Sujet: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Jeu 14 Mai - 22:00
Siobhan & Kieran My home is your home.
C
omme je le lui avais promis, un petit peu d'eau et un coup de brosse et elle était de nouveau sublime. Enfin, je supposais qu'elle avait profité d'être dans les toilettes pour faire autre chose pour se trouver digne de se présenter devant moi, mais je préférais croire qu'un peu d'eau avait suffis. De toute manière, elle était magnifique au naturel. Je ne me souvenais que trop de combien j'avais eu le souffle coupé le lendemain matin de notre unique nuit, quand je l'avais vu sans maquillage... et sans vêtements. Juste naturelle. Magnifique.
N
ous avions rapidement bouclé ce qu'il fallait boucler et elle avait pris quelques affaires qu'elle avait au boulot avant de me suivre. J'avais insisté pour ne prendre qu'une voiture et conduire, arguant le fait qu'elle était bien trop bouleverser pour que je puisse tranquillement la laisser prendre le volant avec notre bébé et elle s'était résignée à mon plus grand soulagement.
L
es minutes qui nous séparèrent de mon appartement me semblèrent bien longues, mais jamais aussi longue que d'ordinaire, quand j'étais seul dans la voiture et que j'avais hâte de rentrer pour retrouver Eireen. J'aurais aimé parler pour faire passer le temps, trouver quelque-chose d'intelligent, de spirituel à dire pour lui changer les idées, mais je ne trouvais pas. Dans cet espace confiné, sans aucun moyen pour fuir, j'avais peur d'être trop là si je parlais en plus d'y être physiquement. Alors je laissais le silence calme, qui nous habituait parfois, prendre sa place, triste qu'il soit troublé par la lourdeur des émotions dont nous étions encore tous les deux victimes.
E
t puis enfin, je me garais devant mon immeuble, m'empressant de sortir de la voiture pour la contourner et l'aider à descendre. Pas vraiment qu'elle en ait besoin, mais comme depuis le début de ma rencontre avec ce Noah, je voulais être là. Tendre ma main dans sa direction et voir si elle allait la prendre. Je la guidais ensuite jusqu'à la porte de l'immeuble, puis jusqu'à la porte de mon appartement.
J
'ouvris la porte et m'effaçait pour la laisser entrer souriant bêtement et timidement en refermant la porte derrière moi. « Ça n'est pas grand, mais c'est confortable », assurais-je en désignant l'appartement. La première pièce était la plus grande malgré les apparences qu'elle pouvait avoir et ça avait été un vrai case tête pour l'aménager. Finalement, j'avais fini par mettre la table à manger à gauche de la porte d'entrée, barrière physique formant la séparation entre le salon et le coin cuisine. Le canapé tournant le dos à la porte terminait cette séparation et regardait le mur de gauche pour faire face au grand écran plat 3D, seul petit plaisir que je m'étais fait pour moi, indépendamment d'Eireen, depuis des années. Entre les deux se trouvait une porte. « Là c'est la chambre d'Eireen », expliquais-je alors. La cuisine était dans le fond de la pièce à droite, caché par un mur depuis l'entrée, mais vite visible une fois deux pas faits. Face à la porte d'entrée, je pointais l'autre porte du doigt. « Toi tu iras dans ma chambre » Eireen était dans sa période ''ne touches pas à mes affaires'' quasiment la moitié du temps et je ne savais pas si c'était un jour où j'avais le droit d'entrer dans sa chambre ou non. Je n'étais donc même pas sûr de pouvoir dormir dans sa chambre, alors quoi qu'il en soit, mieux valait qu'elle comprenne que j'avais dormi dans son lit – et je pourrais prétexté l'avoir fait parce qu'elle m'avait manqué, même si elle se moquerait de moi – que de découvrir qu'une inconnue y avait dormi. « Désolé, les toilettes et la salle de bain sont une seule et même pièce. », achevais-je en pointant la porte qui nous faisait immédiatement face à droite. « Mais on a une baignoire. »
WILDBIRD
L'appartement en question xD:
Il faut juste voir le canapé à la place de la table basse, dos à la porte et face au mur de gauche quand on rentre (face à la télé écran plat). La porte de la chambre rouge se trouve entre les deux. Et il n'y a pas de télévision dans les chambres.
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Siobhan Hopkins
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Ven 15 Mai - 2:37
My home is your home
Kieran & Siobhan
La journée avait été riche en émotion, en mauvaise émotion notamment, et j’avais eu besoin de m’isoler quelques minutes dans les toilettes après tout ça. Kieran avait gentiment proposé de m’héberger, moi sa collègue et la mère de son futur enfant. Enfant extrêmement précieux pour lui. J’avais accepté, parce que sa présence avait quelque chose de rassurant, de réconfortant. Et je n’étais pas encore prête psychologiquement à retourner chez moi. J’avais trop peur qu’il ne m’y attende déjà. C’est d’ailleurs pour cette raison, qu’après le travail, je n’ai pas voulu y retourner pour prendre des affaires. Et s’il m’attendait déjà ? Et si en voyant Kieran, il s’en prenait à lui ? Pas que je doute des capacités de mon collègue à se défendre, mais je m’en voudrais qu’il lui arrive quelque chose à cause de moi.
Dans les toilettes, je n’avais pas grand-chose à disposition pour améliorer mon image. J’étais même choquée en me voyant tellement je faisais peur. J’étais abominable. Les cheveux décoiffés, les yeux rouges et gonflés, le teint pâle… Un cadavre ambulant. Alors comme je ne pouvais pas faire de miracle, j’avais simplement passé de l’eau sur mon visage, plusieurs fois. Et je m’étais recoiffée tant bien que mal avec mes doigts. Quant à mon maquillage, il y avait longtemps qu’il avait foutu le camp. Et puis, je restais là, les mains sur le lavabo à observer mon reflet, repensant à tout ce qu’il venait de se passer. C’est dingue à quel point la vie peut basculer en une fraction de seconde.
La journée s’était ensuite déroulée plus ou moins normalement. On avait avancé dans le boulot et l’heure de rentrer était arrivée. Je garde toujours un petit sac dans mon bureau avec quelques tenues de rechange, une brosse à dent, quelques affaires de toilettes, du maquillage et tout ce dont j’avais besoin pour me refaire une beauté et être au top pour passer devant la caméra. Alors inutile de retourner chez moi, j’avais déjà tout ce qu’il me fallait. Sur le parking, il avait longuement insisté pour qu’on ne prenne qu’une voiture, la sienne. Après tout, on va au même endroit et demain matin on reviendra également ensemble. Alors oui, pourquoi pas. Et puis de toute manière, il ne voulait pas que je prenne le volant… La question ne se posait donc pas.
Le trajet se fit en silence. Aucun de nous deux n’avait l’air décidé à le briser. De toute manière, j’étais bien trop plongée dans mes pensées pour engager le moindre sujet de conversation. Je regardais les immeubles défiler, tentant de penser à autre chose qu’aux évènements de cette après-midi. Alors, j’essayais de m’imaginer à quoi pouvait bien ressembler son appartement. Quel genre de décoration il affectionne ? Est-ce qu’il vit dans un grand appartement sans vie, ou plutôt quelque chose de plus petit et plus confortable ? Quelque chose de simple, je dirais… mais où il fait bon vivre. Quelque chose de chaleureux.
Arrivé devant chez lui, il gara la voiture et coupa le moteur. Lentement, je décrochais ma ceinture et jetais un œil au bâtiment à travers la vitre. Mais rapidement Kieran apparut dans mon champ de vision et m’ouvrit la portière. Quelle gentille attention. Je sortis de l’habitacle et récupérais mon sac à main et mon petit sac avec mes affaires. Je le suivais, toujours sans un mot, à travers les couloirs de l’immeuble, jusqu’à atteindre sa porte, qu’il ouvrit en me laissant entrer en premier. Il est vraiment adorable. Trop ? Toujours cette certaine méfiance hein ? Je lui rendis son sourire et le remercia avant de m’engouffrer dans son antre. Il entra à son tour et referma la porte derrière nous. Je jetais un œil tout autour de moi alors qu’il précisa que ce n’était pas grand mais confortable. Cela me fit sourire parce qu’au final, c’est un peu comme ça que j’imaginais son appartement. Petit, mais chaleureux. « C’est très bien. » Mon regard se porta sur une télé assez imposante accrochée au mur, en face du canapé. Fan de cinéma et de films ? Il me fit faire le tour du propriétaire, m’indiquant la chambre de sa nièce et sa chambre où je passerai la nuit. Ah bon ? Il va me laisser son lit ? « Je peux dormir dans le canapé tu sais, je ne voudrais pas abuser et te piquer ton lit. Tu acceptes de m’héberger, c’est déjà gentil de ta part, mais ne me laisse pas tout m’accaparer. » J’en ai déjà passé des nuits sur un canapé, ce n’est pas si terrible que ça. Certains sont même plus confortables que des lits.
Il continua la visite, s’excusant que les toilettes soient dans la salle de bain et rajouta qu’il y avait une baignoire. Ça me fit sourire, de nouveau. « Ne t’inquiète pas, c’est pareil chez moi. J’ai l’habitude. » J’avais toujours mes sacs sur moi alors je décidais de les poser dans un coin, parce que je n’allais pas les garder indéfiniment. Je fis un pas ou deux dans sa pièce principale et j’aperçus sa petite cuisine. Il est plus de dix-neuf heures et je commence à avoir faim. J’ai faim tout le temps de toute façon… Il faut dire que je mange pour deux aussi. Alors une idée me vint en tête et je glissais mes mains dans les poches arrière de mon jean en haussant les épaules et en me retournant vers lui. « Je profite de ton hospitalité, alors est-ce que tu me laisserais faire quelque chose pour toi ? Pour te remercier, même si ça n’est rien en comparaison de tout ce que tu as fait pour moi. » Il avait fait beaucoup, il m’avait sauvé la mise face à Noah et ça, ce n’était pas rien. Et en plus de ça, il accepte gentiment de m’héberger. Si je ne le connaissais pas un minimum et si je n’avais aucune confiance en lui, je me dirais qu’il y a anguille sous roche. Mais ce n’est pas le cas. « Je peux faire à manger si tu veux. Je ne suis pas trop mauvaise depuis le temps que… je cuisine. » C’est Noah qui m’avait forcée à apprendre au début de notre relation… Alors depuis le temps, j’étais devenue plutôt douée, même si à la maison je ne me cassais pas trop la tête pour cuisiner. « Il faut juste que tu me montres ce que tu as dans ton frigo. » Parce que je ne vais certainement pas faire comme chez moi et aller me servir. « Et c’est surtout que je commence à avoir très faim en fait. J’ai deux bouches à nourrir. » J’agrémentais ma réplique d’un sourire.
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Sam 16 Mai - 13:25
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J
e n'invitais jamais personne chez moi. En fait, en dehors d'Eireen et ses amis, Siobhan était la première à mettre les pieds chez moi. Parce que c'était comme ça, ça l'avait toujours été depuis le jour où j'avais adopté Eireen. Mon appartement était notre endroit, l'endroit où je jouais mon rôle de père de substitution. Un rôle que je différenciais totalement du reste de ma vie. Pas que je veuille le cacher, mais je voulais à tout prix protéger Eireen. Elle avait déjà trop perdu, trop souffert alors je m'étais toujours promis de ne jamais faire entrer dans sa vie des gens qui n'y resteraient pas sur le long terme. Mes relations, amoureuses ou non, n'avaient jamais été assez sérieuse pour que je les présente à ma fille, alors les ramener à la maison, au risque qu'elles y viennent quand Eireen était là ? Hors de question. Pour Siobhan, c'était différent, bien sûr. Elle, elle serait là sur le long terme à présent. Amie ou autre, même simple connaissance, elle portait en elle mon enfant. Jamais je ne pourrais l'exclure de ma vie. Jamais je ne pourrais tolérer qu'elle m'exclue de la sienne et de celle de notre enfant. Alors, la ramener à la maison ? Ça n'était pas un drame, pas quelque-chose qui me hérissait le poil. Je devais le faire, pour lui montrer que j'étais là et que je le serais toujours. Seulement, cela me confrontait à quelque-chose d'inédit : l'appréhension de faire entrer une femme dans cette part la plus intime de ma vie et la honte de ne pas avoir grand-chose de glorieux à lui montrer.
