Aujourd'hui en précieuse journée de repos, Jim n'avait pas vraiment pu faire abstraction du travail. Hanna était a son boulot, William en colonie de vacances, et donc, il se retrouvait tout seul. Après avoir eu le temps de s'occuper un peu de la maison - tondre le jardin, réparé la porte du placard - il avait cedé a l'appel de son bureau, ouvrant son Pc pour rédiger les rapport qu'il avait en retard. Une alerte mail l'alerta une heure plus tard qu'il allait être chargé des internes de deuxième années, afin de les suivre dans leur évolution au sein de l'hopital, mais en plus des nouvelles recrues. Quoi ? A ce rythme là, l'an prochain, il s'occupait des 3°, des 2° et des 1ère année... La liste l'attendait a l'accueil de l'hopital vers les infirmières. Il roula des yeux : pourquoi ils ne me l'envoie pas directement.. grogna-t-il en reprenant ses dossiers sur lesquels il bossait. Une heure et demie plus tard, après les avoir envoyé au directeur, il ferma l'ordi, et prit son téléphone, pour passer un coup de fil a son fils. Il lui raconta comme tout les jours ce qu'il avait fait de sa journée, comment ça se passait avec ses copains copines.. copines? D'un petit rire son petit lui avoua être amoureux d'une des gosses de la colo ce qui fit sourire son père. William tombait amoureux quelques chose comme 3 fois par mois d'une fille. " en tout cas j'ai trop envie de rentré a ma maison, Hundy il me manque beaucoup beaucoup" Bim, prend ça dans les dents papa poule. Le chien passe avant toi.

En fin d'après midi, n'ayant pas grand chose a faire, Jim décida d'aller chercher sa fameuse liste a l'hopital. " Vous vous êtes enregist.. Oh docteur Carter, je ne vous avait pas reconnu sans votre blouse ! Ca vous va bien !" complimenta l'une des infirmière, s'occupant alors de lui. C'est sur que, Jim hors boulot n'était pas tout a fait a l'identique. Pas rasé du jour, il avait tout de suite l'air un peu plus relax. Il récupéra ce pourquoi il s'était rendu a l'hopital. Rapidement, il se fit aborder par quelques internes travaillant sur un cas un peu compliqué pour eux, et les aida par des conseils. Vers la porte de sorti, il aperçu Kaly, quittant l'établissement, ayant sans doute terminé sa journée. Sa longue journée, de toute évidence. Ne l'ayant pas beaucoup vu ces derniers temps, leurs rendez-vous a la cafet' se faisant bien plus rare, il décida de prendre congés auprès des jeunes, et avança rapidement pour la rejoindre. "Hé, Dr Darcher !" héla-t-il en arrivant a son niveau. Il lui tendit une poignée de main, restant des plus professionnel possible. Les rumeurs allant très vite dans ces milieux ou le monde était curieux de tout savoir, Jim faisait très attention. Combien de fois a-t-on pu penser qu'il sortait secrètement avec une infirmière, ou une consœur ? lorsqu'il était célibataire, les rumeurs ne l'atteignait pas. Maintenant, il est vrai qu'il n'aimerait pas que ces fabulation parviennent jusqu'à Hanna. Il fit donc le chemin de sortie avec Kaly, et lui proposa une fois dehors : " Ca fait un moment qu'on n'a pas prit un peu de temps tous les deux, non ? Tu es partante pour aller prendre un verre ? j'suis tout seul aujourd'hui, donc si t'as rien de prévu, on a ... - il jeta un oeil a sa montre. 17h30, dejà ? - une bonne heure ? "

Ayant croisé tout à fait par hasard sa collègue, ou son amie - du moins, une des rares personnes avec qui il parlait d'autre chose que de la médecine - Jim lui proposa une fois hors de l'hopital d'aller boire un verre, si toute fois elle était disponible, et qu'elle en avait envie - comprendre : la force d'aller jusqu'à dans un bar -. Il était bien placé pour savoir que, en sortant des longues journées de boulot, on avait parfois envie de tout faire, tant que ça se passait chez soit, loin du contact humain - quand on voit défiler des gens toute la journée, on a envie de repos - et dans un canapé, a ne rien faire. Cette sensation là, il ne la connaissait pas tant que ça. Quand on est papa, on a du boulot H24. Mais heureusement, depuis plus de un an, son rythme s'était bien ralenti grâce a l'arrivée de Hanna dans sa vie. La jeune femme lui répondit alors à sa proposition "Avec plaisir ! Rien de prévu pour moi non plus donc je suis libre et tout à toi ! En tout bien tout honneur bien sur ! » ajouta-t-elle d'un ton clairement moqueur, qui fit sourire le médecin. Dans un leger ricanement, il commenta " Heureusement que tu le précise, moi qui comptait déjà te faire avaler du GHB pour abuser de toi, mince. " plaisanta-t-il.

