Accrochée au bras d'Adam, la jolie Savannah ignorait tout du petit drame familial qui avait lieu, en ce moment-même, entre Hanna et le fils de Jimmy. Et c'était peut-être mieux comme ça... Comme son nouveau confident allait bien vite l'apprendre, Savannah avait pour sale habitude de se mêler des affaires des autres. Et l'affaire fut été heureuse si la jeune femme n'était pas maladroite ! Un véritable éléphant dans un magasin de porcelaine. "Non, un gentleman aurait échangé ses chaussures. Mais je ne sais pas marcher avec des talons." Savannah ne put s'empêcher de rire, se l'imaginant trébucher sur ses hauts talons aiguilles. C'est exactement ce qu'aurait répondu le parfait gentleman ! songea-t-elle. À quelques détails près.

Elle portait un sourire franc aux lèvres. Pas un de ces masques joyeux qu'elle arborait quotidiennement. Adam savait la faire rire et il ne s'en privait visiblement pas. La jeune et jolie jeune femme décida donc de lui payer une barbe-à-papa, passage obligatoire de la fête foraine, pour se faire pardonner de son retard. Une fois devant le stand, la jeune femme n'avait pu s'empêcher d'observer le moindre mouvement du vendeur. Il maniait la baguette de bois avec dextérité, façonnant une énorme masse de sucre rosé sur le bâtonnet. Elle en était folle ! Selon elle, se rendre à une fête foraine sans se payer au moins une barbe-à-papa revenait à gâcher son temps. C'était comme aller dans un salon de coiffure sans se faire couper les cheveux. Participer à une fête sans boire un verre de champagne. Acheter une boite de chaussures vide ! Adam la remercia, la gratifiant au passage d'un "gentlewoman", probablement spécialement inventé pour l'occasion. Ce qui la fit sourire à nouveau.

Elle lui sourit, se raccrochant à son bras pour ne pas hurler à chaque pas. Et tandis qu'il enfournait déjà une bouchée de la sucrerie dans sa bouche, elle observa les alentours, se demandant à voix haute quelle attraction ils allaient d'abord honorer de leur présence. La Grande Roue leur tendait les bras, et des dizaines de stands offraient des jeux de tirs en tout genre contre des peluches et d'autres babioles inutiles. Bagatelles qu'elle se ferait un plaisir de conserver jusqu'au prochain déménagement – autant dire une éternité ! "Un tour de roue? Ça permettra de prendre un peu de hauteur pour voir tout ce qu'on peut faire." Savannah acquiesça d'un geste de la tête, sa bouche maintenant occupée par une montagne de sucre coloré. Les deux jeunes gens se dirigèrent ainsi vers l'énorme attraction comparable à un œil gigantesque, surplombant la plupart des attractions. Adam avait eu là une chique idée : elle allait pouvoir soulager ses orteils endoloris. Et avec un peu de chance, l'attraction se bloquerait, les coinçant tout en haut. Elle était quasi-prête à payer le responsable pour qu'il accorde à ses petits petons vingt minutes de répit. "Si jamais tu veux une peluche géante, demande-moi. Quand je travaillais au Ranch avec mon père, il m'a apprit à tirer. Je suis redoutable." Savannah le dévisagea, s'arrêtant net. Son visage se métamorphosa en celui d'une gamine rêveuse et d'une toute petite voix elle demanda :

Elle lui sourit, attendant avec impatience sa réponse.

Savannah sourit à une jeune femme qui vendait des crêpes. Elle l'avait croisé quelques jours au par-avant, alors qu'elle se baladait – travaillait, plutôt – dans les rues de New York. Cette dernière s'était avérée être une fan de son travail – ce qui l'avait beaucoup flattée, il fallait bien l'avouer – et Savannah lui avait alors offert un café. Et bien qu'elle lui ait donné son numéro, la styliste s'étonnait toujours de ne pas avoir eu de ses nouvelles. Silencieusement, elle se promit d'aller la voir tout en lui faisant signe bonjour. Leur tour arriva enfin et Savannah entraîna Adam sur la nacelle. Elle avait déjà terminé sa barbe-à-papa dans la file d'attente et avait jeté le bâtonnet dans une poubelle qui, selon toute probabilité, avait dû apparaître à ses côtés rien que pour lui faire plaisir.

Lui demanda-t-elle, curieuse, alors que la nacelle s'élevait enfin dans les airs. Une main sur la barrière, elle se servit de l'autre pour détacher ses lacets – plus décoratifs qu'autre chose – et pour séparer les fameux instruments de torture de ses pieds. Tout bas, elle laissa échapper un : « Pfiouuuu ! », soulagée.