O
n ne pouvait nier toute l'intimité chaleureuse se détachant de mon petit appartement, mais pour un gars travaillant à la télévision, cet appartement était presque trop minuscule – trop minable ? -. Eireen rêvait sans doute d'une maison plus belle et plus grande, mais avec tout ce qui nous était arrivé par le passé, le fait que j'ai dû très jeune me débrouiller seul, sans le soutien moral et financier de mes parents et le fait qu'Eireen avait perdu ses parents tragiquement, si jeune et si brutalement que son héritage comportait autant de dettes que d'argent, il ne restait finalement pas autant d'argent, sur le compte auquel elle aurait accès à sa majorité, que nous aurions pu l'espérer au vu de la situation financière de son père. Alors dès que j'avais gagné assez pour avoir une petite somme à utiliser pour autre chose que le loyer, les charges ou la nourriture, j'avais employé cette somme à faire plaisir à ma fille ou l'avait placé pour que si un jour quelque-chose m'arrive, elle ait un héritage assez confortable entre celui de ses parents et le mien pour être tranquille au moins quelques années. Nous avions toujours réussi à nous contenter de cet appartement-là, alors je n'avais jamais vu l'intérêt de ne pas mettre l'argent supplémentaire de côté plutôt que dans un loyer pour un appartement plus grand et plus tape-à-l'œil.
S
iobhan m'assura que c'était très bien et je hochais la tête, la laissant regarder autour d'elle et découvrir les lieux. Elle s'exclama finalement qu'elle pouvait dormir sur le canapé, qu'elle ne voulait pas abuser et je secouais la tête, balayant ses réflexions d'un geste de la main. « C'est moi qui te le propose et c'est véritablement parce que je veux le faire. Il y a deux lits dans cet appartement et je ne vois pas pourquoi je te ferais dormir sur un canapé alors qu'il y a largement assez de literie pour nous deux. » Je me doute qu'elle devait se demander, alors, pourquoi je la faisais dormir dans mon lit et pas dans celui d'Eireen et je ne sentis donc obligé de préciser : « Je ne sais pas si tu te serais senti plus à l'aise dans le lit de ma fille, plutôt que dans le mien, mais Eireen est assez susceptible sur la question du droit de propriété en ce moment et je préfère devoir lui avouer que j'ai dormi dans son lit si elle s'en rend compte, plutôt que de devoir lui expliquer qu'une personne qu'elle ne connaît que très peu a investi sa chambre. » Je lui offris un pauvre sourire désolé, mais après tout, je connaissais ma fille, j'avais plus de chance qu'elle de pouvoir tout remettre en place pour ne pas qu'elle s'en rende compte.
E
lle m'assura que ça n'était pas grave pour les sanitaires, qu'elle avait la même chose chez elle et je hochais une nouvelle fois la tête en réponse, la regardant poser ses affaires dans un coin. Elle avança ensuite de quelques pas et regarda la cuisine quelques instants, avant de demander l'autorisation de faire à manger pour me remercier de l'avoir prise à la maison. Je lui souris en hochant la tête légèrement. « Mon sens de l'hospitalité voudrait que je te dise que ça n'est pas la peine de te sentir obligé à quoi que ce soit, mais mon estomac de garçon qui n'a aucunement l'instinct d'un bon chef ne peut refuser quand une personne se propose de faire le repas », concédais-je avant de l'inviter dans la cuisine. J'ouvrais le réfrigérateur pour en faire rapidement le tour et me tournais vers elle en me grattant l'arrière de la tête. « Du poulet et quelques trucs qui traînent... », résumais-je, mal à l'aise. « Désolé, je crois que c'était mon tour de faire les courses... Je n'ai pas vraiment regarder la liste des corvées, ce matin. » Chacun sa tâche, c'était la clé de la réussite à la maison... A condition qu'on n'oublie pas notre tour de corvées, ce qui nous arrivaient... et bien régulièrement. J'ouvrais ensuite les quelques placards et tiroir de la cuisine pour lui montrer tout ce que nous possédions. « Mais je t'en prie, fait comme chez toi, surtout. Là tu as les assiettes, les couverts et les spatules et couteaux pour cuisiner... Là des épices et là hum... D'autres trucs et... Tu sais quoi, on va commander quelque-chose ! », dis-je en ouvrant un nouveau tiroir duquel je tirais une bonne dizaine de prospectus sur des livreurs de pizza et de restaurations spécialisées, trahissant l'usage fréquent de la livraison à domicile quand il s'agissait de cuisine. « Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? »
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Sam 16 Mai - 15:46
My home is your home
Kieran & Siobhan
Kieran avait ce genre d’appartement où on se sentait rapidement à l’aise. On sentait qu’il y avait de la vie dans cet endroit, qu’il y faisait bon vivre. Je m’y sentais bien en tout cas. Certains appartements peuvent paraitre froids et inhospitaliers, mais ce n’était pas du tout le cas ici. Est-ce que j’étais bien parce que je ne voulais être nulle part ailleurs ? Est-ce que mon propre domicile m’aurait paru si terne et froid ce soir ? Je ne sais pas trop, toujours est-il que je n’ai même pas voulu y retourner pour récupérer quelques affaires. Pourtant c’est chez moi, il faudra bien que je rentre à un moment donné… Espérons juste que tout se passe bien. Mais ici au moins je me sentais en sécurité. Pas sûr que j’aurais ressenti la même chose chez moi. Son domicile n’était pas très grand certes, on avait vite fait le tour, mais mon appartement n’était pas beaucoup plus grand. A quoi bon vivre dans un immense endroit quand on est toute seule avec son chat ? Quel est l’intérêt de se perdre dans les pièces d’un labyrinthe ? Je préfère les petits appartements, c’est plus convivial. Il devait surement pensé la même chose. Ou alors, deux bouches à nourrir réduisent considérablement les frais pour un autre type de logement ? D’ici quelques mois, j’en ferai l’expérience aussi. Elever un enfant, ça doit revenir cher.
Je ne voulais pas qu’il se sente obligé de tout me laisser sous prétexte que j’étais son invité. Ma prêter son lit ? Pourquoi ? Le canapé m’allait parfaitement. Mais aussitôt mon argumentation terminée il secoua la tête pour réfuter mes arguments. S’il m’avait proposé sa chambre c’est parce qu’il en avait envie. Ça ne veut rien dire. Parfois on fait des concessions par simple politesse, parce que ça ne se fait pas. Mais il ajouta qu’il y avait deux lits alors le canapé n’était pas nécessaire. Alors pourquoi me laisser son lit à lui ? S’il y en a deux, je peux emprunter l’autre, non ? A croire qu’il avait entendu ma question mentale, puisqu’il y répondit dans la foulée, m’expliquant que je ne me serais sans doute pas senti plus à l’aise dans le lit de sa fille. Parce que je vais me sentir mieux dans le sien ? Un lit, c’est un lit, peu importe à qui il appartient. Je suppose. Je ne me souviens pas avoir dormi dans un lit autre que le mien, à part celui de ma sœur. Dans un lit, on n’y fait que dormir de toute façon. Enfin… soixante pour cent du temps. Le pourcentage restant, c’est pour les exercices physiques. Et voilà que notre nuit passée ensemble me revenait en tête… Ce n’est pas le moment Siobhan ! J’avais légèrement décroché de la conversation, à cause de mes pensées stupides, mais dans l’ensemble j’avais compris que sa fille n’apprécierait peut-être pas que je squatte son lit. « Je comprends, d’accord. » Je n’avais pas tout suivi, mais je pense avoir capté le principal.
Ma concentration fut rapidement mise à mal cependant. J’avais faim. Je n’avais rien mangé de l’après-midi avec tous les évènements alors la faim commençait à pas mal se faire sentir. Mes réflexes ayant repris le dessus, je lui avais proposé de lui faire à manger. De nous faire à manger en fait. A part mes parents, personne n’avait jamais vraiment cuisiné pour moi, c’est toujours moi qui m’y suis collée. Pourquoi ça changerait ? Que je sois l’invitée ou non, ça ne changeait pas grand-chose. Et puis, c’était une façon de le remercier pour tout ça. Il me sourit également affirmant que je ne devais pas me sentir obligée de faire quoi que ce soit, mais il accepta quand même, soulignant le fait qu’il n’était pas vraiment un bon cuisiner. Cette réflexion me fit rire légèrement. Quel homme sait cuisiner de toute façon ? Il m’invita à entrer dans sa cuisine et je le suivais devant son frigo qu’il ouvrit. Il y jeta un rapide coup d’œil avant de se retourner vers moi, l’air un peu gêné. Du poulet et des bricoles ? Je peux peut-être faire un truc avec ça ? Mais pour expliquer ce maigre contenu, il m’expliqua qu’il avait oublié de faire les courses. « Ce n’est pas grave. » Je lui adressais un sourire pour dédramatiser la situation. Ce n’est pas un drame si son frigo est vide. Le mien est rarement plein aussi…
Pendant qu’il allait ouvrir les placards, m’assurant de faire comme chez moi, et m’expliquant à peu près ou tout se trouvait, je m’approchais du frigo pour regarder à l’intérieur et voir si je ne pouvais pas faire quelque chose quand même. Mon regard parcourut les compartiments et je m’accroupissais pour regarder en bas. Hum, mouais ça va être difficile. Finalement, il proposa de commander quelque chose. Oui, pourquoi pas. Ça nous évitera de faire la vaisselle en plus. Je me relevais et refermais le frigo avant de me poster à côté de lui pour jeter un œil aux prospectus qu’il avait sorti. « Ouh là, sacrée collection. » Dis-je pour plaisanter devant la pile incroyable de dépliants. Qu’est-ce qui me ferait plaisir ? Bonne question. « Hum… je ne sais pas. » J’attrapais le premier prospectus qui me tombait sous la main. Chinois. Je ne suis pas trop fan de ce genre de cuisine, j’ai toujours de mauvais préjugés quant à leur hygiène. « On va éviter de prendre des risques inconsidérés, hein ? » Je lui souris, tout en faisant référence subtilement à ce qu’il m’avait dit quand je lui avais annoncé ma grossesse, sur le fait de ne prendre aucun risque. « Alors on évite les trucs trop exotiques. » Je voudrais éviter les intoxications alimentaires. Même si je ne doute pas qu’il soit bon puisqu’il a gardé le prospectus. J’écartais donc tout ce qui ne me plaisait pas, je ne suis pas trop difficile, je mange à peu près de tout, mais je n’ai pas envie de choses trop épicées. Finalement, je tombais sur un dépliant de pizzeria. Ah ça, ça me plait ! Simple, rapide, et bon ! « Pizza ? Si ça te convient ? Et avant que tu ne demandes, la plus simple ce sera très bien. » Je lui tendis le prospectus pour le laisser choisir. Pour moi, c’était déjà tout réfléchi, j’en voulais une toute simple, jambon fromage. Je n’avais pas envie de choses trop compliquées.
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Sam 16 Mai - 20:03
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O
ui, nous avions une grande collection de flyers et cartes de livraisons à domicile. Preuve flagrante de notre tendance à beaucoup manger hors cuisine. Il faut dire que je n'étais pas un expert en cuisine, loin de là et que même si je m'étais grandement amélioré avec le temps, mes plats ne ressemblaient toujours pas à ce à quoi ils devaient ressembler. Ça se mangeait, c'était même plutôt bon, la plupart du temps, mais il ne fallait vraiment pas regarder comment je cuisinais. Quant à Eireen... Et bien Eireen avait dix-sept ans, alors forcément, elle était beaucoup plus adepte des pizzas et des fast food que d'une heure ou deux derrière des fourneaux... surtout avec un père adoptif qui finissait toujours par céder et payer la totalité du plat commandé.
S
iobhan hésita un moment, regardant les différents prospectus. Elle se saisit finalement de celle de mon traiteur chinois préféré, le rejetant vite loin des autres en s'exclamant qu'elle allait éviter tous les risques inconsidérés. Je lui souris en réponse au sien, très conscient qu'elle faisait référence à la promesse qu'elle m'avait faite de faire attention. J'avais envie de la serrer dans mes bras, de lui baiser le front, comme je l'aurais fait avec n'importe quelle personne qui comptait pour moi et qui m'aurait fait ce genre de référence à une telle promesse, mais je ne le fis pas. Je ne pouvais pas. Je le savais. Je restais donc un peu en retrait, la laissant faire son choix, arguer le fait qu'elle n'allait pas choisir quelque-chose de trop exotique. Elle éloigna minutieusement chaque boutique rayé de la liste des possibilités et finit par jeter son dévolu sur la pizzeria qui nous fournissait régulièrement. Elle me demanda si ça me convenait et je hochais la tête. Tout m'allait très bien, de toute manière, tant que c'était suffisant pour combler la sensation de faim. « Okay », soufflais-je. « Va pour les pizzaaaaa ! » D'accord, là j'avais sans doute l'air un peu ridicule.
