Le départ de mon fils pour son tour du monde approchait à grands pas et je devais commencer à m'y préparer. Il y a certaines choses du quotidien que je ne pourrai pas faire moi, comme passer la tondeuse dans mon grand jardin, entretenir la piscine et autres petits travaux de bricolage, ce que faisait Teddy depuis des années, et j'avais pour cela mis des petites annonces dans différents commerces, il y a quelques jours; Je pensais que ça pourrait intéresser un étudiant avec beaucoup de temps libre pour financer ses études, ou quelqu'un cherchant un petit boulot pour arrondir ses fins de mois. Ce n'était pas un travail à temps complet et je ne cherchais pas spécialement non plus quelqu'un avec des compétences en jardinage ou autre, juste quelqu'un d'assez motivé pour que les choses soient bien faites.

J'étais en pleine réception d'un colis à ma boutique lorsque la sonnerie de mon portable se fit entendre. Le premier qui répondait à mon annonce, et je lui donnais rendez-vous le jour même, après la fermeture de mon magasin, directement chez moi, ce qui me semblait plus simple pour montrer à ce "candidat" ce que j'attendais de lui. La journée passa assez rapidement, et l'heure de rentrer pour me préparer à recevoir cet homme finit par arriver.

Une fois chez moi donc je passais rapidement sous la douche et enfilais un simple jean et un top blanc assez près du corps et décolleté juste ce qu'il faut, rien de provoquant mais à mon image de maman sexy !! J'entendis alors le carillon de ma porte d'entrée résonner. Un dernier regard dans un miroir et j'allais ouvrir à cet inconnu donc qui était pile à l'heure, une qualité que j'apprécie !! Je découvrais alors un jeune homme d'une trentaine d'années apparemment, au physique agréable et légèrement rebelle, mais je ne suis pas du genre à juger sur les apparences donc je lui tendais la main pour le saluer...

Bonjour jeune homme...je vous en prie, entrez...hum, je suis Serena Vallone..

Arès est stressé. Il a son premier rendez-vous professionnel depuis sa sortie de prison. Il a bien essayé de trouver du travail mais à chaque fois qu'on lui demande ce qu'il a fait pendant les six dernières années, il était recalé. En même temps personne ne veut d'un ancien taulard. Il fait peur, il le sait. Les gens sont effrayés à l'idée qu'il puisse récidiver. Ça le tue à petit feu ce genre de comportement, mais il ne peut rien y faire. Alors, puisque les grandes entreprises et autres ne veulent pas de lui, il a décidé de répondre à des petites annonces. Arès a été plutôt étonné que la femme qu'il a eu au téléphone lui donne un rendez-vous si rapidement. Du coup, il s'est préparé un minimum. Après être passer à la douche, il enfile un t-shirt noir avec un jeans et une paire de basket. Il aurait pu mettre un costume, mais il ne va pas mettre un costume pour aller à un rendez-vous pour un job d'homme à tout faire. Il est prêt en quelques minutes et se presse à arriver à l'heure. S'il y a bien quelque chose que Arès déteste encore plus que la saleté, c'est d'arriver en retard quelque part. La ponctualité est quelque chose de très important pour lui. S'il arrive en retard, il se sent tellement mal à l'aise qu'il ne peut pas s'empêcher de toujours s'excuser. Et puis, c'est la prison qui lui a appris à être ponctuel aussi. En même temps, il avait des heures à laquelle se lever, à laquelle se doucher, à laquelle manger et surtout à laquelle dormir. Être détenu lui a aussi appris à être un maniaque de l'hygiène. Depuis qu'il est sorti, il passe son temps à se laver les mains, se doucher et toujours vérifier son hygiène dentaire. C'est devenu un TOC et si ça lui bouffe pas encore la vie, ça devient compliqué de vivre avec ça. Secouant la tête pour ne plus penser à tout ça, il se met en route, à pieds bien entendu. Il n'a toujours pas récupérer son permis parce qu'il doit le repasser et pour le moment, il n'a pas les moyens de le faire. Alors, il attend et c'est aussi pour cette raison qu'il cherche du travail. Il a besoin d'argent pour prendre un appartement et pour son permis. Le trentenaire presse le pas et arrive devant la porte d'entrée de la femme. Arès sonne alors et n'attend pas longtemps avant qu'une magnifique femme d'un âge mûr lui ouvre. Enfin âge mûr, il exagère peut être un peu. Elle ne doit pas avoir plus de quinze ans de plus que lui. Peut être quarante ou quarante-deux ans, il ne sait pas. Cependant, il n'a pas le temps de se questionner davantage sur son âge qu'elle lui tend la main pour le saluer et se présenter. Arès lui serre la main avant de faire de même.  « Enchanté Madame Vallone. Je suis Arès Jones. Merci de me recevoir. » Elle le laisse entrer et le jeune homme ne se fait pas prier. Il entre donc dans la maison et lui tend alors le CV qu'il a apporté avec lui. « Tenez, j'ai amené un CV. Je ne sais pas si ce sera nécessaire, mais on ne sait jamais. » dit-il en souriant. Il prie alors tous les dieux possibles et inimaginables même s'il ne croit en aucun d'eux pour que ça puisse fonctionner.