La fraîcheur de l'air caressait ses pieds, maintenant à l'air libre. Elle soupira de bonheur en sentant son pied gauche se décontracter. Pour une raison mystérieuse, c'était celui-ci qui avait le plus morflé. Peut-être prenait-elle plus appui sur ce dernier ? Malgré tout, les deux étaient rouges et endoloris. Et le moins que l'on pouvait dire, c'était qu'elle appréciait de pouvoir les libérer de leur corset de douleur. Adam avait eu là une chic idée ! "Mouais. Enfin y'a longtemps. C'était un Ranch du côté de Denver, et quand ma mère nous a quitté, c'était trop de boulot pour mon père. Donc je lui ai donné un coup de main. J'aimais bien ! Dommage que la fin ne soit pas jolie." lui répondit-il en guise de réponse. Bien sûr, cela devait être la version raccourcie. Mais elle saurait s'en contenter. On ne pouvait pas toujours revenir sur chaque détail de sa vie. Même en le souhaitant très fort. Savannah lui sourit, attendrie. Cela ne faisait que confirmer ce qu'elle pensait du jeune homme. Il avait le cœur sur la main et n'hésitait pas à aider quelqu'un. Qu'il le connaisse ou pas. Il avait des valeurs qu'il s'efforçait de respecter à la lettre et autrement, portait à bout de bras la culpabilité d'avoir failli. Il n'en était que plus attendrissant. La jolie brunette resta silencieuse encore quelques secondes. Mais finalement, tandis que la navette les portait un peu plus haut encore, dans une douceur qui avait le don d'en agacer plus d'un, la jolie jeune femme lui posa une question qu'il devait être difficile pour lui de répondre. Elle ne se doutait pas à quel point cette épreuve avait dû être compliqué pour lui. Et très franchement, elle regretterait sans doute d'avoir même osé poser la question.

"C'est cette femme. Tu sais, celle du refuge, je t'en ai déjà parler." Savannah s'en rappelait comme si c'était hier. Il lui en avait touché quelques mots lors de leur première rencontre au bar. C'était ainsi que Savannah avait appris que le cœur d'Adam était déjà pris. Et qui plus est, par une femme au cœur aussi généreux que le sien. Apparemment pas tant que ça puisque celle-ci venait de briser celui du charmant vétérinaire. "Enfin, c'est ce que j'pensais, jusqu’à ce qu'elle enfile son alliance..." Aïe. Le pauvre Adam semblait s'être fait aspiré dans une triangle amoureux des plus compliqués. Lui-même avait fait l'expérience de la tromperie de sa fiancée avec son meilleur ami et partenaire. Autant dire que la situation devait être atrocement douloureuse pour le jeune homme ! "Tu m'diras, je pourrais continuer. Mais... Vu mon passé, je ne me vois vraiment pas réitéré les erreurs des autres qui m'ont détruites." Sa réputation de Naughty Lewis pouvait parfois lui porter préjudice. Et dans le cas présent, Adam pensait que Savannah, elle, aurait foncé tête baissée en tentant d'oublier les conséquences. La jeune femme ne put s'empêcher de hausser un sourcil. "A croire que je ne sortirai jamais d'un triangle amoureux !" À présent, elle comprenait pourquoi Adam semblait déprimé. Non seulement devait-il se sentir déçu, mais il devait en plus se sentir coupable de ne serait-ce qu'envisager de continuer dans cette voie et d'espérer qu'elle le choisirait lui au détriment de son mari. La vie avait décidément un très mauvais sens de l'humour !

À la tête qu'il faisait, elle comprit vite qu'il n'y avait aucun doute possible.

C'était peut-être maladroit, mais elle le pensait.

La jeune femme n'était pas d'un tact fou. Mais elle s'efforçait d'être là pour lui sans avoir eu le moindre aperçu de leur relation. Savannah sourit et se pencha vers lui en déposant sa tête promptement sur son épaule pour lui faire savoir qu'elle était là pour lui. Elle ne savait même pas à quoi cette femme ressemblait. Étrangement, elle l'imaginait blonde, aux cheveux blonds et d'un agacement impeccable. Le genre de femme qui ne se satisfaisait jamais de ce qu'elle avait.

Savannah ouvrit grand les yeux. Elle sentit tous ses membres se contracter simplement au rappel de son bon vieux rêve. Un fantasme inatteignable. Selon elle. Elle resserra sa poigne autour du dépliant qu'il venait de lui tendre. Elle se sentait à la fois touchée et agressée en même temps. Sa réaction était stupide. Elle en était consciente. Mais Savannah avait tant l'habitude de se sentir comme une usurpatrice qu'elle avait toujours ce sentiment de retenu quand quelqu'un entrait dans son véritable monde. Un univers où elle était susceptible d'être blessée... pour toujours. "Je me suis dit que tu pourrais y faire un tour, juste pour voir ?" Savannah lui jeta un regard rapide, trop honteuse pour réussir à maintenir son regard plus d'une seconde.

L'attention la touchait. Réellement. Mais elle cherchait un moyen d'échapper à l'idée de réussir. Comme toujours.

