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Sujet: Back to the past | Kieran Dim 3 Mai - 16:27
Back to the past
Kieran & Siobhan
Cela fait maintenant une semaine que j’ai libéré ma conscience. Une semaine que j’ai enfin sauté le pas en annonçant au père de mon bébé la situation. Je rentre dans ma onzième semaine de grossesse et tout va toujours bien pour le moment. Pas de douleur, pas de problème à l’horizon. Il a beau redouter une fausse couche ou un problème pour le bébé dû à son passé, il n’y a vraiment pas de quoi s’inquiéter pour le moment. J’en ai même informé mon patron pour qu’il puisse gérer mon congé maternité à l’avance. Il faudra surement me remplacer pendant ce temps-là. Mais pour le moment, je suis là et toujours apte à travailler. On verra bien au moment venu. Dans tous les cas, il est au courant de ma situation et il pourra donc anticiper et préparer mon remplacement temporaire.
En attendant, on avait repris le travail, comme d’habitude. J’étais dans mon bureau, assise derrière mon ordinateur en train de consulter mes mails. Mon chef m’avait envoyé le sujet de notre prochain reportage. Alors, sur quoi on va bosser maintenant ? J’ouvris son mail, lu rapidement ses commentaires et j’imprimais le résumé de la vie de cette femme. Oui, je suis un peu vieux jeu, je préfère lire sur papier que sur un écran. Je me levais pour aller récupérer mes feuilles dans l’imprimante avant de retourner m’asseoir. Bien, alors quel est donc le sujet ? En parcourant les premières lignes, je pris connaissance des informations. Je vais devoir interroger une certaine Melissa Garden. Hum, je ne connais pas, mais elle a dû faire quelque chose d’important si elle doit passer à la télé. Melissa Garden, jeune new-yorkaise de vingt-huit a vécu l’enfer pendant sept ans. En effet, elle ne se doutait pas qu’en épousant son mari à l’âge de vingt-et-un ans, son quotidien et sa vie de couple deviendraient cauchemardesques. Derrière ses sourires et ses compliments, son mari était en fait un homme violent qui l’a battue pendant près de sept ans. […] Il y a quelques mois, après une violente altercation entre le mari et la femme, celui-ci reçoit un coup mortel. Son avocat plaide la légitime défense mais Melissa doit passer en jugement dans quatre mois… Je m’arrête dans ma lecture, ne pouvant pas en lire davantage. Le papier commençait à trembler entre mes doigts et un terrible sentiment de vécu me submergea.
D’horribles souvenirs de ma propre expérience refirent surface sans que je ne puisse contrôler quoi que ce soit. De nouveau, je l’entends hurler, je vois la fureur dans ses yeux et sa main qui se lève sans que je ne puisse rien faire pour l’en empêcher. Son histoire me rappelle atrocement la mienne et je sens déjà mon cœur se serrer, ma gorge se nouer et mes yeux devenir humides. Je ne changerai jamais, la moindre évocation de ce sujet ravive des souvenirs douloureux en moi. Une larme tombe sur le papier. Ça y est. Je pose mes coudes sur mon bureau et laisse tomber mon visage dans mes mains tremblantes. Sa voix résonne dans ma tête, agressive, menaçante. Je replonge malgré moi dans mon enfer et des sanglots commencent à apparaitre. Je ne veux pas craquer à mon travail mais c’est plus fort que moi. Je ne peux pas réaliser cette interview. Je ne peux pas interroger cette femme sur ce qui lui est arrivé. J’ai vécu la même chose, je sais très bien ce qu’elle a traversé. Je n’ai jamais eu et n’aurais jamais le courage de cette femme pour témoigner. Je vais me mettre à pleurer en pleine interview si elle nous raconte des anecdotes parce que je me reverrais à sa place. C’est juste pas possible, en tant que professionnelle, je n’ai pas le droit de me laisser aller ainsi devant les témoins. Je ne suis clairement pas capable de faire mon travail correctement avec un sujet pareil. C’est au-dessus de mes forces…
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Sujet: Re: Back to the past | Kieran Lun 4 Mai - 20:12
Siobhan & Kieran Back to the past.
J
e soupirais, repositionnant mon téléphone convenablement contre mon oreille, levant les yeux au ciel. « Écoutes chérie, tu sais que ça ne me pose pas de problème, mais pas en semaine... Non... Non, pas quand tu as cours le lendemain... Ne cherches pas, ma puce, c'est non... D'accord... Oui, oui, on commandera des pizzas... A ce soir... Bye. » Je raccrochais, inspirant un grand coup. Cette fille allait me tuer. Elle ne savait que trop comment me manipuler. Heureusement, j'avais encore assez de jugeote pour savoir les points sur lesquels je ne faisais aucune concession, comme le découchage quand elle avait cours le lendemain. Pour les pizzas du soir, en revanche, j'avais encore du travail. J'avais trop tendance à me reposer sur les pizzaïlos et les traiteurs en tout genre pour peu qu'elle me le demande avec son regard de chien battu. Et elle devenait de plus en plus douée pour faire transparaître son regard de chien battu à travers un combiné de téléphone. Aaah sacrée Eireen, songeais-je en souriant. Malgré tout ce qu'elle pouvait faire, combien elle pouvait me faire tourner en bourrique quand elle le voulait ou me manipuler à souhait, j'étais incapable de lui en vouloir plus de trente secondes. J'aimais trop cette enfant pour ça.
D
'un bon pas, je me dirigeais finalement vers le bureau de Siobhan. J'avais reçu un mail ce matin, m'annonçant que les nouveaux sujets avaient été distribués et comme toujours, je n'avais aucune information sur le sujet que nous allions traiter. Une faute bizarre d'attribution des adresses mails m'avait-on dit. Toujours est-il que depuis six mois, je ne recevais plus aucune information et devait jour après jour retrouver Siobhan pour lui demander le sujet du jour et l'adresse. Je frappais, attendit une seconde et entrait dans son bureau en poussant un profond soupir exagéré. « J'espère sincèrement que tu seras une mère avec de l'autorité », dis-je avec un petit sourire. « Parce que ma fille me mène par le bout du nez et elle a dix-sept ans et est en pleine crise d'adolescence, alors une petite merveille qui me regardera de ses grands yeux pleins d'étoiles... Je serais une larve soumise. » J'en venais à me demander, certains jours, comment j'avais réussi à élever correctement cette enfant, sans ciller sur certains points et en lui offrant assez de règles et de refus pour qu'elle soit équilibrée. Je n'avais pas si mal réussi, malgré tout, j'espérais et j'espérais avoir la même réussite avec l'enfant que Siobhan portait et qui se révélait aussi être le mien.
P
arler de notre enfant au bureau me mettait trop mal à l'aise encore. Tout le monde n'était pas au courant que Siobhan était enceinte et bien sûr, elle n'avait pas révélé l'identité du père, du moins pas publiquement, même si j'ignorais si elle avait des connaissances dans la boite qui savaient. Alors, même si je lançais une phrase ou deux de temps en temps, particulièrement après avoir parlé à Eireen, je ne m'étendais jamais bien longtemps sur le sujet ici. Je savais cependant qu'il faudrait qu'on prenne le temps d'en parler plus amplement. Nous n'avions pas vraiment parlé depuis qu'elle m'avait annoncé qu'elle était enceinte et que j'étais le père de l'enfant, mais il allait bien falloir finir par en parler. Nous devions nous mettre d'accord sur comment j'allais intervenir dans sa grossesse, à quoi j'allais participer financièrement. Nous devions mettre tout ça au clair pour qu'il n'y ait pas de problème par la suite et que nous parvenions à nous entendre pour que quand le bébé serait là, nous soyons parfaitement sereins dans nos rôles respectifs. Et puis il fallait que je vois avec elle comment cela se passerait avec Eireen. Quand je trouverais le courage d'en parler à ma fille, comment elle voudrait que celle-ci intervienne dans la vie de son enfant. Il était hors de question pour moi de séparer mes deux enfants, de ne jamais leur donner la chance de se voir, de se connaître, mais je ne voulais pas non plus imposer Eireen au-delà du raisonnable dans la vie de Siobhan.
M
ais trêve de bavardage, nous devions parler boulot. « Alors ! Quel est le sujet du jour, chef ? », demandais-je, posant plus longuement mon regard sur la blondinette, réalisant qu'elle semblait ne pas aller très bien. « Siobhan ? », l'interpellais-je doucement, restant à distance, mais me tournant complètement vers elle. « Qu'est-ce qui se passe ? »
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Sujet: Re: Back to the past | Kieran Lun 4 Mai - 21:07
Back to the past
Kieran & Siobhan
J’étais incapable de penser à autre chose. Même avec toute la bonne volonté du monde, mes pensées ne faisaient que me ramener inévitablement une dizaine d’années en arrière. Son visage furieux était ancré dans ma mémoire, tout comme les douleurs que je pouvais ressentir. Ses mains sur mon visage, ses poings dans mes côtes, sa ceinture dans mon dos… J’en garde encore des marques d’ailleurs et c’est la raison pour laquelle je ne supporte pas qu’on me touche le dos. Je ne supporte pas qu’on pose sa main, son bras ou n’importe quoi d’autre sur la peau de mon dos. Je me sens mal automatiquement, ça me dérange. Je tolère déjà les vêtements, mais rien d’autre. Une caresse dans le dos et je me raidis. Ce qu’a éprouvé cette femme pendant toutes ces années, je l’ai ressenti aussi. Pour rien au monde, je ne souhaiterais me replonger dans cet enfer. Je ne veux pas côtoyer des femmes qui ont subi la même chose. Si j’ai accepté d’aller dans cette organisation spéciale pour les femmes dans mon cas il y a cinq ans, c’est uniquement pour faire plaisir à ma sœur parce qu’elle me harcelait avec ça. J’ai pu y rencontrer une femme qui est devenue mon amie depuis, mais je n’y suis plus jamais retournée par la suite. C’est au-dessus de mes forces. A croire que toutes les blessures n’ont pas cicatrisé. Et ce ne sont pas les blessures physiques les plus difficiles à surmonter.
Mais alors que j’étais plongée dans mon angoisse, dans mon désarroi, les larmes ruisselant continuellement sur mes joues, mon visage dans mes mains et pleurant en silence, j’entendis la porte de mon bureau s’ouvrir et la voix de mon collègue se fit entendre quelques secondes plus tard. Merde ! Kieran ! Je me figeais instantanément, cessant même de respirer. Je ne l’avais même pas entendu frapper… Est-ce qu’il avait frappé au moins ? Je n’en ai aucune idée. Un léger sentiment de panique m’envahit alors qu’il espérait que je sois une mère avec de l’autorité continuant ensuite sur sa lancée en parlant de sa nièce. Encore. Je ne prêtais pas vraiment attention à ce qu’il disait, j’essayais juste de me contrôler pour arrêter de pleurer. Il est hors de question que j’aborde ce sujet avec lui. Ni avec n’importe qui. Je fermais les yeux un instant, le visage toujours dans mes mains. Je tentais ensuite de contrôler ma respiration et mes tremblements. Du calme, Siobhan, tu es au travail, ressaisis-toi ! Je n’ai pas le droit de craquer ici. Chez moi, seule ce n’est pas grave, mais pas au journal, surtout pas ici.
Il finit par me demander quel était le sujet du jour… Evidemment. C’est surement pour ça qu’il est là. Mais par la suite, voyant que j’avais toujours la tête dans mes mains, il s’inquiéta. Il est temps de sauver les apparences. Je relevais alors vivement la tête, clignant des yeux et essuyant rapidement mes larmes en faisant attention à ne pas massacrer le peu de maquillage qu’il devait me rester. Je ne suis pas le genre de femme à me maquiller énormément, mais bon. Il ne devait pas me rester grand-chose du peu que j’avais mis ce matin. Par contre, impossible de cacher mes yeux rouges, je ne peux donc pas nier que j’ai pleuré et ma voix sera encore tremblante voire enrouée. Mais je devais me ressaisir. « Non non, c’est rien. Tout va bien ! » J’étais mal à l’aise, je devais trouver une excuse et vite. « C’est juste que… Je viens de lire le sujet du jour et… » Ce n’est pas une excuse ça ! Réfléchis mieux ! J’eus un sourire nerveux. « Tu sais avec les hormones en vrac à cause de la grossesse, j’ai tendance à pleurer pour tout et n’importe quoi. Je ne contrôle pas. » Il est vrai que j’ai les hormones en vrac mais pas à ce point-là. Tant pis, ça devrait passer. Ma grossesse sera la bonne excuse. En espérant qu’il y croit. Je dois me montrer le plus convaincante possible c’est tout. « Hier je me suis mise à pleurer parce que mon voisin a écrasé une coccinelle devant moi donc bon. » J’accompagnais le tout avec un petit rire. Ce n’était pas vrai évidemment, je ne vais pas pleurer pour si peu, mais peu importe. « Ce n’est rien. » A peine.
