Une petite interview ?

Blake Anderson | Bethany S. James

« Je sais que vous êtes débordés et comme toujours j'ai beaucoup de compassion pour vous... C'est pour cela que je veux une interview et un article d'une longueur de huit pages minimum sur une personne de la vie quotidienne dès la semaine prochaine. Ceux qui ne feront pas ce devoir pourront aussi se passer de bonne note en journalisme d'investigation. »

Voilà ce que nous déclara notre super professeur de journalisme avant de partir rejoindre ses copains Whisky et Rhum.
La perspective de ce devoir ne m'enchantait guère surtout qu'après réflexion, je n'avais pas vraiment d'idées sur la personne que je voulais interroger. Je continuais d'y réfléchir tout en rentrant chez moi. Et puis, je pensais à mon père, il était policier et c'est vrai que cette profession est souvent très dévaluée et après tout on peut croiser un policier dans notre vie quotidienne, non ?. De plus je me rappelais que Kaly m'avait très brièvement parlée d'un certain Blake qui était lieutenant. Et après avoir obtenu rendez-vous avec lui par son intermède pour le soir même, je commençais à plancher sur les questions possibles. J'en trouvais une dizaine qui pouvaient s'avérer être intéressantes. Je passais donc le reste de l'après-midi à commencer mon article que j'intitulais « La face cachée de la police : les policiers et leur silence assourdissant ». Je n'avais pas encore de meilleures idées pour le titre puis il fallait qu'il soit attractif, qu'il donne envie de lire la suite. Après cela je me mis à la recherche de tout ce que l'on ne nous disait pas sur ce métier et sur les hommes et femmes qui l'exerçaient.

Au bout d'un moment je me rendis compte qu'il fallait que j'y aille si je ne voulais pas être en retard. Par conséquent, je préparais mes notes et me mis à espérer que cela irait. Je n'aimais pas vraiment poser des questions aux gens, cela m'embarrassait un peu surtout sachant que je ne connaissais pas vraiment ce Blake. Mais après tout c'était un devoir comme un autre et si Kaly m'en avait parlé c'était bien qu'il devait être sympa.
Lorsque j'arrivais au bar, je me rendis compte que personne ne ressemblait à la description qui m'avait été faite du lieutenant. Je me dirigeais vers une table à laquelle je ne pourrais pas rater son entrée. Dès lors, en attendant qu'il arrive, je sortis mes notes et questions que je commençais à tout relire en buvant un café.

Une petite interview ?

Blake Anderson | Bethany S. James

Je me plongeais dans mes recherches et essayais d'ordonner mes questions, car je les avais écrites très rapidement et n'avais pas eu le temps de les classer. De plus, j'ajoutais des points d'exclamations aux questions que je ne pourrais poser qu'au bout d'un moment, lorsqu'il serait en confiance. Après tout c'était logique, je n'allais pas commencer par "Avez-vous déjà vécu un traumatisme émotionnel à cause de votre travail ?". Non, il fallait d'abord que je le dirige vers des questions anodines pour ensuite avoir ce que je voulais.

J'étais tellement absorbée par mes corrections de dernières minutes que je n'entendis pas que quelqu'un se dirigeait vers moi. Ce n'est que lorsqu'un homme dit :

« - Bonsoir ! Je suis le lieutenant Blake Anderson. Et vous ne seriez pas Bethany l'amie de Kalyani par hasard ? »

Que je réagis, me levais tout en lui tendant la main et répondis avec un grand sourire :

« - Bonsoir, enchantée ! Oui je suis Bethany, merci beaucoup d'être venu. »

En voyant le jeune homme en face de moi je compris ce que pouvais lui trouver Kaly. En effet, il était plutôt pas mal et avait un certain charme. Mais malgré tout on pouvait distinguer une certaine tristesse dans ses yeux. Je lui serrais la main, me rasseyais et repris en disant :

« -Je ne sais pas si Kalyani vous a expliquée, mais en fait je souhaiterais vous interviewer pour un devoir de fac, nous devons nous intéresser aux personnes que l'on peut croiser dans notre quotidien. Par conséquent, je me suis concentrée sur votre métier et puisque je dois aussi fournir un article avec l'interview j'ai essayée de me focaliser avant tout sur les hommes et femmes et non sur la simple image du policier. Donc j'espère que vous êtes toujours partant pour ça et si une question vous dérange dites-le moi et on passera à autre chose. »

Je lui dis cela en espérant que ma première interview sans professeur pour me chaperonner se passerait bien surtout qu'il semblait être plutôt gentils et je ne voulais vraiment pas le mettre mal à l'aise avec mes questions.