Il l'invita a la suivre jusqu'à sa voiture, et ensemble ils se rendirent à un bar dans le Queens. S'ils n'allaient pas dans celui pas loin de l'hopital, c'était pour les mêmes raisons que celles qui l'avait fait rester si professionnel avec la jeune femme dans le bâtiment. Aller dans un bar rempli de médecins , avec une collègue, c'était donner le bâton pour se faire battre. Une fois installer sur les hauts tabourets prêt du comptoir, Kaly fit : "La première tournée est pour moi ! Que veux-tu boire ? » Retirant les lunettes de soleil qu'il avait mit pour conduire, les clipsant a la poche de sa chemise, le brun lança un coup d'oeil a l'énorme ardoise au mur qui regroupait la majeure partie des conso disponibles ici : " Oh ! - fit-il un peu surprit par cette proposition. Jim n'aimait pas qu'on lui paie quoi que ce soit, et ça avait été longtemps un gros débat entre Hanna et lui. Il voulait toujours tout payé - Si tu veux, merci - ajouta-t-il, sachant pertinemment qu'il donnerait sa carte a la fin de leur rendez-vous. Balayant rapidement du regard l'ardoise, il hésita. Il évitait de prendre de l'alcool en général, a cause de son passé peu sein.Pour éviter toute tentation future. Parce que contrairement a ce que disait Oscar Wilde, non, la meilleure façon d'y résister n'était pas d'y céder. Toutefois, il était forcé d'avouer qu'une bière n'allait pas le tuer. " Une bière, ça sera pas mal. Une blanche, s'il vous plait - dit-il au serveur qui s'était rapprocher d'eux, dans un verre propre - ajouta-t-il . Ca n'était pas une obsession du microbe, mais quand il voyait les grosses traces sur le verre du voisin.... Et... tu prendras quoi ? " demanda-t-il en s'adressant cette fois-ci a la brune. Un fois qu'elle passa sa commande, le serveur s'éclipsa pour la préparer, et Jim sourit alors à Kaly : " N'empêche, j'crois que t'es pire que moi. Venir bosser alors que t'es en repos, j'crois que même moi je l'fais pas, ou pas trop. "corrigea-t-il, faisant référence a la discussion qu'ils avaient eu dans l'auto, sur les trivialités du quotidien . C'était sans compter la période intitulée "évitons Hanna et restons a l'hopital, coute que coute. "

Installés au bar, lorsque Kali passa sa commande, elle attisa la curiosité du médecin a ses cotés. Pourquoi avait-elle changé de choix comme ça. Que c'était-il passé dans sa tête, à cet instant ? Il n'y prêta ceci dit guère attention, la jeune femme faisait bien ce qu'elle voulait. Même s'il avait été prouvé que la bière avait des bien fait relaxant - la lupuline qui compose le houblon est un véritable sédatif, le phosphore et les sels minéraux qui se trouvent en grande quantité dans la cervoise régulent le système nerveux - et donc idéale après une longue journée de travail, Kali était en droit de préférer.. un pierrier. Ou pas. Avec un peu de chance, elle aurait une rondelle de citron et gagnerait quelques vitamines ! "Comme ça, je pourrais toujours te ramener à l’hôpital si jamais tu avais un coup de trop dans le nez ! » dit-elle comme pour se justifier. Il sourit et dit alors avec une fausse nostalgie dans la voix " ah, si seulement je t'avais connu à la fac ! " Double blague, Jimmy n'avait jamais été le genre de mec a sortir dans de grosses soirée au point d'en oublié son nom. Ca, il l'avait connu bien plus tard, avec son presque ex femme.

Par la suite, il lui fit une remarque sur sa présence importante au travail - c'est l’hôpital qui se fout de la charité , sans mauvais jeu de mot - qu'elle justifia en accusant james, un ancien interne de Jim. Ca le fit ricaner, franchement. Ayant eu un bon maître, le jeune medecin était devenu plutôt bon dans son domaine, mais, Jim ayant mit beaucoup d'espoirs en lui lui avait malheureusement coupé un peu les ailes par la même occasion. James avait besoin d'être rassuré sur chacun de ses choix, sans doute par peur de décevoir - ou de tuer quelqu'un, par un mauvais choix - il n'avait aucune confiance en lui. C'était ça, la vrai raison pour laquelle il l'avait largué chez Kali. Elle renvoyait l'image d'une femme forte et pleine d'assurance et Jim préférait que le petit James devienne plus comme elle, que comme lui. Malgré les apparences et les succès d'un point de vues statistiques, Jim n'était pas toujours sur de lui. Maniaque du contrôle - sur un peu près tout - il travaillait durement pour être toujours le meilleur, ce qui justifiait le nombre d'heure qu'il faisait a l'hopital.

"D’ailleurs ça te va bien de me dire ça toi qui a un lit de camps dans ton bureau !, il roula alors des yeux. Les gens aimait bien dire ça. Hanna la première. Il avait eu écho qu'elles s'étaient rencontrée - Hanna le lui avait dit, et le personnel le lui avait également rapporté - il s'imagina facilement les deux jeunes femmes parlé de lui. Hanna lui avait-elle raconté pour leur futur enfant ? - Qu’est-ce que tu faisais à l’hôpital ? Ce n’était pas ton jour de repos aussi ? » Bim, retour à l'envoyeur. Bien joué. Le serveur leur posa leur consommation devant eux, et le brun s'empara de sa pinte. Haussant légèrement des épaules, il répliqua avec cette voix spéciale qu'il avait parfois, ne permettant pas de savoir s'il plaisantait ou non " je suis venu changé les draps de mon lit de camps." et trinqua doucement contre le Perrier de la jeune femme, avant de prendre une gorgée. Bien sur, au vue de la dernière remarque de la jeune femme, il faisait de l'humour. Reposant le grand verre, il répondit plus sérieusement " Nan, j'ai juste reçu un mail de la direction pour la rentrée, j'vais devoir m'occuper des premières années aussi, je suis venu chercher la liste et leur résultats aux exams, pour voir un peu a qui je vais avoir a faire. Encore une belle équipe... " dit-il ensuite avec sarcasmes. C'était les plus chiant. Le passage de la théorie a la pratique diminuait les effectif au bout de seulement quelques mois, certains abandonnaient, d'autres étaient jugés incompétent. Mais c'était aussi les plus intéressants. Une nouvelle vision des méthodes de Jim qui ne pouvait que lui être bénéfique.