D
'un pas décidé, je me dirigeais vers le téléphone sans fil de l'appartement et composait rapidement le numéro. Je n'avais même plus besoin de le vérifier pour être certain de tomber au bon endroit. Ça avait quelque-chose d'effrayant... Mais bon. Une tonalité, puis deux et enfin, le bonjour commercialement admis de la pizzeria. « Hey ! Stan ? », demandais-je en ayant l'impression de reconnaître la voix. Mon interlocuteur confirma et demanda à son tour si c'était Kieran, je souris. « Yep mec ! Comment ça va ? » Nouveau point effrayant. Je reconnaissais les employés au son de leur voix à travers le téléphone... God. B1on, je pouvais au moins expliquer qu'Eireen et moi allions aussi souvent manger une pizza là-bas et que, forcément, on s'y était fait des connaissances. Non ? Enfin bref. « Ouais, je vais prendre la carnivore habituelle et aussi une... ? » Je me tournais vers Siobhan pour qu'elle me montre celle qu'elle voulait exactement et la rajoutait à la commande. L'employée se mit à rire à l'autre bout du fil et je me demandais si c'était en rapport avec sa capacité de détecter l'humeur du jour aux types de commandes que nous passions Eireen et moi. Avait-il deviné que ça n'était pas ma fille qui allait manger la seconde pizza ?
S
tan m'annonça le prix, ainsi que le temps d'attendre et après un salut mutuel, je raccrochais. « Ils ont un peu de monde, alors on en a pour une demi-heure/trois quart d'heure », expliquais-je en reposant le téléphone sur son socle. « Tu veux... En profiter pour prendre une douche ou regarder la télé ou... » En fait, je ne savais pas vraiment quoi lui proposer d'autre. J'avais un peu épuisé toutes les options possibles dans mon appartement, mais bon. « On peut toujours chercher un petit truc à grignoter en attendant, si tu le veux. » Elle avait probablement faim et une presque une heure d'attente, c'était long. Moins long que si elle avait fait à manger pendant ce laps de temps, certes, mais long quand même, alors il fallait bien l'occuper pendant qu'il fallait attendre.
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Sam 16 Mai - 20:54
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La pizza me semblait être une bonne idée. Il m’arrivait d’en commander de temps en temps quand j’étais prise d’une intense flemme de faire à manger ou quand je rentrais tard. Et puis, je ne suis pas très nourriture asiatique de toute façon. Les reportages à la télé me font peur. Ce n’est pas trop le moment que je tombe malade. Mon pauvre bébé pourrait en pâtir. Et puis, je lui ai promis que je ferais attention. L’alimentation rentre également en ligne de compte. Je dois faire gaffe à la fatigue, le surmenage et tout ça, mais également à ce que je mange. Parce que tout ce que j’avale, il le consomme aussi. Il faut donc que je fasse attention sur tous les plans. Surtout qu’aujourd’hui, mon stress ne lui a pas été des plus bénéfiques. Arrêtons les frais pour aujourd’hui. Il me sourit en retour, et je supposais qu’il avait compris ma petite référence. Lorsque je fais des promesses, je mets tout en œuvre pour m’y tenir. Ne pas respecter ses engagements, ce n’est pas admissible. Mais ce n’est que mon point de vue.
Il semblait d’accord pour commander des pizzas, à en juger par son espèce de petit cri de guerre qui me fit bien rire. C’est mignon. Son enthousiasme est tellement communicatif. Il est typiquement le genre de personne parfaite pour remonter le moral. Et j’en avais grandement besoin, rire me faisait un bien fou après cette dure journée. Je le laissais aller chercher téléphone, pendant ce temps je rangeais tous les prospectus dans le tiroir que je refermais ensuite. Voilà, il n’y a plus rien qui traine. Je constatais qu’il n’avait même pas besoin de regarder le numéro sur le dépliant pour le composer sur le téléphone. Un habitué ? La petite conversation qui suivit me prouva que oui. Il reconnaissait directement le vendeur à l’autre bout du fil. J’avais l’impression d’écouter une conversation entre deux potes, et je ne pouvais pas m’empêcher de sourire en le voyant faire, croisant les bras devant moi. Il avait quelque chose de tellement innocent dans sa façon d’être. Une présence tellement réconfortante et agréable. Il avait ce petit quelque chose qui mettait rapidement à l’aise les gens. On ne pouvait que se sentir bien avec lui… En temps normal, je n’aurais jamais accepté de rester seule avec un homme dans son appartement. Mais Kieran n’est pas n’importe qui.
Il annonça sa commande et me sortit de mes pensées lorsqu’il se tourna vers moi. Oh oui, pardon ! Je récupérais le prospectus pour retrouver la pizza toute simple que je voulais. Une fois trouvée, je dirigeais le papier vers lui en lui montrant la Margherita pour qu’il puisse terminer de passer commande. A présent, je pouvais ranger le dépliant dans le tiroir avec tous ces autres copains. Pourquoi est-ce que ça ne m’étonne pas de voir autant de prospectus de nourriture rapide dans son tiroir ? Peut-être parce que c’est un homme et que par conséquent, il ne doit pas être doué pour la cuisine. Ou peut-être bien que ça ne l’intéresse pas et que c’est bien plus facile de commander à manger. Et puis les adolescents sont plutôt friands de ce genre de restauration. C’est tout à fait compréhensible.
Il raccrocha le téléphone après quelques minutes et m’annonça qu’ils avaient un peu de monde et que par conséquent, on allait devoir attendre entre trente et quarante-cinq minutes. Je hochais la tête en signe d’acquiescement. Si j’avais cuisiné, j’aurais sans doute mis le même temps. Après, tout dépend si le plat avait été élaboré ou non. Mais bon, je pense qu’on en a quand même pour moins longtemps à attendre les pizzas. Il me proposa diverses options en attendant. Prendre une douche ou encore regarder la télé. Que faire pour passer le temps ? Est-ce que j’en profite pour aller prendre une douche et être tranquille rapidement ? Regarder la télé ? Autant faire quelque chose d’utile en attendant non ? Ou alors grignoter quelque chose ? « Si on grignote maintenant, on n’aura plus faim après. » Le grignotage, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux à faire, même si j’ai faim. « Je peux encore attendre une demie heure, ne t’en fais pas. » Autant que je m’occupe pour ne plus trop y penser. « Je vais aller prendre une douche si tu veux bien. » S’il voulait bien ? En quoi ça lui poserait problème ? J’allais récupérer mon sac avec mes affaires que j’avais posé dans un coin en arrivant avant de me tourner vers lui. « Si tu m’indiques où trouver une serviette, je devrais m’en sortir. » Et un gant de toilettes. Je suppose qu’il a du gel douche et du shampoing aussi.
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Lun 18 Mai - 16:19
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S
iobhan ne fut pas convaincu par la proposition de trouver quelque-chose à grignoter, précisant que dès lors, nous n'aurions plus faim pour la pizza. Je n'étais pas forcément d'accord de mon point de vue, mais je pouvais comprendre que pour elle, cela puisse être le cas et je hochais simplement la tête en signe d'approbation quand elle ajouta qu'elle pouvait parfaitement attendre une demi-heure. Elle accepta, cependant l'idée de prendre une douche et demanda juste à ce que je lui indique où trouver des serviettes. « Oui, bien sûr ! », soufflais-je en lui faisant signe de me suivre.
J
'entrais dans la salle de bain et allait directement dans le placard sous l'évier. « Tu as tout là ! », expliquais-je en lui indiquant les serviettes de bains, serviettes plus petites que nous utilisions pour nous sécher les mains ou les cheveux, les gants de toilettes et d'autres petites choses pour la toilette comme les cotons tiges, le sèche cheveux et le lisseur, le coton et le démaquillant d'Eireen, etc. « On reste dans le classique après, avec le gel douche et le shampoing qui sont dans la baignoire, à côté du robinet », ajoutais-je avec un signe de la main en direction des dites bouteilles « Et je dois avoir un paquet de brosses à dents qui traîne quelque-part si tu as besoin. »
J
e ne savais pas vraiment où, mais peut-être dans la cuisine, seul endroit comportant assez de rangement pour pouvoir stocker quelques trucs, même si cela ne ressemblait plus, alors, à des rangements de cuisine. Je me grattais ensuite l'arrière de la tête en réfléchissant. Non, je ne voyais pas quoi rajouter de plus alors... « Et bien, si tu as tout, je vais te laisser. La clé pour le verrou est accrochée derrière la porte si cela te permet de te sentir plus en sécurité », proposais-je avant de passer à côté d'elle pour sortir de la salle de bain et la laisser refermer la porte. J'ignorais totalement si elle avait assez confiance en moi ou pas pour savoir que je n'entrerais pas sans autorisation, mais après ce qu'elle venait de vivre, je pouvais comprendre qu'elle soit terrifiée à l'idée de se retrouver dans une telle position de vulnérabilité.
U
ne fois seul, j'en profitais pour mettre la table y déposant deux assiettes, des couverts et deux verres à pied. Cela faisait décidément bien trop longtemps que je n'avais pas mangé en si charmante compagnie et doutait un peu de la marche à suivre pour paraître civilisé. Avec Eireen, c'était plutôt le genre « bonne franquette ». Les pizzas restaient dans leur carton, on ne prenait parfois pas même la peine de les découper avant de mordre dedans et si ça n'était pas des canettes, c'était des verres de soda qui accompagnaient notre menu déjà riche en calories. Je suis vraiment un mauvais père, parfois, songeais-je avec un sourire amusé avant d'aller vers le salon pour ramasser et empiler correctement les magazines qui traînaient sur la table basse et pour remettre les coussins du canapé correctement.
E
n fait, je cherchais juste à m'occuper les mains, parce que j'étais... nerveux ? Comment ne pas l'être. Siobhan était la première femme, adulte, attirante de surcroît, qui foulait le sol de ma maison depuis des années. Depuis Mills, en fait. Et c'était forcément pas évident de montrer ainsi son intimité à une personne quand on avait un peu perdu la notion de convenable ou non. Eireen et moi vivions parfois dans une maison bien propre comme maintenant, parfois dans un appartement un peu plus en chantier. Nous ne faisions pas toujours attention et des choses pouvaient rapidement traîner si et là et personne d'autre n'avait forcément à les voir... genre linge sale, sous-vêtement et autres bêtises du genre. Pas que nous exposions vraiment nos sous-vêtements ou quoi dans l'appartement, mais il pouvait arriver qu'une culotte ou un boxer glisse du panier le jour de lessive et se retrouve près du canapé ou quoi. C'était le genre de choses qui arrivaient dans toutes les familles, non ? D'accord, je me montais vraiment la tête pour rien – et j'avais cruellement conscience de vivre un peu trop dans mon monde avec ma fille, manquant cruellement de l'expérience des autres familles -, mais j'étais nerveux. J'avais tendance à être ainsi, quand j'étais nerveux.
E
t comment ne pas être nerveux quand une femme délicieusement attirante se trouvait être en train de prendre une douche dans la salle de bain que personne, hormis votre fille et vous, n'avait foulé ?
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Lun 18 Mai - 17:55
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Kieran & Siobhan
J’avais besoin de me détendre un peu après cette journée riche en émotion et quoi de mieux pour ça que de prendre une bonne douche chaude ? J’aurais aussi pu me détendre devant la télé, mais mon corps avait tellement été crispé aujourd’hui que c’était mes muscles qui en avaient le plus besoin. Et puis, ça nous fera gagner du temps à tous les deux. Si je prends ma douche maintenant, il aura la salle de bain pour lui après manger. Et comme ça, ça lui laisse un peu de temps pour se retrouver un peu tout seul et souffler. Il m’a sur le dos depuis cette après-midi. On a tous besoin de nos petits moments de tranquillité.
Je lui avais demandé si je pouvais aller prendre ma douche du coup, même s’il me l’avait déjà proposé précédemment. Il accepta, évidemment et me fit signe de le suivre. Je m’exécutais et rentrais à sa suite dans sa petite salle de bain. Il se baissa pour ouvrir le placard sous le lavabo et je fis de même pour jeter un œil à l’intérieur. Il m’indiqua que tout était là, les serviettes de différentes tailles, les gants de toilettes… Je voyais aussi des cotons tiges, un sèche cheveux et divers autres produits et appareils. On sent bien qu’il y a une fille qui vit là. Il ajouta également que le shampoing et le gel douche se trouvait déjà dans la baignoire. Je hochais la tête en signe d’acquiescement et il précisa qu’ils avaient aussi un paquet de brosses à dent dans un coin. « D’accord. Pour la brosse à dent, j’en ai une. Mais merci. » J’en garde toujours une au bureau, pour me laver les dents après manger le midi. Ça passe moyen si je me retrouve avec une feuille de salade entre les dents pour passer à la télé.