Je m’étais légèrement calmée à partir dans des explications complètement stupides. Je me levais alors de mon bureau en récupérant les documents sur le fameux nouveau sujet. Il y avait une trace humide en plein milieu, mais ça n’allait pas l’empêcher de lire de toute façon. Je m’approchais de lui pour lui donner pour qu’il puisse en prendre connaissance. « Tiens, ce n’est pas très joyeux. » Et je m’appuyais contre le meuble à côté de lui, passant une main dans mes cheveux. J’avais chaud. Il fait trop chaud ici.
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Sujet: Re: Back to the past | Kieran Mar 5 Mai - 17:15
Siobhan & Kieran Back to the past.
U
ne chose était certaine, nous ne nous connaissions pas. Si sa révélation de grossesse avait servi à une chose, c'était bien à nous le prouver. Oui, nous bossions ensemble depuis quatre ans, oui, nous formions un très bon binôme, efficace et coordonné. Mais en dehors du travail, nous étions deux grands étrangers, incapable de comprendre, de prévenir - même - les réactions de l'autre. Elle n'avait pas compris et n'avait pu comprendre avant que je ne lui explique, pourquoi avoir cet enfant m'avait semblé impossible, pourquoi j'étais terrifié à l'idée qu'il lui arrive quelque-chose. Je ne comprenais pas ses réactions à elle. Pourquoi elle avait si peur que je me mette en colère. Pourquoi je ne pouvais pas la toucher sans qu'elle ne se hérisse, ne se fige dans la peur... J'avais vu son ventre rond, mais je ne l'avais même pas encore touché, trop consciente qu'elle vivrait mal que je tente de poser mes mains sur elle. J'attendais juste qu'elle m'invite à le faire, alors. J'attendais juste qu'elle accepte de me considérer comme un père souhaitant participer à sa grossesse aussi dans le sens du vécu physique, du ressentit de son développement.
P
ourquoi elle pleurait aujourd'hui ? Je n'en avais absolument aucune idée. Elle était ma collègue, mais elle était une étrangère. Si elle ne voulait pas en parler, si elle refusait catégoriquement d'expliquer pourquoi elle allait mal, je n'étais personne pour l'y forcer. Pas si ça ne concernait pas le bébé. Pourtant, je ne pouvais fermer les yeux. Je ne pouvais prétendre que je n'avais rien vu, que son simulacre de « tout va bien » à base de relevé de tête haute et d'essayage de larmes... Était-ce très juste grammaticalement ??? Bref... Je ne pouvais prétendre ne rien avoir vu de ses tentatives pour me cacher ses larmes.
E
lle m'assura que ça n'était rien, cependant, mettant sa crise de larmes sur le compte des hormones, expliquant que le sujet du jour l'avait remué parce qu'elle était sujette aux sautes d'humeurs à cause du bébé. Elle ajouta même que la veille, elle avait pleuré pour un insecte écrasé. Je restais dubitatif, ayant bien du mal à croire que là était la seule raison. Mais puisqu'elle ne voulait rien dire...
E
lle me tendit finalement les papiers du nouveau sujet que nous allions traiter, m'expliquant que ça n'était pas une histoire des plus joyeuses. Je pris les papiers, ne faisant aucune remarque sur la grande marque humide qui brouillait légèrement l'encre et parcouru le document des yeux. Melissa Garden. Ce nom ne me dit d'abord rien, puis je lus l'histoire. Mariée à vingt-et-un an, la jeune femme était rapidement devenue le souffre douleur de son époux, violent. Après sept ans d'un calvaire sans nom, la jeune femme se défendit enfin face à son mari et le blessa mortellement. L'affaire était toujours en jugement pour l'heure et rien ne permettait malheureusement de dire si la balance penchait pour le procureur - qui clamait partout que le mari était un homme respectable et respecté, tombé sous les coups d'une malade mentale - ou pour la défense - qui plaidait la légitime défense à corps et à cri -. L'histoire n'avait en effet rien de joyeux et le tableau dépeint par les témoins de l'accusation faisaient état d'une femme décrite par son irréprochable mari comme une femme instable, terriblement aimé par un époux effrayé qu'un jour, une de ses crises hystériques aillent trop loin. L'homme avait soigneusement, années après années, travailler la réputation de sa femme pour que les gens soient emplies de pitié et de crainte pour elle et pour que lui passe pour le brave homme, se donnant corps et âme pour la femme qu'il aimait toujours malgré la maladie. La pauvre femme, isolé par des années de maltraitance physique et morale, n'avait que peu de personnes pour parler d'elle et encore moins pour la défendre.
U
n jeu de paroles. La voix de l'aimable et du respecté contre celle de l'isolée. « Pauvre femme », soupirais-je malgré moi. « Ces salops savent exactement comment faire pour les convaincre qu'elles auront toujours tort d'essayer de sauver leur peau et le jour où elles y arrivent, la société les traites en coupables. » Je ne pouvais pas comprendre cela. Bien sûr, il y avait des folles, des affabulatrices, des profiteuses d'occasions. Mais ne parlait-on pas de présumé innocent jusqu'à preuve du contraire ? Alors pourquoi dans cette histoire, la femme était « coupable de s'être défendu ? ». Pourquoi devait-elle prouver qu'elle avait tué en état de légitime défense et pas prouver qu'elle s'était légitimement défendu face à une agression ?
J
e regardais un peu la biographie de la jeune femme. Etudiante brillante au lycée, populaire, présidente des élèves, une jeune femme qui se destinait à une brillante carrière après des études dans l'une des meilleures facultés du pays... Un vrai gâchis. « Ce genre de mec s'attaque toujours à des filles qu'ils ne méritent pas », crachais-je en posant les feuilles sur le bureau de Siobhan. « Ils détruisent des femmes si talentueuses et prometteuses qui ne se rendent pas encore compte de ce qu'elles valent... Je comprends que tu en sois toute retournée... » Même si ça n'expliquait pas tout de sa réaction.
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Sujet: Re: Back to the past | Kieran Mar 5 Mai - 21:39
Back to the past
Kieran & Siobhan
J’avais chaud, à la limite des bouffées de chaleur. Je ne me sentais pas bien, à tout point de vue. Tant physiquement que psychologiquement. Mais je m’interdisais que craquer ici. Je ne m’autorisais pas à dévoiler cette partie si fragile de moi. Ce n’était pas envisageable. J’avais réussi à me forger une carapace plus ou moins résistante avec le temps, j’étais entré dans un domaine professionnel ou le paraitre était important. Mine de rien, c’est un domaine de requin, je ne peux pas ainsi exposer mes faiblesses aux yeux de tous. Il faut donc que je me calme, que je tente de respirer calmement, de remettre de l’ordre dans mes idées, le tout sans attirer l’attention sur moi. Malheureusement c’est plus facile à dire qu’à faire. Il fallait déjà que je parvienne à convaincre Kieran, la personne qui passe le plus de temps avec moi. J’ai tenté de lui sortir une excuse bidon pour expliquer mon état. Je ne suis pas certaine qu’il ait cru à mes bobards. De toute manière, même si ce n’est pas le cas, je n’ai pas à me justifier devant lui. Je porte peut-être son enfant, mais on est juste collègues, rien de plus. Je n’ai pas à lui raconter quoi que ce soit qui me concerne. Je veux bien être le plus précise possible lorsqu’il s’agit de mon bébé, mais pas quand il s’agit de moi. De toute manière, ça ne l’intéressera pas.
Je lui avais donné les documents en mains propres, m’abstenant de lui résumer l’affaire à voix haute. Je ne suis pas sûre de pouvoir assurer sur ce sujet-là. Je pense que je vais aller voir mon patron pour lui demander s’il n’y aurait pas un autre sujet sur lequel on pourrait bosser. Je ne me sens pas capable de traiter celui-là. Mais pour le moment, je laisse Kieran en prendre connaissance. En attendant, appuyée contre le meuble derrière moi, je tentais de me calmer et de me détendre, essayant même de penser à autre chose tant qu’à faire. Mais je me revoyais tellement dans cette femme. Lui aussi était quelqu’un d’important qui avait une assez bonne image de lui en dehors de la maison. A cette époque, il travaillait dans l’entreprise de son père et avait plutôt bonne réputation. Evidemment, il souriait à longueur de journée, mais il se défoulait en rentrant à la maison, extériorisant toute sa frustration de la journée sur moi. Je ne savais que trop bien ce qu’elle avait enduré. La seule différence notable, c’est que je ne l’ai pas tué.
Sa lecture terminée, il commença à donner ses impressions sur cette histoire, affirmant que ce genre d’homme est un parfait manipulateur et que la société ne sait pas non plus comment réagir. Oh oui, tellement manipulateur et hypocrite… Il souriait toujours aux voisins, se montrait tellement courtois et sympathique… Personne n’aurait pu imaginer son vrai visage. Et pourtant… Il savait parfaitement joué double jeu. Kieran continua cependant sur sa lancée, ajoutant que ces types s’attaquent toujours à des pauvres filles… qu’ils détruisent des femmes promises à un bel avenir… Je baissais la tête, le nœud dans mon estomac se serra un peu plus. J’ai dû arrêter mes études à cause de lui. Il voulait me garder à la maison… J’étais cette fille. Sans l’aide de ma sœur, je serai peut-être même à sa place en ce moment même. Il comprenait que j’en sois chamboulée. Mon cher Kieran, tu n’as jamais été aussi loin de la vérité. Tu ne peux pas comprendre. Je tentais d’étouffer un sanglot en mettant ma main devant ma bouche. J’ai la tête qui tourne. « J’ai… J’ai besoin de prendre l’air, je ne me sens pas bien. » Sans demander mon reste, sans regard en arrière, je quittais vivement mon bureau, traversant rapidement les couloirs pour sortir du bâtiment.
Une fois dehors, je fis quelques pas pour m’éloigner du gros bâtiment et pris une grosse bouffée d’oxygène. Je tentais de respirer calmement, marchant un peu, les mains posées sur mes hanches. Relax. Je fermais un instant les yeux et je profitais de l’air frais qui fouettait doucement mon visage. Prendre l’air me faisait du bien, j’avais déjà un peu moins chaud. Et soudainement, une voix sortie de nulle part. « Bonjour jolie blonde. » Je reconnaitrais cette voix entre mille. Mais ça ne pouvait pas être lui. Il vit à Boston. Est-ce qu’à force de penser à cette période de ma vie, j’en ai des hallucinations auditives ? J’aurais préféré. Je m’étais figée instantanément. J’ouvris les yeux et portais mon regard dans sa direction. Il était bien là. A quelques pas de moi. Impossible. Une montée de stress et de panique m’envahit alors. Mais j’étais paralysée par la peur, incapable de bouger. Mon pire cauchemar, mon enfer, debout devant moi après tant d’années. « Noah… » Il m’adressa un petit sourire, vraisemblablement content de me revoir. C’était loin d’être réciproque. A moins qu’encore une fois, ça ne soit qu’une façade… « Qu-Qu’est-ce que… Tu fais là ? » Est-ce qu’il m’avait retrouvée ? Est-ce qu’il voulait me faire payer mon départ ? Est-ce qu’il allait me forcer à le suivre ? Il fit un pas vers moi, les mains dans les poches. Instinctivement, je fis un pas en arrière. Il haussa les épaules. « Je passais dans le coin. Et puis je t’ai vue devant ce bâtiment. Là où tu travailles je suppose, je t’ai déjà vue à la télé. » Il était habillé impeccablement. Un super costume flambant neuf, une coupe de cheveux nette, l’homme d’affaire parfait, le requin dans toute sa splendeur. Ma respiration s’accéléra, j’avais envie de m’enfuir à toute jambe, mais elles n’avaient pas décidé de m’obéir. J’avalais difficilement ma salive. « Tu m’as manquée Siobhan tu sais. Terriblement. Vivre sans toi était une véritable torture quotidienne. On m’a même conseillé de faire une thérapie pour me canaliser et pour que je puisse un jour te récupérer mais… » Il essayait de m’amadouer, de me manipuler comme il l’avait toujours fait… Mais alors qu’il parlait, il m’avait détaillé des pieds à la tête et s’était attardé un instant sur mon ventre. Il l’a vu… « …Visiblement j’arrive trop tard. » Son regard n’était plus aussi enjoué que tout à l’heure, il était plus dur. Comme s’il était vexé que je sois enceinte. Il doit s’imaginer que j’ai trouvé quelqu’un… Je posais mes mains sur mon ventre et je sentais les larmes revenir dans mes yeux. Il m'avait toujours terrorisée depuis le jour où j'avais découvert son vrai visage. C'était toujours le cas aujourd'hui.
