Une action périlleuse

pour une femme

Ce jour là fut un jour un peu spécial, différent de d'habitude. Aujourd'hui les 12 camions de pompiers qui quittaient la caserne où travaillait Sam, rejoignant d'autres sections, ne partaient pas pour un incendie, ou pour un accident, mais pour un événement bien plus sombre. En effet, appelés en renfort avec un bon nombre d'organismes, les soldats du feu se rendirent dans le quartier de Manhattan, complètement bouclé. La zone touristique qu'était l'Empire State Building n'aidait en rien cette opération, rendant cette prise d'otage avec menace terroriste complètement périlleuse. Depuis le 11 septembre, le gouvernement ne plaisantait pas avec ça, et le nombre de véhicules dans les rues était incroyable. Sam n'avait encore jamais été confrontée a une telle situation, ce qui la rendait vraiment nerveuse et sous tension, comme tous ses hommes. NYPD, SWAT, Armée, tout le quartier était rempli de professionnels, prêt à intervenir. Pourtant, après quelques longues heures d'attente, personne ne faisait rien. Les seules personnes en constant mouvement semblaient être les journalistes qui tentaient de choper quelques images pour faire l'audience, dégoutant la jeune femme. Elle fixait l'immeuble prit d'assaut, ses sens tous en alerte. Mais bon sang, qu'est-ce qu'ils attendaient ? Son unité était là pour apporter les soins nécessaires si tout ça tournait mal, mais s'ils n'agissaient pas rapidement, les hôpitaux risquaient de manquer de place. Nerveuse, elle pestait intérieurement contre les hommes qui ne prenaient, visiblement, aucune décisions, à l'intérieur du bâtiment réquisitionné pour l'occasion. Agacée de devoir avouée qu'elle n'en savait pas plus à ses hommes – mis à part qu'il y avait des femmes et des hommes, tout âge confondu, que l'assaillant était injoignable malgré les tentatives des négociateurs, et qu'on ne savait donc pas grand chose sur le type en question, ni sa volonté, ni ses revendications, ni même s'il s'agissait réellement d'un terroriste avec un grand T - Sam fini par se décider à rejoindre ces bras cassés qui mettaient en péril la vie de tous ces innocents.

A l'entrée, on la refoula jusqu'à ce qu'on comprenne que l'officier Chef des pompier, c'était elle, ce qui lui permis ensuite d'entrer dans le bâtiment. Elle rejoignit les chefs des différents services, qui la regardèrent bizarrement avant même qu'elle ne propose son idée. Elle savait que ça n'était pas la meilleure, encore moins la plus sûre, ni pour les otages, ni pour elle. Pour ce deuxième point, Sam s'en fichait pas mal. Elle ne désirait qu'une chose, et ce plus que tout, intervenir pour sauver ces gens, c'est pourquoi elle prit la parole, avec assurance : «  Bon ça suffit, j'y vais. C'est trop long, il faut établir un contact, et vous ne l'obtiendrez pas avec vos armes. Laissez moi entrer à l'intérieur pour lui parler, juste moi, sans arme.. » demanda-t-elle, toutefois persuadée qu'un pompier avait plus de chance d'établir une discussion avec ce genre d'individu, qu'une personne armée jusqu'au dents. Ils auraient tous détournés le regard et reprit  leur conversation là où elle s'était arrêté que ça n'aurait pas plus surprit le pompier, qui croisa le regard de ce militaire, presque méprisant.  « Parce que vous croyez qu’une femme – Sam planta son regard dans le sien. Quoi, une femme ?! - pompier qui plus est – elle fronça les sourcils, sachant d'avance qu'elle n'allait pas aimer la suite. La profession de pompier semblait presque être dégradante, dans sa bouche - peut arrêter un terroriste sous prétexte qu’elle a les bons mots pour tout ? Ce genre de personne ne se raisonne pas au contraire il faut simplement les abattre. - le raisonnement catégorique de ce type la choqua. Ils vivaient vraiment dans deux mondes différents - J’ai un sniper posté sur l’un des immeubles en face prêt à le tuer sans qu’il n’ait le temps d’activer sa bombe. Pourquoi ne me laissez-vous simplement pas donner l’ordre ? » Figée, furieuse et glacée par ce qu'elle venait d'entendre, elle se fit, en l'espace de quelques secondes, déjà évincée de la conversation. Reprenant ses esprits, elle jugea cette solution de Sniper complètement démesurée, et tout aussi dangereuse. «  PARDON?! » dit-elle alors élevant la voix, pour attirer à nouveau l'attention sur elle, ne comptant pas abandonner si facilement les otages qui comptaient sur des gens comme elle. Elle s'interposa entre ce sale type, et les autres chefs, sans se démonter : «  Oui, je crois justement qu'un SOLDAT du feu peut gérer ça, femme ou pas, du moment qu'il est capable de faire preuve d'une réflexion moins archaïque que la votre. Parce que mon métier, moi, Monsieur, ce n'est pas de tuer mais de sauver des vies !  Mais ça c'est probablement une notion à peine trop compliquée pour votre esprit limité. On.. On est même pas sûre que ce soit un terroriste ! Et si s'en est un, vous devez savoir qu'entre le moment où vous lui tirerez cette balle, et celui où il tombera, il aura quelques fractions de secondes pour déclencher sa bombe ! » Se retournant vers les autres chefs, se positionnant comme la plus apte à agir, elle reprit : «  Vous allez vraiment laisser ce Militaire, abrutit qui plus est – elle reprit volontairement sa façon d'avoir parlé d'elle, l'insultant au passage. Elle ne l'aimait pas, et elle était énervée, pardonnez-lui – prendre cette décision et agir à l'aveuglette ? Laissez moi y aller, pour lui parler. Et si ça tourne mal, j'aurai au moins fait diversion. Ca vous laissera le temps de le sniper. » dit-elle en adressant un regard plein d'amertume au militaire, comme si cette option finale allait lui plaire, puisque visiblement c'était tout ce qui l'intéressait. Sam avait confiance en elle,  elle pouvait le faire. Au pire des cas ? Sans arme, ne représentant aucune menace, soit il entendait raison et libérait les otages, soit elle les rejoignait – et chercherait à les libérer - , soit il la tuait. Mais après tout, quelle importance ? Elle n'était que pompier, et une femme, qui plus est.