" Dis donc.. " commença-t-il en prenant une nouvelle gorgée, accoudé au bar, sa main l'aidant a tenir sa tête, regardant sa consœur, j'ai appris que tu avais rencontré Hanna ? " A cet instant, il aurait été impossible de dire si ça l'énervait, si il s'en foutait, ou si il était content que celle qui était de loin la plus proche d'avoir le statut d'amie, ait rencontrée celle avec qui il partageait sa vie. Le visage impassible de Jim était indéchiffrable. Se rendant compte qu'il avait son air un peu trop sérieux, il laissa échapper un léger sourire. Ca ne l'embêtait pas du tout, mais il était juste un peu curieux, de savoir ce qui s'était dit a ce moment là. Ayant toutefois une légère idée sur la réponse, il la questionna tout de même : " de quoi vous avez parlé, toutes les deux ? " Jim avait un bon esprit de déduction, ce qui en faisait un bon diagnosticien . Ca n'était sans doute qu'une question de temps avant qu'il comprenne d'ailleurs le pourquoi du changement de choix de consommation de son amie. Il n'avait pas tant prit le temps d'y réfléchir, mais s'il s'y mettait... Il aurait sans doute fait un bon inspecteur de police. Pauvre William, lorsqu'il sera ado, il ne pourra vraiment rien cacher a son papa...

Kaly trouvait qu'il s'agissait là d'une marque de confiance, qu'on lui confie les petits nouveaux. De son côtés, Jim voyait bien plus ça comme une mise a l'essaie - puisqu'il voulait devenir le chef de l'hopital, il devait montrer qu'il ne comptait pas ses heures - mais il voyait en ça de la facilité, aussi. De la part de la hiérarchie. Les hauts placés ne se prenaient guère la tête a choisir un référant, Dr Carter étant bien trop ambitieux pour refuser... pourquoi s'en priver ? Sauf qu'il allait devoir être deux fois plus présents, et ça tombait mal. Si Hanna avait suivit ses plans, il aurait pu tout organiser. Là, elle le prenait a court, avec cette grossesse. Ce fut ensuite qu'il demanda a Kaly la nature de sa rencontre avec sa petite amie. Il était  curieux de savoir ce qui s'était dit entre les deux femmes. Hanna avait eu tendance a dire a tout le monde qu'elle était enceinte. Sans doute pour partager un moment de joie avec au moins une personne, puisque Jim avait été une véritable porte de prison. Quand a lui, il préférait attendre pour annoncer la nouvelle. Pourtant il savait qu'à l’hôpital, pas mal de monde était déjà au courant.

Répondant positivement a la question, Kaly lui confirma qu'elle l'avait en effet rencontré. Il haussa les épaules, un peu, lorsqu'elle lui demanda si c'était elle qui le lui avait dit. Ca n'était pas dans le sens : je sais pas, ou peut-être , mais bien plus pour lui signifier : quelle importance ? C'est vrai, qu'elle le lui ait dit ou que quelqu'un d'autre l'ai fait ne changeait pas grand chose au problème. "Oh tu sais ! Quand deux filles se rencontrent, elles parlent de tout et de rien. Là on a juste fait connaissance" lui confia la brune. Ce qui fit sourire le brun, qui reposa sa pinte. Ave un ton moqueur, il répliqua : " c'est surtout ce qui enveloppe le tout et le rien que j'aimerai savoir. " Hanna était une machine a parole, alors ça laissait envisager une grande échelle de discussion entre les deux. Et si Hanna n'était pas bien a ce moment là, comme venait de lui dire Kaly, c'était a cause de sa grossesse, et de lui. Une fille triste qui a l'attention d'une autre personne raconte tous ses soucis. Il avait du en prendre pour son grade. " Est-ce que du coup elle sait plus de chose sur toi, que moi ? " demanda-t-il avec un demi sourire. Ca n'avait guère d'importance en soit. Jim n'avait jamais pensé qu'un ami, c'était une personne dont on connaissait la vie de A à Z. Mais bien plus une personne qui nous laisse entrer dans son monde, et qui partage ce qu'elle veut partager, sur l'instant présent. Alors, plus vous êtes amis, plus vous en savez l'un sur l'autre, mais pas besoin de lâcher son autobiographie après le premier café. S'installe ensuite la confiance. Et c'était ce type de relation qu'il avait avec Kaly. L'un et l'autre se disait bien ce qu'ils voulaient de leur vie, sans jamais se sentir obligé de quoi que ce soit. Et comme il avait aussi l'intuition que Hanna avait déjà du en parler - pour changer - il lui dit : " Hanna est enceinte. " Il n'attendait pas forcément des félicitations face a cette nouvelles qui pourtant les méritait. Même si il l'acceptait beaucoup mieux, le dire était encore très étrange. En général, le regard des gens changent a cet instant. De la surprise, positive ou négative. Pas Kaly. Ça accentua la sourire du médecin qui ricana en prenant une nouvelle gorgée, disant alors : " mais ça tu le savais déjà, n'est-ce pas ? "

Annonçant a Kalyani la grossesse d'Hanna, Jim réalisa a quel point il avait changé face a cette nouvelle. Il n'était plus si en colère contre Hanna, ni contre lui même. Il n'était pas non plus sur un petit nuage en train de flotter d'euphorie, mais il n'était plus non plus au fond du gouffre, a préféré penser qu'il faisait un cauchemar. En soit, c'était et ça resterait une bonne nouvelle, il aimait Hanna, et même si il ne croyait plus tant que ça a ce fameux " c'est la femme de ma vie, on vivra ensemble pour toujours", il était content qu'un chemin de plus se dessine dans leur avenir. Ils allaient être parents - pas de changement majeur pour lui - ensemble . Et ça, c'était nouveau. Il avait confiance en Hanna, et avait pu voir qu'elle était responsable, elle s'était occupé de son fils, et jouait aujourd'hui le rôle de maman pour Will. Elle serait une bonne mère. L'idée d'avoir un enfant avec elle lui plaisait. C'était le timing qui le dérangeait. Ca lui semblait tellement tôt... Mais c'était sans doute parce qu'il était définitivement vieux jeux. Il aurait aimé que les choses se passent autrement et que tout soit rangé dans des cases, pour que l'engrenage fonctionne correctement...