Bon, et bien je crois que c’est bon. Je me redressais alors qu’il fit de même en se grattant l’arrière de la tête comme pour réfléchir. Il précisa que la clé du verrou était derrière la porte, si jamais je voulais me sentir plus en sécurité, ce qui me fit sourire. « Ça va aller, ne t’en fais pas. » Je m’écartais légèrement du passage pour lui permettre de quitter la pièce. Après son départ, je refermais simplement la porte sans la verrouiller. Etant plutôt maladroite en règle générale, je préfère lui laisser la possibilité d’entrer si jamais il m’arrive quelque chose. Je ne sais pas, je peux glisser ou dans un moment de faiblesse, tomber, ou je ne sais quoi. Enfin bon, je ne pense pas qu’il soit du genre à entrer pour tenter quelque chose, en quatre ans, il n’a jamais rien fait. Bon à part il y a presque trois mois. Mais là, je l’y avais bien poussé quand même. Et puis l’alcool aidant… Bon dieu, ça fait deux fois que je repense à cette nuit en même pas une heure. Il va falloir se calmer. Une bonne douche froide me fera du bien tiens.
Je posais mon sac dans un coin de la pièce et sortit une serviette et un gant de toilette du placard. Je laissais la serviette sur le lavabo et posais le gant sur le rebord de la baignoire. Je me déshabillais ensuite, posant également toutes mes affaires… Et bien sur le lavabo aussi. J’entrais dans la baignoire et je laissais couler l’eau pour trouver la bonne température, sans pour autant la laisser couler trop longtemps. Attrapant le pommeau de douche, je laissais couler l’eau chaude sur mon corps et ça me faisait déjà un bien fou. Je n’avais pas spécialement prévu de me laver les cheveux également, mais tant que j’y étais pourquoi pas. Je pouvais enfin me détendre un peu et relâcher toute cette pression que j’avais accumulée depuis le début de l’après-midi. L’eau a un pouvoir relaxant incroyable. Enfin bon, j’avais récupéré un peu de shampoing pour mes cheveux et du gel douche sur le gant de toilette pour me laver. Puis rincer tout ça.
Je finis par être propre alors je quittais la baignoire pour récupérer la serviette et m’enrouler dedans. Je ne sais pas exactement combien de temps j’ai mis mais en général, je mets quasiment une demie heure pour être propre avec les cheveux secs et coiffés. En sachant que mes cheveux sont longs, je mets un temps fou… Enfin. J’essuyais rapidement le haut de mon corps avant de m’attarder un peu plus sur mes cheveux. Mais soudain, je me figeais. La serviette encore dans les cheveux, je relevais la tête pour regarder mes affaires sur le lavabo. Et rapidement, la liste des choses que j’avais dans mon sac me revint en tête et je réalisais alors qu’il me manquait quelque chose. Quelque chose d’essentiel. Oh, pour l’hygiène, j’ai tout ce qu’il faut. J’ai même un haut de rechange pour demain. Mais pour ce qui est du pyjama… Ou même des sous-vêtements… Le soutien-gorge, je peux le remettre demain, la culotte… ça me plait moyen, mais je n’ai pas trop le choix. Et bien tant pis. Mais pour le pyjama ? Je ne vais pas dormir en jean ni même en sous vêtements… Je ne suis pas chez moi. Je passais ma main sur mon visage. Si je pouvais je me mettrais une baffe. Il va falloir que je lui demande de me prêter un t-shirt ou quelque chose… Oh seigneur. Niveau situation gênante, on atteint des sommets.
Bon. J’enroulais la serviette autour de moi, cachant ma poitrine et à peu près mes cuisses. J’essorais une fois de plus mes cheveux pour ne pas qu’ils gouttent partout, ainsi que mes pieds sur le petit tapis pour ne pas mettre de l’eau partout parce que je suis encore mouillée. Oh god. Je m’approchais de la porte, main sur la poignée et pris une profonde inspiration. Courage. Mon dieu que c’est gênant. Allez ! J’ouvris la porte pour sortir de la salle de bain et posais mes deux mains sur la serviette comme pour m’y accrocher… L’une au niveau de ma poitrine, l’autre un peu plus bas, sur mon ventre. Je m’éclaircis un peu la gorge avant de parler. « Euh… Kieran… en fait, je suis un peu bête mais… J’ai complètement zappé que je n’avais pas de pyjama… » Oh mon dieu que je me sens stupide ! A tel point que je sens que mes joues s’enflamment. « Je suis désolée mais… Tu n’aurais pas un vieux truc ? » J’en arrivais même à me mordre la lèvre inférieure tant je me sentais mal à l’aise et embarrassée de lui demander de me prêter des vêtements… Si j’avais pu disparaitre dans un trou de souris, je l’aurais fait. Vraiment. De quoi j’ai l’air à moitié mouillée, les cheveux dégoulinants et l’air aussi bête ?
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Mar 19 Mai - 18:38
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S
iobhan m'assura qu'elle n'avait pas besoin de brosse à dent, qu'elle en avait une et au final, je me sentais un peu idiot de ne pas l'avoir deviné plus tôt. La blondinette était parfaite, sur bien des points et s'il y avait une chose dans laquelle elle était parfaite, c'était le travail. Jamais elle n'aurait pris le risque de se présenter devant la caméra avec un sourire qui ne serait pas parfait. C'était donc évident qu'elle avait dans son bureau une brosse à dent et du dentifrice. Je n'avais donc pas eu à en chercher une pour elle, mais du coup, il m'avait fallu trouver une autre occupation, autrement et dans un si petit appartement, il n'y avait pas grand-chose à faire pour s'occuper les mains.
A
près une bonne vingtaine de minutes, la porte de la salle de bain s'ouvrit de nouveau et je me figeais sur place, pivotant pour faire face à une Siobhan qui me coupa littéralement le souffle. Que Dieu me vienne en aide, songeais-je, alors que je restais là, bouche bée – et probablement un peu ouverte – devant cette femme qui m'offrait une magnifique vision. Une serviette autour du corps et ses cheveux encore mouillés par la douche qu'elle venait de prendre, Siobhan se tenait là, sur le pas de la porte de la salle de bain, l'air plus mal à l'aise que jamais. Elle prononça quelques mots que j'entendis sans assimiler. Il me fallut plusieurs secondes supplémentaires pour faire les connexions et faire de ses sons prononcés les uns après les autres une phrase signifiant quelque-chose. « Oh hum... Oui, oui bien évidemment ! Attend une minute ! », soufflais-je alors que mon cerveau comprenait enfin ce qu'elle me demandait.
J
e me dirigeais rapidement vers ma chambre, fermant la porte pour pouvoir aller fouiller dans le placard mural qui se trouvait derrière, cherchant parmi les chemises et les pantalons quelque-chose d'assez confortable pour une nuit. Je trouvais finalement un vieux T-shirt que je ne mettais plus depuis longtemps, parce que complètement déformé à force d'avoir été trop porté et lavé. Il était simple et noir et en assez bon état pour ne pas être transparent, mais tellement déformé qu'il arriverait probablement à mi-cuisse de Siobhan. C'était donc bien un vêtement idéal, que je pouvais lui prêter sans honte.
J
e revins dans le salon aussi rapidement que possible, tendant le vêtement à la jeune femme avec un doux sourire. Elle avait l'air d'avoir tellement honte et j'avais été si pressé de fuir dans la chambre, pour cesser de la regarder avec insistance, que je n'avais même pas relevé avant. « Et ça n'est pas bête du tout », dis-je en faisant de mon mieux pour ne pas trop la regarder, afin de ne pas trahir comment je me sentais de la voir si peu vêtue, si sexy. « En fait, j'aurais plutôt fini par m'inquiéter si tu avais sorti un pyjama de ton sac. Sac qui se trouvait dans ton bureau, je te le rappelle », ajoutais-je avec un sourire plus amusé. Une nouvelle fois, je restais à bonne distance pour qu'elle ne prenne pas peur de moi et me grattais l'oreille. J'avais trop souvent tendance à faire ça quand j'étais nerveux. Cela me trahissait toujours. « J'ai probablement un pantalon de jogging ou quelque-chose du genre si tu as besoin d'un bas pour être plus à l'aise... mais je t'avoue que je ne suis pas sûr à cent pourcent de ça. » J'avais bien un jogging, mais entre Eireen qui me le piquait parfois pour une raison X ou Y et les nombreux vêtements oubliés dans la buanderie au sous-sol de l'immeuble, je n'étais jamais vraiment certain d'avoir toujours tel ou tel vêtement à disposition.
P
osant un nouveau regard sur elle, je me mordis la lèvre, observant ses cheveux dégoulinant le long de son cou et de ses épaules, des mèches rebelles barrant son front de manière désorganisée, son visage baissée à force d'éviter mon regard... N'y résistant pas, j'avançais une main vers elle et glissais mes doigts sur son front, ôtant les cheveux qui le barraient pour les ramener loin de son visage, glissant le long de ses mèches humides pour les passer derrière son oreille et remonter son visage vers moi en glissant le long de sa mâchoire. Je retirais ma main dès que je réalisais que j'étais allé trop loin et fit quelques pas pour m'éloigner. « Je... Tu veux... Tu veux boire quelque-chose ? Je te sers un verre pendant que tu termines de t'habiller », proposais-je en m'éloignant déjà vers la cuisine.
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Mer 20 Mai - 21:32
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Passer la nuit chez un homme, quel qu’il soit, n’était déjà pas habituel et légèrement déstabilisant pour moi. Même si Kieran est adorable, il reste un homme. Et j’ai un rapport un peu particulier avec eux. Mais alors, me retrouver à moitié nue dans son salon parce que j’ai fait une erreur de débutante c'est clairement gênant. Pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ? Pourquoi est-ce que le fait de n’avoir rien à me mettre en sortant de la douche ne m’a pas sauté aux yeux avant ? Non non, il a fallu que je tilt une fois dos au mur. Je me sentais tellement mal de lui demander des vêtements, à lui, dans cette tenue, sur le pas de la porte de la salle de bain. Je tenais bien la serviette avec mes mains parce que je savais que si je les retirais elle n’allait pas tenir bien longtemps. Je n’ai jamais su comment faire bien tenir une serviette autour de moi. Ça finit toujours par glisser si je ne tiens rien. Alors bon, il est hors de question que je me retrouve complètement nue en plein milieu de son appartement. Quand bien même il n’y ait que nous et qu’il m’ait déjà vue…
Il me regardait longuement, sans réagir. Il avait l’air complètement… Ailleurs ? Mon dieu c’est déjà extrêmement embarrassant alors si en plus il me dévisage… Je me dandinais limite sur place, commençant à entortiller une mèche autour de mes doigts, signe plus qu’évidemment d’embarras. Mais après quelques secondes, enfin, il réagit soudainement me demandant d’attendre une minute avant de partir dans sa chambre. En son absence je respirais un peu mieux, tentant de me détendre un minimum pour ne pas paraitre trop crispée. Détends-toi Sio. En attendant qu’il revienne, j’en profitais pour resserrer la serviette autour de moi. Comment est-ce qu’elles font toutes ces filles à la télé pour que leur serviette tienne sans qu’elles n’aient besoin de la tenir ? Pourquoi est-ce que je n’y arrive pas ? C’est désespérant. Je suis désespérante.
Il finit par revenir près de moi et me tendit l’un de ses vêtements avec un sourire. Je le lui rendais en récupérant ce qu’il me donnait. Un t-shirt noir. « Merci. » ça devrait aller. Je relevais la tête lorsqu’il reprit la parole, m’assurant que ce n’était pas bête, et réagissant en différé à ce que je lui avais dit plus tôt. Il poursuivit qu’il se serait même inquiété que je sorte un pyjama de mon sac, sac qui se trouvait effectivement dans mon bureau. Cette remarque me fit légèrement rire et ça permettait de détendre un peu l’atmosphère. « Oui, mais j’aurais quand même pu réagir avant. » Avant de prendre ma douche. Avant même de me déshabiller. Avant même d’entrer dans cette salle de bain. J’aurais pu y penser bien avant. Mais non, ça ne m’est pas venu à l’esprit. Enfin bon, ce qui est fait est fait. Il se mit à se gratter l’oreille, visiblement aussi mal à l’aise que moi. Il faut vite que j’aille m’habiller avant qu’un malaise de débouche entre nous.
