Moi contre ton épaule, je repars à la lutte ► Duncan
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Sujet: Moi contre ton épaule, je repars à la lutte ► Duncan Lun 15 Juin - 18:52
Moi contre ton épaule, je repars à la lutte
Il y a des gestes insensés qui arrivent toujours sans prévenir. Ce genre de choses m'arrive souvent. Des larmes soudaines, des cris qui sortent droit du cœur. Parfois à de mauvais moments, comme à la bibliothèque, ou alors au milieu de la nuit. Je déteste quand ça m'arrive, parce que je dois toujours me faire une raison après, inventer un prétexte. Ça ne peut pas être des souvenirs qui remontent à la surface, et pourtant, plus j'y pense, plus je me sens brûlante de fièvre. Comme aujourd'hui. J'ai envie de vomir. Je me souviens de ce soir-là. Ce soir qui a tout changé, ce soir que je déteste, que je hais, que les mots ne peuvent pas décrire. J'ai cru pendant longtemps que je ne m'en remettrais pas. Aujourd'hui, je suis en très bonne santé, il paraît. Alors je ne sais pas si ça a à voir avec ce qu'il y a dans ma tête ou dans celle de mon père, mais je repense souvent à ce soir-là. J'ignorais tellement comment ça allait se terminer... Mes doigts tremblants attrapent mon téléphone et j'envoie un court sms à mon meilleur ami. C'est Duncan, il va comprendre qu'il y a urgence. Il me connaît bien après tout. « Salut, j'ai besoin de toi tout de suite. Sid » Ça devrait suffire non ? Et puis il n'habite pas si loin. Tout en tremblant, je pose mon portable à mes pieds et enfouit mon menton dans mes bras. Je ferme les yeux très fort pour retenir mes larmes. Je ne dois plus y penser. C'est loin à présent, et même si ça fait six ans, les souvenirs sont encore très nets dans ma mémoire. Si je n'avais jamais vécu ça, je serais peut-être dans une vois totalement différente, épanouie et entourée d'un tas d'amis. Alors qu'aujourd'hui, je n'ai pas parlé à ma mère depuis des mois et mon père a disparu de la circulation. À croire qu'il va se pointer un jour chez moi en lançant joyeusement « Coucou ! C'est encore moi ! » Cette pensée manque de me faire vomir une bonne fois pour toute. Je ne veux plus jamais le revoir. Il me fait trop peur maintenant. J'ai dû le supporter plusieurs années après la fameuse soirée. Je n'en pouvais plus. J'étais sur le point de craquer quand j'ai trouvé cet appartement, au quatrième et dernier étage d'un HLM. La maison ne me manque pas. Par contre, je suis toujours en train d'attendre Duncan. Je me lève après m'être demandé pourquoi il n'a pas répondu. Peut-être qu'il est en chemin. J'espère en tout cas. Je me dirige vers le frigo et en sort deux petites bouteilles de coca. Je décapsule la première sans attendre mon meilleur ami et m'assied sur le canapé pour me ballonner l'estomac tranquille.
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Sujet: Re: Moi contre ton épaule, je repars à la lutte ► Duncan Lun 15 Juin - 22:18
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Dun' & Sid
Moi contre ton épaule je repars à la lutte.
Duncan était tranquillement à la maison, dans sa chambre en train de regarder une série tout en se goinfrant de chips saveur poulet braisé lorsque son téléphone avait bipé. Il l'avait attrapé aussitôt et vit que c'était sa meilleure amie Sid qui le contactait. Il ouvrit de suite son texto et même si elle n'y disait pas grand chose, il savait qu'elle allait mal et qu'elle avait besoin de lui de toute urgence.