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Dernière édition par Siobhan Hopkins le Dim 17 Mai - 20:45, édité 1 fois
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Sujet: Re: Back to the past | Kieran Sam 9 Mai - 0:54
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J
e ne m'attendais pas à ne pas réussir à la faire au moins réagir, positivement ou négativement, par ma manière de pensée. Pourtant, elle ne répondit même pas à mon affirmation, se contentant de dire qu'elle avait besoin de prendre l'air et elle partit. Sans un regard de plus, sans une explication, elle fila comme le vent loin du bureau. Je soupirais. Je ne comprendrais décidément jamais cette femme. Qu'est-ce qui lui prenait, sérieusement ? C'était une histoire difficile, okay, mais était-ce une raison pour se mettre dans cet état ? Y avait-il plus, quelque chose qu'elle ne voulait pas me dire ? Nous allions avoir un enfant. Nous avions convenu que j'aurais un rôle dans sa vie. Alors qu'elle le veuille ou non, j'allais faire partie de sa vie à elle aussi et nous allions devoir faire face ensemble à plus d'une difficulté. Il fallait qu'elle comprenne que si elle acceptait réellement mon implication dans la vie de notre enfant, il allait falloir qu'elle me laisse un peu entrer dans la sienne. Il était hors de question que je ne sois qu'un porte-monnaie. Je voulais être là pour le bébé et aussi pour elle.
J
e soupirais, levant les yeux au ciel et passant une main dans mes cheveux. J'avais tendance à faire ça quand quelque-chose m'agaçait. Je l'avais découvert il y a quelques années, quand Eireen avait commencé l'adolescence. Oh ça n'était pas une môme infernale, certes, mais elle savait comment me faire tourner en bourrique quand elle le voulait. Inspirant un grand coup, je pris la porte à mon tour et partis dans les couloirs du bureau pour retrouver la trace de la blondinette. J'aurais sans doute du partir immédiatement à sa suite, cela m'aurait évité de devoir réfléchir à la direction à prendre, mais je finis par me dire qu'elle avait probablement rallié la porte vers la sortie la plus proche et en pris donc la direction, priant pour ne pas me tromper.
J
e la vis sur le parvis du bâtiment avant même de pousser la porte en verre. Elle n'était pas seule. Un homme se tenait là, face à elle qui me tournait le dos et je restais un moment figé, les bras ballants, ne sachant pas si je devais les rejoindre et les interrompre ou attendre qu'elle ait fini de parler avec l'homme. Je me mordis la joue. Les interrompre ? Pour quoi ? Une conversation vitale ? Un besoin impérieux de mettre les choses au clair sur notre nouvelle relation forcée ? Nous avions presque presque six mois pour mettre cela au clair. Nous n'étions pas pressé et je n'avais nul droit de me montrer entreprenant au point de venir la déranger quand elle parlait avec quelqu'un d'autre.
J
'allais partir, quand l'homme s'approcha d'elle, mais me figeait soudain. Elle avait reculé. Le type avait fait un pas et elle avait reculé d'un pas de même valeur, comme pour garder cette distance vitale qu'elle imposait à tout le monde. Je me stoppais dans mon élan, prenant le temps de regarder cette chose que j'avais trop souvent vu de l'intérieur et jamais je n'avais pris le temps de la regarder de l'extérieur. Combien elle se tendait face aux autres et combien son espace vital mettait tout le monde à une distance folle. Dieu, elle avait l'air si peu à l'aise avec les gens. Était-ce juste ce type ou était-elle comme ça avec tout le monde, y compris moi ? On aurait dit qu'elle était terrorisée. Comme si elle avait peur que l'homme l'attrape pour lui faire du mal. Pour la... battre ? Était-ce ça ? Était-ce encore cette histoire ? Est-ce que cette Melissa Garden l'avait faite pleurer parce qu'elle avait un jour dans cette situation ? Mon sang ne fit qu'un tour à cette idée. Se montrer violent avec une femme, la réduire à un statut de moins que rien au lieu de la porter aux nues... Surtout une femme comme Siobhan Hopkins... L'idée même me rendait fou.
T
rop concentré sur l'idée de ne pas la brusquer et de ne pas lui faire peur avec une réaction impulsive - parce que je savais depuis quatre ans qu'elle ne supportait pas les réactions impulsives et violentes - j'avais pris soin de mesurer mes mots et mes gestes et de ne pas exploser clairement devant elle tout à l'heure en lisant l'histoire de cette pauvre femme et je réalisais maintenant combien tout cela pouvait me révolter. J'imaginais Siobhan dans cette situation... J'imaginais Eireen et je sentais la rage monter en moi. Dieu que cela ne soit pas ça. Je n'avais aucune idée de comment je pourrais réagir si cette incroyable idée se révélait être la vérité. Mais j'ignorais pourquoi, mon cerveau refusait que ça soit ça. Il ne cessait de me crier que j'étais idiot. Qu'elle ne pouvait pas avoir vécu cela...
J
e vis l'homme détailler son corps de haut en bas et s'arrêter soudainement sur son ventre. Son visage changea soudainement, la joie et le plaisir s'évanouissant pour ne montrer que froideur et... dégoût ? Ni une ni deux, mon corps réagit sans que mon cerveau ne puisse donner d'ordre quand je vis Siobhan poser une main protectrice sur son ventre. La même main qu'elle avait posé sur son ventre quelques jours plus tôt lorsqu'elle m'avait annoncé sa grossesse, craintive de ma réaction et du rejet que j'aurais pu y apporter. Je poussais les portes d'un geste vif et m'approchait du duo, essayant de paraître le plus naturel possible. Pas le genre « géniteur d'enfant qui vient jouer les chevalier servant dans une situation qu'il aurait mal interprétée ». « Ah Siobhan, tu es là ! », dis-je d'un ton désinvolte, restant d'abord fixé sur elle. « J'avais peur de ne pas arriver à te retrouver », lui offris-je comme excuse avec un léger sourire, avant de finalement poser mon regard sur l'homme qui l'accompagnait. « Bonjour. » Puis à nouveau sur elle. « Je vous dérange ? »
S
i oui, elle me le dirait et je m'en irais, sans demander mon reste, mais si elle le voulait, elle pouvait prendre l'excuse pour couper court avec ce type et revenir à l'intérieur avec moi. J'allais bien voir si elle avait réellement besoin ou non d'une porte de sortie. Elle me refoulerait si ça n'était pas le cas, me disant qu'elle me verrait plus tard. Je lui faisais assez confiance pour cela.
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Sujet: Re: Back to the past | Kieran Sam 9 Mai - 2:43
Back to the past
Kieran & Siobhan
Je pensais vraiment avoir tiré un trait sur mon passé. Au fil des années, je m’étais forgée une carapace pour me protéger de tout le monde. Il m’arrivait de craquer de temps en temps chez moi, ou quand quelque chose me rappelait cette période sombre de ma vie. Mais jamais je n’aurais imaginé me retrouver dans cet état, de nouveau. Je n’avais plus été aussi effrayée et terrorisée depuis que je l’avais quitté. Pendant ces quatre ans infernaux, je vivais dans le stress permanent, priant chaque jour pour qu’il ait un accident ou quelque chose qui me libérerait de lui définitivement. En vain. Seule ma sœur m’est venue en aide. J’avais pourtant changé au cours de ces neuf dernières années. Depuis que j’étais de nouveau une femme libre, je m’étais endurcie, j’avais pris du caractère. C’est du moins ce que je pensais. Au travail j’ai toujours fait bonne figure, pour que personne ne découvre mon passé et mon traumatisme. J’y suis parvenue, un temps. Mais aujourd’hui, voir Noah en chair et en os devant moi a littéralement fait voler en éclat ma carapace si durement forgée. Je me sentais terriblement vulnérable, angoissée, terrifiée. J’étais redevenue la jeune Siobhan d’une vingtaine d’années face à son bourreau. Comme à cette période de ma vie, je voulais m’enfuir à toute jambe pour ma sécurité, m’éloigner de ce monstre, mais mon corps ne me répondait pas, j’étais paralysée par la peur.
Par instinct, j’avais reculé quand il avait avancé vers moi. Il ne faut surtout pas qu’il m’approche, s’il m’attrape, je suis foutue, il va m’emmener de force. Et stupide comme je suis, je serais bien incapable de me débattre ou de hurler, parce que le connaissant, je sais que ce sera pire. Il dit avoir fait une thérapie. Peut-être. Je lui laisse le bénéfice du doute, mais a-t-il réellement changé ? Est-il devenu plus doux ? J’aurais pu me laisser berner par son sourire, encore une fois – je suis tellement faible, mon dieu – mais son changement d’expression en découvrant ma grossesse m’a confirmé qu’il était toujours le même. Je reconnais parfaitement ce regard, plein de mépris, de haine et de rage. Il précédait toujours les coups. Comment a-t-il deviné que j’étais enceinte ? Est-ce que ça se voit tant que ça ? Il est vrai que depuis que Kieran est au courant, je le cache moins. Je remets quelques uns de mes anciens vêtements, quand je rentre encore dedans. Aujourd’hui, je ne suis pas habillée très large, alors je suppose que ça se voit un minimum. Mais pourquoi est-ce qu’il a l’air de mal le prendre ? Je le vois tout de suite qu’il est contrarié. Si on avait été à la maison, il se serait mis à hurler. Qu’est-ce que ça peut lui faire si j’attends un bébé ? Bon, il a dit que je lui ai manqué… Mais… Est-ce qu’il est sincère ? Peut-être qu’il en souffre vraiment ? Non Siobhan, ne prends pas ce chemin là. Tu sais très bien qu’il n’amène que souffrance. C’est juste que c’est un manipulateur hors pair et qu’il sait parfaitement s’y prendre avec moi. Je ne dois pas le laisser faire. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, parce qu’il parle depuis tout à l’heure mais je suis incapable de dire quoi que ce soit. A part trembler, je ne sais rien faire d’autre à l’heure actuelle. Ma conscience me hurle de m’enfuir et pourtant je reste là.
