Jour de... quoi ?

Chad Sykes & Savannah Lewis-Butler

La jolie styliste se réveilla avec l'envie d'assassiner quelqu'un. Ce n'était la faute de personne. Enfin si, c'était la faute de l'homme avec qui elle avait passé la nuit. À cause de lui, ou plutôt grâce à lui – elle était juste de mauvaise humeur, Savannah n'avait pu dormir plus de trois heures. Parfois, son corps lui rappelait que dormir était sans doute la meilleure façon de ne pas être fatiguée. Alors, quand le jeune homme l'avait tiré de son sommeil en remuant dans la chambre, Savannah s'était levée du pied gauche. La jeune femme avait battu des cils quelques minutes, histoire de s'habituer à la luminosité, et l'avait ensuite foudroyé du regard. T'es sérieux là ? voulut-elle lui dire, mais elle se ravisa. Se contentant de soupirer, la jeune femme jeta un coup d’œil au réveil qui, lui, avait eu la bonne idée de ne pas sonner. Huit heures ? Un dimanche?Il se fou de moi ou quoi ? Si, dès la première minute, le jeune homme avait souhaité s'en aller après avoir pris du bon temps, pourquoi ne l'avait-il pas fait ? Pourquoi avait-il attendu le petit matin ? Dans l'unique espoir de pouvoir la réveiller de la plus désagréable des façons ? Les gens n'ont plus aucun respect, c'est dingue ! La jeune et jolie jeune femme accepta finalement de se retourner pour l'observer s'activer dans la pièce. Il cherchait ses vêtements. Savannah sourit, se rappelant de quelle façon ils les avaient dispersés dans tout l'appartement la veille. « Tu vas quelque part ? » lui demanda-t-elle pour se manifester. Le jeune homme se redressa et la regardant, visiblement désolé. "J'ai un match de softball en fait..." Savannah le regarda tant et si bien qu'il comprit qu'elle ne voyait pas où il voulait en venir. "J'ai un match et j'ai complètement oublié... Tu veux venir ?" Savannah ouvrit grand les yeux. Maintenant qu'il le disait, elle se rappelait l'avoir entendu parlé de son équipe de softball. John... Adam... Gregory... Merde c'est quoi déjà ? Bref, il avait apparemment oublié avoir une rencontre le matin-même. Il s'était laissé aller aux plaisirs charnels avec Savannah sans se soucier de l'heure qui avançait. Et maintenant... il la réveilla. Pire encore : il l'invitait à venir le voir. La jeune femme faillit exploser de rire. T'es pas sérieux là ? S'il croyait vraiment qu'elle allait venir s'emmerder à le regarder jouer à la ba-balle, non merci ! « Laisse-moi une minute... » s'entendit-elle lui répondre. Savannah s'interrompit dans son geste. Elle s'était belle et bien levé du mauvais pied. Et la tête dans le brouillard, la jeune femme avait répondu machinalement qu'elle acceptait. Fichu réflexe ! Aussitôt, le jeune homme paru rayonner de plaisir. Ce n'était pas bon signe : il risquait de s'attacher. Et Savannah ne voulait pas qu'il se fasse des idées. Elle ne voulait rien qui puisse s'approcher d'une relation sérieuse. Absolument rien!

C'est ainsi que Savannah se retrouva à Central Park, une bonne demie-heure plus tard. Son amant d'un soir s'était changé et arborait maintenant les couleurs de son équipe avec fierté. Ce qui ne manquait pas d'agacer la jeune femme. Elle détestait avoir l'impression d'être une femme-objet, tout juste bonne à cuisiner et à venir flatter l’ego de son homme pendant qu'il se prouvait sa virilité. Pathétique! Elle le laissa rejoindre ses coéquipiers – C'est comme ça qu'on dit, pas vrai ? – et rejoignit les gradins avec la ferme impression de s'esquiver dès qu'il serait concentré sur son match. Après tout, le jeune homme n'avait pas son numéro et New York était grand ! La jeune femme s'installa sur un banc, près de plusieurs supporters bruyants, et d'un autre qui, lui, demeurait silencieux. Il semblait plongé dans sa lecture... Ou plutôt, son écriture. Un journaliste sportif peut-être ? Et comme elle s'ennuyait déjà, Savannah décida d'engager la conversation. Elle ne l'avait pas encore reconnu. Mais la jeune femme l'avait déjà rencontré. Une fois. Elle était venue à la bibliothèque pour emprunter quelques bouquins sur "comment gérer sa rubrique dans un journal" et était tombée sur lui.

