, un cadeau. Il était inenvisageable que je l’abandonne. Alors que Kieran le reconnaisse ou non, ça n’avait pas d’importance pour moi, j’avais assez d’amour à donner pour jouer le rôle des deux parents à moi toute seule.
J’avais l’impression qu’il avait du mal à digérer la nouvelle. Il ne voulait peut-être pas de cet enfant, alors je préférais mettre les choses au clair. Je ne voulais pas le forcer à faire quoi que ce soit pour mon bébé. Notre bébé. Si je lui avais révélé son existence, c’était uniquement pour me donner bonne conscience, pour qu’il sache, c’est tout. Je ne m’attends pas vraiment à ce qu’il le reconnaisse, après tout, on n’est que des collègues. On n’est pas un couple, il n’a aucun devoir ni aucune obligation envers lui ou envers moi. Il est son père biologique, certes, mais j’ai fait le choix toute seule de le garder, sans lui en parler avant de prendre ma décision. Je ne veux donc rien lui imposer. Du moins, j’ai supposé qu’il s’en fiche ou qu’il ne veuille pas s’impliquer. Mais je m’étais trompée. Il était resté fixé sur mon ventre quelques instants avant de préciser qu’il n’avait pas l’intention d’ignorer ma grossesse. Est-ce que ça veut dire qu’il va vraiment s’impliquer ? Qu’il va m’accompagner à tous mes rendez-vous ? Qu’il va venir avec moi pour les échographies ? Qu’il va participer aux frais pour acheter tout ce qu’il faut ? Qu’il va m’aider à choisir un prénom ? Ce genre de chose ?
J’aurais pu lui poser la question mais il semblait inquiet tout à coup, me demandant ce qu’avaient dit les médecins ou s’il y avait d’éventuels problèmes. Euh non. Il n’y a pas de risque et le bébé n’est pas fragile. Pourquoi ce serait le cas ? Peut-être que le fait d’être père l’angoisse déjà… « Euh non… Le médecin m’a dit qu’il n’y avait pas de problème, mes examens n’ont rien décelé de négatif. Tout va bien, le bébé va bien. Tout est en ordre. Et puis, ce n’est pas une grossesse à risque, je n’ai pas plus de quarante ans… » Je n’ai que trente quatre ans merci. Il n’y a aucun problème, tout va pour le mieux. Je suppose que s’il s’inquiète autant c’est à cause du contrecoup de la nouvelle ? Quoi d’autre ? Je ne vois vraiment pas pourquoi le bébé serait fragile. Je ne suis pas la seule femme au monde à tomber enceinte à mon âge.
Il se releva, les yeux brillants et rouges. Est-ce que c’est l’émotion ? Moi qui l’avais vu toujours joyeux, souriant et les yeux pétillants quand il évoquait sa nièce, ça me faisait bizarre de le voir dans cet état. Il me semblait… Je ne sais pas, vulnérable peut-être ? Je ne le pensais pas aussi émotif. Mais le voilà qui commençait à me faire la morale, m’intimant d’être très prudente, de faire attention à tout si je ne voulais pas qu’il arrive quelque chose à mon bébé. Il me suppliait même. Je le regardais, perplexe, à mesure qu’il me disait ses recommandations. Pourquoi est-ce qu’il me dit tout ça ? Je suis une adulte, je sais ce que je dois faire ou ne pas faire. Je ne suis pas sa nièce. Il ne veut pas que cela m’arrive aussi ? De quoi est-ce qu’il parle ? Mais pourquoi est-ce qu’il s’excuse ? Mon dieu je ne comprends plus rien. « Attends, calme-toi. Ça va bien se passer, il n’y a pas de raison que ça se passe mal. Oui, je vais faire attention, mais ne t’inquiète pas comme ça. Je ne suis pas une gamine de quinze ans, je sais me gérer. » Quand même, à mon âge ce serait dommage que je sois une assistée. Je sais quand même me débrouiller, je n’ai besoin de personne. Bon, j’ai quelques inquiétudes vis-à-vis de ma grossesse, mais c’est normal, c’est ma première fois. « Mais de quoi est-ce que tu parles ? Qu’est-ce que tu ne veux pas qu’il m’arrive aussi ? Pourquoi tu es désolé ? Désolé de quoi ? Je ne comprends pas. » Ce n’est pas qu’il me fait peur mais presque.
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Sujet: Re: We need to talk | Kieran Ven 1 Mai - 23:03
Siobhan & Kieran We need to talk.