« J’étais un peu au courant oui… Félicitations Jim… » confia-t-elle alors. Ben tiens. Quelle surprise. Ca lui faisait plaisir, d'un côté, que Hanna soit si heureuse d'être enceinte. Mais c'était flippant. Comme si elle avait toujours attendu ça. Enfaite, elle avait toujours attendu ça. Pas forcément de lui, mais sa mère avait déjà évoqué le fait qu'elle voulait être maman depuis longtemps. Comme un but ultime a atteindre. Et il la comprenait. C'était une joie que d'être parent. Mais c'était également beaucoup de soucis, et il la voyait comme trop fragile pour supporter tout ce que ça pouvait impliqué. Le médecin sourit alors tout de même aux félicitations que son amie venait de formuler. Sa plus grosse crainte était que sa petite Suédoise face une fausse couche avant le premier trimestre. Elle le vivrait très mal. Et c'était pour ça, qu'il était si protecteur envers elle, qu'il voulait la ménager le plus que possible. Parce que si certes il n'en avait pas vraiment voulu sur le coup de cet enfant, il était la désormais, et contrairement a ce qu'elle pensait, Jim s'en préoccupait déjà beaucoup. On ne peut pas être père et n'en avoir rien a foutre. Il était là. Il n'était pas encore grand chose, Jim n'en était pas aussi attaché qu'elle, mais il aimait Hanna, énormément. Et ca comprenait aussi le petit pois qu'elle avait dans le bidon.

« Toi et moi, on sait ce que ça implique tout ça… Si jamais tu as besoin de quoique ce soit, dis le moi… » dit-elle alors, posant une main sur la sienne. Ca attira l'attention du jeune homme, qui sorti un peu de ses pensées les plus profondes " Je le pense vraiment Jimmy. N’hésite pas. » ajouta-t-elle ensuite. Il la regarda un moment dans les yeux, sans parler. C'était une femme vraiment gentille, cette kaly. Il le savait déjà, bien-sur, mais elle le prouvait une nouvelle fois. Parce qu'il savait qu'elle était sincère et qu'elle pesait ses mots, qu'elle les pensait vraiment. Elle n'avait pas besoin de le lui assuré pour qu'il la croit. Il fini par lui sourire, et répliqua " merci. Je m'en souviendrais." Oui, mais c'était néanmoins tombé dans l'oreille d'un sourd. Jim n'était pas du genre a demander de l'aide. Il n'irait jamais réclamé auprès de la jeune femme qu'elle le dépanne de quelques heures par exemple, pour faire autre chose que ce pourquoi il était payé. Jim pouvait faire beaucoup de choses, et en supporter tout autant. Se rappelant qu'ils étaient ici pour se changer les idées, il décida de mettre fins a cette conversation sur la grossesse de sa petite amie sur un ton léger, plaisantant d'un " tu sais, la seule chose dont j'aurai éventuellement besoin c'est que Hanna ait une période de gestation comme les éléphant, de 22 mois. Mais je doute que tu puisse faire grand chose pour moi par rapport à ça." Il s'éloigna de sa main pour saisir sa pinte, et descendit une longue gorgée. Dans le fond, c'est vrai que ça l'arrangerait beaucoup. Il avait tant de choses a mettre en place, ne serait-ce que les travaux pour sa maison. " mais si un week-end dans le bâtiment te tente, tu pourras peut-être venir me prêter main forte. Il faut que je travaille sur le plan de l'aménagement d'une nouvelle chambre." dit-il ensuite. Non, il ne demanderait clairement pas a son amie de venir l'aider si elle en avait le temps. Les journées de repos étaient sacrées, puisque rares. La preuve, ils étaient tous les deux a l’hôpital aujourd'hui.

Jetant un coup d'oeil sur la brune, Jim pensa a une chose. Si Kaly et Hanna avait beaucoup parlé l'une et l'autre, c'était peut-être que la jeune femme avait envie de se confier a quelqu'un. Plus qu'il ne lui laissait le faire. Étant quelqu'un d'assez solitaire en temps normal, il n’arrivait pas a copiner avec n'importe qui, n'importe quand. Et il ne savait clairement pas comment s'y prendre. A la fac, Jim était un vrai rat de bibliothèque, étudiant sans relâche, ne multipliant pas les liens sociaux comme certains. Au boulot non plus. Paradoxalement, ses patients l'adorait pour toute l'attention qu'il leur portait, autant sur leur dossier médicale que leur vie personnelle. Mais en dehors de ce contexte, il n'était guère doué. C'était sans doute pour cela qu'il ne se montra pas des plus a l'aise, cherchant maladroitement une façon de la laisser se confier un peu à lui. " Mh, je pensais profiter que William soit en colonie de vacances pour faire un repas avec Hanna tout a l'heure. Je.. mh.. Je me disais que voir du monde ne nous fera pas trop de mal et mh. Tout a l'heure tu disais n'avoir rien de prévu, alors peut-être que.. Je sais pas, si tu veux te joindre à nous...? J'ai suffisamment d'assiettes pour que tu viennes accompagné aussi.. enfin ... C'est comme tu veux... " conclut-il en essayant de se sortir de cette situation dans laquelle il n'était pas au top de son confort...