Mais il reprit la parole évoquant le fait qu’il avait peut-être un pantalon si jamais je me sentais mal à l’aise avec seulement un t-shirt, mais il n’en était pas sûr. Ben je pense que ça devrait aller non ? « Hum je ne sais pas, je vais déjà essayer ça. » Pourquoi ça n’irait pas ? Ça devrait me faire une espèce de robe non ? Autant voir où ça m’arrive déjà. Plaquant mes coudes contre mon corps pour tenir la serviette, je dépliais le t-shirt devant moi pour analyser la longueur. Je pense que ça va. Pour être sûre, je mettais le t-shirt devant moi, calant le col sous ma tête et le maintenant avec mon menton. Ainsi, je remarquais qu’il m’arrivait à peu près à mi-cuisse, à quelques centimètres près. J’éviterais de me pencher en avant, ce n’est pas grave. « Ça devrait aller. » Je repliais vite fait le vêtement dans mes mains et je vis ses pieds s’approcher de moi. Je n’osais pas relever la tête pour le regarder tant il était près de moi. Je n’osais même plus bouger en fait. Ma respiration s’arrêta lorsque je sentis ses doigts sur mon front, puis glisser le long de mes cheveux pour les placer derrière mon oreille. Seigneur. Pourquoi est-ce que je me sens si bizarre ? Pourquoi est-ce que j’ai l’impression de me sentir comme ces adolescentes qui découvrent les hommes ? Pourquoi est-ce que je me sens troublée ? Ses doigts glissaient finalement le long de ma mâchoire pour remonter mon visage vers le sien. Je le regardais un quart de seconde dans les yeux avant d’être comme hypnotisée, attirée par ce que j’avais pile en face de mon regard. Ses lèvres. Elles m’appelaient tellement fort que par automatisme j’entrouvrais déjà la bouche. Je ne pensais plus à rien, mon cerveau ne répondait plus présent. J’étais ailleurs, totalement, incapable de faire ou dire quoi que ce soit.
Mais cela ne dura pas longtemps. Il retira vivement sa main de mon visage et s’éloignait de moi. Sa voix parvenait à mes oreilles, pourtant mon cerveau était toujours déconnecté alors je ne réalisais pas tout de suite ce qu’il disait. Qu’est-ce qu’il venait de se passer exactement ? Pourquoi le temps s’était suspendu ? Ce n’est que quelques secondes plus tard, quand je sentis ma serviette s’échapper légèrement que je revenais à moi. Je la retenais pour ne pas qu’elle glisse davantage et ne révèle quoi que ce soit de mon corps. Boire quelque chose ? « Euh… Je… Euh. » Réponse très constructive. Non, je n’ai pas soif. Me servir un verre ? Je suis enceinte, pas d’alcool pour moi. « Me servir un verre, si tu entends par là, un verre d’alcool alors non. Je ne peux plus. » Mais qui me dit que c’est de ça qu’il parle ? Il vit avec une adolescente, il n’y a pas d’alcool ici. Arrête de repenser à cette foutue nuit où tu étais bourrée Sio. Mais ce n’est pas de ma faute, à chaque fois qu’il s’approche trop, c’est plus fort que moi, ça me revient en tête. « Enfin, je veux dire. Non tu n’as pas d’alcool ici bien sûr. Ce n’est sans doute pas ce que tu voulais dire... Bref ! Un verre d’eau ! » Ça refroidira mes ardeurs. Aurais-je dû rajouter. Après avoir lamentablement bafouillé comme une ado de quinze ans, je regagnais rapidement la salle de bain, refermant derrière moi et me laissant glisser contre la porte pour m’asseoir par terre, prenant mon visage dans mes mains. Pitoyable. Je suis pitoyable.
Après quelques secondes d’apitoiement sur mon sort, je me relevais et terminais de m’essuyer. J’enroulais mes cheveux dans la serviette le temps de remettre ma culotte et d’enfiler le t-shirt qu’il m’avait prêté. Je ne dors pas avec un soutien-gorge, est-ce que je dois quand même le remettre ? Pourquoi ? Non, je ne vais pas changer mes habitudes, et puis, ce n’est pas comme si j’avais une poitrine imposante… Elle sera bien dissimulée derrière ce large t-shirt. Comme je l’avais estimé, il m’arrivait à peu près à mi-cuisse. Ça devrait aller. J’enlevais la serviette de mes cheveux pour les essuyer une dernière fois. Armée de ma brosse je les démêlais ensuite avant d’utiliser le sèche-cheveux pour les sécher. Après de longues minutes à me battre avec ma crinière, j’étais enfin prête. Bien, je rangeais le tout et posais simplement mes affaires sur mon sac et mes chaussures à côté. Je ne sais pas où le mettre, alors tant pis, je vais le laisser là pour le moment. Maintenant que tout était en ordre, je pouvais sortir de la salle de bain, pieds nus. Ben oui, je n’ai pas prévu de chaussons ou de chaussettes non plus. Et puis, je ne vais pas remettre mes bottines, je commençais à avoir mal aux pieds. Ce n’est pas grave.
Je quittais donc la pièce pour le rejoindre, où qu’il soit. Une fois qu’il fut en vue, je tirais sur le t-shirt de chaque côté pour constater la largeur. « Il est vachement grand comme t-shirt, ça me fait une robe. » Je tentais un trait d’humour pour faire passer mon évasion lamentable d’il y a quelques minutes. « Et, je n’ai pas besoin de pantalon, ne t’embête pas. » Je vais juste éviter de trop me pencher. Il me prête déjà un t-shirt, je ne vais pas non plus lui piquer toute son armoire. Et avec tout ça, les pizzas ne sont toujours pas arrivées ?
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Ven 22 Mai - 19:05
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J
e devais l'avouer, je n'étais pas des plus doués avec la gente féminine. Mills avait été mon premier amour et après elle, j'avais surtout consacré ma vie à Eireen. J'étais un homme, j'avais des envies, bien sûr et j'avais eu quelques liaisons, plus ou moins longues, mais jamais rien de sérieux et jamais sans que la femme ait fait... Et bien le premier pas vers le plus. Eireen était passé en premier pour tout et à cause de ma fille, j'avais toujours tendance à réfléchir des heures avant de me lancer avec une femme qui m'intéressait. Je n'étais pas habitué à avoir la femme en question sous mes yeux tous les jours et encore moins chez moi. Je ne savais décidément pas comment me comporter avec une femme et encore moins avec elle. Comment fallait-il faire avec une femme comme Siobhan Hopkins ? Comment se comporter avec la femme sur laquelle on venait d'ouvrir les yeux de manière plutôt brutale, découvrant combien quatre années avaient inconsciemment tout changé sur la vision qu'on pouvait avoir d'une personne et de la relation qu'on pouvait avoir avec elle ? Comment se comporter quand cette femme était en plus enceinte de vous ? Comment se comporter quand, en plus de tout cela, vous veniez de découvrir qu'elle avait été victime de violences conjugales par le passé et que ce que vous aviez toujours pris pour une intolérance au contact physique se révélait en fait être une peur légitime du toucher des hommes ?
E
lle m'accordait un peu de confiance, malgré tout. Elle avait assez confiance en moi pour me suivre chez moi, pour accepter que je m'occupe d'elle et la protège. Elle m'avait fait assez confiance, il y a presque trois mois, pour me laisser l'approcher, la toucher, l'embrasser, la déshabiller... Mais me faisait-elle assez confiance maintenant ? Était-elle consciente que je n'étais pas lui et que jamais je ne lui ferais du mal ou est-ce qu'elle avait encore l'esprit trop embrumé pour songer que toucher sa joue n'était en rien prémices d'une agression ? Je l'ignorais. C'est pourquoi j'avais retiré ma main sur son visage aussi rapidement que l'envie m'avait prise de repousser ces maudites mèches qui m'empêchaient de voir ses yeux.
S
iobhan m'assura que le T-shirt devrait suffire à l'habiller, avant de se figer sous mes doigts, sans que je ne sache si elle était mal à l'aise ou si elle ne savait juste pas comment réagir à mon contact. Sa chaleur picota un instant le bout de mes doigts après que j'eus quitter son visage, alors qu'elle bafouillait qu'elle ne pouvait pas boire d'alcool à cause du bébé. Bien sûr. Je ne parlais pas d'alcool en soit, mais ailleurs que dans un verre, même de l'eau ou du jus aurait été difficile à consommer. J'allais lui en faire la remarque, mais elle se la fit elle-même, rappelant que je n'avais sans doute pas d'alcool dans mon appartement. J'en avais, mais effectivement, ça n'était pas ce que je voulais lui proposer. Elle quémanda un verre d'eau et retourna se cacher dans la salle de bain pour s'habiller.
J
e soupirais, respirant enfin après avoir retenu mon souffle en sa compagnie. Je n'avais même pas réalisé avant que j'avais cessé de respirer. D'un pas lent, alors que je l'entendais se préparer dans la salle de bain, je sortis la bouteille d'eau du réfrigérateur et allait lui servir un verre avant de poser la bouteille sur la table et de m'asseoir pour attendre. Je n'avais plus rien à faire et à force de tourner en rond, j'allais finir par faire une bêtise. Il valait mieux que je m'assoies et attendre plus ou moins patiemment qu'elle ait fini... ou que la pizza arrive.
C
e fut Siobhan, finalement, qui sortit de la salle de bain en première, après s'être séchée les cheveux. Je me relevais pour l'accueillir, parce que j'étais bien élevé et que ma maman m'avait toujours dit de me lever quand quelqu'un entrait dans la pièce... Et je restais bouche bée devant la déesse qui apparut à mes yeux. Si belle, si désirable dans MON vêtement. Dieu, j'avais oublié combien une femme pouvait être sexy quand elle portait quelque-chose vous appartenant. J'avais presque oublié combien ses longues jambes m'avaient donné des envies d'actes impurs cette nuit-là et comment j'avais aimé les mouvements de son corps quand j'avais embrassé cette poitrine bien ferme que je devinais sans mal sous ce T-shirt. Comment avais-je pu faire pendant dix semaines pour travailler à ses côtés jour après jour sans avoir envie de lui sauter dessus et de lui faire l'amour encore et encore ? Je n'en avais aucune idée. J'avais tellement envie de lui montrer comment un homme devait prendre soin d'une femme. J'avais tellement envie d'entendre de nouveau ses soupirs de plaisir sous ma langue et mes caresses. J'avais l'impression qu'une ampoule s'était éclairée et que j'avais ouvert les yeux après des années d'ignorance et je me sentais ridicule. Ridicule de ne pas avoir vu avant. De ne pas l'avoir vu, elle, avant...
E
lle me sortit de mes pensées en s'exclamant que le T-shirt était vraiment grand et qu'elle n'avait même pas besoin de pantalon. Qu'il lui suffisait en faisant comme une robe. Je souris, amusé, avant de hocher la tête. « Oui, il s'est déformé avec les années et je ne le porte même plus tant il s'est agrandi. J'ai bien fait de ne jamais le jeter, cependant. Je n'aurais jamais pensé qu'il aurait pu me servir dans une telle occasion. » Je ne l'aurais jamais jeté de mon propre chef, de toute manière, car c'était un souvenir précieux. Un T-shirt que j'avais acheté alors que je venais juste de me mettre en couple avec Mills, dans un festival que nous avions fait tous les deux et que nous avions adorés. C'était un T-shirt emplie de souvenir et qu'importe que je ne parle jamais d'elle et ne l'abrite que dans mes pensées. Je tenais à notre histoire et à tout ce que je possédais et qui me ramenait à nous. Ça avait longtemps fait mal. Ça ne le faisait plus aujourd'hui. J'étais pleinement en paix avec nous et avec la fin de notre histoire et tout ce que je possédais encore avait ce goût de nostalgie qu'on porte aux choses qu'on conserve pour toujours se rappeler des gens qu'on a aimé et perdu.