Et d’un coup, comme sorti de nulle part, Kieran. Il arriva près de moi et je mis quelques secondes à réaliser qu’il était là. Depuis que Noah se tenait devant moi, c’est comme si le temps s’était arrêté, j’en avais presque oublié quel jour on était, où on se trouvait… Bref, j’étais déphasée. Il avait eu peur de ne pas réussir à me retrouver. Oh, vraiment ? Et il me sourit. Ce sourire était extrêmement léger, mais sincère. Jamais Noah ne m’avait souri de cette façon. Jamais. Je sentais les larmes monter à une vitesse hallucinante et je dus cligner des yeux plusieurs fois pour les empêcher de sortir. Dieu merci, Kieran était là. Je n’étais plus toute seule face à mon pire cauchemar. Il jeta un œil en direction de Noah pour le saluer. J’étais figée, je ne savais pas quoi faire pour me dépêtrer de cette situation. Noah ne me laisserait pas partir gentiment, j’en suis sûre. La question de Kieran me fit comme un électrochoc. S’il dérangeait ? Non. Mais ça veut dire qu’il va partir ? Non il ne peut pas ! Un sentiment de panique m’envahit à cette pensée. Je ne veux plus me retrouver seule avec lui ! Alors je saisis vivement son bras pour enrouler les deux miens autour, le serrant assez fort. « Non. » Presque en même temps que moi, Noah répondit également. « Oui. » Oh. Kieran le dérange, il va s’énerver encore plus. Je me cachais alors à moitié derrière l’épaule de mon collègue, sans jamais desserrer l’étreinte autour de son bras. Je vais tenter de prendre mon courage à deux mains, maintenant qu’il est là. Il ne me laissera pas tomber lui, n’est-ce pas ? Espérons, sinon, je suis morte. « Il… Il va falloir que j’y aille maintenant… Noah. » Je n’avais pas pu contrôler ma voix tremblante. Noah parut surpris, mais les traits de son visage étaient toujours aussi durs et froids. « On n’a pas fini notre conversation ma chérie. » Non… Pas ça… Pas les surnoms. « Arrête… Laisse-moi tranquille, je t’en prie. » Je luttais intérieurement pour ne pas fondre en larmes, c’était atroce. Voyant que je m’accrochais un peu trop à Kieran, il tiqua et fronça les sourcils, visiblement agacé et surtout jaloux. « Bon, vous êtes qui vous ? » Une idée folle me traversa l’esprit. Ça passe ou ça casse. Je m’empressais de répondre avant lui. « C’est mon… » Collègue. « … Fiancé. » Eclair de génie ou moment de folie ? Je ne saurais le dire, mais dans la panique c’est la première chose qui m’est venue à l'esprit.
A ce moment, je m’arrêtais de respirer et je revenais légèrement à côté de Kieran, sans lâcher son bras pour autant. L’une de mes mains glissa le long de son bras pour entrelacer nos mains alors que je tenais toujours son bras avec mon autre main. Je serrais sa main tellement fort, pour lui faire comprendre que ce n’était pas le moment de me laisser tomber. Il ne pouvait pas démentir, il n’avait pas le droit de m’abandonner dans une telle situation. Pas la mère de son enfant. Noah se retenait d’ouvrir la bouche sous le choc de cette déclaration. Choqué ? Oh oui. Je ne voyais pas l’expression de Kieran, mais il est clair que ce genre de révélation a dû le surprendre également. Espérons juste que Noah ne lise pas la surprise sur son visage. Il resta d’ailleurs silencieux, nous regardant alternativement, puis baissant la tête vers mon ventre. Faisait-il le rapprochement ? Sans doute. Mais pour cette partie c’était vraie, Kieran est réellement le père de mon bébé. Cependant, il reprit contenance rapidement, reprenant son air faussement sympathique, avec son petit sourire en coin. Il lança un regard empli de mépris à mon collègue. « Vraiment ? » Puisque je te le dis. « Oui, vraiment… » Il reporta son attention vers moi, comme si j’avais dit une bêtise et me toisa du regard. « Ce n’est pas à toi que je m’adresse. » Le ton de sa voix était tellement sec que j’avais envie de me faire toute petite. Mon dieu, il va péter un câble, en plein milieu de la rue, devant le lieu où je travaille… Tuez-moi.
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Sujet: Re: Back to the past | Kieran Sam 9 Mai - 12:38
Siobhan & Kieran Back to the past.
U
n petit moment passa en silence suite à ma question. Est-ce que je les dérangeais ? L'un comme l'autre semblèrent surpris par la question et mirent plusieurs secondes avant de me répondre. Des réponses pas du tout concordante, d'ailleurs. Elle, elle m'agrippa le bras de toutes ses forces, assurant que non. Au même moment, l'homme claquait la langue avant de répondre que oui. Je levais un sourcil en direction de Siobhan, un léger sourire en coin, comme pour lui assurer que j'étais là maintenant et que je n'allais pas bouger si elle ne me le disait pas, même si c'était plutôt amusant que son interlocuteur, lui, veuille me voir quitter les lieux.
E
t le oui de l'homme fit réagir ma collègue immédiatement, qui serra encore plus mon bras si c'était possible, se cachant à moitié derrière moi, son menton contre mon épaule. Elle assura à l'homme, Noah apparemment, qu'il allait falloir qu'elle s'en aille. Elle avait l'air tellement effrayé, terrorisé même. Surtout que l'homme se montra encore plus dur et froid dans son ton et sur son visage. Cela ne me plaisait pas du tout. Je n'aimais pas l'attitude de ce mec. Il tenta de lui faire comprendre qu'elle ne pouvait pas partir en soulignant qu'ils n'avaient pas terminé leur conversation et elle le supplia presque de la laisser tranquille. C'était donc ça. Mes premières craintes étaient réellement fondées. Ce type n'avait pas l'attitude du gars le plus patient du monde, il tentait le « ma chérie » qui laissait peu de place à l'erreur quant à la profondeur du lien qui les unissait, ne trahissant juste pas s'il s'agissait de famille ou d'ex-petit-copain... et surtout, elle était littéralement terrorisée par ce type. Je sentis la chaleur monter en moi et je m'obligeais à rester le plus détendu possible pour ne pas effrayer encore davantage Siobhan. Ainsi contre moi, elle le sentirait tout de suite si j'explosais et là, elle avait juste besoin que je sois celui qui ait toutes ses émotions sous contrôle. Elle avait juste besoin que je sois son soutien.
E
t puis soudain, l'homme remarqua nos positions, comment elle était accrochée à mon bras et comment je ne réagissais pas, comme si c'était le plus naturel du monde pendant que je l'observais en silence, essayant de déterminer le genre d'homme qu'il était. Il me demanda alors qu'il j'étais et avant que je ne puisse répondre, Siobhan s'empressa de lancer une réponse. Pas celle à laquelle je m'étais attendu, je l'avoue, mais elle n'avait rien d'étonnante. Je suis son fiancé... Enfin pour l'instant, contre ce type. Bien. Très bien. Comme pour prouver ses dires, elle revint se placer plus en avant, juste à mon côté et glissa sa main contre mon avant-bras jusqu'à attendre ma main et entrelacer nos doigts. L'autre resta bien en place autour de mes bras et les deux serrèrent ma peau autant que possible. Je me forçais à n'afficher aucune émotion, regardant juste profondément l'homme, essayant toujours de voir au travers de lui. Puis je me tournais enfin vers Siobhan. Elle devait être terrifié à l'idée que je la contredise et avoue la supercherie. Je lui souris doucement, comme... heureux d'entendre le mot sortir de sa bouche ? Quelque-chose qui la rassurerait sur le fait que j'allais jouer le jeu et qui ferait croire au gars que c'était encore tout ressent et que je ressentais des émotions folles chaque fois que les mots « mon fiancé » sortaient de la bouche de « la femme de ma vie ».
J
e l'avais perdu des yeux depuis plusieurs secondes quand il demanda une confirmation. Siobhan lui répondit que oui, mais il lui rétorqua sèchement que ça n'était pas à elle qu'il parlait. « Ne lui parlez pas comme ça ! », crachais-je presque, sans quitter Siobhan des yeux.
E
lle avait l'air terrible. Sa coiffure était complètement défaite à s'être trop passé la main dans les cheveux, son maquillage avait fini par venir à la ruine à force que les larmes coulent, ses yeux étaient rouges et gonflés des larmes qu'elle ne voulait plus laisser couler et sa peau était plus blanche que d'ordinaire. Son ventre rond aurait presque pu être effrayant tant elle n'avait pas l'air bien. Pourtant elle restait belle. Je savais qu'un coup d'eau sur le visage, un petit coup de brosse et une petite phrase déplacée qui la ferait rougir suffirait à la rendre à nouveau magnifique. Et puis de toute manière, son physique n'entachait rien à sa beauté mentale. Parce qu'elle l'était, si belle, de tellement de manière. Elle était forte et volontaire et déterminé. J'avais adoré dès le premier jour cette force de vie qu'elle avait et cette détermination. Comme moi, elle n'avait pas suivi un vrai cursus universitaire sans encombre pour devenir ce qu'elle était. Comme moi, elle avait commencé par la presse papier, avant de convaincre nos patrons de lui donner une chance avec une caméra. Nous avions alors commencé ensemble, apprenant le métier ensemble et apprenant l'un de l'autre. Notre duo avait été coordonné dès le début, sans aucune ombre. Notre travail primait et tout ce qui pouvait l'améliorer était bon à prendre. Nous avions été sur la même longueur d'onde tout le temps, même quand nous avions commencés à nous voir en dehors des heures de travail, la première fois pour mettre au point un élément défaillant de nos interventions, la seconde fois juste pour parler autre chose que boulot. Les conversations n'allaient jamais bien loin, mais nous avions appris à mieux nous connaître ainsi, à nous apprécier un peu plus humainement, sans forcément avoir à entrer sur le terrain douloureux de notre passé. Je n'avais eu nul besoin de connaître son histoire pour savoir qu'elle était gentille et altruiste, bornée quand elle le voulait, drôle, chaleureuse et patiente. Je n'avais jamais eu besoin avant aujourd'hui de comprendre pourquoi, pour savoir qu'elle avait un espace vital qu'il ne fallait surtout pas franchir et qu'elle détestait les conflits et les cris. Je n'avais pas besoin de savoir comment elle avait commencé à envisager le métier de journaliste pour savoir que c'était une petite fouine qui ne lâchait jamais l'affaire et qui détestait ne pas arriver à comprendre une situation, une éternelle insatisfaite, ne se trouvant jamais assez bien à l'écran, cherchant toujours à savoir comment améliorer son reportage, même quand je ne trouvais rien à y redire. Nul besoin de connaître les détails pour savoir qu'elle ne loupait jamais un jour de boulot, même malade comme un chien et qu'on y voyait toujours que du feu à l'écran, même si tourner pouvait alors prendre un peu plus de temps. J'avais été le témoin privilégier de ses faiblesses pendant quatre ans, sans jamais rien dire et elle m'avait toujours fait comprendre à sa manière qu'elle me remerciait de continuer d'être professionnel et de fermer les yeux, sans pour autant la brusquer quand elle avait besoin de temps. Il y avait cette connexion entre nous, cette petite chose qui rendait notre duo unique et fort. Cette petite chose qui faisait que sans jamais avoir beaucoup échangé sur nos vies respectives, nous nous connaissions parfaitement dans le travail pour pouvoir survivre ensemble à toute situation.
E
t j'étais certain que dans la vie, nous pourrions l'être aussi. Nous allions élever ce bébé ensemble et nous allions être le meilleur duo de parent de monde. Parce que nous avions toujours été ça, ce duo magique. Nous avions fait l'amour une fois et nous avions fait un enfant, ça n'était pas rien, non... Attend, Kieran... fait l'amour ? On a couché ensemble, juste. On n'a pas fait l'amour. Les sentiments, ça ne comptait pas... si ? Oh, qu'est-ce qui me prenait tout d'un coup. « Je vous prierais d'excuser ma Siobhan pour l'empressement qu'elle met à dire que oui, oui, oui, nous sommes fiancés. Je crois pouvoir me vanter de l'avoir rendue très heureuse à l'idée de m'épouser, non ? », dis-je avec un sourire amusé, posant mon regard sur Noah, un peu plus dur. « Mais ça n'est pas une raison pour lui parler ainsi. Personnellement, j'aime qu'elle soit aussi impatiente à m'appeler ''son mari'' », poursuivis-je avec un grand sourire en direction de la blondinette.