Kaly lui avait aimablement proposé un coup de main pour les futurs travaux qu'il envisageait de faire. Jim n'était pas macho pour un sous, mais il ne demanderait surement pas l'aide a une femme, pour des travaux. Pourtant, il était assez ouvert d'esprit pour penser qu'elles pouvaient en faire tout aussi bien qu'un mec, sinon mieux. Mais bon. Vous comprenez, c'était sa maison, et.. non. Porter des choses lourdes et tout ça.. Bon d'accord, c'était peut-être un peu macho dans le fond. Le médecin invita ensuite, plus ou moins habilement, la jeune femme a se joindre a lui ce soir pour le dîner. Ca aurait sans doute fait plaisir a Hanna, de passer du temps avec sa nouvelle amie. Ou pas, pensa-t-il après avoir maladroitement formulé l'invitation. Ils ne passaient pas beaucoup de temps ensemble, quoi que, un peu plus depuis les vacances en colo de son fils, mais ça restait très occasionnel. Jimmy avait la chance d'être libre aujourd'hui, et faire la surprise du diner a sa compagne était sans doute bonne. Et elle l'apprécierait d'autant plus si ce moment était un des rares qu'ils pouvaient partager à deux. Ce fut peut-être pour ça que la brune déclina l'invitation. Ceci dit, elle expliqua ne pas être en grande forme en ce moment. Vrai ou faux ? Quoi qu'il en soit, c'était peut-être mieux ainsi, en fin de compte. Elle proposa plutôt de reporté le dit repas, un autre soir, la semaine suivante. " Mince, ça veut dire que je vais devoir cuisiner deux fois alors, râla-t-il faussement, en lui souriant gentiment. C'bien parce que c'est toi.

Il termina sa bière, et retint la mousse qui souhaitait envahir son œsophage dans une légère moue, avant de dire : " Qu'est-ce qui ne va pas ? " . Ca n'était pas parce que sa relation avec Kaly était relativement distante, qu'il ne pouvait pas se soucier de sa vie, un tant soit peu. Elle venait de préciser qu'elle était patraque. Comme pour ne pas avoir l'impression d'être envahissant, Jim étant quelqu'un de parfois trop sérieux - ça posait soucis a Hanna, notamment lorsqu'elle tentait de le rendre jaloux, et qu'il ne rentrait pas dans son jeu, conscient qu'elle ne voulait parfois que l'agacer pour qu'il réagisse, ou lorsqu'il travaillait et qu'elle venait l'interrompre pour qu'il s'occupe aussi un peu d'elle, mais qu'il restait impassible - il ne voulait pas qu'elle ressente trop ce ton sérieux qu'il avait eu dans sa phrase, c'est pourquoi il tenta de plaisanter a l'aide d'un : " Tu sais, je suis docteur...!" Elle avait sans doute choper un rhume, ou une petite grippe. Les médecins n'étaient malheureusement pas immunisé contre les maladies, lorsqu'il s'occupait de leur patient. Jim avait la chance de ne pas être très fragile a ce niveau là, et, mauvaise pub pour un praticien, il ne prenait presque jamais de médicament, laissant son système immunitaire faire son travail.

« Hanna n’en sera que plus heureuse de pouvoir se passer de faire la cuisine deux fois ! Et ça te laisse une semaine de plus pour perfectionner ce que tu comptes me faire à manger ! » Il regarda son ami face a cette réplique, avec un air surprit, mais a la fois très prétentieux, faussement. " genre, j'ai besoin de perfectionner quoi que ce soit. On parle de moi j'te rappelle." ajouta-t-il a ce regard déjà très lourd de sens. Mais, même si Jim plaisantait beaucoup depuis tout a l'heure avec Kaly, ça ne l’empêchait pas d'être attentif à elle. Il avait remarqué à leur arrivé son changement soudain de boisson, mais ne s'était pas arrêté très longtemps sur ce choix. Ceci dit, lorsqu'elle avait dit ne pas être au top de sa forme, le médecin ne pouvait plus ignorer. Ca n'aurait pas été digne d'un ami de passer a autre chose. Même un inconnu, aurait demandé ce qu'il se passait. C'est ce qu'il fit, en l’occurrence. Observateur, lorsqu'il lui avait posé la question, quand bien même avait-il songé a un rhume de saison, il ne voyait aucun symptômes chez elle. Si ce n'était peut-être de la fatigue. Mais en même temps, elle sortait du boulot, ceci expliquant sans doute cela...

Alors, la réponse qu'elle lui donna le surprit complètement, le prenant quelque peu au dépourvu. Il sentit ses yeux devenir un peu plus rond sous l'effet de surprise, et commenta cette révélation d'un faible " oh.." Non, il ne s'était vraiment pas attendu à ça... Mais ça donnait un sens a son refus devant une pinte fraiche. Enceinte? se répétait-il intérieurement. Je savais même pas qu'elle avait quelqu'un dans sa vie... constata-t-il. Là intervenait l'esprit vieux jeu de Jim, qui ne concevait pas dès le départ qu'on pouvait être peut-être enceinte, sans avoir quelqu'un de sur dans sa vie. Le deuxième constat étant que définitivement, il se savait pas grand chose de privé sur elle. Sinon, c'était contagieux les grossesses? Il s'efforça de quitter cet air surprit qu'il avait, et demanda de façon hasardeuse, pas convaincu qu'elle prenait ça avec le sourire aux vues de sa façon de le lui avoir confié : " et, c'est peut-être une bonne nouvelle ou...?" ou pas ? Si ça avait autant chamboulé son mec que lui lorsqu'il avait apprit pour Hanna, il comprenait qu'elle le dise avec autant de discrétion. Son discours de médecin, qu'il disait souvent à ses patientes un peu perdue se mit alors en route, involontairement . Mais c'était une chose qu'il pensait, donc on lui pardonne ses déformations professionnelles. Il reprit donc, lui évitant de répondre, avec ce ton à la fois paternel, amical et professionnel  " Tu sais, en soit ça devrait toujours être une bonne nouvelle. Si tu as envie d'en parler, je suis là. Si tu n'as pas envie d'en parler, c'est ton choix. Mais si l'hypothèse devient concrète, je pense que tu dois lui en parler." Il y avait un grand nombre de femmes qui se faisaient avorté sans même en dire un mot a leur copain. Jim trouvait ça dommage. Et même si au début il n'avait pas été des plus heureux face a la grossesse de Hanna, il lui en aurait voulu d'avoir fait ça dans son dos. Peut-être parce qu'il était déjà papa et qu'il n'aimait pas l'idée d'avortement, mais oui, il n'aurait vraiment pas aimé. Et puis, sans parler de cette option là, si elle était enceinte, la nouvelle était bien plus facile a géré avec le futur papa que toute seule. Prendre une décision a deux, c’était partager le poids de la responsabilité. " en tout cas, félicitation, peut-être ?"