SMS de Sid a écrit:
« Salut, j'ai besoin de toi tout de suite. Sid »
Il lâcha son paquet de chips et attrapa la télécommande afin d'éteindre la télévision. Il rangea son téléphone dans la poche de son jean puis sortit directement de sa chambre. Dans le couloir il croisa Aleksi mais n'y prêta pas plus attention que ça vu que son amie avait besoin de lui rapidement. Quant à leurs parents vu l'heure ils devaient déjà être couchés. Dun' se hâta donc d'enfiler ses baskets et partit limite en courant pour aller jusqu'à chez Sid.
Le jeune musicien faisait tout pour arriver chez son amie le plus rapidement possible car il savait les états dans lesquels elle pouvait se mettre lorsqu'elle était mal et il ne voulait pas qu'elle aille mal. Ça non, il ne le voulait pas. Il était l'un des seuls voire même le seul au courant de ce qu'elle avait subi il y a plusieurs années et il lui avait fait promettre de toujours le contacter dès qu'elle se sentait mal et qu'elle avait besoin de lui. Chose qu'elle venait de faire et qu'il ne prenait absolument pas à la légère. Il ne saurait dire combien de temps après le SOS de son amie il était arrivé mais il se trouvait maintenant devant le HLM où s'était installée sa meilleure amie. Il monta en courant les 4 étages et arriva devant chez elle. Il sonna aussitôt et attendit impatiemment qu'elle vienne lui ouvrir la porte. N'en pouvant plus d'attendre il essaya d'ouvrir la porte, évidemment elle était fermée... En même temps ce n'était pas étonnant de la part de la jeune femme, surtout après ce qu'elle avait vécu. Elle devait avoir peur qu'un autre dingue du genre de son père vienne lui faire du mal chez elle. Il attrapa son téléphone dans la poche de son jean et envoya un message à son amie.
SMS de Duncan a écrit:
Sid, c'est moi, je suis devant ta porte, je viens de sonner. Ouvre-moi stp.
Une fois le texto envoyé, il rangea son téléphone à sa place initiale et attendit que son amie vienne lui ouvrir. C'est lorsqu'il entendit qu'elle déverrouillait la porte qu'il comprit qu'elle avait eu son message ou alors elle avait entendu la sonnette mais avait simplement mit du temps avant de venir ouvrir. Après tout elle n'avait peut-être pas mit très longtemps mais vu l'état d'inquiétude de Duncan, des secondes pouvaient lui paraître être des heures...
Dès que la porte fut entre-ouverte Duncan n'attendit pas plus longtemps pour prendre son amie dans ses bras en disant "Je suis désolé, j'ai fait aussi vite que j'ai pu ma belle." Il l'embrassa sur le front avant de briser leur étreinte et de se reculer pour fermer la porte derrière eux.
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Sujet: Re: Moi contre ton épaule, je repars à la lutte ► Duncan Dim 21 Juin - 13:18
Moi contre ton épaule, je repars à la lutte
Le bruit de la sonnette me tire de mes pensées vaseuses. J'essaie de m'extirper de mon canapé, mais j'ai oublié que j'avais une petite bouteille de coca à la main et j'en renverse tout le contenu par terre, avant de la lâcher et de la regarder se briser en mille morceaux. Les tessons de verre me mangent les pieds et je jure contre la gravité. Je vais chercher du sopalin pour essuyer tout ça, mais je me souviens que Duncan est sans doute à la porte et qu'il attend que je lui ouvre. Au même moment, mon protable vibre pour me signaler la réception d'un nouveau message, que je lis rapidement. C'est bien Dun' à la porte. Je vais jeter les bouts de sopalin trempés de soda avant d'aller ouvrir la porte, tout sourire. Aussitôt, il me prend dans ses bras, m'étouffant un peu au passage, en s'excusant de son petit retard. Je hausse les épaules une fois qu'il m'a lâché, balayant ses paroles de la main. Peu importe. Je le fais entrer dans le salon tandis qu'il ferme la porte derrière lui, et avise la bouteille à moitié fracassée au sol. « Fais gaffe de pas marcher sur le