A
vant que l'un de nous ne puisse rajouter quoi que ce soit, on sonna à la porte et je m'excusais pour aller l'ouvrir. Le livreur était enfin là, tenant en équilibre dans une main les deux boites à pizza qui sentaient bon le fromage chaud. « Salut Greg ! », dis-je en lui tendant les billets pour payer. « Alors Jamie ? Il a compris sa faute ou il est toujours en punition à perpétuité ? » Il me salua à son tour, m'assurant que la perpétuité allait durer encore quelques temps, même s'il avait finalement compris la leçon et je me mis à rire. Après un sourire, le livreur Greg me souhaita une bonne soirée et tourna les talons pour partir. Je posais les boites sur la table et me retournait vers Siobhan avec un grand sourire. « Timing parfait, n'est-ce pas ? », m'exclamais-je en tirant la chaise la plus proche de moi pour l'inviter à s'y asseoir. « Greg a un fils de sept ans, Jamie... Qui a un peu trop tendance à se référer à son cousin pour ce qui concerne les bêtises et le rejet de l'autorité parentale », expliquais-je en me remémorant la dernière conversation que nous avions eu lui et moi. « Le problème étant bien sûr que le cousin de Jamie a quinze ans et pas la peine vision du monde et de ses dangers... Pauvre Greg. Il n'a pas fini. L'adolescence va être un enfer à vivre. » L'adolescence était un moment difficile pour tous parents. Mais il fallait avouer que certains morflaient plus que les autres...
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Ven 22 Mai - 21:12
My home is your home
Kieran & Siobhan
Avais-je vraiment pris la bonne décision en acceptant de passer la nuit chez Kieran ? Nous n’étions que des collègues après tout. Quoi d’autre ? On ne peut pas vraiment dire qu’on soit des amis. On ne se raconte pas nos vies respectives. On ne parle pas de nos vies amoureuses, bien qu’il n’y ait pas grand-chose à dire concernant la mienne, parce qu’à part Noah, je n’ai jamais connu un homme assez longtemps pour considérer notre relation comme sérieuse. Rares étaient les hommes que j’avais fréquentés après ma rupture d’ailleurs. Je n’étais pas le genre de fille à passer la nuit avec le premier venu. Si je n’avais pas un minimum confiance, je ne franchissais jamais le pas. Or, Kieran est le seul, depuis Noah avec qui je suis allée plus loin qu’une simple conversation au détour d’un verre. Il est le seul que j’ai consciemment allumé alors que j’avais un peu trop bu. Il est le seul avec qui je me suis laissée complètement aller depuis neuf ans maintenant… Ou depuis toujours en fait ? J’étais toujours sur la réserve avec Noah, me laissant faire parce que c’était mon devoir en tant que conjointe mais… Ce n’était clairement pas la même chose. Avec Kieran, j’avais plus vécu ça comme un jeu, un défi en fait. C’est d’ailleurs moi qui avais commencé ce soir-là en le défiant de m’embrasser… Et puis la suite des choses avait dérapé sans que je ne souhaite y mettre un terme. Résultat, je suis enceinte.
Mais bon dieu, pourquoi pour la énième fois je repense à cette satanée nuit alors que je suis debout dans son salon ? Je ne pourrais pas penser à autre chose non ? Comme les personnes normalement constituées. Je ne sais pas, pourquoi ce ne sont pas les pizzas que j’ai en tête ? Pourquoi est-ce que je ne pense pas à mon boulot ou à rien du tout tiens. Non, irrémédiablement, c’est cette nuit qui me revient inlassablement en tête quand je pense à lui. Pendant près d’un mois après l’avoir passée, et avant que je ne découvre que j’étais enceinte, j’avais réussi à passer outre. Je n’y pensais plus, pour moi, c’était limite si elle n’avait jamais eu lieu en fait. Mais là, ça devient limite obsessionnel. Je vais finir par faire un lapsus à force. La honte. Il s’était levé quand j’étais sortie de la salle de bain, ce qui m’avait légèrement surpris mais bon. Pour tenter de parler d’autre chose et de relativiser j’avais stipulé que son t-shirt était vachement large. Mais, il me regarda d’une façon qui me faisait littéralement fondre sur place. Seigneur comment peut-on se sentir aussi troublée pour un simple regard ? Je me sens comme transpercée par ce regard d’un bleu profond. C’est extrêmement déstabilisant.
Mais il finit par sourire et me confirmer que son t-shirt était déformé à cause des années et que lui-même ne le porte même plus tant il s’est agrandi. Il avait bien fait de le garder, en effet. Je souris à mon tour en hochant la tête. « Il ne faut jamais rien jeter, ça peut toujours servir, la preuve. Ça dépanne. Merci encore une fois. Et je te le rendrais après l’avoir lavé. » Il ne le porte peut-être plus, mais ce n’est pas une raison pour que je le garde. Alors dès demain, je le mettrai au lavage pour lui rendre le plus vite possible. Mais à peine avais-je fini ma phrase qu’on sonna à la porte. Les pizzas je suppose. Kieran s’excusa pour aller ouvrir et commença à discuter avec le livreur. Pendant ce temps, je jetais un œil à la table, qu’il avait déjà dressé en fait. Il a même pensé à mettre des couverts et des assiettes. On va manger des pizzas, les assiettes ne sont pas utiles. On peut manger dans les cartons. Ni une ni deux, je récupérais les deux assiettes propres pour aller les poser sur un meuble de cuisine, ne sachant pas où il fallait les ranger. J’avais laissé les couverts parce que si c’est chaud c’est toujours mieux de couper des morceaux que de se brûler.
Alors que je revenais vers la table, il avait refermé la porte et le livreur était parti. Il posa les boites sur la table et m’adressa un grand sourire. Timing parfait oui. « En effet. » Il tira la chaise devant lui et m’invita à m’asseoir. Cette délicate attention me fit sourire. On ne m’avait encore jamais tiré une chaise pour que je m’y assoie. Je le remerciais donc avant de m’installer, croisant les jambes. Il me raconta alors rapidement la vie du livreur qui nous avait servi, et de son fils qui faisait des bêtises apparemment en prenant exemple sur son adolescent de cousin. Ah, l’adolescence, moment un peu difficile pour la majorité des individus. « Oui, il parait que c’est la période la plus difficile à gérer. » Je n’ai pas eu trop de problème pendant cette période, personnellement, et ma sœur non plus. Mes parents ont donc eu de la chance. Espérons que ce soit la même chose pour mon propre enfant. En parlant de ça… « En parlant d’adolescent, est-ce que tu en as déjà parlé à Eireen de l’arrivée prochaine de son petit frère ou sa petite sœur ? » Il était important qu’elle le sache aussi, parce qu’elle aura également un rôle à jouer pou lui ou elle. C’est toujours important d’avoir une grande sœur. Mais peut-être qu’elle ne veut pas en entendre parler ? Peut-être qu’elle n’est pas d’accord ? Je pourrais comprendre après tout, je ne suis pas en couple avec son père. Enfin, son oncle. Sa réaction est moins importante que celle de Kieran, mais pour moi elle compte aussi. Je ne la connais pas vraiment, mais elle est quand même liée à mon bébé, qu’elle le veuille ou non.
Je constatais qu’il m’avait servi mon verre d’eau, comme je le lui avais demandé. Je n’avais pas réellement soif, mais je pris quand même une ou deux gorgées. Oh mais j’y pense ! Il a déjà payé le livreur ? Je ne le réalise que maintenant. « Et puis, tu me diras pour combien tu en as eu, que je te rembourse au moins la moitié. » Je ne vais pas le laisser tout payer. Déjà qu’il m’héberge, il faut que j’arrête d’abuser.
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Sam 23 Mai - 13:57
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S
iobhan sembla s'amuser de l'explication que j'avais donné pour le T-shirt, stipulant que nous avions là la preuve flagrante qu'il ne fallait rien jeter, que tout pouvait toujours servir. Je lui souris en réponse. Puis elle m'assura qu'elle me le rendrait une fois lavé. Inutile. J'allais le laver avec le reste du linge de la semaine et le remettre sagement à sa place. Qu'il soit ''sale'' parce que je l'avais porté ou elle, ça n'avait aucune espèce d'importance pour ma machine à laver et je devais bien avouer que j'étais réticent à laisser le précieux objet s'évaporer dans la nature. Même si je savais que Siobhan était une femme extrêmement consciencieuse, qui ne l’abîmerait, ni ne le perdrait pas entre temps. Mais sérieusement, ça n'était rien, juste un vêtement de plus dans une machine que j'allais, de toute façon, faire tourner. Elle n'avait aucune raison de vouloir le prendre pour le laver.
O
n sonna alors à la porte et je partais récupérer nos commandes. Quand je me retournais, Sio avait retiré les assiettes de la table. Je souris en le constatant. Génial ! C'était une fille à carton de boite à pizza. Ça pouvait sembler stupide, mais j'étais le genre d'homme à trouver que ce genre de choses en disait beaucoup sur une femme. Après tout, ne pouvait-on pas aisément deviner quel type de fille était au quotidien une qui s'évertuait à manger ses pizzas dans une assiette à l'inverse d'une fille qui pouvait sans hésiter se contenter de la boite à pizza comme assiette de fortune ? Et que dire d'une fille qui se trouvait incapable de manger ailleurs qu'à une table – ou à son bureau, à la rigueur – contrairement à une fille qui n'hésitait pas à mettre les doigts dans le plat, sur la table basse ou à même le sol, tandis qu'elle était assise par terre ? Au travail, Siobhan était une fille à assiette et à table, mais ce soir, je découvrais qu'elle pouvait aussi être une fille à pique nique et boite à pizza. Ça c'était nouveau et c'était vraiment cool.
E
lle s'installa sur la chaise que je lui tenais et j'allais ensuite m'asseoir face à elle. Elle demanda si j'avais parlé à Eireen de l'arrivée du bébé et je baissais les yeux, un peu honteux. « Non », avouais-je en mettant chaque boite devant celui qui l'avait commandé et en me servant un verre d'eau à mon tour. Le sien était déjà rempli sur la table, je l'approchais juste un peu plus d'elle. « J'attends de... trouver le bon moment et les bons mots. Je veux dire... Elle se plaint depuis des années que je m'occupe trop d'elle et pas assez de ma vie amoureuse. Débarquer la bouche en cœur et lui dire que la seule fois où j'ai agi réellement pour moi sans penser aux conséquences pour elle a eu pour effet que j'ai terminé dans le lit de ma collègue et que je vais être père... » J'inspirais un grand coup pour me redonner une contenance. « Je vais lui parler, mais pas entre deux portes, un soir avant de manger alors qu'elle vient juste de finir ses devoirs. » Ça n'était clairement pas le genre de choses dont on parlait comme ça, à la va vite, entre deux activités. C'était une chose qu'il fallait prendre le temps de dire et d'analyser. Ensemble. « Je vais lui dire et très prochainement », assurais-je pour ne pas qu'elle pense que je voulais le cacher à ma fille ou à qui que ce soit. « C'est juste que je n'ai pas encore trouvé un moment cette semaine pour me poser avec elle et avoir le temps de vraiment en parler. Je ne veux pas lui dire ça comme on balance une bombe. » C'était la seule et unique raison de mon silence. Je ne voulais pas lui balancer l'information comme une bombe et la laisser se débrouiller avec.
E
lle s'exclama également que je devais lui dire combien le repas m'avait coûté, pour qu'elle puisse payer sa part et je secouais vivement la tête en riant. « Siobhan, tu es mon invité. Les invités ne payent pas. A la limite, ils peuvent inviter leur hôte au restaurant un midi quand ils voient que leur hôte n'a qu'un pauvre sandwich au jambon pour manger entre deux prises », concédais-je avec un sourire amusé. « Pour les remercier. Mais quand ils sont invités, ils profitent juste de la générosité de leur hôte. » Je l'avais invité à passer la nuit à la maison. Pour se sentir en sécurité, certes, mais c'était une invitation quand même et je comptais la respecter avec toute la générosité qui allait avec mes invitations. « Et sincèrement, Siobhan. Un T-shirt de plus ou de moins dans une machine ne va certainement pas tuer l'engin. Tu n'auras qu'à mettre le T-shirt dans la panière derrière la porte dans la salle de bain et le tour sera joué », assurais-je.