« Salut ?! »

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Jour de... quoi ?

Chad Sykes & Savannah Lewis-Butler

Il était en effet étrange de voir un homme plus attiré par la blancheur de son papier que par le match de softball qui se déroulait devant lui. Mais étrange n'était peut-être pas tout à fait le bon mot. "Surprenant" lui faisait peut-être un peu plus de justice. La jeune femme, qui venait de s'asseoir, observa le "surprenant" jeune homme écrire dans son carnet. Peut-être un journaliste sportif qui aurait écopé de la tâche fastidieuse d'écrire un article sur un match amateur en plein Central Park. Ou bien un poète, fasciné par la beauté d'un homme en plein effort. Il était peut-être gay... Non. Il ne s'habillait pas chez les grands couturiers. Et à New York, la majorité de la population homosexuelle était stéréotypée. La jeune femme détailla sa carrure du regard pour se rendre compte qu'il était sportif, lui aussi. L'idée du journaliste s'installa un peu plus dans son esprit. Savannah tenta de s'intéresser au match, au moins pour savoir quand se faufiler pour fuir son amant, mais sans succès. Elle s'ennuyait. « Salut ?! » C'était un moyen comme un autre de lancer la conversation, mais également de s'occuper. Elle le vit se tourner vers elle pour répondre avec hésitation et précipitation, le tout en même temps. "Euh...B...Bonjour ?!" Il avait de très beaux yeux. Et un visage aux traits magnifiques. Un visage qu'elle avait déjà vu. Mais elle n'aurait su dire où. Son regard s'aventura sur son torse, qu'elle devina sculpté et délicieusement volumineux, puis sur ses bras et son ventre plat – mais tout aussi musclé. Un beau spécimen. C'est alors qu'il ferma – un peu précipitamment – son cahier. Savannah cligna des yeux, un peu surprise. L'instant suivant, elle regarda le jeune homme se lever précipitamment pour tenter d'attraper un bout de papier qui s'en était échappé. Savannah se leva à son tour et se précipita pour l'aider. Elle venait peut-être de lui faire perdre un précieux article, écris plusieurs heures durant. Et s'il perdait son job à cause de moi ? La jeune femme tendit la main mais manqua le bout de papier d'un millimètre. Quelle idée d'écrire dehors aussi ! D'accord, elle-même était un peu hypocrite. Elle adorait se poser sur la terrasse d'un coffeeshop pour concocter un article pour le Near You Magazine. Savannah se précipita à nouveau, ayant repéré le morceau de papier sur le sol. Elle s'agenouilla en même temps que son propriétaire mais l'atteignit en première. Savannah se redressa, le bout de papier déplié entre les mains. Des yeux bleus sans pareil Qui savent s'ouvrir au monde Pour en saisir les merveilles Telle une âme vagabonde lut-elle en silence. Un poème. Le jeune homme s'approcha alors subitement de sa deuxième théorie. Mais "Clara", l'intitulé, lui fit penser que Chad n'était pas gay. On ne pouvait pas écrire une chose aussi jolie sur une femme sans les aimer.

« Excuse-moi... »

Fit-elle, consciente que son geste était peut-être un peu déplacé. Elle lui tendit le morceau de papier et, tout en replaçant une mèche de ses cheveux, ne put s'empêcher d'ajouter :

« C'est très joli. Tu écris beaucoup ? »

Pour beaucoup d'hommes, écrire n'était plus qu'une passion qu'il pratiquait à leurs heures perdues. La jeune femme lui tendit la main pour se présenter :

« Moi, c'est Savannah. Savannah Lewis-Butler. »

La styliste lui sourit et fit un geste de la main vers le match en cours:

« Ça t'inspire ? »

Savannah croisa les bras sur sa poitrine et se munie de son plus beau sourire.

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Jour de... quoi ?