J
e plongeais mon regard dans celui de Siobhan, essayant de ne pas avoir l'air parfaitement sincère. Juste assez pour que lui y croit et pour qu'elle pense que je jouais parfaitement le rôle qu'elle avait voulu me donner pour se protéger de lui. « Et pour répondre à votre question si ça n'était pas déjà évident, oui je suis son fiancé. Cette femme merveilleuse a fait battre mon cœur de vieux célibataire comme il n'avait pas battu depuis longtemps et... je suis le plus heureux des hommes qu'elle ait accepté de continuer sa vie avec moi. » Au final, n'était-ce pas une semi-vérité ça. Siobhan était probablement la seule femme à avoir autant de place dans ma vie, même si notre relation avait été - jusqu'à il y a dix semaines - parfaitement platonique et professionnelle. Je ne mentais pas tellement en disant que nous faisions route ensemble. Les deux vieux célibataires ne cherchant aucunement à se caser, se satisfaisant parfaitement de leur vie actuelle. « Désolé mon vieux, mais vous arrivez trop tard pour les ''ma chérie'' ! » Il le fallait. Il fallait que je le fasse. Même si ça allait à l'encontre de ce qu'elle était capable de supporter. Il fallait faire bonne figure devant lui. Il fallait jouer un jeu parfaitement dosé. Alors doucement, le regard plongé dans celui de Siobhan pour lui prouver que je n'avais aucune mauvaise intention, que tout ce que je voulais, c'était la protéger, je levais ma main libre jusqu'à son ventre et posais doucement ma paume sur la petite bosse abritant notre bonheur commun. Notre bébé. « Ce sont mes chéris, à présent. Aussi longtemps qu'elle le souhaitera », soufflais-je sans la quitter des yeux, mon cœur battant la chamade d'enfin sentir la réalisation physique de notre acte. Nous allions avoir un bébé. Ça c'était vrai et j'aimais déjà ce bébé autant qu'elle l'aimait, ça c'était vrai aussi... Et je l'aimais elle... Ça aussi, je crois que c'était vrai...
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Sujet: Re: Back to the past | Kieran Sam 9 Mai - 15:58
Back to the past
Kieran & Siobhan
Le voir arriver dans un moment pareil, lui, l’un des rares hommes sur cette planète en qui j’ai un minimum confiance, c’était comme une bénédiction, un miracle. Je donne rarement ma confiance à la gente masculine. Je l’ai donnée pleinement une fois, à Noah, et voilà le résultat. Je suis devenue extrêmement méfiante et à part mon père, aucun homme sur terre n’a pleinement ma confiance. Il y a toujours une part de moi qui se méfie, parce qu’on ne connait jamais vraiment les gens. Tant qu’on ne vit pas avec eux, on ne peut pas savoir quel genre de personne ils sont exactement. Kieran, je le côtoie depuis quatre ans. On travaille parfaitement bien ensemble, on s’entend même assez bien quand on s’accorde une pause, mais je n’ai aucune idée de sa façon d’être chez lui. Bon, il a une nièce qu’il considère comme sa fille, dont il est carrément fou, et le peu de fois où j’ai vu cette jeune fille, je ne l’ai jamais sentie malheureuse, au contraire. Ça a quelque chose de rassurant, même si au fond, je resterais toujours un minimum méfiante. Enfin, là actuellement, je suis bien contente qu’il soit sorti pour me rejoindre. Même si Noah n’est pas de cet avis.
Kieran ne disait rien pendant toute la durée de mon échange avec Noah. Il faisait juste acte de présence, me servant limite de bouclier. Je crois que dans un moment pareil, j’étais prête à me rattacher à n’importe quoi pour échapper à mon ex. Je ne voulais pas vraiment mêler mon collègue à mes problèmes mais je n’avais pas vraiment réfléchi à vrai dire quand je l’avais présenté comme mon fiancé. Je ne sais pas ce qu’il m’était passé par la tête, un moment de désespoir sans doute. J’étais prête à tout pour que Noah me laisse tranquille. Surtout que c’est un fervent adepte des représailles. En y réfléchissant, ce n’était peut-être pas si stupide que ça ? Peut-être qu’il me laisserait tranquille s’il sait que je vais me marier ? Evidemment, ce n’est pas le cas, mais ça il ne le saura pas. En tout cas, ma voix avait réagi plus vite que mon cerveau. Mais plus j’y réfléchissais, le temps que Noah percute et s’en remette, plus je me disais que ça se rapprochait de la vérité. On ne sera pas unis par les liens du mariage, non, mais par notre bébé. Qu’on le veuille ou non, on est liés à présent. Mais je n’avais absolument pas pensé à tout ça à ce moment-là. Je ne pensais qu’à protéger mon bébé. S’il s’en prenait à moi, il s’en prenait à lui aussi. Et je ne pourrais pas le supporter.
Ma pire crainte, c’était que Kieran réagisse mal à cette révélation. Je savais que ça n’allait pas plaire à Noah, mais Kieran ? Je le prends au dépourvu, je l’implique dans mes problèmes mais s’il n’est pas d’accord ? Après la vive réaction de Noah à mon égard, j’avais baissé la tête, me mordant les lèvres et fermant les yeux quelques secondes pour contrôler d’éventuels sanglots qui tentaient de sortir depuis un moment déjà. Si Kieran ne joue pas le jeu, je suis foutue. Je n’osais même pas le regarder tant je redoutais ce qu’il allait dire. Mais rien, le silence. Pourquoi est-ce qu’il ne réagit pas ? Je trouvais le temps long alors malgré ma peur qu’il me laisse tomber, j’osais relever doucement les yeux dans sa direction, craintive. Je croisais son regard, étonnée qu’il me regarde également. En souriant. Ça veut dire qu’il n’est pas en colère ? Qu’il va jouer le jeu devant lui ? Est-ce qu’il va réellement m’aider ou c’est une feinte ?
Il recommanda à Noah de ne pas me parler de cette façon, tout en continuant de me regarder. Oh mon dieu, Kieran ne lui parle pas comme ça, ça va l’énerver… J’osais un petit regard furtif en direction de Noah pour voir sa réaction et surtout anticiper d’éventuels gestes. Il le fusillait littéralement du regard. Personne ne lui donnait d’ordre et surtout pas un type qu’il ne connaissait pas. En voyant ce regard que je connaissais tellement bien, même s’il ne m’était pas destiné, je me serrais davantage contre Kieran. Si j’avais pu fusionner avec lui, je l’aurais fait. Je devais tellement me canaliser, contrôler mes tremblements, mes larmes qui affluaient dans mes yeux, mon estomac noué et ma gorge serrée, que ça en devenait douloureux. J’étais sous pression. Une pression horrible et insupportable. J’avais l’impression que le temps s’était arrêté, encore. Noah commençait à s’impatienter alors il croisa les bras, l’air mauvais, attendant que Kieran confirme ou non mes dires. Kieran quant à lui, semblait perdu dans ses pensées. Et moi, je me liquéfiais sur place.
Après une ou deux minutes de silence qui me parut avoir duré une éternité, Kieran prit enfin la parole, priant Noah de bien vouloir m’excuser, moi, sa Siobhan, pour mon empressement à dévoiler à tous que nous sommes fiancés. Je sentis mes nerfs et mes muscles se détendre en comprenant qu’il ne comptait pas me laisser tomber. Cette fois, j’en étais sûre. Merci. J’adressais un faible sourire à Noah lorsque Kieran assura m’avoir rendue heureuse en me faisant sa demande, comme pour appuyer ses paroles. La petite bataille de mâle reprit quelques secondes lorsque mon collègue en rajouta une seconde couche quant au ton que Noah utilisait avec moi. Mon dieu, n’enfonce pas le couteau… Je reportais doucement mon regard vers mon fiancé provisoire, le suppliant limite de ne pas le provoquer ainsi. Ce n’était pas réellement de la provocation au sens propre, mais c’est ainsi que le prendrait Noah. Mais en finissant sa phrase, affirmant qu’il aimait mon impatience à l’appeler mon mari, il m’adressa un grand sourire. Un beau sourire. Un sourire tellement apaisant. Je lui souris légèrement aussi en retour.
Je n’osais plus regarder en direction de Noah, je devinais trop bien l’expression de son visage, les lèvres pincées par l’agacement et l’humiliation, le regard qui lance des éclairs, les sourcils froncés… Kieran non plus ne le regardait pas, il ne me quittait pas des yeux, tout en répondant à sa question. Il confirma une nouvelle fois notre lien, ajoutant des qualificatifs que je n’avais jamais entendu à mon égard. Femme merveilleuse… Et tout ce qu’il dit ensuite m’avait figé sur place. C’est incroyable à quel point il joue bien la comédie. Je pourrais presque y croire moi-même si je n’étais pas au courant de la supercherie, tant il était convaincant. Noah n’y verra que du feu c’est une évidence. Ma bouche s’était entrouverte légèrement sous le choc. Une larme s’échappa même de l’un de mes yeux tant j’étais submergée par tellement d’émotions. Je savais que ce n’était pas sincère, pourtant, on ne m’avait jamais rien dit d’aussi beau. Jamais. C’était presque irréel.
« Vous allez me faire vomir, c’est pathétique. » La voix de Noah me parvenait difficilement à mes oreilles tant j’étais ailleurs. Lui pourtant semblait bien là, debout, pas très loin de nous, fortement agacé par la situation. Kieran confirma qu’il arrivait bien trop tard, comme lui-même l’avait supposé avant qu’il n’arrive. Je ne lui connaissais pas de tels talents de comédien… Il est tellement doué… C’est vraiment… Perturbant ? Déstabilisant ? Un peu des deux. Je ne pouvais plus décrocher mon regard du sien, tant il était surprenant. Mais je vis son bras bouger dans ma vision périphérique. Instinctivement, je le suivais du regard, méfiante, retenant mon souffle. Relax Sio, il ne va rien te faire, il vient de te sauver la peau. Doucement il approcha sa main de moi pour la poser sur mon ventre. Je ne bougeais pas et reportais mon regard sur lui. C’est son bébé aussi après tout. Si les femmes enceintes aiment toucher leur ventre rond pour sentir le bébé bouger, je suppose qu’il en va de même pour les pères. Bon, là il ne sentira rien parce qu’il est trop petit, mais c’est vrai que j’aime caresser mon ventre, ça me donne la sensation qu’il est vraiment réel et que ce n’est pas dans ma tête. Alors pour lui, ça doit être pareil. Je ne l’avais encore jamais laissé toucher mon bébé, son bébé. Peut-être qu’il en a besoin ? Tout comme moi j’en ressens le besoin. A l’avenir, je peux faire des efforts et le laisser sentir son bébé, notre bébé. Je lui dois bien ça, il vient de me sauver la mise…
J’avais l’impression qu’il ne s’adressait qu’à moi quand il précisa que nous étions ses chéris, mon bébé et moi, aussi longtemps que je le voudrais... Ma main sur son bras lâcha son emprise pour descendre doucement rejoindre sa main sur mon ventre, la posant sur la sienne. La situation était vraiment irréelle. Jamais je n’aurais pu imaginer Kieran tenir de telles paroles, même pour plaisanter. J’en étais toute chamboulée. Mais ce moment de stupéfaction fut rapidement interrompu par Noah, qui ne supportait pas de passer au second plan. « C’est bon, j’en ai assez vu. » Le ton de sa voix n’avait rien de sympathique, il était contrarié, agacé et ça se sentait parfaitement. J’osais le regarder et je remarquais sans mal qu’il n’allait pas bien. « On se reverra Siobhan. A bientôt. » Ses mots n’avaient rien à voir avec un simple au revoir, c’était clairement une menace dissimulée. Aussitôt, je me figeais, la gorge serrée et la bouche sèche. A bientôt. Il va me retrouver… il va trouver mon adresse et m’attendre chez moi… Et là… Il n’adressa pas un seul regard à Kieran, mais m’adressa un petit sourire en coin qui ne laissait rien présager de bon. A cet instant, je sus à quel point ses paroles étaient vraies. On se reverra… Il tiendra sa promesse… Il me retrouvera. Puis il tourna les talons pour repartir et se fondre dans la foule. Je le regardais partir jusqu’à ce qu’il disparaisse de mon champ de vision. A ce moment-là, ce qui devait arriver, arriva. J’avais tenu autant que possible face à Noah, mais maintenant qu’il était parti, je ne pouvais plus rien contenir et je fondis en larmes. Je lâchais les mains de Kieran et j’explosais littéralement en sanglots. Pire que si je venais d’apprendre la mort d’un proche. J’étais effondrée, tout mon corps tremblait, les larmes inondaient mon visage. J’avais besoin d’un soutien physique sans quoi je m’effondrais par terre tant mes jambes avaient du mal à me tenir. J'étais dans un état lamentable. Tout ce que j’avais retenu depuis qu’il était apparu devant moi, j’avais besoin de l’évacuer. Toute proche de Kieran, je laissais tomber ma tête contre son torse, agrippant fortement son t-shirt pour m’y blottir. Je ne pouvais plus m’arrêter de pleurer, de sangloter, de trembler. Il allait me retrouver. Il m’avait prévenue. Et il se vengera de l’humiliation que je venais de lui faire subir.