Elle vira au rouge, comme si elle sentait qu'Adam pouvait lire à travers elle. Fort heureusement pour elle, le voyage allait bientôt se terminer et leur navette allait déjà atteindre le sol. La jolie brunette enfila de nouveau ses chaussures et tenta de détourner leur conversation :

Fit-elle en référence à sa promesse.

"mais je n'en veux pas des centaines. Juste une...juste elle..." Combien de fois? Combien de fois avait-elle rêvé qu'un homme dise quelque chose de semblable à propos d'elle ? Et qu'il le pense vraiment ? Hein ? Des tas. Car même si Savannah refusait de se l'avouer – parce que c'était être faible qu'être romantique, la jeune femme rêvait toujours du prince charmant et de son vaillant destrier. Un homme prêt à surmonter les pires épreuves, à grimper au sommet des montagnes, à tuer de vilains dragons. Et tout ça, rien que pour ses beaux yeux. Ce n'est tout simplement pas fait pour moi. se répétait-elle chaque jour. En faisant cela, la jolie styliste faisait ce qu'elle savait le mieux faire : prétendre être quelqu'un d'autre. Elle se mentait à elle-même en s'efforçant de croire qu'elle n'était bonne qu'à prendre son pied dans diverses fêtes avant de regagner son appartement – quand celui n'avait pas été le dit lieu de débauche, seule. La vie de célibataire endurcie avait ses bons côtés. Mais parfois, Savannah ne pouvait s'empêcher de ne plus voir que les mauvais. Et dans ces rares moments où elle s'autorisait la réflexion, Naughty Lewis n'existait plus. Nue, dans son plus simple appareil, Savannah se montrait alors sous son vrai jour. Une femme vulnérable, sensible et facilement blessée par les aléas de la vie. Une faible. pensait-elle. Voilà qui résume bien. Comment pouvait-on avoir une estime si basse de soi-même ? Les raisons étaient multiples. Elle aurait sans doute fait le bonheur d'un psychanalyste. Et elle le ferait peut-être un jour ! Savannah sourit tristement et déposa sa tête contre l'épaule du bel Adam. Le jeune homme ne méritait pas de souffrir. Pas autant. Et elle ne pouvait s'empêcher de se sentir abominablement inutile. La jeune femme aurait souhaité pouvoir l'aider. Elle aurait aimé pouvoir, d'un coup de main précis, lui extirper ses sentiments, les laver avec beaucoup, beaucoup de savon, puis les remettre en place, neuf et beaux : prêts à être malmenés, une fois encore.

Après un – pas si habile – changement de sujet, Savannah descendit de la nacelle après avoir de nouveau enfourné ses bottines. Vous avez franchement de la chance d'être à tomber! leur concéda-t-elle en silence. Parce que c'était bien le seul bon point qu'elle était prête à leur accorder dans un éventuel article pour le Near You Magazine. Après tout, elles étaient vraiment à tomber : vous pouviez vous étaler à tout moment ! Le jeune homme eut la présence d'esprit de lui fournir son bras en guise d'appui. Une fois de plus, il se comportait en véritable gentleman. Savannah possédait de nombreux amis parmi la gente masculine – enfin, pas toujours de simples amis, mais le mot amis était bel et bien présent dans le titre donné à leur relation, et malgré tout, aucun d'eux n'auraient eu cette gentillesse sans rien attendre en retour. Et par récompense, ils voulaient bien souvent dire : finir enlacés sous les draps. Par pour de simples câlins, non... Mais la présence d'enfants se doit d'empêcher quelques paroles crues ! Et c'est peut-être mieux comme ça. C'est alors que Savannah réclama sa peluche géante. Après tout, on ne pouvait clamer se rendre à une fête foraine sans profiter de leurs peluches exagérément gigantesques ! C'était du moins son avis. "À condition que je ne sois pas obligé de le porter une fois gagné." Savannah ouvrit grand la bouche, amusée, et lui donna une légère tape sur l'épaule de sa main libre.

Finit-elle par abdiquer. Après tout, cette peluche avait au moins eu le mérite de les faire changer de sujet. Enfin... C'est ce qu'elle croyait ! "Si je te gagne la peluche, tu m'autorises à t'accompagner à la conférence ? Tu ne seras pas seule comme ça." ajouta-t-il comme condition. Le visage de la jeune femme se figea, un sourire pincé aux lèvres. Elle ne se rappelait pas avoir entendu parlé de cette clause dans le contrat oral qu'il avait conclu quelques minutes au par-avant. Mais comment dire non à une bouille pareille ? Comment ?

Accepta-t-elle de mauvaise grâce. Mais lorsqu'ils atteignirent l'attraction, Savannah se pencha vers lui, et un peu plus bas, le remercia pour tant d'attention.