verre, comme tu le vois j'ai eu un petit accident. » Je lui souris doucement, je suis tellement contente qu'il soit là. Mon meilleur ami. La seule personne qui peut me comprendre dans ce monde. Duncan est au courant pour mon père, et le reste, les cauchemars tout ça... J'ai l'impression qu'il n'y a plus aucun secret entre nous deux. Je lui fais une totale confiance, et ça ça vaut tout l'or du monde. Pour me donner une contenance, je vais ramasser les bouts de verre au sol pour les jeter à la poubelle. Il y a quelques minutes, je savais encore pourquoi je lui ai demandé de venir, mais maintenant que je vais un peu mieux, tout m'est sorti de la tête. Il y a un long silence avant que je ne m'exclame brusquement « Oh mais assieds-toi ! Mets toi à l'aise. Tu veux un coca ? » Sans attendre de réponse, je vais chercher la deuxième bouteille en verre que j'avais posée et la décapsule, puis je la tends à Duncan en souriant. « Comment ça va chez toi ? » Je m'assois sur un fauteuil, face à lui. Je sais qu'Aleksi n'est jamais évident, alors je voudrais savoir comment ça se passe. Moi seule connaît le secret de Dun', ses sentiments... J'ai l'impression d'avoir une responsabilité en plus, un lourd poids sur mes épaules. Mais j'assume mon rôle. Je suis bien à ma place.
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Sujet: Re: Moi contre ton épaule, je repars à la lutte ► Duncan Mar 23 Juin - 22:02
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Dun' & Sid
Moi contre ton épaule je repars à la lutte.
Après un moment qui parut très long à Duncan, Sid vint lui ouvrir la porte et il la prit aussitôt dans ses bras pour lui faire un câlin de réconfort mais également en guise de bonjour. Après ça il la lâcha en s'excusant d'avoir mis du temps à venir. La brunette haussa les épaules et Duncan entra dans l'appartement puis ferma la porte derrière eux. Le jeune homme se hâta de suivre sa meilleure amie jusqu'au salon où visiblement il y avait eu un accident domestique. Ce que Sid lui confirma en lui précisant de faire attention. Sid sourit à son ami qui fit de même avant de lancer une bêtise pour la détendre un peu vu qu'elle lui avait lancé un SOS par texto. "Oh oui pauvre bouteille. Qu'est-ce-qu'elle t'avait fait pour mériter une fin aussi tragique ?"
Duncan attendait de savoir pourquoi son amie l'avait fait venir mais pour le moment elle ne semblait pas disposée à lui en parler, alors il se contenta d'attendre. La brunette était en train de ramasser les restes de la pauvre bouteille de Coca et Duncan lui était toujours debout. Il aurait pu lui proposer son aide mais il était trop tard. Elle avait déjà tout nettoyé et lui se demandait encore pourquoi elle l'avait fait venir même s'il se doutait que ce SOS sous-entendait qu'elle avait dû repenser à son père et à ce qu'il lui avait fait. C'est lorsque la voix de Sid vint briser le silence que le musicien sorti de ses pensées. "Un Coca ? Oui oui je veux bien merci." Lui répondit le brun en lui faisant un sourire. Le batteur se demandait pourquoi il avait pris la peine de répondre à la question de son amie puisqu'il n'avait pas encore fini de parler qu'elle était déjà partie en direction de la cuisine.
Duncan se laissa tomber dans l'un des fauteuils mais ne resta pas seul longtemps puisque Sid revenait déjà avec deux bouteilles de Coca à la main dont une qu'elle passa à son ami. "Merci." Il but une gorgée de Coca tout en écoutant son amie qui lui demandait comment ça se passait chez lui. "Euh si tu parles d'Aleksi c'est toujours la même chose que d'habitude, aucun changement. Quoi que si c'est peut-être même pire qu'avant... Et toi ça va ? Je suppose que non vu le message que tu m'as envoyé tout à l'heure." Duncan regardait son amie qui était assise sur un autre fauteuil face à lui. Il porta pour la seconde fois la bouteille de Coca à ses lèvres.