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Sujet: Re: Back to the past | Kieran Dim 10 Mai - 0:42
Siobhan & Kieran Back to the past.
J
e disais des choses à propos de Siobhan que ce type ne pouvait pas comprendre. Ce genre d'hommes... Ils me donnaient envie de vomir. D'exploser. J'avais toutes les peines du monde à ne pas lui crache au visage, mais Siobhan était si tendue contre moi que je n'avais aucun mal à oublier que je ne devais surtout pas montrer combien j'étais en colère intérieurement. Je devais être là pour elle et juste pour elle. Rassurant, doux et protecteur. Tout ce dont elle avait besoin. Et là, à cette seconde, elle avait besoin d'entendre des mots que ce salopard ne lui avait probablement jamais dit. Alors j'avais dit tout ce qui me passait par la tête en la regardant, sans réaliser combien je pensais chaque mot ou presque. Elle était réellement merveilleuse et n'importe quel homme qui obtiendrait son cœur devrait s'en sentir honoré. Elle ne méritait pas d'être piétinée, détruite...
C
omme c'était prévisible, pendant ma tirade, l'homme menaça de vomir tant j'étais pathétique, mais je m'en fichais. C'était lui l'homme minable. Parce qu'il considérait les femmes comme des objets à disposition de leur bon plaisir. Mon dieu, comment pouvait-on réellement devenir comme ça ? Il pouvait me trouver pathétique autant qu'il le voulait, mais pour moi, c'était de cette façon là qu'il fallait traiter les femmes. Avec respect, amour et dévotion.
I
gnorant subtilement et totalement l'homme qui nous faisait face, je quittais finalement son ventre, venant effacer du pouce la petite larme perlant sur sa joue après ma tirade, lui souriant tendrement. On aurait presque pu croire un vrai couple d'amoureux dans son petit monde, tant je m'évertuais à faire en sorte qu'elle ne regarde que moi et oublie son bourreaux et tant je me forçais à l'ignorer pour ne pas quitter les bras de ma collègue pour lui faire ressentir ce que son traitement sur les femmes pouvait donner. Elle n'aurait jamais supporté une telle vision et je ne voulais pas la lui imposer. D'autant que pour le moment, je parvenais à le blesser dans son ego sans avoir à le toucher. C'était là la meilleure des attaques, même si je me doutais qu'elle ne resterait pas sans conséquences. Ce Noah avait l'air du genre possessif. Le « ma chérie » qu'il lui avait lancé avant de lui parler comme à une esclave m'avait donné une bonne indication de cela. Il n'allait assurément pas apprécier que son « jouet » ait trouvé le bonheur avec un autre. Qu'un autre que lui ait possédé son corps. Il n'allait assurément pas supporter bien longtemps que Siobhan soit enceinte de moi et il allait vouloir le lui faire payer. Je le sentais dans chacun de ses gestes. Il se contenait maintenant, en public, mais il n'allait pas rester calme éternellement. Il allait vouloir la récupérer. Mauvaise pioche, mon ami ! Elle m'a moi, désormais. Je n'étais peut-être rien de plus que son collègue et le père de son enfant, mais j'étais là pour elle et pour le bébé. Pour sa grossesse, comme pour le reste.
L
'homme cracha finalement qu'il en avait assez vu et je reportais mon regard sur lui, comme si je réalisais qu'il était toujours là. J'abusais sans doute un peu, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Cet homme me révulsait. Maintenant que je le voyais là, que je voyais la manière dont Siobhan réagissait en sa présence, je me sentais idiot. Le pire des idiots, pour n'avoir rien vu. Comment avais-je pu passer quatre années auprès d'elle sans jamais réaliser que ça n'était pas seulement tout le monde qui la terrorisait, mais surtout les hommes. Comment avais-je fais pour ne pas comprendre que ce mouvement de recule qu'elle avait chaque fois que quelqu'un essayait de la toucher se faisait avec la terreur pure d'être saisie et violentée ? J'avais été le plus grand des aveugles et le plus idiot des hommes et je m'en voulais. J'aurais dû comprendre avant, lire entre les lignes... J'aurais dû saisir dès que je l'avais vu pleurer de façon déraisonnable sur l'histoire d'une parfaite inconnue.
N
oah fit la promesse à Siobhan qu'ils se reverraient et je serrais ses doigts un peu plus fort. Il pouvait tourner les phrases comme il le voulait, la menace sous-jacente était claire. Siobhan se figea contre moi en réponse et je serrais la mâchoire. L'homme tourna des talons et se fondit rapidement dans la foule, nous laissant seul. Alors que je me tournais vers la blondinette pour lui demander si ça allait aller et pour la rassurer, elle s'effondra, fondant dans de si forts sanglots qu'elle s'écroula contre mon torse, ses jambes ne la soutenant plus. Automatiquement, je serrais la jeune femme dans mes bras, posant une main dans le creux de son dos pour la maintenant contre mon torse et caressant ses cheveux de l'autre. « Shhhht Siobhan. Shhhht », soufflais-je doucement contre son oreille, la berçant tendrement en enfilant mes doigts dans ses mèches sauvages. « Il ne te fera rien. Je te le promets. Je ne le laisserais pas te toucher. Jamais. » Je ferai tout pour que cela n'arrive jamais. Je ne pouvais pas laisser ce type approcher cette femme et mon bébé. Il n'était pas question qu'il leur arrive quoi que ce soit, ni à l'un, ni à l'autre. « Je suis là », continuais-je contre sa peau, tendrement, patiemment, doucement, pour ne pas la brusquer. « Je suis là. » Je répétais les mots dix fois, vingt fois, cent fois peut-être, mais qu'importe. Je pouvais continuer toute la vie s'il le fallait. J'allais continuer à me montrer doux et apaisant jusqu'à ce que ses larmes se tarissent. Jusqu'à ce qu'elle parvienne à retrouver un peu de paix. « Shhhhhh... »
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Sujet: Re: Back to the past | Kieran Dim 10 Mai - 1:50
Back to the past
Kieran & Siobhan
Kieran était absolument tout l’inverse de Noah. Sur tous les plans. Ils n’avaient rien à voir l’un avec l’autre. Il était d’un calme olympien. Alors que Noah bouillait sur place. A moins qu’il ne se contienne mais il ne laissait rien transparaitre. Jamais personne ne m’avait dit de telles choses, jamais personne n’avait été aussi doux avec moi. Et pourtant, il n’y avait rien entre nous. De simples collègues, rien de plus. Et pourtant, il agissait en parfait fiancé. C’était peut-être du cinéma, mais réellement j’y croyais, l’espace de quelques secondes. Avant que la réalité ne me rattrape et que Noah se manifeste. Noah justement, n’avait jamais été comme lui. Jamais il n’avait essuyé tendrement une larme coulant le long de ma joue. Jamais il ne m’avait souri de cette manière aussi douce et apaisante. Jamais il ne m’avait dit de telles paroles. Et pourtant, je l’avais aimé. De tout mon cœur.
Je suppose qu’il m’aimait lui aussi, ou alors qu’il m’avait aimée par le passé. Je ne sais pas trop. Est-ce qu’il m’a vraiment aimé comme je l’ai aimé ? Je ne saurais le dire. Mais il avait explicitement dit qu’il avait suivi une thérapie pour me récupérer. Il l’avait dit avant que Kieran n’arrive. Il m’avait dit qu’il avait énormément souffert de mon absence. Et maintenant il découvre que je suis « fiancée » et enceinte qui plus est. Et pour enfoncer le tout, il fait la connaissance du père du mon bébé. Evidemment qu’il n’a pas supporté. Evidemment qu’il s’est senti blessé. C’est ma faute s’il s’est senti humilié, c’est moi qui aie lancé le sujet du fiancé. C’est ma faute s’il se sent mal. Et malgré sa façon détournée de le dire, il me le fera payer. Je le connais, il va chercher mon adresse, il va me retrouver et… Il s’en prendra à moi et à mon bébé. A cette pensée, je n’avais pas pu m’empêcher de fondre en larmes et de m’effondrer dans les bras de mon collègue. Je ne veux pas qu’il s’en prenne à mon bébé… Pas mon bébé…
Je n’aimais pas me montrer aussi faible, mais dans le cas présent, je ne pouvais strictement rien contrôler. Blottie dans ses bras, j’agrippais son t-shirt avec force alors que les larmes ruisselaient le long de mes joues et sur le tissu. Je pleurais toutes les larmes de mon corps sans aucune discrétion. Il m’était impossible de pleurer en silence. Peu de temps après, je sentis ses bras autour de moi et sa main dans mon dos. Par réflexe, je me raidis un peu plus en me crispant, respirant encore plus difficilement. J’ai beau m’être laissée tomber dans ses bras, certaines habitudes ont la vie dure. Je ne supporte pas qu’on me touche le dos. Même si actuellement c’était le cadet de mes soucis, mon corps avait instinctivement réagi à cette approche. Son autre main caressait mes cheveux. Il me berçait doucement, tentant de me calmer, me promettant qu’il ne me ferait rien parce qu’il ne le laisserait pas faire, qu’il était là. J’essayais de me convaincre qu’il avait raison, de me concentrer sur sa voix. Mais j’avais besoin d’évacuer.
Je ne sais pas combien de temps j’avais pleuré. Un long moment parce que je commençais à tousser. Je devais avoir une mine affreuse mais tant pis, j’étais trop bouleversée pour penser à mon apparence. Je me reculais légèrement, lâchant son t-shirt, pour poser simplement mes mains sur son torse. Je le regardais sans rien dire, légèrement calmée mais à présent, avec la réalisation de ses menaces, c’était la panique qui me submergeait, violemment. Je repensais à ses dernières paroles et c’était en train de me perdre. Je regardais vivement autour de moi, de peur qu’il ne surgisse de nulle part, encore une fois. Puis je me détachais complètement de lui, ne pouvant rester en place. « Il… Il va revenir ! » Je passais une main dans mes cheveux, le visage vers la foule, le cherchant limite du regard. « Il… Il va me retrouver ! » Je lâchais mes cheveux pour toucher mon ventre. « Il va s’en prendre à mon bébé… Il va trouver où je vis… » Ma respiration s’accélérait toujours plus, m’empêchant de respirer correctement. « Kieran, il va s’en prendre à mon bébé ! » Les larmes me remontaient aux yeux, encore. J’avais plus de peur qu’il ne s’en prenne à mon bébé qu’à moi. « Il va trouver mon adresse et il va m’attendre devant chez moi… et… et quand il me verra… Il… Il… » Ma respiration était tellement rapide, que je ne pouvais plus aligner deux mots. S’il me retrouve, il va faire du mal à mon bébé… « Il…va… me frapper… encore. » De nouveau, je me remettais à pleurer. Il va venir chez moi, c’est une évidence. Ce n’est pas difficile de trouver une adresse quand on a le nom de la personne… Je suis foutue. Je vais camper dans mon bureau et ne plus jamais en sortir. « Tout ça… C’est ma faute. »
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Sujet: Re: Back to the past | Kieran Dim 10 Mai - 11:58
Siobhan & Kieran Back to the past.
E
lle se tendit comme un arc dès que je la touchais, mais je restais là, le poids léger de mes mains sur son corps, attendant de voir si elle allait me repousser. Elle ne le fit pas, cependant, continuant à pleurer et à s'agripper, alors je la serrais finalement contre moi, glissant ma main dans ses cheveux, sans jamais cesser de lui susurrer des mots rassurants. Après de très très longues minutes, elle se calma enfin, posant ses mains sur mon torse pour s'écarter de moi et je la lâchais immédiatement, sans aucun mouvement brusque, la laissant juste glisser hors de mes bras sans lui offrir aucune résistance. Et puis la panique envahie de nouveau son visage en une fraction de secondes.