Chad Sykes & Savannah Lewis-Butler

Un coup de vent avait suffi à les faire se lever dans l'urgence. Tous deux, ils avaient couru après un bout de papier que Savannah pensait important. Le jeune homme avait l'air d'écrire pour vivre. C'était en tout cas ce qu'elle s'était dit en voyant le petit carnet qu'il tenait. Un joli petit cahier, quasi scolaire. À première vue, Savannah avait pensé le voir peindre ou dessiner. Mais il écrivait. Il était peut-être écrivain ? Ou bien même journaliste ? "M... Merci, mais c'est pas grave, j'écris pas un secret d'état. Moi c'est Chad. Chad Sykes." La jeune femme lui sourit pour seule réponse. Elle l'interrogea ensuite sur l'objet de sa présence ici. Sa carrure lui laissait croire que le jeune homme était sportif. Ou, tout du moins, qu'il s'entretenait. C'était plutôt rare dans le monde des écrivains... Elle s'était alors imaginée avoir affaire à un journaliste sportif, chargé de se documenter sur les matchs amateurs qui avaient lieu dans Central Park. Peut-être cherchait-il à faire une comparaison entre le jeu professionnel et celui des amateurs ? Elle-même ne s'y connaissait pas vraiment... Le seul sport qu'elle faisait était pour garder un corps mince et finement musclé. L'idée d'intégrer une quelconque équipe ne l'avait jamais effleurée. Elle n'était pas assez compétitive pour ce genre de choses... Ou plutôt, elle l'était bien trop. "Et euh, honnêtement, je crois que j'étais tellement absorbé par mes écrits que je n'ai plus du tout fait attention a ce qui se passe sur le terrain."

« Wow... impressionnant. Je crois que tu es une des rares personnes capables de te concentrer dans ce genre de conditions ! »

Après tout, une rencontre sportive se déroulait devant lui. Devant ses yeux ouverts. Et malgré tout, Chad parvenait à l'ignorer. Il était tant et si bien concentré que le monde autour n'avait plus aucune importance. Rien n'avait plus d’attrait que ses écrits, que son travail... Ou peut-être pas? Après tout, le jeune homme lui avait assuré ne pas écrire quelque chose d'important. Cette poésie n'était peut-être pas destinée à être publiée ? C'était peut-être juste un moyen de s'extérioriser ? De créer quelque chose qui serait important pour lui et pour personne d'autre. Les deux jeunes gens profitèrent de cet instant pour s'observer. Ils le faisaient sans aucune arrière-pensée, comme le font de parfaits inconnus qui se rencontrent par hasard dans la rue. Il était grand, visiblement musclé, et avait un joli visage. Pour Savannah, le physique du jeune homme évoquait une force sage, douce et néanmoins sensible. Un mélange qu'on rencontrait rarement dans les rues de New York, pourtant nombreuses.

« Alors comme ça... tu... Tu es écrivain ? »

Lui demanda-t-elle pour confirmer ses suspicions. La jeune femme sourit, les bras croisés sur sa poitrine. Elle avait soudain l'impression de l'avoir déjà vu quelque part...

« On n'sait pas déjà vus ? »

La jeune femme garda la bouche ouverte, cherchant pour elle-même la réponse à sa question. Peut-être à la librairie... La bibliothèque ? Parce qu'elle l'avait vu écrire, Savannah ne pouvait s'empêcher de tenter de l'imaginer dans un endroit où les livres étaient omniprésents. Soudain, la balle vint heurter de plein fouet la tête de Chad. Savannah fit un petit saut, surprise et leva les mains devant son visage pour se protéger d'un autre projectile invisible.

« Est-ce que ça va ? »

Elle jeta un coup d’œil sur le terrain et y remarqua son amant d'un soir : un sourire satisfait s'étirait sur son visage. Quel abruti!

« Viens, on s'éloigne un peu... »

l'invita-t-elle.

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Jour de... quoi ?