Lorsque Kaly avoua Jim qu'elle ignorait si il s'agissait là d'une bonne nouvelle, il la regarda avec des yeux franchement neutre. Il était clairement mal placé pour osé porté un regard négatif sur la chose, un regard moralisateur – et pourtant dieu sait qu'il l'était en général, d'ailleurs pour l'anecdote, une interne l'avait déjà appelé «papa » alors qu'il venait de la sermonner sur une mauvaise décision - . Jamais il ne pourrait tenir un propros tel que : quoi, attends, tu tombes enceinte et c'est pas voulu ? Mais t'es irresponsable ma pauvre fille, t'es médecin, tu devrais savoir qu'il y a des moyen de contraception efficace quand même ! Non, vraiment pas. Dois-je vous rappeler que sa copine était en cloque elle aussi ? Il se contenta donc d'écouter, seulement. Que dire de plus de toute façon ? Si  elle ne l'était pas, tant mieux pour elle, si elle l'était,  ça n'était pas non plus la fin du monde, s'offrait alors deux choix a elle. Soit prendre la responsabilité de le garder, et, quoi qu'il en soit, égayer sa vie avec un enfant, soit s'en ''debarasser'' et eviter de changer toutes ses habitudes. « T’inquiètes pas, il est déjà au courant… C’est juste que c’est assez compliqué… »  ça, il ne pouvait que le comprendre. Il aurait aimé lui en demander un peu plus, par exemple, sur la réaction de son mec – parce qu'il n'arrivait pas a penser que la situation amoureuse de la jeune femme pouvait être différente – mais il ne voulait pas se montrer trop intrusif. Elle emit un soupir et releva la tête, pour s'adresser a nouveau au medecin : « Tu me connais Jimmy. Tu sais combien de temps je passe à l’hôpital. Comment je vais pouvoir concilier les deux ? » Cette fois-ci, il sourit. Si elle n'avait pas eu l'air si desesperé, il aurait trouvé cette question très amusante. Pour dédramatiser un peu, il lui répondit, sur un ton leger, contrastant le sérieux de la conversation : «  en installant un lit de camps, par exemple. » Il faisait a nouveau référence a ce qu'elle lui avait dit plus tôt, sur les rumeurs. Parce qu'en soit, il était on-ne-peut-mieux placé pour répondre a cette question. Il avait un enfant, il passait beaucoup de temps a l'hopital, et il allait être de nouveau papa, et ce, de jumeaux. Alors concilier les deux, c'était une routine maintenant.  Cette réponse, malgré son caractère dégagé de tout sérieux, l'était. Il lui disait, d'une façon moins flippant qu'elle ne pouvait l'être : c'est compliqué, mais pas impossible. Heureusement.

Lorsqu'elle évoqua les test de grossesses étranges, il préféra garder ses commentaires de professionnel pour lui. Il ne voulait pas l'alarmer. Mais sans doute parce qu'elle était bouleversée, elle refusait de voir la vérité. Il y avait des faux negatifs, mais rarement des faux positifs. On pouvait être enceinte, et le test ne le révélait pas. En revanche, il est presque impossible qu'un test soit positif pour rien. Il garda donc cette pensée pour lui. La meilleure solution était de faire une prise de sang, mais ça, elle devait le savoir.
Dans sa façon de dire les chose, il avait l'impression qu'elle n'avait vraiment pas envie de l'être, ça ne servait à rien de lui bousiller le moral pour rien alors. C'était une question d'optimisme, comme lorsque l'on voit la bouteille a moitié vide ou a moitié pleine. Elle disait : une fois sur deux, je ne suis pas enceinte, non pas : une fois sur deux, je suis enceinte. Pourtant, ça revenait au même. Mais ce 50/50 avait l'air de la rassurer. Voulant se montrer présent pour elle – n'avait-elle pas elle même proposé de l'être pour lui, donnant donnant... - il lui proposa : Tu sais, si jamais avec ton mec c'est trop compliqué, et que tu as envie d'avoir une réponse, sans être seule a traversé tout ça, je suis là. » Épauler une femme enceinte, c'était son quotidien aujourd'hui. S'il pouvait le faire pour l'une il pouvait sans doute le faire pour l'autre. Aussi, il précisa : « Et si tu as besoin d'une prise de sang, on peut refaire le même coup que pour Mr Hernández , tu te souviens? » demanda-t-il. Monsieur Hernández  était un patient commun de Kaly et Jim;  sans couverture sociale, et il n'avait pas pas de quoi se payer les examens nécessaire pour le dépistage de sa maladie. Ayant bien plus une conscience professionnelle que administrative niveau compta , le duo de médecin l'avait inscrit a un don du sang. Les dossiers des donneurs étaient anonymes, il n'était qu'un numéro, une référence. Son sang avait été refusé , et avec les résultats ils avaient pu trouvé de quoi il souffrait. L'idée, ici, pour la brune, c'était qu'elle puisse savoir si elle était enceinte ou non, sans que son nom ne figure dans un dossier a l'hopital, et ainsi, éviter que tout le monde soit au courant.