Sur ce, elle l'observa dégommer les quatre premières cibles sans trembler. Avait-il seulement cligner des yeux ?" "Tu vois, je t'avais dis que j'étais le meilleur !" Pour ça, elle voyait bien. Effectivement ! Savannah l'encouragea en claquant chaleureusement des mains. "je pourrais l'avoir sans même […] regarder." Savannah s'apprêta à hurler de déception, mais quelque chose dans la voix d'Adam l'en empêcha. "j'ai peut-être perdu la main... Je … Et si on allait..loin ? J'veux dire, mh... Là-bas ?" Savannah ne comprenait pas un tel revirement dans son attitude. Inquiète, elle attrapa son bras avec délicatesse, comme si elle risquait de le casser. Adam, qui avait dû voir la question dans les yeux de la jeune femme avant même qu'elle n'ait eu le temps de la prononcer la devança et lui révéla la source de son malaise : la fameuse femme mariée était là. Savannah se tourna vers elle pour l'observer. Elle paraissait magnifique. Mais c'était difficile à dire de loin. Elle n'avait pas de style particulier... Et Naughty Lewis aurait sans doute réussie à trouver de quoi la critiquer. Mais Savannah, elle, ne voyait pas ce qui clochait chez elle... Mis à part l'alliance qu'Adam avait aperçue à son doigt et... l'enfant qu'elle tenait prêt d'elle ! Son enfant! "Tu sais quand tu parlais de faire taire cette connexion si je n'avais aucun doute possible ? C'est le moment. Elle est là..."

Prise de court, Savannah les regarda, tour à tour. Elle ne s'attendait pas à ça ! Et au vu de sa tête, Adam non plus. C'est alors que Savannah vit Esperanza s'avancer dans leur direction. Que ce soit pour le stand ou non, Savannah ne pouvait pas laisser son ami patauger dans la boue sans lui tendre une corde de secours.

Ce n'était pas une question. C'était un ordre. C'était décidé : elle allait le sortir de la moise dans laquelle il était fourré. Pfuuuuuuuit. Envolée la connexion! Savannah s'efforça de l'ignorer quand la jeune femme approcha. Mais bientôt, elle entendit un : "Bonsoir Adam." qui enclencha le processus. Mode extermination : ON. songea-t-elle en se mettant aussitôt en place. La jolie Lewis-Butler se rapprocha un peu plus prêt d'Adam et se tourna vers elle et son enfant.

Fit-elle simplement en la regardant volontairement de haut en bas et de bas en haut. Patiemment, elle attendit que le jeune homme concède à les présenter. Mais la petite fille fut plus rapide. Savannah, qui n'avait pas écouter son baratin d'enfant – en partie parce qu'elle avait peur des enfants, enfin, surtout de les aimer, et en partie parce qu'elle était concentrée sur sa mère, se sentit déboussolée lorsque la petite Crystal s'approcha d'elle et lui proposa de lui offrir son petit panda en peluche, tout juste gagné. Tiens, tiens, au moins, elle a le mérite de vouloir bien éduquer sa petite fille. Ça va être plus facile que prévu! Mais l'attention de l'enfant toucha Savannah qui ne put s'empêcher de lui sourire, émue.

Se reprenant, la jeune femme donna un léger coup de coude discret à Adam et passa son bras autour de son buste pour l'enlacer.

Elle ne regarda pas Adam pour ne pas perdre de sa crédibilité, mais elle pria pour qu'il la suive dans son plan. Cependant, la petite fille commençait déjà à la faire se sentir coupable ! Damn! Dans quoi s'embarquait-elle ?