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Sujet: Re: Moi contre ton épaule, je repars à la lutte ► Duncan Ven 10 Juil - 17:17
Moi contre ton épaule, je repars à la lutte
Je souris doucement. J'ai perdu toutes les raisons qui m'ont poussée à appeler Duncan à la rescousse. J'aurais dû attendre que ça passe, que j'aille mieux avant de me précipiter sur mon téléphone. J'ai toujours le cœur lourd de souvenirs, mais si ça dure comme ça jusqu'à la fin de ma vie, je ne risque pas d'aller bien loin. Déjà six ans que c'est arrivé, j'aurais dû oublier avec le temps... Mais mes blessures ne se sont pas cicatrisées tout simplement parce que je n'allais pas voir les bonnes personnes, que je ne faisais pas évoluer les choses. Faut que j'arrête de paniquer dès que mon cerveau saisit l'occasion de me faire peur. Il y a tant de souvenirs que j'aimerais oublier, que je meurs d'envie de brûler, de griffer, de déchirer, de faire sortir de ma tête. Je n'en peux plus de respirer avec ce poids sur mes épaules, de vivre dans la même ville que celui qui m'a infligé cette douleur profonde en moi. Je hausse les épaules à la question de Dun', rentrant dans son jeu. « Elle a été trop discrète. Quand j'ai voulu me lever, je l'ai oubliée, et... je te fais pas de dessin. » Je souris légèrement. Parler avec mon meilleur ami me fait sans doute plus de bien que rester cloîtrée dans mon silence, mais je préférerais mille fois qu'il soit derrière cette porte au lieu de m'écouter. Je lui en demande trop et je m'en veux pour ça. Il était peut-être en train de faire un truc important, et il a reçu mon sms. Il aurait dû me laisser tomber depuis longtemps à ce rythme-là, sauf qu'il est encore là, et que... je l'adore. S'il devait partir, je serais effondrée. Je n'ose même pas y penser. Mais il ne me ferait jamais ça, je le sais. Je suis encore assez supportable pour qu'il ne fuie pas en courant. J'écoute Duncan parler de son demi-frère. Je me demande comment ils vont faire pour se rendre compte de leurs sentiments l'un envers l'autre. Peut-être que c'est déjà fait, qu'ils ont juste peur des réactions. Je ne veux pas m'immiscer dans leur vie privée, mais je pense que ça me concerne un minimum. Je suis amie avec les deux il me semble, et j'aimerais tant trouver quelque chose pour les rapprocher. Tout en buvant de nouveau et veillant à ne pas en reverser partout, je fixe Dun' en cherchant mes mots. Mon estomac se met à gronder, non pas parce qu'il a faim, mais parce que tout chez moi se réduit en bouillie. Je suis toute blanche, le malaise revient. Je ne suis plus qu'un gribouillis effacé, un punching-ball qui a encaissé trop de coups de poing et qui s'effile à force. Je me sens soudain très fatiguée et j'hésite à me lever pour dormir. Mais je regarde mon meilleur ami droit dans les yeux, comme si j'allais super bien alors que ce n'est pas du tout le cas. « J'y ai repensé. Encore. Si tu savais, je vendrais mon âme pour oublier tout ça... » Les larmes me viennent un peu trop rapidement, sans que je puisse y faire quelque chose. Je m'essuie les yeux, honteuse. Je n'ai toujours pas réussi à me maîtriser après tant d'années, à aller mieux. Mes sourires et mes yeux rieurs ne sont que des façades et des illusions. En-dessous, c'est le bordel. J'ai les sentiments en vrac et il n'y a que Duncan qui arrive à y mettre un peu d'ordre. Mon mécanicien du cœur, qui me répare quand ça va pas. Je me frotte les yeux, la gorgée nouée. « J'pleure pas, hein. C'est l'air qui est sec. » Je veux pas paraître faible devant lui, je veux montrer que j'ai dépassé ça, mais... c'est impossible pourtant. Je ne peux pas m'ôter ces horribles images de mes yeux, elles sont gravées en moi pour toujours.
