October & Jayden
   Tell me how long has it been, since you've been here ?

Ah New-York … La ville qui ne dort jamais, la ville qui ne prend pas de répits. Je n’avais jamais été aussi sûr de cela, d’autant plus que nous, citoyens de la grosse pomme, nous devons suivre le rythme, ce qui était un tout autre défis. J’adorais cette ville, cela faisait maintenant deux ans que j’y vivais seul, Dieu que le temps passe vite. Deux ans que j’avais quitté ma ville des anges natale. La tranquillité et la sérénité qui y régnaient me manquer parfois, il fallait que je l’avoue. Néanmoins, New-York ne me laissait que de très rares occasions d’être nostalgique. Tout allait très vite, tout était simple, tu cherches quelque chose ici ? Sois-sûr de le trouver et de plus, dans des délais on ne peut plus rapide. Et j’appréciais ça. Quand on exerce un métier comme le mien, cette ville est l’endroit idéal. Il y’avait sans cesse des problèmes de justice, il s’agissait de se faire une place et de prouver que nous étions le/la meilleur(e), un vrai challenge, et j’appréciais me mettre moi-même au défis. J’avais intégré un gros cabinet d’avocat très réputé, on m’avait proposé une très belle offre pour que  je quitte mon propre cabinet à Los Angeles. Le genre d’offre qu’on ne peut refuser, et j’avais accepté. J’avais besoin de changer d’air, de quitter le cocon et la routine que je m’étais créer à LA, ainsi, me voilà.

Les journées ici se ressemblaient très rarement, chaque jour était une opportunité de rencontrer de nouvelles personnes, de voir des choses différentes, de s’instruire. Comme si je vivais à 100 à l’heure sans arrêt, comme si je vivais pleinement, comme si je ne l’avais jamais fait auparavant. Non vraiment, sans doute que j’en fait des tonnes, mais croyez-moi, à New-York, je persiste à croire que véritablement, tout est possible. J’habitais un vaste appartement dans une banlieue tranquille non loin du centre ; Je tenais tout de même à garder une part de tranquillité dans mon quotidien, je ne tenais pas particulièrement à devenir fou ! En général je sortais tous les soirs, avec des amis, ou même parfois seul, tentant de ne jamais repartir seul … C’était une petite devise. Je fonçais sans me poser de questions la plupart du temps, ici j’étais libre comme l’air, et je tenais à cette liberté. Je ne l’aurais échangée pour rien au monde.

Ce matin je m’étais levé une fois de plus, j’avais été travaillé, la journée avait été banale, j’avais attendu 17h avec grande impatience, l’heure qui annonçait le week-end. Ce soir j’avais prévu de revoir un vieil ami de Los Angeles, il devait être à New-York pour affaires alors nous avions prévu de nous voir, j’étais très heureux, cela faisait plusieurs années que je ne l’avais pas vu, il me manquait beaucoup. J’étais rentré à mon appartement afin de laisser mon costume trois pièces beaucoup trop sérieux pour l’événement, pour enfiler un jean, quelque chose de plus décontracté, nous allions simplement boire un verre, inutile de se mettre sur son 31. Après une préparation très brève, je me rendis en taxi, dans le Queens dans un bar appelé « the bar », je m’y rendais souvent à vrai-dire j’appréciais assez cet endroit. Il y’avait souvent des soirées avec des concerts acoustiques voire plus « vivants » ; On y faisait des rencontres sympas, c’était un bar assez cool, et on y trouvait tous les âges. Je rentrais dans le bar, il commençait tout doucement à se remplir, apparemment c’était une soirée acoustique ce soir, un groupe de petits jeunes interprétait une musique de leur création, c’était très agréable à écouter, du rock doux. Je m’asseyais au bar, j’étais sans doute un peu en avance … Je regardai ma montre, non je n’étais pas en avance, j’étais même en retard. Je jetai deux trois regards autour de moi, afin de voir si je connaissais quelqu’un, sait-on jamais ; Mais non, le bar était soit dit en passant, rempli de jolies filles ce soir, je souris intérieurement, j’étais heureux de cette constatation.
Je me décidai à saisir mon téléphone pour écrire un message à Jordan, mon ami.

« - Mec, t’es où ? Je me sens super seul là. »

Je souris de plus belle en envoyant mon message, il était quelque peu ironique dans le sens où le bar commençait réellement à se remplir à un tel point que je ne parvenais plus à apercevoir la porte d’entrée. Je soupirai et senti alors mon portable vibrer.

« JAY je suis désolé je savais pas que c’était ce soir qu’on devait se voir ! Je suis avec la brune que j’ai rencontrée hier. NY est génial ! Tu ne m’en veux pas hein ? On se voit demain. Bye mon pote. »

Je levai les yeux en l’air en lisant ce message, légèrement déçu il est vrai, mais il me fit quelque peu sourire également, je connaissais Jordan et en général, il avait du mal à draguer, c’était toujours très laborieux, il bafouillait, bégayer, rougissait… Alors pour une fois qu’il y arrivait, il fallait que je le laisse. Je rangeai mon portable à l’intérieur de ma poche, et me tourner contre le comptoir, moi qui y étais de dos, avant de lever la main doucement pour appeler la barmaid qui arriva d’ailleurs tout de suite. « Une bière s’il te plait. » Elle sourit, et s’exécuta tout de suite. Elle était plutôt jolie, disons qu’elle était originale, elle avait son propre style, et j’aimais beaucoup cela. Je lui rendis son sourire lorsqu’elle me tendit ma bière. Je regardai encore autour de moi, mais non j’étais définitivement seul. « Nous aurait-on posé un lapin ? » Je me tournai pensant que l’on s’adressait à moi, en effet, la question m’était destinée. Une jolie brune, assise également au comptoir – depuis peu je pense, sinon je l’aurais remarquée-. J’haussai les épaules, en prenant une petite moue. « Ça arrive même aux meilleurs il faut croire. » Je souris ensuite. Elle était plutôt charmante. Elle leva son verre, comme pour trinquer. «  Aux cons qu’ils ne savent pas ce qu’ils ratent. » - Je pense que la jeune femme s’était réellement pris un lapin par un homme.- Je levai mon verre à mon tour  agréablement surpris de l’entrain de cette jeune femme. « Aux chanceux, qui savent retomber sur leurs pattes. » Nos verres se cognèrent alors dans un bruit impossible à entendre étant donné la musique. Je pris quelques gorgées de ma bière, sans avoir quitter ses beaux yeux bleus. Ma soirée était toute tracée, cette jeune inconnue allait forcément terminer dans mon lit. Le langage corporel ne sait pas mentir, ça en devenait presque trop facile. J’avais envie d’être surpris parfois, et je crois que ce soir, je n’étais pas au bout de mes surprises.