Prétendre être la petite amie d'Adam ? C'était ça son plan machiavélique censé couper net la connexion qui existait entre les deux jeunes gens ? Savannah parvenait toujours à se surprendre elle-même ! Ce plan était risqué, elle en était consciente. Mais il aurait au moins le mérite d'être simple et concis. Si Esperanza pensait qu'Adam ne lui courrait pas après, finalement, et qu'elle avait tout simplement imaginé ce lien qui les attirait l'un vers l'autre, elle finirait pas s'éloigner. Tout naturellement. Et quant à Adam, s'il n'était plus forcé de revoir tous les jours l'élue de son cœur, peut-être finirait-il par réussir à tourner la page. Non, c'est logique en fait... Savannah n'avait pas tort finalement. Et son plan aurait très certainement fonctionné à merveille si Ezperanza était véritablement mariée, et non pas veuve, comme elle le laisserait entendre un peu plus tard. Mais revenons à nos moutons... "Mh.. oui.. Euh... Et bien.. Mh...[...] Savannah, voici Esperanza, une collègue du Refuge... Esperanza, voici, hum.." Sérieusement ? C'était tout ce dont il était capable ? Secoue-toi Adam! lui ordonna-t-elle par la pensée, à défaut de pouvoir le faire à voix haute. La jolie styliste se retint tout juste de lui enfourner un nouveau coup de coude dans les côtes. Elle n'aurait pas pu le faire sans éveiller les soupçons du joli bout de femme qui accompagnait son enfant à la fête foraine. Pas étonnant qu'il soit tombé amoureux d'elle... regardez-la! Songea-t-elle pour elle-même tandis qu'Adam terminait les présentations. "Savannah, ma... copine ?" La jeune femme le regarda, complètement désespérée. Pendant une fraction de secondes, elle se demanda si elle ne s'était pas machinalement frappée le front. Mais elle était restée stoïque, immobile, le bras autour du large buste d'Adam. Fais un effort ! C'est pas possible ça! semblait-elle lui crier sans même ouvrir la bouche. "ma petite copine." C'est pas trop tôt! Bon... Il s'était rattrapé de justesse. C'était moins une. Savannah se mit alors à sourire. Les apparences... se répétait-elle, consciente qu'il fallait à tout prix les conserver. Adam profita de l'offre de la petite Crystal pour s'adresser à elle. La jolie jeune femme observa son prétendu petit-ami discuter avec la gamine, tandis que la mère de cette dernière en faisait de même. L'affaire s'annonçait plus difficile que prévue. Adam était un papa poule, elle en aurait donné sa main à couper. Et Esperanza lui éveillait déjà toute sa sympathie. Elle était jolie comme un cœur, semblait douce comme la peluche que tenait sa fille dans les bras et charmante au possible. Aux grands mots, les grands remèdes. décida alors Savannah. Naughty Lewis serait finalement de sortie aujourd'hui. Elle n'avait pas le choix. "Mh.. Vous... Vous passez un bon moment ?" demanda Adam tout en se positionnant derrière Savannah. La jeune femme attrapa alors ses bras pour s'en entourer et posa ses mains par dessus celles du jeune homme, sur son ventre plat et musclé par de nombreuses heures de gym, pilates, yoga et encore bon nombre d'autres sport branchés. "Oui oui .. Une petite sortie en famille ne fait pas de mal de temps en temps. Elle voulait tellement venir que je n'ai pas pu lui refuser." lui répondit Esperanza. Savannah quant à elle, repéra l'alliance qu'elle portait à son doigt. Vite Savannah, réfléchie. Vite. "Et toi ? Enfin .. Et vous plutôt ?" Bingo!

Savannah ouvrit grand les yeux, consciente de sa bêtise. Pourquoi ?!!!! C'était ridicule ! Il n'était pas du genre à aller regarder des voitures gigantesques se foncer dessus pour le simple plaisir de leurs spectateurs. La jeune femme se reprit rapidement et continua, plus confiante cette fois-ci :

Ajouta-t-elle après avoir jeté un regard à sa tête qui arborait une drôle de moue. Pour tenter de faire diversion, Savannah se dresser sur le bout de ses pieds – ce qui était une vraie épreuve à cause de son mal de pieds – et déposa ses lèvres sur celles d'Adam. Elle prolongea le baiser suffisamment longtemps pour qu'il paraisse vrai, mais suffisamment peu pour qu'ils puissent en rire plus tard. Ou peut-être pas.

Demanda-t-elle à l'attention d'Esperanza. Le message est clair ou t'as besoin d'un dessin? Savannah sourit. Adam, quant à lui, devait arborer une toute autre tête, mais elle ne pouvait pas le regarder. Pas sans que cela paraisse étrange. Pitié, tiens le coup!