Chad Sykes & Savannah Lewis-Butler

C'est fou comme les joueurs sont capables de lancer leurs ballons à une telle vitesse ! Un d'eux venait de heurter la tête d'un beau brun qui venait presque de perdre le fruit de plusieurs heures de travail. Savannah se repassa aussitôt la scène en tête et au ralenti : le visage de Chad, le ballon, le ballon qui s'abattait sur la tête de Chad, Chad qui manquait de s'étaler sous le choc. Oh ! Mon dieu ! C'était vraiment pas de chance ! Ce genre de choses n'arrivait presque jamais. La jeune femme posa ses mains sur les épaules du beau brun et lui demanda s'il allait bien après un tel choc. Son regard voyagea ensuite vers le terrain de softball. Les joueurs les observaient comme s'ils s'attendaient à ce qu'ils leur renvoient la balle. Et parmi eux, son amant souriait bêtement. Et ce sourire ne lui disait rien qui aille. Non mais j'y crois pas ! C'est quoi son putain de problème ? La jeune femme ne vit pas Chad regarder dans la même direction, et lorsqu'elle se retourna vers lui, elle l'invita à marcher un peu plus loin. « Viens, on s'éloigne un peu... » Savannah foudroya une dernière fois le jeune homme responsable pour cette mauvaise blague, écarta le ballon de son pied chaussé de dix bon centimètres de talon et entraîna Chad un peu plus loin. Ils marchèrent quelques instants en silence jusqu'à ce qu'ils atteignent un des nombreux petits bancs de Central Park.

« Est-ce que ça va... ta tête ? »

Elle était bien consciente de se répéter, mais son absence de réponse l'inquiétait. La jeune femme s'assit et replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Elle se sentait coupable. Après tout, c'était sa faute si cette espèce d'imbécile macho et possessif avait cru bon de pulvériser son éventuel adversaire à l'aide d'un ballon ! Et par conséquent, elle lui devait des explications. Savannah grimaça : elle n'était pas une grande fan des excuses.

« Je crois que c'est... ce type qui t'a envoyé le ballon... je ne crois pas que c'était un accident. On a couché ensemble et il a dû se mettre en tête que c'était du sérieux entre nous. Et bref, je te passe les détails, mais il n'a pas dû apprécier de voir un bel homme à mes côtés. C'est un peu ma faute... désolée. »

L'instinct de Naughty Lewis lui intimait l'ordre de se taire, de ne pas s'excuser et d'insulter le jeune homme avec Chad à ses côtés. Mais cette bonne vielle Savannah ne pouvait s'empêcher de croire qu'elle était fautive. Il doit me prendre pour une tarée... En l'espace de quelques minutes, Savannah avait eu le temps de lui piquer ses écrits, de le faire attaquer, de lui expliquer qu'elle était une nymphomane sans cœur et qu'elle le connaissait peut-être déjà. Beau boulot !

« Enfin... Fais pas attention... C'est un crétin. C'est tout. Tu n'as rien fait de mal ou quoi que ce soit... »

Savannah, tais-toi ! Pourquoi ne pouvait-elle pas s'empêcher de parler ? Plus les mots affluaient et plus elle avait l'impression d'être idiote. Pire. La caricature exagérée d'une parfaite abrutie !

« Dis, t'es pas entrain de faire une commotion cérébrale ou un truc du genre, si ? »

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Jour de... quoi ?