E
lle ne comprenait pas. Bien sûr qu'elle ne comprenait pas. Qui pouvait comprendre un tel discours décousu ? Certainement pas une étrangère à ma vie, une femme qui ne savait rien de moi hormis que j'élevais seul la fille de mon défunt frère. Elle ignorait tout de ma vie en dehors du boulot, de mon passé, des drames de ma vie. Elle ignorait que ce bébé n'était pas le premier que j'attendais. Elle ignorait que ce bébé n'était pas le premier bébé imprévu de ma vie. Mais il fallait qu'elle comprenne. Il fallait qu'elle saisisse, même si c'était un sujet que je n'aimais pas aborder. Maintenant, il fallait qu'elle sache. Il fallait que je me replonge dans tout ça. Je lui faisais peur, en plus, à force de ne pas être clair. Alors je devais lui dire clairement.
D
e dépit, impuissant, je me rasseyais, soupirant, posant les yeux sur ses chaussures pour ne pas avoir à affronter son regard. Je n'avais raconté ça à personne. Ma mère était la seule au courant, la seule qui avait suivi notre histoire. Déalgan et Nora l'avaient su à l'époque, mais ils étaient morts maintenant et hormis maman, Mills et moi, personne ne connaissait notre histoire... Son gynécologue, aussi, oui, si peut-être. Bref, c'était quelque-chose sur lequel je n'avais jamais mis de mots à voix haute depuis tout ça.
I
l fallait que je reste logique et que je lui dise les choses. Depuis le début. « J'ai été... J'ai été avec quelqu'un, il y a quelques années. C'était très sérieux et nous voulions une vie ensemble. Un mariage, un bébé peut-être. Et puis un jour, elle a eu... des douleurs. De terribles douleurs. Je ne savais pas quoi faire pour la soulager et puis soudain, elle s'est retrouvée tâché de sang au niveau de son pantalon. A l'hôpital, ils nous ont dit qu'elle avait fait une fausse-couche. Que c'était des choses qui arrivaient fréquemment, que c'était triste, mais que ça ne conditionnait pas l'impossibilité d'une future grossesse. » Je leur en avais tellement voulu, quand l'annonce de stérilité avait été faite, qu'ils nous aient dit ça ce jour-là... et la fois d'après. Mais je comprenais maintenant. Avec le recul, le temps que j'avais passé à faire des recherche sur ce qui nous avait touché, je comprenais qu'ils aient été optimistes. Qui ne le serait pas, face à des jeunes gens ayant découvert qu'ils attendaient un bébé le jour où ils l'ont perdu ? « On a fait notre deuil comme on a pu et puis on a essayé de faire un nouveau bébé. On en voulait vraiment un, maintenant qu'on en avait perdu un, alors on a essayé... Et un jour, elle a de nouveau eu des douleurs. » J'avalais difficilement la boule dans ma gorge, revivant presque ce jour funeste rien qu'à son évocation. Mes mains tremblaient sur mes genoux, la douleur dans mon cœur revint, familière et puissante. « On savait avant même d'atteindre l'hôpital qu'on avait échoué. » Échoué... Oui, ça faisait toujours moins mal qu'un « qu'on l'avait perdu ». « Et puis un jour, elle a eu du retard. On a fait le test et la petite croix rose est apparu sur le bâton. On avait si peur. On était plus très sûr de vouloir tenter l'aventure, mais on le voulait tellement, en même temps. Une semaine plus tard... » Avais-je vraiment besoin de dire les mots ?
E
lle était donc là, la triste histoire de ma vie, la triste histoire de mes pertes les plus violentes. Je savais que je devais avoir fini de la paniquer, maintenant que je lui avais raconté avoir perdu trois bébés et je savais que ça n'était pas juste, parce que d'après les médecins, je n'étais en aucun cas responsable, mais elle devait comprendre, elle devait savoir qu'il fallait qu'elle fasse attention, parce que si Mills était un no man's land, j'étais peut-être une bombe à retardement. « Les médecins se sont enfin décidés à faire des examens et ils ont découvert que son utérus était... "non viable pour une implantation pérenne" qu'ils ont dit. Ils n'ont pas cherché plus loin, ma fiancée a refusé que je leur demande d'investiguer sur mes capacités à... fournir une semence viable... », soufflais-je en évitant toujours soigneusement son regard. « Elle voulait croire qu'elle était la seule fautive, qu'en me libérant d'elle, je pourrais avoir des enfants en bonne santé avec quelqu'un d'autre... Je ne le voulais pas, alors je n'ai jamais cherché plus loin, mais... Siobhan, on les a perdu si vite et si brutalement... Je n'arrive pas à croire qu'elle ait été la seule responsable. Il y a forcément quelque chose qui cloche chez moi, qui fait que nos bébés étaient fragiles... Je ne veux pas que ça t'arrive, parce que tu as été mise enceinte par le mauvais gars... », soufflais-je.