Le jeune homme que je recevais pour le poste que je proposais dans mes petites annonces postées un peu partout dans différents commerces, semblait assez tendu alors que je lui ouvrais la porte de chez moi, en me serrant la main, me saluant et me tendant son CV que je pris sans encore le regarder...histoire de détendre un peu l'atmosphère je lui souris en lui demandant..Enchantée Arès...hum si vous faites l'affaire et si je vous embauche vous m'appellerez Serena...je..je trouve que le "Mme Vallone" me vieillit de trop et je n'aime pas cette idée..mais s'il vous plaît détendez-vous, vous n'allez pas à l'abattoir..je lui souris à nouveau avant d'ajouter...vous voulez boire quelque chose ? Bière, jus de fruit, café ? Venez, on va s'asseoir, et je vous ferai visiter la maison et le jardin...je l'invitais à me suivre dans la cuisine où je sortais deux verres au cas où il acceptait de boire quelque chose, et posais le tout sur la table, y compris son CV sur lequel je jetais rapidement un coup d’œil...c'est bien pour le CV mais je pense en effet que ça ne sera pas très utile...ce que je demande ne nécessite pas spécialement de formation particulière...j'ai juste besoin de quelqu'un de motivé, courageux et habile de ses mains..jusqu'à maintenant c'est mon fils Teddy qui s'occupait de ces petits travaux mais dans quelques jours il va partir pour un tour du monde et je vais donc me retrouver toute seule ici, et je ne suis pas très douée pour le jardinage et autres petits travaux ...je regardais avec un peu plus d'attention son CV remarquant quelques petits détails...je suppose que vos études sont terminées...à moins que vous n'ayez abandonné en cours de route...d'ailleurs comment se fait il que vous n'ayez rien noté pour ces six dernières années ? Levant les yeux vers le jeune homme je précisais...excusez moi c'est plus de la curiosité en fait..vous n'êtes pas obligé de me répondre...tenez..je lui rendais son CV et lui laissais enfin la parole..bon je vous écoute...parlez moi de vous, de ce qui vous a poussé à répondre à mon annonce...

Arès est surpris de voir que la jeune femme lui ouvrait. Elle ne semble pas le connaître et c'est tant mieux. Personne ne veut d'un ex taulard dans sa maison et encore moins pour faire du travail manuel. Les gens auront toujours peur qu'il les vole ou un truc du genre. Alors, le brun est plutôt content que la femme le laisse entrer sans à priori. Il est d'ailleurs assez stressé et ça se ressent puisqu'il reste très formel avec sa potentielle future employée. Il a même l'impression d'être revenu à l'époque où il habitait avec ses parents et sa jumelle avant l'accident et qu'il devait faire attention à tout ce qu'il disait. Heureusement, ce n'est plus le cas maintenant, mais il a quand même gardé des séquelles de ces années passées à devoir jouer au parfait petit Jones. « Très bien, je vous appellerez Serena alors. » dit-il en souriant légèrement quand elle parle d’abattoir. Elle ne sait pas à quel point il a l'impression qu'il va mourir d'un instant à l'autre. Arès sait que la question de ce qu'il a fait ces six dernières années viendra sur le tapis. Il peut très bien mentir et dire que c'est secret défense. Avec ses études de profilage, ça passera peut être. Seulement, le trentenaire ne veut pas mentir. Il en a assez de cacher la vérité. Alors, il se connaît très bien et dira très certainement ce qui est vrai. Heureusement pour lui, pour le moment, elle ne semble pas regarder son CV et lui propose même de boire quelque chose. Il tique légèrement quand il entend parler de bière. Il s'est promis de ne plus boire une goutte d'alcool quand il sortira de prison. Déjà pour montrer sa bonne volonté dans sa réinsertion mais aussi parce que ça voudrait dire qu'il se moque de ce qui s'est passé cette nuit-là. « Un verre d'eau fraîche sera parfait merci. » Arès suit donc Serena dans sa cuisine et reste debout le temps de la regarder préparer les deux verres. Il voit qu'elle lance un coup d’œil à son CV. Cependant, il n'a pas le temps de s'inquiéter outre mesure qu'elle a déjà repris la parole pour lui parler de son fils et du job en question. Il écoute attentivement ce qu'elle raconte et hoche la tête pour montrer qu'il comprend bien ce qu'elle lui dit. Il sourit quand elle mentionne le fait qu'elle n'est pas douée avec les travaux manuels qui impliquent le jardin et le bricolage. Sans faire dans le cliché, les femmes sont rarement douées dans ce domaine. Mais alors qu'il veut parler, elle reprend et vient alors la question fatidique. Arès ne peut pas s'empêcher de grimacer quand elle finit sa phrase. Aussitôt, Serena s'excuse pour sa curiosité et lui pose demande de parler de lui. Il soupire avant de lui répondre. « Ne vous excusez pas. C'est normal de se poser des questions sur ma disparition pendant six ans. Je suis allé en prison. J'étais jeune et inconscient. J'ai pris ma voiture pour ramener deux amies mais je les ai fauché en route... L'une d'elles est morte sur le coup et l'autre a été handicapée... » Il marque une pause pendant laquelle il évite le regard de Serena. Il n'a pas envie de voir qu'elle le juge et encore moins qu'il la dégoûte. « Je comprendrais tout à fait que tout ça vus rebute et que vous ne vouliez pas de moi pour ce boulot... Mais j'en ai vraiment besoin parce que personne ne me laisse une chance de prouver que c'était simplement un accident, que je regrette et que je ne suis pas un meurtrier. » ajoute-t-il en essayant sans succès de ne pas supplier la jeune femme.