Chad Sykes & Savannah Lewis-Butler

"Ça va... J'ai juste l'impression d'avoir une cloche à la place du cerveau, mais ça va, ne sois pas désolée... C'est pas toi qui m'a envoyé le ballon dessus." Savannah fit la moue. Elle ne voulait même pas imaginé la douleur naissante à laquelle Chad était en proie. D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, la jeune femme n'avait jamais vécu une situation semblable à celle-ci. Elle n'avait jamais reçu de balle en pleine tête. En fait, elle avait été cheerleader. Dans une autre vie... C'est si loin tout ça... À seulement 24 ans, Savannah avait l'impression d'avoir vécu la moitié de sa vie. Les années passaient si vite qu'elle en avait presque le tournis. Elle n'était peut-être pas la personne qui lui avait envoyé la balle, mais elle était bien la raison pour laquelle cette dernière lui avait été adressée. Savannah se mordilla la lèvre, en proie à la culpabilité. Ce genre de choses n'arrivait qu'à elle ! Parfois, la jeune femme se comparait à un désastre ambulant. Contrairement à la patte de lapin ou au trèfle à quatre feuilles, la jeune femme faisait office de « porte malchance ». Bien sûr, d'un point de vue un peu plus positif, cela mettait du piment dans sa vie. Mais parfois, la jeune femme aurait souhaité qu'elle soit un peu moins épicée. Chad semblait intact, pourtant, Savannah ne pouvait s'empêcher de l'observer avec insistance. "Tu sais s'il y a une pharmacie, pas loin?" Elle n'en avait pas la moindre idée. Comment c'est possible ? Après tout, elle vivait dans le quartier depuis plusieurs mois maintenant... Et ses gueules de bois à répétition en faisait une habituée de l'aspirine. C'était comme si elle avait tout oublié, se laissant submerger par la panique. J'ai peut-être bien fait d'abandonner ce bon vieux rêve finalement... Si elle n'était pas capable de répondre à une question aussi bénigne, quel piètre cardiologue aurait-elle fait ! Savannah fit non de la tête et fit la moue pour s'excuser. "Ou au moins un endroit ou je puisse prendre un bon aspirine et m'allonger un moment." Bingo ! Ça, elle en connaissait un : elle habitait à deux pas. Et elle savait parfaitement où trouver des antidouleurs : dans son armoire à pharmacie. Comme elle émergeait de ses pensées, Savannah remarqua que Chad s'était agenouillé. Oh!oh ! Cela ne lui disait rien qui n'aille.

« Chad ? Ça va aller ? Tu es sûr que tu ne veux pas que j'appelle les secours ? »

Comment diable avait-elle pu se laisser entraîner dans une telle histoire ? Le destin s'évertuait-il à la punir pour ses méfaits ? La jeune femme se pencha pour l'aider à se dresser sur ses pieds.

« Écoutes... j'habite à deux pas d'ici. Tu crois que tu peux tenir ? Tu pourras t'allonger et prendre de quoi faire passer le mal de crâne. Qu'est-ce que t'en dis, on tente le coup ? »

Si, au petit-matin, quelqu'un lui avait demandé si elle serait imaginée une telle situation, Savannah aurait sans doute ri. Il y avait une chance sur mille pour qu'un tel événement se produise. Quel crétin! Elle ne pouvait s'empêcher de repenser à son amant. C'était quoi ces manières ? Pensait-il vraiment que marquer son territoire était une bonne idée ? Avec un ballon ? Les hommes étaient décidément mystérieux.

Avec un peu d'aide, Chad et Savannah parvinrent à atteindre l'ascenseur de son immeuble qui les conduisit à son appartement en plein cœur de Manhattan. La jeune femme délaissa le jeune homme pour pouvoir déverrouiller la porte d'entrée. Elle l'invita alors à l'intérieur, fermant la porte derrière eux.

« Tu devrais t'allonger... Vas-y, je vais te chercher de l'aspirine. »

Et elle s'en alla chercher de quoi le soulager dans une de ses deux salles de bain.

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Jour de... quoi ?

Chad Sykes & Savannah Lewis-Butler

Vous savez ce qu'on dit toujours ? "Un malheur n'arrive jamais seul." Et dans ce cas-ci, le malheur en question qui accompagnait l'attaque-du-ballon-tueur, c'était peut-être bien Savannah. Ces derniers temps, la jeune femme semblait enchaîner les bêtises. Pire encore, elle avait l'impression de s'être transformée en aimant à problèmes. La nuit précédente, elle avait porté son choix sur un abruti de première, et au petit-matin, l'imbécile en question s'en était pris au premier mec sympa qui avait osé porter le regard sur elle. Il a de la chance d'être resté sur le terrain celui-là... Elle n'était peut-être pas très grande, ou très musclée, mais elle était certaine de pouvoir lui faire mal. Savannah avait eu l'occasion de s'entraîner à donner des coups de genou bien placés dans la partie intime de plusieurs mecs. Et celui-ci n'aurait sans doute pas été épargné s'il avait daigné assumer son incroyable connerie ! La brunette ouvrit les portes de son armoire à pharmacie. Elle y trouva une boite d'aspirines dont elle se saisit avant retourner auprès de Chad. Celui-ci ne s'était pas fait prier pour s'allonger et attendait le retour de la styliste. Savannah sourit, trouvant la scène quelque peu adorable. Elle réprima son envie de rire et partit lui chercher un verre d'eau fraîche à la cuisine. Le verre dans une main, les aspirines dans l'autre, la jeune femme vint s'asseoir à ses côtés. Une chose était certaine : s'il n'avait pas de traumatisme crânien, Chad se rappellerait de cette rencontre atypique. Elle oui, en tout cas.