E
lle avait l'air de tellement vouloir cet enfant. La manière dont elle avait présenté son choix de le garder. Elle le voulait vraiment. Elle avait l'air de l'aimer déjà tendrement, à la manière dont elle maintenant ses mains sur son ventre en protection. J'étais désolée d'être potentiellement le plus mauvais des choix comme géniteur. Voilà pourquoi je m'étais parfaitement contenté d'Eireen ses dernières années. J'avais une fille merveilleuse, belle et en bonne santé. Je n'avais aucune raison, ni envie, de tenter le diable en essayant d'avoir un enfant biologique.
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Sujet: Re: We need to talk | Kieran Sam 2 Mai - 1:58
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Je ne parvenais pas à comprendre une telle inquiétude soudaine. Il devait certainement me manquer des éléments. Soit il me cache quelque chose, d’important, je suppose. Soit, il est clairement en train de paniquer. Et je dois dire qu’actuellement, je ne saurais pas quelle option choisir. Je ne le connais pas assez pour décrypter sa réaction. Je le trouvais un peu excessif mais n’ayant jamais côtoyé de couples devenus parents, je ne sais pas comment les pères sont censés réagir en apprenant la nouvelle. En sachant qu’on n’est pas en couple, en plus. Peut-être que sa réaction est normale ? Pourtant sa réaction me semble trop excessive. Il y a quelque chose de perturbant. C’est parce que je n’éprouve rien pour lui que je la trouve bizarre ? Ou est-ce qu’il y a autre chose ? Je ne saurais le dire. Mais il m’inquiète.
J’avais l’impression que tout le poids du monde pesait sur ses épaules alors qu’il se rasseyait en soupirant. La tête baissée, il regardait le sol ou mes pieds, je ne sais pas. Mais il avait l’air d’être au plus mal. Mon dieu, c’est la découverte de sa paternité qui le démoralise comme ça ? J’ai vraiment du mal à suivre. Ce n’est pas vraiment le genre de réaction que j’avais imaginé. Puis il commença à parler. A me raconter sa vie en fait. Je l’écoutais alors sans rien dire, debout devant lui. Il évoqua son ancienne copine, avec qui c’était sérieux apparemment. Et des douleurs. Du sang. Une fausse-couche. Oh. C’est donc pour ça qu’il panique ? Il a peur de revivre la même chose ? Mais pourtant, c’est sa copine qui a fait une fausse couche. Il n’est pas responsable. Il n’y a pas de raison que ça m’arrive. Le médecin m’a dit que tout était normal. Que tout allait bien. Je comprends un peu mieux sa réaction et sa mise en garde. Ça lui est arrivé une fois, il n’y a pas de raison que ça se reproduise.
Mais il continua. Ils ont fait une seconde tentative. Mais de nouveau, elle a perdu le bébé. Oh. Deux enfants perdus. Le voir comme ça me faisait de la peine. En le côtoyant tous les jours, jamais je n’aurais pu imaginer ce genre de drame dans sa vie. Qui aurait pu le deviner de toute manière ? On a tous nos secrets, nos drames personnels… J’en sais quelque chose. Je voyais ses mains trembler, je ne pouvais pas me résoudre à le laisser dans son mal-être. Alors j’ai pris sur moi et je me suis approchée de lui pour m’asseoir à côté de lui. J’ai soupiré doucement et j’ai posé une main sur son épaule. Ce genre de chose n’est pas facile à raconter, pourtant il est en train de le faire. Alors il a besoin de soutien. Je ne sais pas si un jour je serai capable d’en faire de même. Mais son histoire n’était toujours pas terminée. Encore une fois. Une troisième fois. Seigneur. Ils ont perdu trois bébés… Je comprends sa panique, sa peur que cette fois cela se renouvelle. Je serrais un peu plus mes doigts sur son épaule, baissant la tête pour regarder mon ventre sur lequel je posais mon autre main. Ça n’arrivera pas cette fois. Le problème venait d’elle tout simplement. Il n’y a pas de raison qu’il se sente coupable. Surtout que ma grossesse ne rencontre pas de problème. Pour le moment. Inutile de s’affoler. « Je suis sincèrement désolée. » Dans ces circonstances, je ne trouvais rien d’autre à dire.