Savannah se demandait encore comment une telle idiotie avait pu franchir le seuil de ses lèvres sans qu'elle ne la voit venir. Le joli bout de femme qu'elle était n'avait rien trouvé de mieux que de leur apprendre à tous, lui y compris, la passion du jeune homme pour les Monster Trucks. Savannah savait qu'elle venait de mettre en péril le tissu de mensonges qu'elle s’évertuait à tisser de toute pièce. Sa théorie était simple : si Esperanza était une femme mariée, elle n'irait très certainement pas mettre en péril sa vie de famille – et surtout le bonheur de son adorable fille – pour un homme qui s'était déjà investi dans une relation intime avec une autre. Enfin... Investi... était un très grand mot. Adam ne semblait pas très à l'aise avec les mensonges. Ils devaient le rendre nerveux, et Savannah se retrouvait à pagayer toute seule dans cet océan de plus en plus agité. "Eh bien, je ne savais pas que tu étais passionné par ses courses..." Et merde. Voilà, tout était fini, elle allait devoir tout expliqué à l'adorable jeune femme. Lui confier qu'Adam avait un penchant pour elle, mais qu'elle était mariée et qu'ils devaient à tout prix trouver une solution pour briser cette fichue connexion qui les liait tous deux. "Ouais, moi non plus." Et Adam semblait d'accord avec cette idée... Leur petit jeu était terminé et Savannah sentait son cœur battre à lui rompre la poitrine. "enfin, avant d'en voir une en vrai, j'ignorais cette passion." Ou peut-être pas... Bon... Adam avait réussi à rattraper un peu sa bêtise. Mais Savannah devait changer de sujet, et vite ! Pour faire diversion et les empêcher de s'enfoncer dans les sables mouvants, la belle styliste approcha son visage de celui d'Adam et l'embrassa. Et malgré son petit geste de recul, Savannah fut suffisamment rapide et déterminée pour atteindre son but : leurs lèvres se frôlèrent et se caressèrent un instant. Elle n'aurait su dire si ce baiser avait été agréable. Elle n'avait tout simplement pas eu le temps d'y réfléchir. L'important était que le message était passé. Esperanza avait visiblement détourné le regard. Preuve qu'elle les considérait bel et bien comme un couple et pas comme les deux guignols qu'ils étaient. "Mais si, t'as eu un bébé panda... Et après il va grandir et devenir un grand panda !" Hannnnnnnnnnnnnnw songea-t-elle, quelque peu émue. Cette petite fille était vraiment adorable. Non ! C'est le diable ! s'efforça-t-elle de se corriger. Elle ne pouvait pas ressentir de l'affection pour un petit être comme Crystal si elle cherchait à détruire tout contact entre sa mère et l'homme qu'elle prétendait être comme le sien. Savannah ne dit rien, s'efforçant de sourire. Oh ! Non ! Pas ça! Cette tentative de clin d’œil était bien trop mignonne pour ne pas rire. Et voilà, elle était attendrie. Piégée, à son tour, elle commençait à se sentir mal à l'aise. Alors, pour se re-concentrer, Savannah avait saisi la perche tendue malencontreusement par Adam pour questionner Esperanza sur son mari. Et fort heureusement, la jolie jeune femme ne vit pas la tête que tirait Adam. "Mon papa c'est un héros. Il vole dans le ciel avec les anges. Maman elle dit qu'il est tout le temps avec nous comme ça et qu'il prend soin de nous. Il combat tous les méchants qui veulent nous embêter. Il est super fort !" Savannah commença par sourire. Son père devait donc être occupé au travail. Peut-être était-il dans l'armée ? Dans l'armée de l'air, plus précisément. Mais quelque chose dans le discours de la petite fille dérangea la styliste. Elle jeta donc un coup d’œil à Esperanza, qui elle, était restée muette comme une tombe. Oh ! Mon dieu! La jeune femme ouvrit grand la bouche avant de la fermer aussitôt. Elle sentit ses forces la quitter et son corps devenir tout flagada. Non ! Non ! Non ! Pitié, non ! Comment avait-elle pu poser une question aussi... Non ! Le papa de la petite fille ne s'était pas absenté pour travailler. Il s'était absenté pour toujours. Elle se sentait stupide et horriblement sale. "Bon... On ne va pas vous déranger plus longtemps... Vous avez sûrement des trucs à faire ensemble..." Savannah ne put dire quoi que ce soit, encore sous le choc. Elle se sentait vraiment nulle. "Tu peux garder la peluche Savannah hein, et tu en prends soin... C'est un bébé..." Et la petite en rajouta une couche. Savannah s'apprêtait à répondre quand Adam prit la parole : "Non, garde la, Savannah ne sait pas s'occuper des bébés pandas, bébé sera plus heureux avec vous.". La jeune femme ne put s'empêcher de noter son intonation agacée. Il est en colère... se dit-elle tout en s'agenouillant devant la gamine. Les yeux de Savannah brillaient, elle se retenait de pleurer.

Demanda-t-elle à la petite fille avant de lui déposa un petit baiser sur le front, attendrie. "Bonne fin de journée a vous deux et au Héros, là où il est." QUOI? Savannah ouvrit de nouveau la bouche, mais Adam la tira plus loin, désireux de s'enfuir, lui aussi. Elle pouvait sentir son agacement et sa colère naissante à sa poigne, beaucoup moins douce que d'habitude. "C'était vraiment pas une bonne idée le coup de la petite amie" dit-il soudain, l'agacement se lisant dans sa voix. Savannah le suivit, tant bien que mal. Elle était d'accord... Ce plan s'était révélé être stupide. Non seulement Esperanza n'était plus mariée légalement, mais en plus Savannah avait peut-être détruit le semblant de relation qu'ils avaient tout en ravivant de douloureux souvenirs à la charmante jeune femme et sa petite fille. Quel genre de monstre ça fait de moi?

Elle ne parvenait pas à trouver les mots, encore sous le choc. Elle priait pour se réveiller dans son lit et découvrir que tout cela n'était rien d'autre qu'un mauvais rêve. Après tout, ils n'étaient pas dans un de ces films à l'eau de rose... Cela n'arrivait que dans les films ! Pas dans la vraie vie ! Le punching-ball mécanique se libéra devant eux et Adam reprit la parole : "Ça l'a touchée autant que je m’intéresse de savoir qu'elle file le parfait amour avec son mari à l'autre bout du monde."