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Sam 23 Mai - 15:53
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Kieran & Siobhan
La question de savoir si Eireen était déjà au courant ou non était importante pour moi. Kieran étant le père de mon bébé, elle en sera forcément la grande sœur. Et étant une adolescente, avoir le nez dans les couches et les pleurs d’enfant n’était peut-être pas ce qu’elle voulait. A son âge, on commence à avoir des examens à l’école alors réviser avec un bébé à la maison, ce n’est pas forcément facile. Après, je ne sais pas trop comment on va s’organiser quand il sera né. Est-ce qu’on fera des gardes alternées comme les couples séparés ? Est-ce que je leur laisserai mon bébé sans être présente ? Cette partie risque d’être difficile à gérer pour moi. Me connaissant, je ne vais pas vouloir le quitter. Je pourrais toujours venir chez eux pour qu’ils puissent en profiter mais en règle générale, comment on va faire ? C’est aussi son bébé, je le conçois, il a autant de droits que moi sur lui, mais… Bon d’un côté, il n’y a pas de place ici pour un bébé. Quant à mon appartement, je n’ai qu’une seule chambre. Il va falloir que j’envisage le déménagement. Enfin bon, je pars un peu loin dans mes pensées, on aura le temps de s’organiser d’ici là. En attendant, c’est la réaction de sa fille qui m’intéresse. Si elle n’est pas enjouée à l’idée d’accueillir un petit frère ou une petite sœur, je ne serais pas tranquille à l’idée de leur laisser. Eventuellement. Parce que ça, ce n’est pas encore décidé non plus.
Une fois assise, il s’installa en face de moi et sa réaction m’indiqua qu’il ne lui avait encore rien dit, à en juger par sa façon de baisser la tête. Il confirma mes pensées à peine quelques secondes plus tard et m’avoua qu’il attendait juste le bon moment et cherchait la meilleure façon de lui en parler. Il m’expliqua ensuite que la jeune fille se sentait trop couvée en dépit de sa propre vie amoureuse à lui. Il ne pouvait tout simplement pas lui dire que la seule fois où il avait réellement profité, il s’était retrouvé avec moi dans un lit et père par la suite. Ce que je constate de prime abord, c’est qu’on a tous les deux une vie privée plus ou moins vide. Je me sens moins seule, même si de mon côté c’est pour une toute autre raison qu’un rôle de parent qui m’attend à la maison. Dans tous les cas, il faut juste qu’il trouve le bon moment pour lui dire. Alors qu’il m’assura qu’il allait vraiment lui dire et bientôt, j’ouvrais le carton de la pizza que j’avais devant moi et j’arrachais doucement la partie qui servait de couvercle. Ça prend trop de place alors autant enlever la partie inutile. Une fois retirée, je la posais contre le mur derrière la bouteille d’eau pour ne pas que ça tombe. L’odeur de la pizza sous mon nez réveillait mon appétit et je constatais que les parts étaient déjà prédécoupées. Parfait, on va éviter d’utiliser les couverts comme ça pas de vaisselle ce soir. J’ai horreur de ça.
Alors qu’il continuait de parler m’assurant qu’il n’avait pas encore trouvé le bon moment cette semaine et qu’il ne voulait pas lui balancer la nouvelle trop brutalement, j’attrapais déjà une part pour commencer à manger. J’attendais de finir ma bouche avant de lui répondre. Quand même. « Prends le temps qu’il te faudra. J’ai bien mis presque deux mois avant de trouver enfin le courage de te le dire. Je comprends. Ce n’est pas forcément un sujet très facile à aborder. Surtout dans notre situation. » Ce n’est pas comme si on était un couple depuis des années et qu’on cherchait par tous les moyens à avoir un enfant. Là, on est juste des collègues et ça nous ait tombé dessus sans prévenir. Personne n’était préparé à ça. Et puis à la base, c’est ma décision, c’est moi qui embarque tout le monde avec moi… Je me sentais même un peu coupable de tout ça, alors je baissais la tête. « C’est vrai que sur le coup, je n’ai pas pensé à toutes les conséquences qui pourraient découler de mon choix de le garder. Surtout qu’au départ, j’avais envisagé de ne pas te le dire pour tout t’avouer. Je ne voulais pas chambouler ta vie. Mais au fur et à mesure que le temps passait, je culpabilisais de te cacher quelque chose d’aussi important, surtout qu’on se côtoie tous les jours. Trouver le bon moment pour enfin me lancer a été le plus difficile. Alors je ne peux que comprendre. Et je suis surtout désolée de t’impliquer toi et ta fille là-dedans. » Bon après c’est son choix, c’est lui qui a décidé de s’impliquer. Mais à la base, c’est ma faute.
Je lui avais également proposé de payer la moitié de la note parce que ça me semblait normal. Je n’ai jamais été habituée à ce qu’on m’invite quelque part, qu’on m’héberge si gentiment. Avec des amies, ce n’est pas pareil. C’est juste que là c’est différent parce qu’on n’est pas amis justement. Cependant, il contra tout de suite ma suggestion en secouant la tête. Il précisa que j’étais son invitée et que de ce fait, je n’avais rien à payer. Le fait qu’il évoque la possibilité de rendre la pareille en l’invitant au restaurant un midi pour le remercier me fit sourire. Mais en attendant, je devais simplement profiter de sa générosité. Générosité dont je n’avais vraiment pas l’habitude. Mais avant que je ne puisse rajouter quoi que ce soit, il ajouta que je n’avais pas besoin de laver son t-shirt parce qu’un vêtement en plus ou en moins ne poserait pas de problème à sa machine. « D’accord. C’est gentil. Mais, c’est juste que je ne suis pas habituée à tout ça. C’est … perturbant. J’ai l’habitude de tout faire toute seule, de me gérer moi-même donc là, ça me fait bizarre. » Je me suis toujours débrouillée toute seule et Noah n’était pas du tout le genre à m’inviter où que ce soit. Et puis, quand on sort entre filles, on partage tout.
Enfin, je n’allais pas me lamenter toute la soirée. J’attaquais une deuxième part de pizza en croquant dedans alors que je réfléchissais à un prochain sujet de conversation. En général, on parle boulot entre nous, mais ce soir le travail était loin. Et je n’avais pas spécialement envie d’aborder ce sujet. La journée de travail était terminée alors les conversations sur ce sujet aussi. « Vu qu’on va être amené à se côtoyer plus que d’ordinaire et que maintenant on a un bébé en commun… » Oui, le terme de Parent était un peu difficile à utiliser pour moi vu qu’on n’est pas un couple. « On pourrait peut-être apprendre à se connaitre un peu mieux, non ? Par exemple, je ne sais pas, qu’est-ce que tu aimes faire en dehors du travail ? Qu’est-ce que tu regardes comme genre de film ou qu’est-ce que tu écoutes comme style de musique ? Je ne sais pas trop, parle moi un peu de toi ? » C’était assez vaste comme question, j’en ai conscience, mais j’estime qu’en attendant un enfant de lui, j’ai le droit de savoir certaines choses. On ne va pas rester deux illustres inconnus tout en élevant un enfant ensemble. On doit se connaitre un minimum même si on se connait déjà professionnellement parlant. Et puis, ça nous fait un sujet de conversation pendant qu’on mange et ça passe le temps.
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Mar 26 Mai - 17:48
Siobhan & Kieran My home is your home.
L
a venue du bébé allait changer nos deux vies. Entièrement et irrévocablement. Nos trois vies, même, parce que cela changerait tout pour Eireen aussi. Comment ne pas en être autrement. J'élevais Eireen seul depuis qu'elle avait huit ans et elle n'avait jamais eu aucune autre famille. Mon frère avait été mon unique fratrie. Elle n'avait donc jamais eu la chance d'avoir des cousins/cousines. Mes parents étaient retournés en Irlande dès que mon père avait été en retraite et même si j'avais promis à Eireen que je l'y emmènerais un jour, nous n'avions – pour le moment – jamais eu les moyens d'y aller. Et mon père avait toujours refusé de lui payer un billet. Parce que mon frère avait choisi de me nommer tuteur de son enfant et non lui. Bref, Eireen avait été seule avec moi la moitié de sa vie et elle allait maintenant avoir un petit frère. Un cousin, certes, mais un petit frère quand même... Si du moins elle acceptait l'idée...
C
e bébé allait changer nos vies et changer notre relation à tous les deux. Est-ce qu'elle aurait envie de me laisser entrer dans sa vie ? Est-ce qu'elle me laisserait avoir ma place ? J'espérais que oui. J'espérais qu'elle comprendrait à quel point c'était important pour moi. Qu'elle en prendrait toute la mesure. J'avais déjà perdu trois bébés. Je ne pouvais pas en perdre un de plus. Parce qu'elle le perdrait ou parce qu'elle ne voudrait pas m'impliquer dans leur vie.
E
lle commença à manger, alors que je lui expliquais pourquoi je n'avais pas encore parlé à ma fille de sa grossesse et elle m'assura qu'il fallait que je prenne le temps nécessaire pour le lui dire. Qu'elle avait elle-même mis deux mois à trouver le courage de m'en parler, que ça n'était pas un sujet facile. Je hochais la tête en mordant dans une première part de pizza et mâchait lentement. Elle poursuivit en m'expliquant qu'elle n'avait pas pensé aux conséquences en me l'avouant, d'autant plus qu'elle n'avait pas voulu me le dire au départ. Mon cœur s'emballa à cette idée. Qu'aurait-elle fait alors ? Aurait-elle prétendu être enceinte d'un autre ? M'aurait-elle mentit toutes les années où nous aurions travaillé ensemble en prétendant que le père de son enfant était dans sa vie ou inconnu au bataillon ? Qu'aurait-elle dit ensuite, si j'avais posé des questions, émis des doutes en voyant son enfant et en remarquant des similitudes avec ma famille ? J'avais trop observé Eireen pour douter que la génétique avait toujours une influence sur les gens. Sans jamais avoir fréquenté mon père, en ayant que de vagues souvenirs de ses parents, en ne parlant à sa grand-mère que via facebook, elle avait tant de similitudes avec eux. L'air concentré de mon père et sa ride du lion quand elle était préoccupée, les yeux rieurs de ma mère, les tics nerveux de sa propre mère... Elle avait même certaines expressions faciales de ma mhamó, sans même jamais l'avoir connue. L'enfant aurait forcément fini par faire quelque-chose qui m'aurait rappelé quelqu'un de ma famille. Qu'aurait-elle fait et dit alors ?
E
lle continua en avouant que cette manière de faire avait fini par la rendre de plus en plus coupable et qu'elle avait alors cherché le bon moment pour me le dire. Elle s'excusa ensuite de nous impliquer, moi et Eireen, dans cette situation. « Siobhan », soufflais-je en plongeant mon regard dans le sien. « Si je me souviens bien, tu ne m'as forcé en rien cette nuit-là. J'ai couché avec toi, j'étais pleinement consentant et je n'ai pas plus pensé que toi à mettre une protection. Ce bébé, il est là parce qu'on a eu... » Une excellente nuit ? « Un moment tous les deux. » Je frissonnais, rien qu'en me souvenant de cette fameuse nuit. De son corps que j'avais pris le temps d'explorer avec passion, de ses caresses habiles, de ses baisers brûlants. J'avais tant eu de plaisir avec elle. Je ne pouvais pas lui reprocher cet acte que nous avions commis tous les deux. Je ne pouvais pas lui reprocher d'être enceinte quand la seule chose qui faisait que c'était elle et pas moi était que la nature voulait que ce soit les femmes qui portent les enfants. « Tu nous impliques dans ta grossesse ? Sérieusement Siobhan, je ne devrais pas aussi m'excuser de t'avoir impliqué dans une grossesse parce que je t'ai mise enceinte, dans ce cas ? » On était deux, merde. Deux pour faire un enfant. Deux coupables. Deux victimes. On était dans le même bateau, pas l'un plus que l'autre. Du moins, je ne voulais pas l'un plus que l'autre.
P
arlant de qui devait payer la note pour les pizzas, elle accepta que je veuille tout prendre en charge, expliquant simplement qu'elle n'était pas habituée à ce qu'on prenne les choses en mains pour elle, que ça la perturbait, qu'elle avait trop l'habitude de tout gérer toute seule. Je secouais la tête en souriant. « Alors habitues-y toi vite, parce qu'à partir de maintenant je serais là. Je t'aiderais à gérer. Pour l'enfant et pour toi. Je n'ai pas l'intention de t'abandonner. » Je ne savais que trop combien cela pouvait être difficile de tout gérer seul parfois. Quand l'enfant est malade, par exemple. Elle aurait bien besoin de soutien et je voulais être ce soutien. Toujours.