Il m’expliqua ensuite que les médecins avaient cherché l’origine de ces fausses couches à répétition. Il s’avérait que sa copine était stérile. Ils s’étaient d’ailleurs arrêtés à cette conclusion, ne cherchant pas plus loin. Ne cherchant pas si le problème ne venait pas de lui. Je suis la preuve vivante que non. Si je comprends bien, c’est la raison de leur séparation ? Ah non parce qu’il a refusé. Cependant, il ne voulait pas croire qu’elle était l’unique responsable dans la perte de ses trois bébés. Pourtant, c’est ce qui me semble le plus logique. Il pense que les bébés n’ont pas tenu le coup parce qu’il n’était pas un bon géniteur. Qu’il avait sa part de responsabilité dans cette histoire. Ce n’est pas forcément le cas. Il me faisait vraiment de la peine, le pauvre. Je me devais de le rassurer, même si, au fond de moi, n’étant pas médecin, je n’étais sûre de rien. Mais je voulais y croire. Croire que mon bébé, notre bébé verrait le jour. J’en étais convaincu. Je relevais la tête pour le regarder. Si je veux être convaincante, il faut qu’il me regarde également. Alors délicatement, je relevais son menton pour le diriger dans ma direction. « Kieran, écoute-moi. J’ai envie de croire que ce n’est pas ta faute. » Je ne sais pas dans quoi je me lance, mais j’y vais. « Je vais très bien, le bébé va bien aussi. Le médecin et les analyses n’ont rien révélé de mal. Je n’ai aucune douleur, je vais parfaitement bien. » A part aujourd’hui, mais ça n’a rien à voir avec ça. Ou plutôt mon stress n’a rien à voir avec de potentielles complications. « Je suis profondément désolée et triste d’apprendre tout ça, mais tout va bien et cette grossesse arrivera à terme. » Je refuse de croire que je vais aussi faire une fausse couche. C’est elle qui avait un problème, pas lui, pas moi. La preuve, du premier coup. « Je comprends mieux ton angoisse, merci de m’avoir raconté tout ça, en sachant ce que ça te coute. Mais je t’assure, on va très bien. Si ça peut te rassurer, je ferai attention, je te le promets. » Je ne sais pas quoi dire de plus pour le rassurer. Peut-être lui faire chasser ses idées noires ? Est-ce qu’il veut voir la photo ? Peut-être. Peut-être pas. Je lâchais son menton. « J’ai la photo de l’échographie dans mon sac, est-ce que tu veux la voir ? »
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Sujet: Re: We need to talk | Kieran Sam 2 Mai - 14:10
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J
'étais stupide d'avoir aussi peur, c'est sûr. Mills avait le problème responsable de nos pertes et les médecins n'avaient jamais trouvé nos embryons problématiques. C'était l'utérus de Mills qui avait un problème, pas nos bébés. Pourtant, j'avais peur. Cette peur viscérale de perdre un nouveau bébé. Je ne pourrais pas le supporter. Aussi vain soit-il de le craindre, rien ne pourrait y faire. Si je devais perdre un bébé de plus, je le perdrais. Point. Mais je n'étais vraiment pas certain de pouvoir le supporter. Surtout pas dans ses conditions, avec cette femme dont je n'étais pas amoureux, avec qui je n'avais aucun projet d'avenir.
S
iobhan fit abstraction de sa peur, finalement et vint s'asseoir à mon côté, posant une main encourageante sur mon épaule, alors que je lui racontais les pertes que j'avais vécues, le drame de ma vie de père. Je n'avais aucune envie de lui en parler, mais je savais que je le devais. Elle savait comment j'étais avec ma fille. Elle savait combien j'étais un père attentif, sur-protecteur même, peut-être, mais elle ignorait totalement jusqu'à présent que j'avais déjà tenté d'être père avant, d'avoir des enfants biologiques. Je n'avais aucune envie d'entrer dans les détails de cette histoire que j'avais laissée derrière moi le jour où j'avais adopté Eireen, mais je devais au moins lui raconter les grandes lignes et même en surface, cela restait très dur à aborder et portait trop à conséquence pour que je n'en souffre pas. J'avais perdu des bébés. Ils n'étaient certes que des petites choses à l'époque, pas même encore des bébés comme on pouvait l'entendre, mais ils étaient là et en une fraction de seconde, ils n'y étaient plus et c'était difficile de voir ses pertes comme seulement la perte de quelques cellules qui auraient pu donner une vie. C'était des bébés. Nos bébés, à cette femme que j'aimais plus que tout et à moi.
A
vec Mills, on avait plus ou moins bien réussi à l'affronter parce qu'on s'aimait. Parce qu'on était deux et qu'on l'avait toujours été et que la perte avait été aussi violente pour elle que pour moi. Peut-être que le fait qu'on ignore qu'elle était enceinte ou qu'on le sache à peine, avait aidé aussi à ce qu'on ressente la même chose. Elle n'avait jamais eu le temps d'intégrer ses grossesses. Elle n'avait jamais ressenti les changements dans son corps. Elle n'avait jamais eu le temps de créer ce lien privilégier entre une mère et son bébé. Mais Siobhan... La blondinette, elle, agissait déjà comme une femme enceinte. Sa main protectrice sur son ventre... Son petit ventre rond, trahissant sans mal une présence en dessous de sa peau... Si elle le perdait... Elle sentirait l'absence autant que la perte et tout ça à cause de moi...