E
lle souffla qu'il allait revenir, regardant déjà parmi la foule si elle ne le voyait pas la regarder de loin, soufflant qu'il allait la retrouver, s'en prendre au bébé. Elle était convaincue qu'il allait trouver l'endroit où elle vit et qu'il allait s'en prendre au bébé. Je me figeais quand elle prononça les mots que j'avais déjà devinés : « Il...va... me frapper... encore. » J'allais tuer ce connard. Si je devais le revoir, je le tuerais de mes propres mains. En attendant, je devais m'occuper de Siobhan. Elle était paniquée et il me fallait la rassurer, alors doucement, je m'approchais d'elle, ne quittant jamais ses prunelles de mes yeux pour bien lui faire comprendre que chacun de mes gestes était doux et mesuré, que jamais je ne lui ferais de mal. « Ne dis pas ça, Siobhan. Ne dit jamais ça. Regarde-moi », soufflais-je doucement, posant mes mains de chaque côté de son visage, juste pour guider son regard vers moi, sans la forcer, sans exercer aucune pression. « Jamais, tu m'entends. Jamais ça ne sera de ta faute. Jamais tu n'as été, ni ne sera responsable de ce que ce salopard t'as fait. »
D
ieu, j'avais tant de mal à contenir ma rage, à mesurer mon timbre de voix, à ne laisser transparaître que de la douceur. Elle en avait besoin et je devais rester le plus calme et le plus doux possible, même en pensant à ce fils de... Je ne cessais de me répéter qu'elle avait besoin de moi comme cela et que je ne pouvais pas la laisser et exploser. Pas maintenant. Pas quand elle était aussi paniquée à l'idée qu'il l'a retrouve et la violente encore. « Siobhan, je ne le laisserais jamais plus te toucher. Il ne te fera aucun mal. Il ne touchera jamais à ton bébé. », lui assurais-je, avant d'ajouter pour rappel : « Notre bébé ». Ma promesse n'était pas une promesse en l'air. Ça n'était pas juste des mots pour qu'elle cesse de pleurer. J'avais réellement l'intention de ne plus la lâcher d'une semelle s'il le fallait, parce qu'elle portait notre bébé et que j'allais les protéger l'un et l'autre. Elle l'oubliait peut-être, mais c'était mon fils ou ma fille qu'elle avait dans son ventre. J'avais déjà trop perdu d'enfants pour perdre celui-là. « Il ne nous prendra pas notre bébé. Il ne te touchera pas parce qu'on protégera notre bébé ensemble. Il est hors de question que je perde un autre bébé. Tu comprends ? » Il fallait qu'elle se souvienne, qu'elle réalise ce qui était en jeu pour moi. Même si ça ne concernait pas que le bébé, la simple évocation de mon passé permettait de savoir que je ne reculerais devant rien pour protéger notre enfant. Elle n'avait pas besoin de savoir combien j'avais à cœur de la protéger elle, même sans prendre en compte le bébé. Elle devait juste comprendre que rien ne m'empêcherait de me tenir entre elle et ce salopard.
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Sujet: Re: Back to the past | Kieran Dim 10 Mai - 13:46
Back to the past
Kieran & Siobhan
Je ne pouvais pas m’empêcher de paniquer, de m’imaginer les pires scénarios. Je n’avais peut-être pas vu, dès le départ, quel genre d’homme était Noah, mais je savais comment il fonctionnait. Il n’a rien fait aujourd’hui parce qu’on était dans un endroit public avec plein de passage, parce qu’il y avait Kieran également, mais si j’avais été seule… Il aurait pu me forcer à le suivre, ou pire. Il a beau dire qu’il a fait une thérapie, à voir sa façon de se contrôler de ne pas exploser, il n’a pas changé. Je l’ai vu à son visage, aux expressions qu’il avait. Rien n’a changé, il a toujours cette colère dans les yeux qu’il ne pourra jamais contrôler. Je ne veux pas revivre ça, pas maintenant que j’attends un bébé. S’il m’arrive quelque chose, le bébé n’en survivra peut-être pas et je refuse de le perdre. Il ne ressemble pas encore à un enfant à proprement parlé, mais je l’aime déjà de tout mon cœur. Le problème c’est que… Noah a toujours su comment me parler pour m’amadouer… La preuve, je culpabilise déjà en me disant que tout ce qu’il se passe est ma faute. La faute à qui autrement ? C’est moi qui le mets dans des états pas possibles… ça a toujours été le cas. Pourquoi il s’énerverait si je n’en suis pas la cause ? Ça n’a pas de sens. Personne n’explose par pur plaisir.
J’avais réussi à calmer mes larmes et mes tremblements dans les bras de Kieran. Mais ça n’a marché qu’un temps. Une fois qu’il se tut, une crise de panique me submergea. Noah va me retrouver et me faire payer l’humiliation que je viens de lui faire. Il me l’a clairement sous-entendu au cas où j’en douterais. Mais je ne voulais pas que ça recommence, pas maintenant alors que ma vie prenait un tournant important. Le passé n’a pas le droit de me rattraper maintenant. Pas maintenant. C’est injuste. Je ne tenais pas en place, scrutant la foule pour voir s’il n’était pas caché dans un coin à nous observer, des mots ne cessaient de sortir de ma bouche alors que je peinais à respirer correctement sous ce stress terrible. Kieran finit par s’approcher doucement, recommençant à parler calmement pour tenter de me détendre et me rassurer. Il voulait que j’arrête de dire ça et que je le regarde. C’était pourtant la vérité, il allait revenir. Je le savais. Lorsqu’il posa ses mains sur mes joues, je posais enfin mes yeux sur lui. Il m’assura que ce n’était pas ma faute et que ça ne le sera jamais, que je n’étais pas responsable de tout ça. Qualifiant au passage Noah d’un surnom tout à fait sympathique. Ça doit pourtant bien être la faute de quelqu’un non ? J’avais les lèvres tremblantes, incapable de dire quoi que ce soit.
Il rajouta qu’il ne le laisserait plus jamais me toucher, ni me faire du mal. Il ne touchera pas à mon bébé. Notre bébé, avait-il précisé. Il est vrai que c’est aussi le sien, alors il est autant impliqué que moi. Même si, c’est moi qui le porte et donc qui suis la plus vulnérable dans l’histoire. J’amenais doucement mes mains sur les siennes, juste pour les poser dessus. Pour sentir un peu plus cette chaleur qui émanait de lui. Je ne me sentais pas bien, mais je m’efforçais de croire tout ce qu’il me disait. Il y a encore quelques mois, jamais je n’aurais pu imaginer me retrouver dans cette situation devant lui. Jamais je n’aurais pu l’imaginer tenir de telles paroles. Je crois que notre simple relation de travail a pris un tournant décisif, la nuit où ce bébé a été conçu. Il n’y a qu’à voir tout ce qui en découle depuis. Est-ce qu’il aurait réagi de la même façon si je n’avais pas été enceinte ? Si je n’avais pas porté son propre bébé ? Aucune idée.
Enfin, il m’assura qu’il ne nous prendrait pas notre bébé, parce qu’on le protégerait ensemble. Il ne voulait pas perdre un bébé de plus… Et son histoire me gifla alors violemment. C’est vrai qu’il a déjà perdu trois de ses bébés. Je me souviens à quel point il était mal à l’idée de perdre celui-là. Combien il s’inquiétait que ça se passe mal… Il ne permettrait à personne de s’en prendre à lui. Il ne le supporterait pas. Je hochais la tête en signe de réponse à sa question. Il ne pouvait pas se permettre de le perdre, lui aussi… Je venais de réaliser à quel point cette grossesse était importante pour lui. Avec tout ce qu’il venait de se passer, je l’avais presque oublié… J’avais envie de croire que tout se passerait bien. J’avais envie de le croire lui. Alors, sans que je ne contrôle quoi que ce soit, par simple besoin de réconfort ou pour lui montrer qu’on allait être ensemble pour affronter tout ça, je quittais ses mains pour me pendre à son cou. Je ne fais jamais ça en temps normal. Je ne me permets pas d’être aussi proche d’un homme en temps normal, mais là, j’en avais besoin. Je le serrais fort, tentant de me convaincre que tout allait bien se passer, qu’il serait là pour moi. Il ne laisserait rien arriver à mon bébé. C’est le sien également. Il sera avec moi pendant nos journées de boulot. Oui, mais après ? Il ne pourra pas être vingt-quatre heures sur vingt-quatre avec moi. Qu’est-ce qu’il se passera si le soir en rentrant chez moi, Noah m’attend devant ma porte ? Ou alors, s’il débarque chez moi en pleine nuit ? Je n’ai qu’un chat à la maison, pas sûre que ce soit très utile … Et voilà, mon calme retrouvé s’écroula comme un château de cartes. Je m’écartais vivement de lui, ne posant que mes mains sur ses épaules, paniquant, une nouvelle fois. Mon humeur était pire qu’un yo-yo. « Mais… Tu ne pourras pas tout le temps être là. Le soir en rentrant chez moi… Ou s’il vient la nuit ? » Mon dieu, j’avais déjà le sommeil agité, mais si en plus, je me mets en tête qu’il débarque chez moi la nuit… Je sais qu’il est serait capable. Je ne peux pas rester chez moi c’est trop dangereux. Je réfléchissais à toute vitesse pour tenter de trouver une solution. « Je resterais au bureau… » Pratique, je n'aurais plus besoin de faire le moindre déplacement. Je le lâchais et m’écartais un peu pour tenter de mettre de l’ordre dans mes idées et de trouver une idée lumineuse. « Non… Ou alors… J’irais dans un hôtel, et je changerai régulièrement… » Encore faut-il en trouver qui acceptent les chats ? Ou alors je l’emmène discrètement, tant pis. Il est peut-être déjà en train de chercher où j’habite… Paranoïa ? Totalement.
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Sujet: Re: Back to the past | Kieran Lun 11 Mai - 1:28
Siobhan & Kieran Back to the past.
C
omme en réaction à ma promesse, Siobhan se jeta à nouveau dans mes bras, m'enlaçant fortement. Je glissais à nouveau une main dans ses cheveux, l'autre sagement posé dans le bas de son dos, alors qu'elle semblait à nouveau se détendre légèrement au creux de mes bras. Cela ne dura pas bien longtemps, cependant et très vite, la peur reprit ses droits sur elle et elle s'écarta de nouveau, posant ses mains sur mes épaules et me regardant dans les yeux, alors qu'elle parlait d'une voix dissimulant mal la panique. Elle rappela que je ne serais pas toujours là, que le soir, pour rentrer chez elle ou même en pleine nuit, elle était totalement vulnérable.
E
lle réalisa combien elle serait seule une fois le bureau quitté et commença à chercher des solutions. Rester au bureau ? Cela ne sembla pas la satisfaire et elle s'écarta encore de moi pour réfléchir. Elle envisagea ensuite l'hôtel ou plusieurs, changeant régulièrement pour ne pas être trouvée. Une nouvelle fois, je m'approchais doucement d'elle, posant mes mains sur ses joues. J'allais encore passer pour un père laxiste aux yeux de ma fille, mais tant pis. Je n'avais pas encore eu le courage de la mettre au courant de ce qui se tramait entre Siobhan et moi. J'avais à peine eu le temps d'intégrer moi-même l'idée... Alors, il fallait que je sépare encore un peu Siobhan bien enceinte et Eireen ignorante. Tant pis. Je l'appellerais d'ici quelques minutes, je lui dirais que finalement, elle pouvait aller chez son amie, que la seule condition était qu'elle promette de travailler un peu avant de se mettre devant la télé, de se coucher tôt et de ne surtout pas louper un cours demain. Je pourrais toujours faire passer ça pour un test de maturité ou un truc du genre. En attendant, Siobhan avait bien plus besoin de moi que ma fille n'avait besoin de surveillance.
J
e pris mes précautions, encore une fois, pour ne rien brusquer, alors que je gardais son visage entre mes mains pour attirer son attention. « Non », soufflais-je, essayant d'être le moins ferme possible. « Siobhan, il est hors de question que tu ne dormes dans un hôtel ce soir. Tu dois avoir un bon lit chaud pour cette nuit, un endroit où tu te sentiras en sécurité. Ma fille est absente ce soir. Tu peux dormir à la maison ou chez toi et je resterais sur le canapé ou devant la porte de l'appartement si tu as trop peur de te retrouver dans le même appartement que moi. » J'étais prêt à faire n'importe quoi pour elle, pour qu'elle dorme le plus sereinement possible, même si elle me demandait de l'emmener chez moi et de rester sur le paillasson. Les voisins ne comprendraient sans doute pas, mais qu'importe. Tout plutôt que de savoir qu'elle passe une mauvaise nuit parce qu'elle est terrorisée.