« Cadeau ! »

Fit-elle en lui offrant le contenu de ses mains. Tu parles d'un cadeau... Un ballon dans la tronche, et de l'aspirine. Savannah sourit lorsque Chad décida à haute voix de confier son rétablissement à la chance. Son instinct d'infirmière inexistant s'en trouva blessé. La jeune femme ne put alors réprimer un petit gloussement et passa une main amicale sur le bras musclé du jeune écrivain.

« Je sais que j'en n'ai pas l'air, mais tu as affaire à la meilleure infirmière de tout New York. La chance n'a rien à voir là-dedans... »

Savannah regarda autour d'elle avait de pouffer de rire. Son appartement ressemblait plus au repère d'une victime de la mode qu'à un studio habité par une infirmière aux revenus approximatifs... J'ai souvent joué au docteur, ça compte ? C'était triste à se dire lorsqu'on connaissait le rêve d'enfant de Savannah.

« D'accord... C'est faux... Mais je te promets que les médocs' font vite effet. Tu as besoin d'autre chose ? »

La jeune femme se redressa avant d'aller s'asseoir sur la table basse voisine, plutôt que sur le canapé pour lui laisser un peu d'espace. Cela lui faisait bizarre d'avoir un homme allongé sur son canapé sans qu'elle n'ait pour projet immédiat de coucher avec lui. À part Adam, la jeune femme n'avait pas de véritable ami. Au masculin. Enfin si... Mais ils avaient tous l'avantage de bénéficier de quelques bonus. Non pas que Chad n'était pas séduisant, bien au contraire. Mais pour une fois, elle se préoccupait plus de la tête du jeune homme que de son aspect physique. Mais c'est que je ferais presque des progrès moi !

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Jour de... quoi ?

Chad Sykes & Savannah Lewis-Butler

Assise sur le canapé, Savannah observait Chad prendre les médicaments qu'elle venait de lui apporter. Le jeune homme semblait encore sonné. C'était un boulet de canon ou quoi ? Elle n'aurait peut-être pas dû sous-estimer son amant d'un soir : il avait apparemment un très bon jeu de jambes ! La styliste devait vraiment travailler sur son choix de partenaires. Chad reprenait enfin des couleurs. Ou bien était-ce son geste amical qui le rendait si rouge ? La jeune femme trouva cette réaction adorable et lui offrit un peu plus d'espace personnel en allant s'asseoir sur la table basse. "Euh... Pour l'instant, à part attendre, je ne pense pas qu'il y ait autre chose à faire." Savannah sourit et acquiesça d'un hochement de la tête. "Sinon, euh... Tu travailles dans quoi ?" La jeune femme regarda autour d'elle et lui lança un coup d’œil amusé. Il ne va pas me dire que c'est surprenant, si ?

« Je suis styliste. J'ai mon cabinet en ville et je suis également chroniqueuse pour le Near You Magasine. Tu en as entendu parler ? »

Peut-être pas. Ce n'était pas grave. Elle n'écrivait pas dans le magasine pour être célèbre, mais pour s'occuper l'esprit. Il était beaucoup plus simple de se tenir occupée que d'admettre l'inavouable : elle n'était pas totalement heureuse. Prétendre, mon deuxième prénom.

« Et toi ? Avec tout ça, tu n'as pas eu le temps de me répondre. Tu es écrivain ? »

Elle enviait ceux qui avaient choisi de suivre leur rêve, quoi qu'il en coûte. Mais elle n'était pas comme eux. Savannah n'en était tout simplement pas capable ! Cet air sur son visage... La jeune femme avait ce sentiment étrange de déjà-vu. Se connaissaient-ils ? Peut-être pas tout à fait. Mais plus le temps passait en sa compagnie, plus la styliste avait l'impression de l'avoir déjà vu quelque part. La jeune femme ne pouvait plus détacher le regard de son visage : elle était à la recherche de cette particularité qui lui donnait une telle impression.

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