Demanda-t-elle, surprise, tandis qu'il frappait violemment l'attraction de son poing fermement soudé par la colère. Elle-même se sentait sonnée, comme si le coup lui avait été adressé à elle plutôt qu'au ballon.

Quelle horrible chose à faire que d'annoncer le décès de quelqu'un.

Et à cause d'elle, il s'était comporté comme le pire gougeât qu'il soit. Savannah se mordit les lèvres. La fureur semblait s'emparer du jeune homme et elle n'était pas sûre que le lui annoncer de cette manière était la meilleure idée qui soit.

Savannah se sentait plus mal encore qu'avant de lui annoncer la vérité. Adam s'était enfermé lui-même dans un mensonge d'un toute autre genre : le déni. Le jeune homme avait très certainement mal interprété ce que la jolie Esperanza avait dit. Mais quelque chose disait à la jolie styliste que cette réaction n'était pas aussi innocente qu'elle ne le laissait croire. Adam préférait croire que la femme dont il était amoureux était heureuse et vivait une vie de famille parfaite plutôt que de comprendre l'abominable vérité. Une réalité qui faisait d'Esperanza une mère célibataire qui avait perdu son tendre époux, et qui devait à présent affronter le monde toute seule, sans être épaulée de l'homme qu'elle aimait. Et si l'attitude de Savannah laissait penser qu'elle n'était pas en mesure de comprendre une telle épreuve, il aurait fallu que les gens lui donnent un peu plus de crédit. Elle n'avait pas perdu l'homme qu'elle aimait, mais une personne de sa famille était bel et bien morte. Sa petite sœur. Bien sûr, elle était jalouse des deux jumelles. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle ne les aimait pas. Au contraire. Alors, quand sa petite sœur s'était suicidée et que Kiara avait entamé une dépression certaine, Savannah s'était un peu plus coupée de sa famille, espérant qu'avec la distance, la douleur se tasserait. Grossière erreur. L'humain réagit parfois de façon étrange. Et en comprenant tout de travers, Adam venait de le prouver à son tour. Savannah ouvrit grand la bouche quand le poing d'Adam s'abattit pour la deuxième fois sur le punching-ball mécanique. Il y avait mis une telle force que la jeune femme avait commencé à prendre peur. Bien sûr... il était blessé. Il avait mal. Toute cette histoire devait lui rappeler son passé à lui. Car le jeune homme avait également traversé des choses difficiles. Et si ce n'était pas la mort de la femme qu'il aimait, c'était la trahison qui l'avait frappé en plein cœur, y laissant une trace nauséabonde et grandissante. Le jeune homme ne sembla pas comprendre, une fois de plus, lorsque Savannah tenta de le faire réagir. Alors, devant son regard perplexe, la jeune femme songea qu'elle n'avait pas d'autre choix que de mettre des mots crus sur une situation déjà suffisamment douloureuse à son goût : « Adam. Esperanza n'est plus mariée... Cette alliance... Elle est veuve Adam. ». Et là, seulement là, Adam ouvrit grand les yeux. Savannah sentit son corps frémir. Elle était inquiète de la réaction qu'il s'apprêtait à avoir. La jeune femme s'attendait presque à le voir renverser l'appareil, donner de grands coups de pied dans la machine à barbe-à-papa tout en jurant contre le destin. Mais il n'en fit rien. Au lieu de cela, il resta figé quelques minutes. Tant et si bien que Savannah se demanda s'il avait bien entendu.

Répéta-t-elle, l'inquiétude transperçant sa voix comme un gémissement de douleur. Savannah détestait être porteuse de mauvaise nouvelle. Elle fuyait les responsabilités comme la pire des maladies, s'enfermait dans un monde de strasses, de paillettes et surtout de mensonges pour pouvoir vivre une vie qu'elle voulait calme et paisible. Sottise ! La jeune femme hésita à passer sa main à quelques centimètres de ses yeux. Le malaise s'installait et pesait davantage sur leurs épaules. Adam devait se sentir honteux. Et très franchement, Savannah commençait à regretter de lui avoir fait ouvrir les yeux. Il aurait peut-être été mieux dans son monde à lui... Dans sa bulle. Non seulement elle avait gaffé comme jamais, mais en plus, elle s'était faite passée pour sa petite-amie. Bon... Je vais rompre de façon spectaculaire et peut-être qu'elle va venir le consoler et que... Non. Elle faisait bien d'y réfléchir silencieusement. Ce plan ne pouvait pas marcher : il était voué à l'échec lui aussi. Ils allaient avoir beaucoup de mal à défaire ce qu'elle avait fait... Car oui, c'était sa faute. Son idée. Et tandis que Savannah se torturait, Adam consentit à changer de position. Son regard était à présent tourné vers l'attraction qu'ils venaient de quitter.