Malgré son attitude assez stoique, Jimmy restait surprit de cette information. Kaly, enceinte. C'était d'autant plus surprenant que d'aussi loin qu'il se souvienne, il ne l'avait jamais vu avec un mec. Elle avait toujours su gardé sa vie privée en dehors du boulot - bien mieux que lui en tout cas - et ceci en était la preuve. Et puis il faut dire qu'il ne s'y était jamais vraiment beaucoup intéressé. Il n'aimait pas s’immiscer dans la  vie des autres. Ca n'était pas une question de curiosité, parce qu'il l'était comme tout a chacun, mais bien plus de respect. C'était d'ailleurs pour ça qu'au travail, il la vouvoyait. Pas pour feinter le monde, faisant croire qu'ils ne se connaissaient pas, mais plus par professionnalisme. Dans l’hôpital, elle était sa consœur, pas son amie. Une façon de faire la part des choses probablement étrange vue de l'extérieur, mais qui fonctionnait bien en pratique.

« J’ai fait une prise de sang ce matin. Le labo me donnera les résultats de Madame List demain » répliqua-t-elle a sa proposition. Il sourit. Elle avait ses astuces et combines elle aussi. " j'espère que la réponse sera celle que tu espères." ajouta-t-il en guise de réponse. Ainsi, il ne prenait aucun parti. Et puis elle avait la chance d'avoir quelqu'un qui serait la pour elle. Même si c'était compliqué. C'est toujours compliqué de toute façon. pensa-t-il. « On verra bien… En tout cas, je te tiendrai au courant. Ce genre de chose ne reste jamais longtemps secret de toute façon… - Elle excellait la dedans, ça devrait le faire. Jusqu'à ce que son corps parle pour elle en tout cas... - Bref, on verra. Sinon comment va Hanna ? » C'est compliqué, pensa-t-il.

Il haussa un peu les épaules. Ca allait mieux entre eux, depuis que Jim avait accepté la naissance des jumeaux, mais la relation restait encore bien conflictuelle entre les deux amants. " Elle panique." dit-il, justifiant l'attitude d'Hanna. " Beaucoup trop de changement pour son corps, du coup elle a relativement mal au ventre, ça la rend irritable, elle refuse de prendre des cachets pour l'aider a supporter tout ça parce qu'elle à envie de prouvé que c'est une femme forte et qu'elle peut gerer ça. A coté de ça elle me reproche d'être absent et de devoir supporter tout ça toute seule. La logique des femmes... Sans vouloir te vexer, ajouta-t-il en réalisant qu'elle faisait partie de cette catégorie d'Humains. Elle pense que je ne m’intéresse pas a sa grossesse, alors que pas du tout. Elle focalise sur l'idée de trouver la chambre parfaite, alors que j'en suis a peine au stade des plans de travaux de la maison. Elle veut griller les étapes, et du coup; c'est un peu compliqué. Je suis borné je le sais, mais j'aime faire les choses a ma façon. Ne pas m’intéresser a la couleur des murs, ou aux mobiliers semble être un crime a ses yeux. Mais a part ça, ca va." dit-il  d'un ton amusé. Traduction ? Elle casse les couilles en ce moment, mais elle a des circonstances atténuantes...
 

Jim venait un peu de vider son sac en ce qui concernait Hanna, et en soit ça faisait du bien. Lui qui avait une tendance maladive a tout garder pour lui se rendit compte que c'était peut-être un peu curatif finalement de lâcher la pression, et de se confier un peu. « Je comprends ce que tu veux dire. Mais est-ce que tu parles à Hanna des plans de travaux? Peut-être que si tu lui parlais de ton plan avec des prévisions de dates, elle se rendra compte que tu y penses aussi à la couleur de la chambre… » Non, il n'y pensait pas a la couleur. Pas vraiment. Mais c'était vraiment un drame ? Ca n'est jamais que quatre murs. Alors oui, il ne voulait pas d'un truc oppressant en couleur vive pour les jumeaux, mais après, n'importe quelle autre couleur pastel ferait l'affaire. « Et puis tu sais pour nous les femmes, les travaux ce n’est pas très concret. C’est plus facile d’imager une chambre que des murs en construction ! D’ailleurs, vous allez bientôt connaître le sexe du bébé ou bien c’est déjà fait ? Ou bien vous n’avez peut-être pas envie de savoir…» Il sourit. L'avis d'une femme étant peut-être bon a prendre ? Mais les travaux n'étaient pas d'une ampleur énorme. Il s'agissait juste de refaire l'ancienne chambre de Hanna a l'époque où elle était fille au pair, pour William, aménagé un coin pour son chien - ca n'enchantait pas Jimmy que la bestiole dorme avec son fils, mais ce changement que l'enfant accueillait avec grande joie l'aiderait peut-être a accepter l'arrivée des deux nouveaux nés. Mais pour ça, encore fallait-il qu'il lui dise et qu'il cesse de jouer sur la naïveté du garçon en lui faisant croire que Hanna mangeait juste trop... L'ancienne chambre de William deviendrait donc celles des jumeaux, pour sa proximité avec celle des parents, et les plus gros travaux étaient dans le grenier, afin d'aménager la nouvelle chambre d'ami. " Non, t'inquiète pas, rassura-t-il la jeune femme sur le fait qu'elle craigne être indiscrète, a vrai dire je voulais lui faire la surprise pour les travaux, tu sais, genre condamner la maison deux ou trois semaines pour X raisons et faire les travaux. J'ai posé 2 semaines de vacances prochainement pour ça. Mais l'autre soir on s'est un peu fâché, et j'ai été forcé de lui montrer le projet pour calmer l'histoire, même si ça m'a un peu foutu hors de moi d'entendre que je ne m’intéressais pas a eux etc..." dit-il en souriant toute fois. Il ne pouvait pas en vouloir a Hanna de penser cela, c'est vrai qu'il ne semblait pas des plus impliqué, et pourtant... " On va avoir un petit garçon et une petite fille" confia-t-il ensuite, avec un sourire leger. Jim était heureux de cette nouvelle, maintenant qu'il l'avait digéré. Il n'était juste pas des plus expressif comme personne, une mauvaise habitude, tout simplement. " Hanna a été un peu déçu de ne pas pouvoir me l'annoncer, je le savais déjà. Et puis on aurait pas pu garder le secret, enfin, j'aurai forcément su, je pense etre capable de reconnaitre le sexe d'un enfant sur une écho" dit-il alors. Si Hanna avait voulu garder les mystères jusqu'au bout, elle n'aurait pu ignorer qu'il savait. Et il l'aurait forcément orienté sur quelques choix, notamment sur - ironie du sort - la couleur des murs, les habits, etc.

