« Allez s’il te plaît, encore une histoire maman ! » Tu regarde ta fille, incrédule. Vous aviez pourtant convenu que celle-ci serait la dernière. Elle fait ses petits yeux de chien battu et toi, exaspérée, tu lève une main. « D’accord, d’accord, range-moi ces yeux plein de tristesse ! » Callie sourit, victorieuse et se recouche sagement dans le grand lit qui n’est pas le sien. Fâcheuse habitude que tu as prise depuis qu’elle est bébé : la laisser dormir avec toi. Même si tu t’endors le plus souvent sur le canapé, parfois, ce n’est pas des plus pratique qu’elle s’endorme ici. Lorsque tu fermes le livre, une petite demi-heure après, elle s’est endormie. Hallélujah, que tu penses très fort. Tu t’extirpes lentement du lit bleu et tu regarde l’heure sur le radioréveil : 23 heures 15. Tu grimace ; demain elle a école, et tu sens que on institutrice va encore t’appeler pour te dire qu’elle s’est endormie sur sa table de cours. Tu range le livre des « contes de Beedle le Barde » dans la bibliothèque prévue à cet effet et tu te dirige dans ton salon.

Marcel, le poisson rouge, tourne en rond dans son bocal et la télé, dont le son est presque inaudible, diffuse les pubs habituelles de cette heure tardive. Tu te laisse tomber sur le petit canapé gris, passant une main sur ton visage. Tout est calme, et le calme, tu n’en a pas vraiment l’habitude. D’habitude, il y a Callie qui te crie des choses, Matthew avec qui tu discute régulièrement et puis le boulot, les amis, les fêtes … Alors que tes paupières se ferment doucement, quelques coups retentissent contre la porte. Tu sursautes et tu jette un regard vers cette dernière. Ton cœur s’emballe : de qui peut-il bien s’agir a une heure pareille ? Tu te lève et tu amorces quelques pas vers la porte, que tu entre-ouvre en chuchotant presque un « oui ? » timide. Mais quand tu reconnais la voix, le visage et l’odeur de la personne, ton cœur s’emballe de plus belle. « Matthew ! Non, tu ne me déranges pas, qu’est-ce qui t’arrive ? » tu ouvres un peu plus la porte, l’invitant a entrer. Bon, et bien tu n’es pas prête de dormir ma cocotte.


roller coaster

Il rentre du boulot et il avait envie de voir ton sourire. Tu sens tes joues qui rosissent et tu baisse les yeux vers tes pieds nus. Et il voulait savoir si tout allait bien, si tu n’avais besoin de rien. Tu manque de lui répondre qu’à part de sommeil, tu ne manque de rien, mais tu préfère te mordre la lèvre. Tu souris avec douceur et tu referme la porte de l’appartement derrière lui. « Et bien, en fait, tout vas bien. C’est dommage, tu aurais du arriver un peu plus tôt, Callie ne parle que de toi ! » Tu te dirige vers ton canapé, attrapant le paquet de chocolats milka. Tu te tourne vers lui et lui tends le paquet, avant de sourire. « C’est vrai, j’suis un peu fatiguée, mais tu sais, je préfère te voir que dormir. » Tu te rassois dans le canapé, piquant à ton tour un peu de chocolat. « Je sais, c’est mauvais pour les fesses ! »

Tu t’enfonces dans le canapé, fermant les yeux. Une question brûle tes lèvres, mais tu la lui poseras un peu plus tard. Tu t’enveloppe dans ta couverture polaire et tu désigne l’écran de télévision. « T’arrive pile pour une redif’ de Titanic ! » Tu ris légèrement, avant de regarder le beau lieutenant à tes côtés. « Tu veux manger ou boire un truc ? J’ai fais des lasagnes, mais tu me connais, j’en ai fait pour mille encore … ! » Tu te lève sans attendre de réponse de sa part, et tu lui fais chauffer une assiette de lasagnes, tout en lui servant un grand verre de limonade au mojito. Tu t’approche de lui, posant le tout sur la petite table basse du salon. « Bon appétit ! »



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Il mange ses lasagnes et toi, tu regarde Titanic. Matthew et toi, on vous prend souvent pour un couple. Callie espère qu’un jour, il devienne son papa. Et toi, tu es incroyablement gênée quand elle aborde ce sujet en la présence de Matthew. Alors tu es heureuse qu’elle soit couchée. Au bout d’un moment, Matt’ t’annonce que tes lasagnes étaient délicieuses et tu souris avec légèreté. « Bien sûr qu’elles sont délicieuses, c’est moi qui les ai faites ! » Tu prends une petite mine fière, avant de mordiller ta lèvre. « Si tu veux prendre une douche, tu sais où est la salle de bain. » Même si tu meurs parfois d’envie de lui sauter dessus, tu te dis qu’il aurait déjà tenté quelque chose depuis longtemps si tu l’intéressais. C’est vrai, en huit ans d’amitié, jamais un baiser volé, jamais un geste ambigu … Alors peut-être que Matthew n’est pas intéressé par toi, par Callie, par la vie que vous menez, la petite et toi. Sans oublier Marcel. Alors que tu es plongée dans tes pensées, le bruit d’une porte attire ton attention. Et quelques secondes plus tard, une petite tête aux cheveux châtains apparaît devant toi. « J’arrive plus à dormir, maman. Bonjour Matthew ! » Qu’elle lance en s’accrochant au cou du policier. Tu lève les yeux au ciel. Callie va vous faire tourner en bourrique. Et tu ne le sais que trop bien. « Elle est belle ma maman, hein ? » Et voilà qu’elle commence … !


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Il te remercie de lui accorder une douche et tu lève les yeux, parce que ça te paraît tellement évident. Callie choisit cet instant pour pointer le bout de son nez et tu la regarde, lui faisant d’abord les gros yeux. Ses cheveux en bataille et son air fatigué t’indiquent qu’elle vient de se réveiller. Et ce n’est pas parce qu’elle n’arrive plus à dormir. Mais bien parce qu’elle a entendu la voix de Matthew. D’ailleurs, elle grimpe déjà dans ses bras et lui pose ses questions gênantes, auxquelles tu es plus ou moins habituée. Heureusement, Matt joue le jeu à chaque fois, et ça te fais sourire, autant que ça fais sourire ta fille. Il repose la puce, qui vient dans tes bras, et qui prends très au sérieux les recommandations de Matthew. « D’accord, je s’rais sage, promis ! » Elle pose sa tête sur ton épaule et tu glisse un baiser sur le front de la jeune fille. Lorsque Matthew s’est éloigné, tu regarde ta fille. « Tu sais Callie, tu l’aurais vu demain Matt. Tu aurais pu continuer de dormir. » C’est en baillant qu’elle répond : « Mais maman, si tu lui demande jamais d’être mon papa, il le sera jamais ! Alors moi j’essaie d’avoir un papa ! ». Tes joues prennent une teinte rosée. Tu caresse alors les cheveux de Callie et tu mordille tes lèvres. Lorsqu’elle entend Matthew revenir, Callie se redresse : « On a été sages ! » Elle marque une courte pause, avant de demander : « Matthew, t’as un papa ? » Tu lève les yeux au ciel. « Callie … ! »

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