Ne pouvait-il pas dire quelque chose ? Son silence était un supplice ! Le jeune homme finit par inspirer profondément avant de laisser quelques mots sortirent de sa bouche : "je devrais retenter ma chance...". Cela voulait-il dire qu'il ne lui en voulait pas ? Cette fois, ce fut au tour de Savannah de le regarder perplexe. Ce n'était pas qu'elle était contre l'idée, bien au contraire. Elle se demandait simplement comment il comptait procéder. De plus, quelque chose dans son expression lui indiquait qu'elle était peut-être entrain de se tromper sur l'interprétation de sa phrase. "pour gagner une peluche géante..." ajouta-t-il finalement. Savannah releva les yeux et les plongea dans son regard. Il avait l'air encore plus triste qu'il ne l'était avant d'arriver à la fête foraine. Bien joué ma vielle ! Si elle ne l'avait pas invité, il ne serait très certainement pas venu ce soir-là et ils ne seraient pas tombés sur Esperanza. Savannah n'aurait alors pas essayé maladroitement de s'informer tout en cassant ce qui devait être brisé et à cette heure-là, Adam serait toujours plongé dans le mensonge rassurant qu'il connaissait comme étant la vérité.

Elle était consciente que ça ne changerait rien à la situation, mais elle ne pouvait s'empêcher de l'être. La jeune femme avança prudemment sa main vers l'épaule d'Adam, encore un peu inquiète quant à son excès de colère. Et même si elle n'était pas dirigée vers elle, Savannah préférait le prendre avec des pincettes.

Il avait peut-être besoin de temps pour assimiler l'information ? Ou peut-être pas... Savannah se sentait complètement perdue. Voilà ce que ça fait l'amour ! Voilà pourquoi ça ne peut pas m'arriver. songea-t-elle en cet instant. Elle ne pouvait pas connaître la douleur que les deux amoureux maudits avaient connue. Elle n'y survivrait peut-être pas.

« Tu es sûr que tu ne préférerais pas essayer d'aller lui parler ? Tu veux que j'aille lui dire la vérité ? Que je suis une idiote qui a cru qu'elle pourrait aider son ami ? Ou tu préfères peut-être rentrer ? C'est comme tu veux. » Elle-même ne pouvait pas imaginer la réaction qu'elle aurait eu si les situations avaient été inversées. Apprendre ainsi que, non seulement la femme qui vous fait rêver n'était plus mariée mais qu'en plus vous aviez eu la malheureuse idée de lui faire croire que vous étiez déjà pris et que, comble de tout, vous leur aviez souhaité un bonheur intense, à elle et à son défunt mari, n'était pas facile. Savannah se sentait coupable. Et elle l'était en partie. Adam avait toutes les raisons du monde de lui en vouloir. Bien sûr, il avait commis quelques erreurs lui-même. Mais Savannah était difficilement une victime dans cette histoire. "Épargne moi cet air désolé, ça va, je t'assure." Nope. Elle n'y croyait pas une seule seconde ! "Je choisi l'option que tu n'as pas citée, à savoir, rester avec toi, ici, et faire la fête. C'est le but de notre présence après tout, non ? La jeune femme observa Adam quelques secondes avant de finalement abandonner cet air désolé dont il venait de parler. En apparence tout du moins. Adam pencha la tête pour l'appuyer contre la main qu'elle venait de poser sur son épaule. La seconde suivant, il la l'encerclait de son bras. "Ça va mieux ton pied Cendrillon ?" La jeune femme sourit. Joli retournement de situation... I'm in.

Savannah savait que même si elle tentait de faire de l'humour, le schéma qu'elle venait de lui donner était bel et bien réel. Un schéma qu'elle mettait en application à chaque fois qu'elle faisait quelque chose qu'elle regrettait amèrement. Et dans le cas présent... C'était la simple idée de porter ces chaussures atroces qui lui donnait envie de se jeter sur du chocolat. Ou sur des crêpes. Ou sur une nouvelle barbe à papa. Adam lui donna un coup d'épaule amical et demanda : "Des courses de Monster trucks, vraiment ?" Savannah ouvrit grand les yeux, planta son regard dans le sien, haussa les épaules et fit la moue tout en lui avouant la vérité :

La jeune femme gloussa et baissa la tête, un peu honteuse.

La jeune femme se rendit compte qu'ils ne se connaissaient pas tant que ça. Ils partageaient une confiance étrange qui était née dans un bar, quelques semaines au par-avant. Mais finalement... Elle apprenait encore beaucoup de lui. Et c'était sans doute la même chose de son côté.

Demanda-t-elle soudainement, le sourire aux lèvres. Sa question était sans doute déconcertante et sortie de nulle part. Mais c'était aussi ça le charme de Savannah : la spontanéité. Même si parfois, la jolie brunette était un peu trop spontanée.