Jim lança discrètement un coup d'oeil sur sa montre, pour vérifier l'heure, s'il ne voulait pas arriver en retard a la maison pour la soirée qu'il devait préparer. Discrètement car il ne voulait être impoli, du genre : je m'ennuie, quel prétexte vais-je trouvé ? Au contraire, ce rendez vous au bar lui avait grand bien, et le temps était passé affreusement vite. Souhaitant revenir sur un point, il se permit se reprendre la parole sur le sujet de ce soir : la grossesse. " Tu sais, si jamais ta prise de sang est positive... si t'as besoin de partager ça avec quelqu('un, bon déjà; je suis la, mais je pense que Hanna sera ravie de t'accompagner dans cette aventure aussi. Ca sera peut-être plus simple pour toi de gerer ça avec elle. J'ai beau lui reprocher d'être parfois un peu gamine , je suppose que c'est de son age, mais elle est de très bon conseil, et de très bonne écoute. J'suis même plutot content que finalement, vous vous soyez rencontrer sans mon intermédiaire. " avoua-t-il. Hanna avait eu du mal a se faire des amies a la fac, et en dépis du peu d'affection qu'il portait a Hally et Lukas, il était content qu'elle les ait. Kaly était quelqu'un de très bien sous tout point, et au moins, il l'appréciait. Ca ne pouvait être qu'une bonne chose que les deux femmes deviennent amies.
 

Ce serait mensongeque de dire qu'entre le medecin et sa copine tout allait au mieux en ce moment. Si certes l'annonce des bébés avait été digérée, bien que difficile à avaler, tout le " à coté" était encore source de discordes. Mais ça passerait. Du moins, il l'espérait. C'était assez difficile pour lui, parce que Hanna avait un sacré caractère. Or les humeurs de femmes enceintes parfois aussi violente que légendaire, il ne se souvenait pas que durant la grossesse de son ex femme, Jenna, les choses aient été aussi compliquées. Son amie le félicita quand à la nouvelle concernant les jumeaux, qu'il accueillit d'un leger rictus. Il n'allait pas sabrée la bouteille de champagne non plus, de toute façon, la jeune femme tournait au Perrier et il devait prendre la route ensuite. Il lui lança ceci-dit un regard amusé sur sa réflexion a propos de la non déception quand au sexe des futurs enfants. Fille ou garçon, il n'aurait eu aucune déception, et aurait été fier d'être le père de l'un comme de l'autre. Mais il est vrai qu'ayant déjà un fils, les joie de la paternité d'une fille le rendait curieux.

Il lui proposa par la suite de parler a la Suédoise, qui pouvait être une bonne oreille, une bonne épaule, une bonne amie. Elle l'en gratifia, lui avouant que sa petite amie avait déjà fait plus ou moins la même invitation, incluant sa meilleure amie " brut de décoffrage", pour les citer. Ça fit rire doucement le médecin. " Brut de décoffrage? Crois moi, c'est un euphémisme si on parle bien de Hally" se moqua-t-il. Il avait un peu de mal avec elle, comme avec Lukas. Disons que les amis de Hanna étaient.. spéciaux. Ceci-dit il avait fait des efforts avec sa meilleure amie, et était convaincu que de son coté, elle aussi. Avec l'ami - ex - c'était moins joyeux. Il avait d'ailleurs mit son numéro sur sa blacklist, n'ayant jamais apprécier les messages qu'il avait reçu de lui, persuadé qu'il s'amusait juste a l'emmerder. Il se disputait suffisamment avec Hanna pour ne pas rajouter des futilités dans leur histoire.

« Je t’ai vu regarder l’heure… Tu dois rentrer ? " s'enquit la jeune femme. Il lui fit ce regard faussement suspicieux, les yeux un peu fermés " mais rien ne vous échappe très chère." répliqua-t-il , reprenant un fasciés plus commun. Il regarda a nouveau sa montre, sans s'en cacher, puisqu'elle l'avait vu une fois, elle le verrait une deuxième fois, et lui sourit ensuite. " Faut pas trop que je tardes oui, si je veux éviter les bouchons, dans la mesure du possible en tout cas" ajouta-t-il. Comme prévu depuis le début, il fit un signe au barman qui n'était pas loin de là, et lui donna sa carte pour régler l'addition. Devant le regard de la jeune femme il plaisanta " oui je ne suis qu'un affreux macho qui ne veut pas que le sexe inférieur règle une commande." Dans cet humour, il y avait une part de vrai, ceci dit " tu m'inviteras une prochaine fois" lui proposa-t-il, presque certain que le final serait le même. " Tu étais venue comment ? Parce que sois j'te dépose devant l'hopital, soit je te ramène chez toi, ça ne me dérange pas." lui assura-t-il. Il venait de dire qu'il voulait éviter les bouchons, mais il voulait s'assurer qu'elle comprenne bien la sincérité de son offre, faire ce détour n'allait pas le mettre en retard non plus. " d'autant plus que tu n'as rien a craindre, je n'ai pas réussi a te saouler " ajouta-t-il, reprenant sa blague d'un peu plus tôt tout a l'heure.