E
lle souffla qu'elle était désolée. Après un moment, à la fin de mon histoire, elle m'assura que ce n'était pas ma faute, qu'elle avait envie d'y croire en tout cas et je ne savais que répondre. Qu'est-ce qu'on en savait. Les médecins ne m'avaient jamais fait d'examens, à moi. Elle m'assura une nouvelle fois qu'elle allait bien, que le bébé allait bien, que les analyses montraient qu'il allait bien. Elle promit que sa grossesse arriverait à terme. Elle me remercia aussi, m'assurant qu'elle comprenait que cette révélation m'avait coûté et qu'elle ferait attention, réassurant qu'ils allaient très bien tous les deux. Puis elle parla de nouveau de l'échographie, disant qu'elle l'avait dans son sac et me demandant si je voulais la voir. Je fermais les yeux, inspirant doucement, essayant de savoir. Le voulais-je ? Voulais-je prendre le risque de voir ce petit être en elle, au risque de le perdre ensuite ? Rouvrant les yeux, je les posais sur le ventre soigneusement caché de Siobhan en me mordant l'intérieur de la joue. Voulais-je prendre ce risque ? Oui... Je ne me voyais pas rester en dehors. Après tous les enfants que j'avais perdu, je ne voulais pas en perdre un de plus. Qu'elle le veuille ou non, je voulais que celui-ci soit dans ma vie. Je voulais un petit frère ou une petite soeur pour Eireen. Mon dieu, Eireen... Comment je vais lui expliquer ça ?
J
e hochais finalement la tête, acceptant sa proposition. Oui, je voulais le voir. Je voulais voir mon bébé... Notre bébé. « Oui, j'aimerais beaucoup. »
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Sujet: Re: We need to talk | Kieran Sam 2 Mai - 14:58
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Je pouvais comprendre sa douleur, sa peur. Il avait déjà perdu trois enfants dans sa vie. Enfin de ce que j’avais compris, les grossesses de son ancienne fiancée n’avaient jamais été très loin puisqu’à peine étaient-ils au courant qu’elle perdait leur enfant. Ça veut dire qu’il n’a jamais eu de bébé au stade du mien ? C’est déjà encourageant. Si le problème venait de lui, je l’aurais déjà perdu. Or, ce n’est pas le cas. Il vit toujours en moi, le médecin a été clair, il n’y a pas de problème. Pour le moment, tout est bon. On verra bien avec les échographies et les examens des mois suivants, mais selon moi, il n’y a vraiment pas de raison que ça se passe mal. Dans ma famille il n’y a pas d’antécédents de problème à ce niveau-là. Bien que je ne sache pas si c’est héréditaire ou non, mais je ne vois vraiment pas de quoi m’inquiéter. J’ai l’espoir que mon bébé voit le jour dans plus ou moins six mois. J’ai déjà passé le tiers de ma grossesse sans rencontrer le moindre problème. J’ai bon espoir que tout se passe bien. Je refuse d’imaginer un quelconque problème. Pour la grande majorité des femmes, ça se passe bien dans l’ensemble, je ne vois pas pourquoi je n’aurais pas le droit à cette chance. La chance tourne, j’en ai pas mal bavé, mais à présent, c’est à mon tour d’avoir un peu de bonheur dans ma vie. Je me dois de rester optimiste. Je refuse de baisser les bras et de l’abandonner maintenant. Il vivra, je le sais. Peu importe le passé de Kieran, il n’y est pour rien. Mon bébé et moi allons bien. Point barre.
J’avais tenté comme je le pouvais de le réconforter, de le rassurer. Je ne sais pas vraiment si j’avais réussi. Mais il n’ajouta plus rien. Je ne voulais pas le voir se lamenter plus longtemps, ni ressasser le passé. Ce n’est jamais bon pour le moral. Je ne sais pas si mes mots l’ont convaincu, mais il faut vivre le moment présent. Actuellement, tout le monde va bien. Je me sens mieux et soulagée d’un grand poids. Cela fait maintenant quelque temps que je vivais dans le stress, l’angoisse de lui annoncer la nouvelle. Je sais que ce n’est pas bon pour le bébé, mais c’est terminé maintenant. Je me sens revivre. Plus légère. Apaisée. Heureuse malgré tout. Il n’y a plus d’ombre au tableau. Bien sûr, je vais prendre en compte tout ce qu’il m’a dit. Je vais également faire attention, comme je le lui ai promis. Mais maintenant qu’il est au courant, je vais pouvoir aller de l’avant. Il semble vouloir s’impliquer, mais à quel point ? Je ne veux pas non plus qu’il se sente obligé. Il a déjà sa nièce à gérer.