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Sujet: Re: Moi contre ton épaule, je repars à la lutte ► Duncan Mer 15 Juil - 23:35
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Dun' & Sid
Moi contre ton épaule je repars à la lutte.
Le brun était vraiment inquiet pour sa meilleure amie. En même temps comment ne pas l'être lorsque celle-ci vous a déjà tout confié de sa vie et que vous savez ce que son père a osé lui infliger. De plus Dun' ne pouvait que répondre présent lorsqu'elle lui envoyait un S.O.S. D'une part parce que c'est dans sa nature d'agir comme ça avec ses amis et encore plus lorsqu'il s'agit d'elle. Mais aussi et surtout parce que c'est lui qui lui a fait promettre de toujours l'appeler lorsqu'elle se sentait mal. Du coup il ne pouvait pas s'échapper de son rôle de meilleur ami consolateur. Une fois entré chez son amie et après avoir constaté les dégâts sur le sol, il lui avait lancé une petite boutade histoire de détendre l'atmosphère et au moins la faire sourire s'il n'arrivait pas à la faire rire. La brunette rentra dans son jeu et le jeune homme ne trouva pas grand chose à lui répondre. "Oh je vois..." Dun regardait toujours Sid et put remarquer un sourire sur son visage. C'était toujours ça de gagné même si ce n'était qu'un faible sourire.
La jeune femme continua son petit ménage tandis que son ami était un peu perdu dans ses pensées. Elle lui proposa un Coca qu'il accepta puis tous les deux s'étaient assis chacun dans un fauteuil l'un en face de l'autre. La brunette avait demandé à Duncan comment ça se passait chez lui et bien évidemment il savait qu'elle voulait surtout parler d'Aleksi. Il lui répondit que c'était comme d'habitude voire peut-être même encore pire. Cependant le brun ne s'était pas trop étalé sur le sujet car il n'avait pas envie de parler de ça. Il n'était pas là pour se plaindre du comportement du blond. En revanche il était là pour écouter et soutenir son amie qui avait besoin de lui.
D'ailleurs il aurait peut-être mieux fait de ne pas lui demander si elle allait bien. Qu'il pouvait être stupide quand il s'y mettait. Il regrettait déjà de lui avoir posé cette question. Il la regardait et voyait bien qu'elle était encore partie loin dans un bad trip. Enfin un bad trip sans drogue mais disons plutôt dans des mauvais souvenirs. Dun' posa sa bouteille sur la table basse, se leva de son fauteuil et se rapprocha de son amie, s'accroupissant près d'elle afin d'attraper sa main pour essayer de la faire sortir de ses sombres pensées et lui montrer qu'il était là pour elle. Sid ouvrit finalement la bouche et ses paroles faisaient mal au coeur du jeune homme. Certes il ne pouvait pas comprendre ce qu'elle avait vécu mais la voir mal comme ça suffisait à lui faire perdre sa bonne humeur. Ce fut encore pire lorsqu'il vit les larmes affluer dans les yeux de sa meilleure amie. Elle les chassa d'un coup de main mais c'était trop tard il les avait vues. Elle avait beau lui dire qu'elle ne pleurait pas, il savait que c'était faux. De sa main il la força à se lever et la serra contre lui tout en caressant ses cheveux pour essayer de l'apaiser. "Chuuuuuuuut ma belle ça va aller. Je te promets qu'un jour la douleur sera moins forte et que tu penseras à ça de moins en moins. Ou tout du moins tu y penseras mais tu ne te mettras plus dans tous tes états... En attendant, je suis là et je serai toujours là pour toi. Sois en sûre Sid." Duncan desserra son étreinte afin de lui faire un bisou sur la joue pour tenter de la réconforter.
