J'aimais mon boulot de véto, même si tous les jours n'étaient pas franchement simples et que je passais énormément de boulot à mon travail. En démarrant ici je n'avais aucune certitude sur si oui ou non ça allait pouvoir marcher! Biensur les vétérinaires étaient toujours nécessaires mais la clientèle était généralement fidelisée et j'avais fais le pari risqué d'également vouloir ouvrir une partie refuge pour les animaux que je trouvais ou qu'on m'amenais qui n'avaient pas de propriétaires. Dans ce cas ci j'essayais de les replacer dans des bonnes familles pour qu'ils ne manquent plus jamais de rien. J'avais été étonnament surpris par à quel point les gens avaient été nombreux à venir chez moi et devenir donc des tout nouveaux clients. Ca me faisait tellement plaisir de pouvoir faire ce que j'aimais. Puis les animaux se diversifiaient avec les années, des cochons, des rats, lapins, chiens, chats, oiseaux. Je faisais également des sorties en exterieur pour des visites à domicile, pour des plus gros animaux ou pour les propriétaires ne pouvant pas se déplacer.

La journée promettait d'être longue, je m'en étais rendu compte en arrivant un peu plus tôt d'ailleurs. J'avais tout d'abord regardé tous les rendez vous qui m'attendaient, avant de jeter un coup d'oeil à mon curieux. Pas mal de résultats d'analyse, des papiers divers et variés que je rangeais avec soin en même temps que je sortais les dossiers des animaux que je devais voir ce matin, un peu plus tard comme les rendez vous ne commençaient que vers 10h. Avant, la clinique ouvrait à 9h30 et les gens pouvaient venir en consultation sans rendez vous mais alors je devais les prendre en les intercallant entre les rendez-vous, ou ils devaient laisser leurs animaux pour que je les examines à la fin de la journée. Ca arrivait souvent, mais c'était plus cher et je devais prendre du temps à la fin. Mais si à première vue mes horaires peuvent sembler sympa ne pensez pas que j'arrive vers 8h40 au boulot, loin de la. Je poussais généralement les portes vers 7h et de la commençait ma routine quotidienne, je passais ma blouse, me lavais les mains et allais voir les animaux qui étaient la à la suite d'opérations ou de problèmes, puis ceux de mon petit refuge personnel. Je savais qu'une bénévole qui me rendait bien service viendrait les nourrir tout à l'heure donc je me contentais de vérifier qu'ils ne manquaient pas d'eau et changeait les perfusions de ceux qui en avaient besoin avant de nettoyer les box sommairement pour qu'ils soient propres. Je m'occupais également de faire prendre les traitements à des animaux particulièrement difficiles et leur gratouillait tendrement la tête avec un petit sourire. J'aimais les animaux, je les adorais même. C'était en partie pour ça que je voulais devenir vétérinaire. Puis j'aimais aussi le contact avec les gens. Rien ne vallait le bonheur que je pouvais voir sur le visage des propriétaires quand ils récupéraient un animal en pleine santé. Biensur ça avait aussi les mauvais côtés, les animaux en fin de vie, les morts.. Je ne m'y faisais pas et ne m'y ferais sans doute jamais d'ailleurs j'en avais bien peur.

En attendant l'arrivée de Abigail j'avais encore trouvé pas mal de choses pour m'occuper, je n'en finissais jamais de toute façon mais ça ne me dérangeais pas. J'envisageais même de reprendre un chien prochainement, et j'avais tous les jours l'embarras du choix. Le mien m'avais quitté il y avait peu de temps après de longues années à mes côtés, et ça commençait à faire vraiment vide à la maison. Du coup oui, déjà que je n'avais personne dans ma vie au quotidien je ne voulais pas rentrer et me retrouver seul, bien que j'ai encore un chat pour venir me faire la fête aussitôt la porte passée. Mais la tout de suite j'avais du boulot, en particulier pour les autres. Je passais quelques coups de fils, à des propriétaires pour la plupart pour leur donner des résultats d'analyse ou leur donner des dates pour des opérations, ou encore pour leur demander de venir récupérer leur animal si celui ci se sentait mieux. Nous n'étions pas surchargés, mais il y avait beaucoup à faire et je songeais de plus en plus à engager un second vétérinaire ou au moins une aide pour me seconder dans les soins au quotidien afin de gagner un maximum de temps et peut être retrouver la douceur de mon foyer un peu plus tôt.

J'avais cru entendre du bruit du coup je m'étais redressé, rangeant les papiers avant d'aller rejoindre la jeune femme qui se trouvait auprès des animaux avec ce petit chat dans les bras. Le pauvre s'était coincé sans doute quelque part ou s'était fait rouler dessus par quelque chose comme un vélo mais en arrivant sa patte était dans un sale état. Pas de puces, personne qui ne le cherchait du coup j'avais fais les papiers pour le faire adopter dès qu'il pourrait à nouveau marcher. Je lui adressais un sourire en m'avançant pour la regarder faire avec ce petit chat qui miaulait doucement quand on regardait sa patte, visiblement le plâtre le gênait mais il devrait faire avec pendant encore quelques temps.

- On peux se tutoyer peut être non? Ca serait mieux. Moi c'est Alexandre. Alors, oui on a eu des chiots hier. Deux. Des éspèces de bergers blancs suisses croisés avec du husky vu la couleur. Ils ont été abandonnés et les deux avaient des vers donc j'ai du les vermifuger, les traiter pour les puces, et le plus petit avait un problème de dents. Il faudrait sortir promener les chiens, jouer avec les chats pour les stimuler un peu, changer les quelques bandages. Ca va aller? Il faudrait aussi des photos des animaux à replacer.