Je voulais changer de sujet pour qu’il arrête de s’enfoncer dans ses souvenirs. Alors je lui ai proposé de voir son bébé. Ce serait surement la première fois qu’il verrait l’un de ses bébés en photo d'ailleurs ? Même s’il n’a que quelques semaines. Il est encore tout petit mais on distingue déjà sa petite tête et son corps qui va commencer à se former. Je me suis dit que ce serait une bonne idée qu’il le voit ? Ça rendrait les choses plus concrètes. Mais est-ce qu’il accepterait ? Il ferma les yeux quelques instants, sans doute pour réfléchir à la question. Puis son regard se porta sur mon ventre. J’attendais qu’il se décide pendant ce temps. S’il ne voulait pas, ce n’était pas grave. Je ne voulais pas le forcer. Mais contre toute attente, il hocha la tête et accepta de le voir. Oh vraiment ? Un grand sourire illumina mon visage. J’avais retrouvé ma bonne humeur et ma joie de vivre. Soulagée que cette annonce ne se soit finalement pas trop mal passée. Je m’attendais à pire je dois dire. « Super ! Je reviens. »
Je me levais pour faire le tour de la camionnette et rejoindre l’avant du véhicule. J’ouvris la portière côté passager et je récupérais mon sac que j’avais caché sous le siège. Je le planque toujours, inutile qu’on nous pique la camionnette parce qu’on a vu un sac trainer sur le siège avant. Je l’ouvris rapidement pour y chercher mon portefeuille dans lequel j’avais soigneusement rangé ma petite photo. Une fois l’objet de ma convoitise entre les mains, je rangeais le tout à sa place, sous le siège. Je refermais la portière pour rejoindre mon collègue à l’arrière de la camionnette. Sur le chemin du retour, je ne pus m’empêcher de jeter un œil pour la énième fois sur cette photo en noir et blanc. Mon petit bébé… Je retournais m’asseoir à côté de lui pour lui tendre la photo. « Voilà. On ne voit pas encore grand-chose parce qu’il est tout petit, mais on distingue déjà sa tête. » Je le laissais regarder la photo tranquillement. Attendant quelques instants avant de rajouter. « On verra mieux sur la prochaine échographie. Elle est prévue pour dans douze-treize semaines. Est-ce que… Tu voudras venir ? » C’est toujours mieux de voir en direct qu’à travers une photo. Et puis, il a sans doute des papiers à remplir, une déclaration à faire ou je ne sais quoi pour informer l’hôpital qu’il est le père ? Pour qu’on l’autorise à m’accompagner ? Ce genre de chose ?
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Sujet: Re: We need to talk | Kieran Dim 3 Mai - 2:35
Siobhan & Kieran We need to talk.
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lle avait l'air contente - réellement contente, pas juste contente pour la forme - que je veuille voir l'échographie du bébé. Elle avait l'air soulagé aussi de la façon dont j'avais pris la nouvelle. Au vu de sa réaction avant de me le dire, je me doutais qu'elle avait eu très peur que je le prenne mal. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi, ni ce qu'elle avait eu peur que je fasse si je l'avais mal pris, mais ça n'était pas le cas. Je veux dire, bien sûr que je n'allais pas sauter de joie, crier que c'était super et l'embrasser comme un fou, comme l'aurais fait quelqu'un d'amoureux, mais je ne pouvais pas le prendre si mal que ça. Pas quand pour moi, l'idée d'avoir un enfant pouvant arriver jusqu'au jour de la naissance, avait une telle importance, un tel impact sur mon histoire. Voulais-je vraiment cet enfant ? Étais-je capable d'en assumer les conséquences ? Avec elle ? Je n'en avais clairement aucune idée, mais le fait est que cet enfant était là et il n'était pas question pour moi de le nier. Alors je voulais le voir, avoir une preuve supplémentaire. Je n'imaginais même pas qu'elle ait pu mentir en disant que j'avais été le seul homme dans sa vie qui puisse se prétendre géniteur de son enfant.
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lle se leva finalement, pour aller à l'avant prendre la photographie de l'échographie dans son sac à main, j'imagine et me laissa seul quelques minutes. Pas longtemps, à peine deux trois, mais juste assez pour me laisser le temps de réfléchir et de voir l'information monter jusqu'à mon cerveau. Nous avions eu des rapports qu'une fois, une nuit où l'alcool avait été un peu trop versé. Nous n'avions eu un moment d'égarement que l'espace d'une nuit, pas même un baiser, ni avant, ni après et pourtant, le dictons des pubs de préventions nous était tombé directement dessus, comme un drôle de jeu du destin. Il suffit d'une fois. Dans notre cas, c'était une pure vérité. Une fois et bingo ! Le jackpot ultime ! Un bébé. Nous aurions pu attraper n'importe quoi, une MST en premier lieu, parce qu'au final, ni elle, ni moi, ne connaissions le passé intime de l'autre, mais non, c'était un bébé que nous avions conçu, ensemble, nous les deux collègues de boulots qui n'avions même jamais évoqué l'idée de finir un jour dans le même lit, même lors de nos plus folles discussions pleines de bêtises. Combien de collègues avions nous même vu blaguer sur le sujet, se balancer des « Tu verras le jour où je te montrerais mon loup » ou des « En fait, t'es juste chiant parce que tu es fou de mon corps ». Nous, jamais. Nous ne jouions pas sur ce terrain-là. Pourquoi ? Parce que ça n'était pas un sujet amusant. Ni pour elle, ni pour moi. Nous l'avions vite compris sans avoir à en parler et cela ne nous avait jamais empêché d'avoir de très bons rapports, meilleurs que ceux de nombre de nos collègues.