Dun regardait son amie. Il avait l'impression qu'elle était à bout de nerfs, épuisée. "Et si on allait dans ta chambre ? Tu seras mieux installée tu ne crois pas ?" Duncan avait dans l'idée de s'installer près d'elle sur son lit pour qu'elle finisse par se calmer en s'endormant dans ses bras en toute amitié bien sûr. Jamais ô grand jamais il n'avait ressenti de choses ambiguës pour elle. Il lui arrivait souvent de la calmer comme ça et de rester près d'elle pour veiller à ce qu'elle dorme bien et qu'elle ne fasse pas de cauchemars ou une nouvelle crise durant la nuit. Duncan se demandait depuis quand elle n'avait pas passé une vraie bonne nuit de sommeil.
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Dernière édition par Duncan Carter le Jeu 17 Sep - 0:44, édité 1 fois
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Sujet: Re: Moi contre ton épaule, je repars à la lutte ► Duncan Ven 21 Aoû - 19:54
Moi contre ton épaule, je repars à la lutte
Je veux juste que tout aille bien. De pouvoir me contenter de « bien » alors qu'il y a « mieux » juste après. Je peux viser la lune, et même si je ne l'atteins pas, j'aurais au moins percé quelques étoiles. Voilà ce que je peux faire. Mais est-ce que j'en ai envie ? Est-ce que je souhaite réellement me compliquer la vie pour des choses qui, au final, ne concernent pas que moi ? Peut-être que mon père s'en veut terriblement. Peut-être que la douleur est si grande qu'il s'est ôté la vie, tout ça à cause de moi, de ma présence à la maison ce soir-là ? J'aurais mieux fait d'aller dormir au lieu de réviser mes partiels comme une folle. Ça ne serait jamais arrivé, absolument jamais. La culpabilité me ronge tout à coup. Ce qui m'arrive est de ma faute. J'aurais pu oublier dès le lendemain, me dire que cet instant n'était jamais arrivé. Mais voilà, bien des années après, je me sens souillée, salie, comme si c'était arrivé tout à l'heure. Comme si je sortais de la pièce, laissant mon père et ses actes derrière moi, mais s'en pouvoir m'empêcher de regarder derrière mon épaule pour vérifier qu'il ne me suit pas. Ce soir-là, j'ai juste pris une douche. Je me suis juste enfermée dans ma chambre. J'ai juste vérifié que le verrou était mis, que la fenêtre était fermée, et je me suis endormie. J'aurais pu rester ainsi pendant des heures, au fond de mon lit, me vidant la tête pour de bon. J'aurais pu me laisser mourir, dépérir sous ma couverture tandis que mon père décuvait en bas. Qu'il dérouillait. A-t-il seulement gardé les souvenirs de cette soirée-là ? Plus rien après n'a été normal pour moi, mais pour lui ? Il est redevenu le gentil papa aimant, seulement que se passait-il dans sa tête ? À chaque fois qu'il s'asseyait à table, je me levais. À chaque fois que j'allais passer la journée seule à la maison, je faisais en sorte de me trouver ailleurs. Il n'a jamais cherché à avoir des explications pour ce comportement. Alors que moi, j'aurais dû lui en demander. Aurait-il seulement compris ma douleur ? Aurait-il été encore plus violent ? Ou se doutait-il dès le début que je n'allais rien dire à personne ? Il me connaissait bien, mon père. Il le savait sans doute et il a dû en profiter, mettant tout ça sur le compte de l'alcool. Si j'avais su, ce soir-là. Si j'avais su, j'aurais fait ma valise et je serais partie dans la ville voisine, coupant les ponts avec ma famille. Si j'avais su... La voix de Duncan me tire brutalement de mes pensées. Je me rends compte que je suis presque en larmes, et il me force à me lever. Je le laisse faire. Cela ne rime plus à rien de toute