J
e savais qu'il me faudrait plus d'informations. Il me faudrait savoir qui était exactement ce type et à quel point il était dangereux. Pour elle et pour moi. Parce que pour l'instant, il m'était impossible de m'assurer qu'il ne viendrait pas à lui nuire, parce que nous n'avions rien. Je voyais bien qu'il était inutile dans son état actuel de lui dire d'aller porter plainte et même si elle le faisait, elle ne serait pas à l'abri de représailles tant qu'il ne serait pas derrière les barreaux et vu sa réaction au vu de notre « couple », je n'étais pas certain qu'il soit capable de faire preuve de la même modération si on venait à lui dire que Siobhan avait porté plainte contre lui pour violences par le passé. « Laisse-moi être là pour toi... Pour vous, ce soir », quémandais-je doucement. « Et on avisera pour le reste demain. » Oui, aviser. Voir au fur et à mesure. Trouver une solution le moment venu. C'était tout ce que nous pouvions faire pour le moment. Le temps de réfléchir à la situation et de trouver une solution plus durable. « Fais-moi confiance, Siobhan. S'il te plait... »
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Sujet: Re: Back to the past | Kieran Lun 11 Mai - 2:54
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Il avait beau me dire qu’il serait là pour moi, qu’il ne laisserait pas Noah me faire de mal, j’avais du mal à m’en convaincre. C’est vrai quoi, il ne peut pas être avec moi constamment. Il n’est pas mon garde du corps, et quand bien même, je ne veux pas le faire plonger dans mes problèmes. Et si jamais Noah s’en prend à lui ? Je m’en voudrais énormément s’il arrivait quoique ce soit à Kieran ou même à sa nièce à cause de moi. Je ne me le pardonnerais jamais. Je ne pense pas que Noah s’en prendrait à Eireen, elle n’a rien à voir là-dedans, mais rien n’est moins sûr pour mon collègue. Même si je n’ai pas le souvenir de l’avoir vu frapper un autre homme. A part avec moi, je crois qu’il était irréprochable avec tout le monde… Même si là pour le coup, les circonstances sont différentes. Il va vraiment falloir que je trouve une solution, et vite. Alors quoi ? Vivre au bureau ? Je ne pense pas que mon patron tolérerait un chat. Ou alors, je le confis à ma voisine le temps que tout s’arrange ? Cette femme adore les bêtes et mon chat l’aime bien aussi. C’est d’ailleurs elle qui le garde la journée quand je travaille parce qu’elle ne supporte pas de le savoir tout seul… Enfin bon. Le bureau, ça ne serait pas pratique finalement et puis, il sait où je travaille.
Les hôtels ? En changeant régulièrement ? Ça risque d’être vite éprouvant, et dans mon état de grossesse avancée, je ne peux pas me permettre de me fatiguer inutilement. J’évoquais mes idées à voix haute, mais en fait, c’était plus pour moi-même que pour Kieran, j’essayais simplement de réfléchir et de trouver une solution toute seule pour ne pas impliquer quelqu’un d’autre. Mais c’est alors qu’il réapparut dans mon champ de vision, et délicatement, encore une fois, il posa ses mains sur mon visage pour que je le regarde. Non. Quoi « non » ? Je le regardais, perplexe, sans comprendre pourquoi il me disait non. Mais il m’expliqua. Il ne voulait pas que je dorme dans un hôtel ce soir. Pourquoi ? Parce qu’il voulait que je trouve un endroit où je me sente en sécurité. Il ajouta que sa fille serait absente pour la soirée, voire la nuit ? Et que je pouvais dormir chez lui cette nuit ou alors chez moi mais à ce moment-là, il dormirait sur mon canapé ou même devant la porte… si j’avais peur… de me retrouver au même endroit que lui ? Mais, je passe déjà ma journée avec lui, on est souvent dans la même pièce, dans le même véhicule… Pourquoi j’aurais peur de lui ? Au contraire, pour le moment, il est la seule présence réconfortante que je puisse trouver. « Quoi ? » Dormir dehors… Et puis quoi encore ? « Non. Je ne vais pas te laisser sur le pas de la porte alors que je tenterais, vainement, de trouver le sommeil. Tu n’es pas un chien Kieran. C’est absurde. Même mon chat ne dort pas dehors. » Je ne pourrais certainement pas tolérer qu’il reste devant la porte à faire le guet alors que je serai tranquillement chez moi. Et encore tranquillement c’est vite dit.
Quant à sa réelle proposition… Chez moi ? Ou chez lui ? Je n’en sais rien. J’étais en train de réfléchir à la question, lorsqu’il me demanda de le laisser être là pour moi ce soir. Enfin, pour nous. En repensant à mon bébé, je posais une main sur mon ventre. Mon pauvre bébé. On avisera pour la suite demain. Oui. Inutile de prendre des décisions hâtives, ça n’amène jamais rien de bon. Puis, il me supplia presque de lui faire confiance. Faire confiance à un homme. A part mon père… Est-ce que je peux lui faire confiance ? La dernière fois que j’ai donné ma confiance à quelqu’un, je m’en suis mordu les doigts. Mais de par sa réaction lorsque je lui ai annoncé ma grossesse et celle d’aujourd’hui, il m’a prouvé qu’il était quelqu’un de bien. Est-ce que je me trompe ? J’ai parfois de mauvais jugements sur les gens. Pourtant il m’a l’air sincère. Et puis, sa nièce n’a pas du tout l’air d’être malheureuse, au contraire, elle respire la joie de vivre. « D’accord. » Avais-je fini par souffler, remontant ma main libre pour la poser sur son bras. « Et… Si tu veux bien… Je veux bien… Venir chez toi, si tu es d’accord. » Chez lui me paraissait être la meilleure solution. Je ne me sentais plus en sécurité chez moi. Il a peut-être déjà trouvé mon adresse, il connait mon nom et mon prénom. Alors que pour Kieran, il ne peut pas trouver où il vit puisqu’il n’a pas son identité. Et puis, Kieran connait les moindres recoins de son domicile, si quelque chose cloche, il le saura tout de suite. Je pense que c’est mieux… Et l’avoir dans la même maison - ou appartement ? Je ne sais même pas où il vit - sera sans doute plus rassurant pour moi. Pour mon chat, ce n’est pas trop un problème, j’enverrais un message à ma voisine pour lui demander de le garder pour la nuit. « Merci. » Je le remerciais et accompagnais mes paroles d’un faible sourire.
Je regardais une dernière fois autour de moi, comme pour m’assurer qu’il était vraiment parti. « On devrait retourner à l’intérieur maintenant. » J’avais la bouche très sèche, à force de parler et de pleurer, j’ai besoin d’un verre d’eau. « Il faudrait que je boive un coup. » Je passais mes doigts dans mes cheveux, histoire de me recoiffer un minimum. « Et que je passe devant un miroir pour contempler l’ampleur des dégâts… » Je dois être affreuse… Mon dieu.
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MINI POUCE ∞ J'suis trop cool
Kieran O'Brady
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Sujet: Re: Back to the past | Kieran Mer 13 Mai - 21:38
Siobhan & Kieran Back to the past.
E
lle s'exclama, surprise par ma proposition de rester sur le pas de la porte, s'exclamant que je n'étais pas un chien et que c'était absurde de me faire ça. Je souris malgré moi. Avec ce qu'elle avait probablement vécu, je n'en aurais pas été surpris. Je ne pouvais pas lui en vouloir si elle avait envisagé cette possibilité d'accepter ma proposition, mais de ne pas me laisser entrer dans l'appartement, mais non, elle s'y refusait et j'étais soulagé autant que toucher. Elle devait avoir un minimum de confiance en moi pour me dire ça en première intention et non me dire qu'il était hors de question qu'elle passe la nuit auprès de moi... ou même que je la raccompagne.
E
lle sembla réfléchir à ma proposition, à savoir si elle voulait rentrer chez elle ou venir chez moi et posa une main protectrice sur son ventre au cours de sa réflexion. Je la regardais faire, sans rien dire, sans rien exprimer, la laissant peser les pour et les contre, suivre son cœur ou dieu sait quoi. Je ne voulais juste pas brusquer de choses, ni rien lui imposer. Elle devait suivre son cœur, ce qui la rassurerait le plus et je ne pouvais pas le savoir à sa place.
P
uis, après un moment, elle souffla un simple ''d'accord'' et posa une main sur mon avant bras. Elle sembla hésiter, trébucher un peu sur les mots, mais finit par me demander si elle pouvait venir chez moi. Je hochais la tête avec un sourire qui se voulait rassurant. « Oui », soufflais-je doucement en réponse. « Tout ce que tu voudras » Vraiment tout ? Peut-être bien. Mais là n'était pas la question. Le sujet important du jour, c'était elle et ce type... et ce qu'il lui avait fait. Le sujet du jour, c'était de prendre soin d'elle, de la rassurer et de s'assurer qu'elle passe une nuit aussi bonne que possible... dans ces conditions. Et puis Siobhan me remercia et je hochais simplement la tête. « Ne me remercie pas pour si peu », soufflais-je.
E
t puis elle regarda une nouvelle fois autour de nous avec appréhension et je me demandais si à partir de maintenant, elle allait faire ça tout le temps, passer chaque seconde de sa vie à avoir peur de ne voir apparaître dans son champ de vision à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Je devais l'empêcher. Je devais trouver une solution pour qu'elle puisse dormir la nuit, travailler sans avoir peur qu'il soit là, dans son dos, parler avec moi ou se balader dans la rue sans craindre qu'il ne l'emmène dans une ruelle déserte pour lui faire dieu sait quoi. Elle avait besoin de se sentir en sécurité et j'avais besoin de savoir qu'elle se sentait en sécurité. Elle s'exclama qu'il valait mieux que nous retournions à l'intérieur, qu'elle avait besoin de boire un peu et de contempler les dégâts. Je me mordis la joue pour ne pas lui dire qu'elle n'avait rien à craindre, qu'elle restait magnifique, mais je ne m'en sentais pas le droit et j'avais trop peur qu'elle appréhende un tel discours si peu de temps après qu'elle ait accepté de me faire confiance et de passer la nuit chez moi. « Rien qu'un peu d'eau et un petit recoiffage ne saurait effacer, patronne », soulignais-je avec un petit rire innocent. Je l'appelais souvent ''patronne'' quand elle prenait son ton autoritaire, voulait diriger comment gérer ma caméra et exigeait de refaire une prise parce qu'elle n'était pas assez enthousiaste ou assez dans l'émotion pour une prise ou une autre... Autrement dit, je l'appelais souvent ''patronne'' et cela avait généralement le don de... Et bien l'énerver ou la faire rire, tout dépendait de l'humeur sous ses attitudes cheftaines.
«
Allez, viens ! », soufflais-je, passant une main dans son dos, sans la toucher, juste pour initier une sorte de mouvement vers la porte que j'indiquais de par mon autre bras. « Après toi ! » Et je la suivis à l'intérieur, lui laissant le soin de prendre la direction qu'elle voulait. Elle ne tarda pas à s'éclipser par une porte donnant sur des toilettes pour dame et je m'éloignais un peu, gardant la porte à portée de vue, alors que je rappelais Eireen. « J'ai réfléchi », lançais-je quand ma nièce répondit après cinq sonnerie. J'aurais dû dire que le temps qu'elle avait mis à répondre pour me montrer qu'elle était en colère contre moi m'avait fait changer d'avis, mais je ne pouvais pas. Pas quand j'allais ramener à la maison la femme qui portait mon enfant et que je n'avais toujours pas dit à ma fille adoptive que j'allais avoir un enfant... justement. « Tu promets d'étudier avec ta copine, de te coucher tôt et d'aller en cours demain ? » Elle jura que oui, bien sûr et après un moment à feindre la réflexion, je lui promis de bonnes représailles et une perte totale de confiance si j'apprenais qu'elle n'avait pas été en cours le lendemain et je lui annonçais ma permission d'aller chez sa copine. Elle m'embrassait déjà par téléphone en faisant son sac quand je raccrochais. Je n'allais pas voir ma fille ce soir. Tant pis. Il y avait un autre enfant dont je devais prendre soin... et sa mère.