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lle revint rapidement s'asseoir à mon côté et me tendit la photo. Je la pris, les mains toujours un peu tremblantes, réalisais-je. Elle commenta la photo, expliquant qu'on ne voyait encore pas très bien l'enfant, mais qu'on pouvait quand même distinguer sa tête. Les larmes montèrent à nouveau à mes yeux. Des larmes de... joie ? Mon cœur se gonflait d'un étrange sentiment que je n'avais pas ressentis depuis... Depuis la signature des papiers d'adoption, me semblait-il, ce mélange à la fois de stress et de joie. Je n'avais pas réalisé que je voulais véritablement être père avant de réellement devenir le tuteur légal d'Eireen, il y a de cela quelques années, mais il m'avait fallu du temps pour réaliser que tout ce que j'avais ressentit ce jour-là signifiait cela, cette joie profonde et intense de devenir réellement un parent. Était-ce également ce que je ressentais ici ?
Siobhan m'annonça ensuite que la prochaine échographie était prévue dans la petite quinzaine de semaines à venir et me demanda même si je voulais venir. Je la regardais un instant, les yeux brillants, surpris qu'elle soit si disposée à me laisser participer à sa grossesse et hochait finalement la tête une nouvelle fois, peut-être un peu trop vivement. « Oui. Oui, j'aimerais énormément », assurais-je sans ciller, m'étonnant moi-même de la force avec laquelle j'étais convaincu de vouloir participer à cela. Allais-je vraiment me retrouver dans cette drôle d'histoire ? Allais-je vraiment assumer cela aussi facilement ? Oui. Bien sûr que oui. Il fallait être deux pour faire un bébé, ça je le savais mieux que personne. Et qu'importe la situation entre nous. Ca n'était pas ce qui comptait là. Là, tout ce qui comptait, c'était cette petite vie qui grandissait dans son ventre. « Siobhan je... Je veux être là. Je veux participer, je veux t'aider absolument sur tous les plans, pour tout ce dont tu auras besoin pour ce bébé, pour ta grossesse. Si tu veux vraiment garder ce bébé, alors je veux être là pour vous. » Il fallait qu'elle le sache, qu'elle en soit certaine et qu'elle comprenne toutes les implications. Je voulais être là, mais pas seulement comme une aide financière, ni comme une aide au besoin. Je voulais avoir mon rôle, la place exacte que je devais avoir en tant que père de l'enfant.
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Sujet: Re: We need to talk | Kieran Dim 3 Mai - 14:17
We need to talk
Kieran & Siobhan
Ça me faisait réellement plaisir qu’il accepte de voir l’échographie. Parce que je me disais que pour la première fois de sa vie, il verrait l’un de ses bébés. Ce serait une preuve supplémentaire si jamais il a du mal à y croire. Et puis, je pouvais enfin partager ce secret avec quelqu’un. Avec le premier concerné en fait. Je n’ai encore parlé de ma grossesse à personne. Pas même à ma sœur, ni à mes parents, ni encore à mes amies. Je voulais d’abord lui annoncer à lui. Je ne voulais pas brûler les étapes en avertissant tout le monde avant le premier concerné. On a peut-être des amies ou des connaissances en commun alors je n’aurais pas vraiment apprécié qu’il soit au courant avant que je décide de le lui dire. Il est donc la première personne au courant et je peux enfin en parler librement, exprimer ma joie. Et puis maintenant, je vais pouvoir en parler à mon entourage sans craindre la réaction du papa. Donc oui, ça me fait plaisir de pouvoir partager ma bonne humeur et ma grossesse avec quelqu’un. Le plus dur est fait.