façon. Mon père m'a fait du mal alors qu'il n'aurait pas dû, et alors ? Tout est fini. Ça n'est plus jamais arrivé et je ne suis même pas tombée enceinte. J'aurais dû me réjouir de ça, de cette mince étincelle de chance dans l'histoire. Jamais ça ne m'est apparu comme un point positif, quelque chose dont il fallait se réjouir. Je ne pensais qu'à ce qu'il s'était passé. Ce que j'avais subi, autant physiquement que moralement. Et j'étais complètement à plat, perdue et emmêlée dans mes pensées, sans l'espoir de m'en sortir. J'ai dû avancer seule, m'endurcir avant de réussir à retrouver un peu de ma vie d'avant. Et finir par en parler à Dun', bien plus tard. Ça m'a aidé de me confier, et je suis heureuse qu'il soit au courant, aujourd'hui. Sinon, je serais seule à m'apitoyer sur mon sort. Je serre mon meilleur ami contre moi comme s'il était la seule chose à laquelle je pouvais m'agripper pour remonter la pente, nager à contre-courant. J'ai besoin de lui autant qu'il a besoin de moi, mais pour le moment j'ai juste envie de ne plus bouger et de respirer son odeur pour toujours. Je veux pouvoir tout oublier, même si je paie le prix fort. J'estime avoir assez souffert jusqu'à présent. Je n'en peux plus de ces scènes qui se rejouent dans mon esprit surchauffé, même quand je n'y pense pas, que je n'ai pas envie d'y penser. Dès que j'ai l'esprit vide, le soir avant de me coucher, j'ai cette petite voix qui me souffle : Regarde, Sid, regarde combien tu as de raisons d'être malheureuse. Regarde ce qui te fait mal, regarde ton père, regarde-toi. Regarde-vous. Et j'ai envie de hurler à ces moments-là, de gueuler des insanités qui font du bien, qui allègent l'esprit. Je ne peux jamais, je n'ai plus le cœur à ça. Alors je m'écroule sur mon lit pour repartir dans ces éternels cauchemars, toujours les mêmes depuis six ans. « Merci d'être là... Sans toi, je ne sais pas ce que je ferais. » Je m'écarte un peu de Duncan pour le laisser respirer, apaisée. J'ai envie de me réfugier dans mon lit, comme ce soir-là, pour ne plus jamais sortir et ne plus me regarder dans le miroir, moi et mon corps meurtri, que mon père a touché, au-delà de ce qu'il aurait dû toucher. C'est pour cela que la proposition de Dun' me plaît autant. Aller dans mon lit et ne plus jamais en sortir, voilà ce que j'aimerais. Mais il y a mon meilleur ami, je ne veux pas m'endormir dans ses bras une fois de plus, au risque de ne plus le retrouver au réveil. Je veux qu'il se sente utile quand même, quoi que je lui fasse subir. Je lui prends la main et le mène dans ma chambre. Je ne prends pas la peine de me déshabiller, enfilant juste des grosses chaussettes en laine. Ça me fait du bien et je souris, un peu triste. Je me frotte les yeux pour effacer une dernière fois les démons du passé qui reviennent me hanter, avant de m'asseoir sur le lit, laissant Duncan s'installer devant moi. « Je ne sais pas comment te remercier. Te remercier d'être là quand ça va mal, alors que j'ai l'impression de faire si peu pour toi. Et si tu te poses la question, je n'ai pas envie de dormir ! J'aimerais t'épargner ce supplice. » J'ai toujours l'impression de l'abandonner quand je m'endors à ses côtés. Parfois ça me fait du bien de lâcher prise, d'autres fois je n'arrive pas à fermer les yeux. Ça dépend de mon humeur du moment. Il faut juste que j'oublie mon père, que je m'oublie. Que j'oublie ce soir inoubliable.
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Sujet: Re: Moi contre ton épaule, je repars à la lutte ► Duncan
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