Ses mains étaient tremblantes lorsqu’il récupéra la photo. L’émotion sans doute. Je lui commentais rapidement la photo, mais il resta silencieux. Moi aussi j’étais restée sans voix, avant que des larmes de joie ne me submergent une fois que j’avais réalisé que c’était mon bébé. Le petit être qui grandissait doucement dans mon ventre. Il nous faut tous un petit temps d’adaptation pour réaliser ce qu’il se passe. Il faut qu’il digère la nouvelle, qu’il se rende compte qu’il va vraiment être père. C’est un peu perturbant et déstabilisant au début, mais on se fait vite à cette idée. Pour rendre les choses encore plus concrètes, je lui avais également proposé de m’accompagner lors de ma prochaine échographie du second trimestre. Ça lui ferait surement plaisir de le voir bouger sur un écran, de réaliser qu’il n’était pas qu’une image fixe sur une photo, mais un vrai bébé en train de grandir, de bouger. Un petit être mouvant. Surtout que dans trois mois, il sera bien plus gros et ressemblera plus à un petit bébé. Mais le fait de lui demander de m’accompagner avait aussi quelque chose de rassurant. La première fois, j’y suis allée seule et j’étais plutôt angoissée. Y aller à deux est plus rassurant. Au pire, je pourrais y aller avec ma sœur. Mais j’estime qu’il y a plus sa place.
Lorsque je lui ai posé la question, il m’observa d’abord quelques secondes, les yeux brillants. Est-ce que lui aussi est submergé par l’émotion ? Il hocha vivement la tête, acceptant de m’accompagner la prochaine fois. Il semblerait que ça lui fasse plaisir. J’ai bien fait de lui proposer alors. Sa conviction me fit sourire. « D’accord, je te préviendrai quand j’aurais mon rendez-vous dans ce cas. » Je n’ai pas encore de rendez-vous, il faut que je regarde mon emploi du temps plus sérieusement avant de rappeler l’hôpital. « Tu peux garder la photo si tu veux. J’en ai une autre chez moi. » Il a peut-être envie de garder une preuve de son existence. Je sais que personnellement, j’aime regarder souvent cette photo. La seconde, je l’ai accrochée sur mon frigo chez moi et je m’attarde souvent devant en passant dans ma cuisine. Et puis, peut-être qu’il voudrait le montrer à sa nièce ? Je ne sais pas trop comment elle va réagir à ça. Espérons qu’elle le prenne bien elle aussi.
Il reprit la parole, ce qui me tira de mes pensées. Il veut être là. Il veut se montrer présent et participer. Il veut m’aider. Pour tout. En fait, j’ai l’impression qu’il veut vraiment jouer son rôle de père pour ce bébé. Je ne m’attendais pas vraiment à ça. Je pensais vraiment qu’il n’allait pas vouloir s’en occuper, c’est ce dont je m’étais convaincu en tout cas. Jamais je n’aurais imaginé qu’il veuille s’impliquer autant. Je baissais la tête, un peu perturbée. J’étais prête à m’en occuper toute seule, à l’aimer pour deux. Mais il semblerait qu’il veuille s’impliquer au maximum. « Je ne m’attendais pas vraiment à ça en fait. » Je veux dire, on n’est pas un couple. Alors comment ça va se passer par la suite ? On va agir comme des parents divorcés ou séparés ? On en aura la garde chacun notre tour ? Un week-end sur deux ? Au moins, il aura ses deux parents, alternativement. Il veut être là pendant tout le déroulement de ma grossesse et m’aider pour tout. Mais je ne me vois pas l’appeler pour tout et n’importe quoi. L’arrivée d’un bébé chamboule une vie, mais je ne veux pas l’embêter pendant ma grossesse. Je peux me débrouiller seule pour la grande majorité des choses. Après, financièrement, je veux bien un coup de main, parce que tout ça va me revenir cher. Mais je ne me vois pas l’importuner constamment. On n’est que des collègues. Je reportais mon attention sur lui. « Mais c’est gentil, merci. » Pour le moment je ne peux pas trop me projeter dans l’avenir, je verrais bien sa façon de s’impliquer.
Je me relevais pour faire quelques pas et respirer l’air frais. On se sent un peu oppressé dans cette camionnette. Je pris une grande bouffée d’air. J’ai l’impression que ça fait une éternité que je n’ai pas réellement respiré. Je jetais un œil à ma montre, parce que mine de rien, on avait dû passer un temps fou à discuter de tout ça. Notre pause arrivait à sa fin et il était temps de retourner au journal. « On devrait peut-être rentrer, non ? » La journée de boulot n’est pas finie, on a encore pas mal de choses à faire alors inutile de perdre davantage de temps. Et puis, je dois informer mon patron au sujet de ma grossesse. Je vais devoir me mettre en congé maternité d’ici quelques mois.
Nous sommes donc rentrés au bureau, sans forcément beaucoup parler sur le chemin du retour. Il fallait que je lui laisse le temps de digérer la nouvelle et puis, je pouvais enfin me détendre un peu. Le plus dur est passé, semble-t-il. Mais on ne sait jamais ce que peut nous réserver l'avenir n'est-ce pas?