A
près un moment et quelques nouveaux morceaux de pizza avalés, Siobhan parla de nouveau, avouant que puisque nous allions être amenés à nous côtoyer, il était peut-être temps d'apprendre à mieux se connaître. Je hochais la tête alors qu'elle me posait tout un tas de questions et je souris. « Okay, alors je te dis cinq choses sur moi et tu en fais de même, okay ! » Je posais ma part de pizza, croisant les doigts de mes mains ensemble en réfléchissant, à ses questions, mais aussi à d'autres choses. Je voulais en apprendre sur elle autant qu'elle voulait en apprendre sur moi. L'avantage avec le jeu des vérités, contrairement aux vingt questions ou autre, c'était qu'on était libre. Libre de dire ce qu'on voulait et de taire ce qu'on voulait. « Hum... Okay ! Un : En dehors du travail, je n'ai pas tellement d'activités. Je m'occupe d'Eireen, je passe tout mon temps avec elle. Deux : J'adore les films... et les séries aussi. C'est mon péché mignon. Cette télé... », dis-je en indiquant la télévision sur le mur. « … est un des rares petits plaisirs que je me suis fait pour moi. Parce que trois : En dehors des courses et du loyer, tout mon salaire va à ces choses qu'elle désire acheter et dans un compte que je lui destine pour plus tard. Quand elle ira à la fac... ou si jamais il m'arrivait quelque-chose », ajoutais-je en baissant les yeux.
L
es mauvaises choses arrivaient si vite. J'avais voulu prévoir. J'avais voulu qu'elle soit en sécurité, même sans moi. Qu'elle n'ait jamais à craindre l'avenir. On avait eu trop de difficultés au départ. Quand je luttais pour qu'elle conserve un peu d'héritage malgré les dettes. Pour qu'elle n'hérite pas de dettes. Mais trêves de tristesse. Ma vie avec Eireen était magnifique et je voulais que ce soit cette image que Siobhan ait de nous. « Quatre : Pour la musique, c'est un peu comme le cinéma, j'aime beaucoup de choses, j'aime plus au feeling que pour un style particulier. Et le plus souvent, je n'ai pas vraiment le choix, c'est plutôt elle qui impose sa musique », dis-je avec un sourire amusé. « Et enfin, cinq. Hum... Cinq : J'ai une véritable obsession pour l'image. Enfin, c'est ce qu'elle me dit toujours, parce que je suis toujours avec une caméra ou un appareil photo à la main. Je la prends en photo souvent, trop peut-être, mais je n'arrive pas à m'en empêcher. Les enfants ça... ça grandit si vite, tu verras c'est... » Perdu dans mes pensées, je revoyais sans mal l'enfant de huit ans, pleurant la nuit, que j'avais accueillie il y a, me semblait-il, si peu de temps encore. Cette belle jeune femme que j'avais aujourd'hui sous mon toit n'avait plus grand-chose à voir avec cette enfant là, mais pourtant, c'était bel et bien la même. Je n'avais juste pas eu le temps de réaliser qu'elle grandissait. « On ferme les yeux une seconde et quand on les rouvre... le bébé qu'on serrait dans ses bras pour éloigner les cauchemars vous trouve vieux et peu intéressant. J'essaye juste de garder des souvenirs, avant qu'elle ne quitte le nid définitivement... »
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Ven 29 Mai - 16:55
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Kieran & Siobhan
Chambouler leur vie à tous les deux n’était pas ce qui était prévu au programme à la base. En avouant sa paternité à Kieran, j’avais vraiment pensé qu’il ne voudrait pas de ce bébé dans sa vie. Je m’étais tellement faite à l’idée de l’élever toute seule que j’avais été très surprise qu’il veuille tout de même faire partie de sa vie. On n’est pas un couple. Juste des collègues, des partenaires de travail. Comment élever un enfant à deux dans ces conditions ? Je ne l’avais pas envisagé. Pour moi c’était clair, je serais seule à élever mon bébé. Mais je m’étais trompée sur son compte. Je m’étais réellement imaginé qu’il n’en voudrait pas. Mais sa décision fut toute autre. Dès lors, sa vie à lui et celle de sa fille seraient perturbées. Ce n’est pas ce que j’avais prévu à la base. Voilà pourquoi je me sentais coupable de chambouler leurs vies. Cependant, Kieran n’était pas de cet avis. Lorsqu’il prononça mon nom, je relevais les yeux vers lui, croisant alors son regard on ne peut plus sérieux. Il affirma alors qu’il était tout autant responsable que moi parce que je ne l’avais forcé en rien à passer la nuit avec moi. Et que, tout comme moi vu nos états respectifs à ce moment-là, il n’avait pas pensé à se protéger. Je ne le regrette absolument pas et si c’était à refaire, je recommencerais. Ce bébé est la meilleure chose qui me soit arrivée ces dernières années.
Il reprit rapidement la parole, me tirant de mes pensées et me demandant si lui aussi ne devait pas s’excuser de m’avoir mise enceinte et donc de m’avoir impliquée là-dedans au départ. Il avait raison, d’un certain côté. Un bébé, ça se fait à deux à la base. Sauf que j’aurais pu n’impliquer personne en me faisant avorter. Mais ça, c’était au dessus de mes forces. J’aurais pu n’impliquer personne en lui cachant la vérité. J’avais plusieurs possibilités pour éviter de les impliquer. Je pouvais aussi tout simplement partir et retourner chez mes parents à Portland… J’aurais pu demander une mutation pour mon travail ou un changement de collègue. J’aurais pu faire beaucoup de choses pour les éloigner. Mais je n’ai rien fait de tout cela. Ne trouvant pas quoi lui répondre et ne souhaitant pas partir sur un sujet qui pourrait peut-être déraper et l’amener à s’énerver, je ne répondis rien et préférai baisser la tête vers ma pizza. J’ai longtemps appris à me taire en évitant de dire ce que je pense réellement pour ne pas aggraver les choses, alors je n’ajouterai rien. Sujet clos. Il a raison et puis c’est tout.
Donc autant changer de sujet. Le fait qu’il paye tout et s’occupe de moi de cette façon avait quelque chose de perturbant. Je ne suis pas habituée à ça. Je me prends en charge moi-même dans ma vie de tous les jours, quand je sors avec des amies, on partage les frais donc oui, ça me faisait bizarre. Ça avait quelque de chose de presque dérangeant ? Je ne sais pas trop, pourtant je ne veux pas me faire passer pour une profiteuse, j’ai horreur de ça. Mais il se mit à sourire en secouant la tête, me conseillant de vite m’habituer parce qu’il ne comptait pas rester les bras croisés à ne rien faire. Il veut m’aider à gérer, non seulement pour le bébé, mais aussi pour moi… Pour le bébé, d’accord, il y aura forcément des moments où je me sentirais trop fatiguée pour faire quoi que ce soit, ou des moments où je serais dépassée par les évènements. Il a la chance d’avoir déjà vécu tout ça avec Eireen, ce sera donc un avantage pour nous. Mais qu’entend-t-il par moi ? Je n’ai besoin de rien, je suis majeure et vaccinée. Je me contentais de sourire, ne préférant pas entrer dans les détails. On verra bien de toute façon. Je verrai en temps et en heure.
Continuant de manger, j’avais réalisé que pour le moment, l’important était d’apprendre à se connaitre. Parce qu’on a beau travailler ensemble, on ne se connait pas tant que ça au final. Je ne savais pas vraiment par où commencer alors il proposa simplement d’avouer cinq choses sur chacun de nous, chacun notre tour. Oui, ça me semble être une bonne idée. Je hochais donc la tête en souriant. « D’accord ! » Je récupérais une nouvelle part de pizza pour la manger tout en l’écoutant, enfin attendant qu’il commence. Cinq vérités sur moi, qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? Mais je réfléchirai après parce qu’il commence. Premièrement, il n’avait pas d’activité en dehors du travail à part s’occuper de sa fille. D’accord, ça me semble logique. Même si à son âge, elle devrait pouvoir se débrouiller non ? D’un côté, ils ne vivent que tous les deux et de ce que j’ai compris, ils se partagent les tâches ménagères. Deuxièmement, il aime regarder des films et des séries sur cette superbe télé. Petit plaisir qu’il s’est accordé parce qu’il utilise tout son argent pour elle. Que ce soit pour lui acheter ce qu’elle veut ou mettre de l’argent de côté pour elle plus tard. Ça c’est un père attentionné. Beaucoup ne feraient pas la même chose. Le fait d’évoquer un potentiel drame qui pourrait lui arriver lui fit baisser les yeux. Le voir mal tout d’un coup me faisait de la peine alors instinctivement je posais ma main sur la sienne pour tenter de lui apporter un quelconque réconfort. Inutile de penser à des choses négatives, ce n’est pas le moment.
Je retirais ma main de la sienne lorsqu’il reprit ses révélations sur lui. Déjà la quatrième ? Je ne sais toujours pas ce que je vais dire sur moi. Concernant la musique, il n’avait pas un style particulier préféré et il ajouta qu’il subissait plutôt celles de sa nièce. Ouais les ados vivent dans la musique, ma sœur ne pouvait pas vivre sans un fond sonore à cet âge. Et puis arriva sa dernière révélation. Une obsession pour l’image ? Dans quel sens ? Mais je compris vite où il voulait en venir. Toujours avec une caméra ou un appareil photo à la main ? Au travail il n’a pas trop le choix mais de ce que je comprends c’est pareil chez lui. Je me mis à rire légèrement lorsqu’il évoqua le fait qu’il la mitraillait souvent. La pauvre. Puis il mentionna que les enfants grandissaient vite. Trop vite. Il semblait de nouveau perdu dans ses pensées, affirmant que les enfants changeaient à une vitesse hallucinante et que chaque souvenir est précieux. Je me devais de le rassurer, il me faisait trop de peine. « On ne peut rien faire contre le temps qui passe. Mais elle n’oubliera jamais tout ce que tu as fait pour elle. Je ne vous connais pas dans votre quotidien, ni toi, ni elle, mais du peu que j’en ai vu, tu as l’air d’être un papa génial. Elle n’a pas l’air d’être malheureuse en tout cas. Et puis, je trouve ça chouette de prendre plein de photos. Les souvenirs c’est importants. Ne perds pas cette habitude, même si elle grandit. Et puis d’ici quelques mois, tu auras un modèle de plus à prendre en photo. » Je lui adressais un petit sourire pour le réconforter, tentant de faire au mieux pour lui faire retrouver sa bonne humeur.
Bon, à présent, c’était à moi de lui révéler cinq choses sur moi ? Par où commencer ? « C’est à moi maintenant. Alors… Euh… » Je réfléchissais quelques instants, le temps de trouver quoi dire. « C’est difficile de parler de soi en fait. » Mais il faut bien que je trouve quelque chose. « Hum, premièrement, au niveau des activités en dehors du travail, je ne suis pas le genre de personne qui aime sortir pour aller faire la fête. Ce n’est pas mon truc. Je suis peut-être vieille avant l’âge, mais je préfère rester dans mon canapé avec une couverture devant un film, que j’aurais peut-être vu en boucle certes, mais j’aime bien rester tranquillement chez moi. » On ne sait jamais ce qui peut arriver dehors, on en voit tellement des drames à la télé. « Après, je ne suis pas non plus sauvage au point de m’enfermer chez moi tout le temps sans voir personne. Mais quitte à choisir entre une soirée à l’extérieur dans un lieu public ou rester chez moi, je choisis la deuxième option. Je préfère encore inviter des amies à la maison. » Au moins je sais qui je côtoie. Je suis peut-être parano mais dehors on peut tomber sur des cinglés. D’autant plus que je sais à présent que Noah est dans le coin… « Hum deux, j’ai un chat. Je l’ai déjà dit, mais c’est un animal que j’ai recueilli il y a quelques années dans un refuge pour animaux de la ville. Il avait été abandonné par ses anciens maîtres dans une ruelle alors qu’il était tout petit. Au moins, je sais que maintenant il est heureux comme tout avec moi et ma voisine. On fait limite de la garde alternée, elle l’adore. Et puis, il est vraiment adorable. » J’adore tellement ce chat, il est tellement affectueux, c’est mon petit bébé à moi. « Trois, je suis originaire de Portland. Mes parents vivent toujours là-bas. Je n’ai pas trop l’occasion d’aller les voir parce que je n’ai pas le temps et que c’est loin mais il faudrait que j’envisage de me déplacer pour leur annoncer qu’ils vont être grands parents. J’ai une sœur aussi, elle vit à New York également. » Et c’est elle qui m’a aidée à sortir de mon enfer… « Quatre, ma mère est née aux Etats-Unis mais elle est irlandaise d’origine, d’où mon prénom. Mes grands parents maternels voulaient absolument que leur premier petit enfant porte un nom de là-bas. J’ai de la famille à Cork, mais je n’y suis jamais allée. Mes grands parents y vivaient mais… ils sont décédés maintenant. » Oui bon, ce n’est pas très joyeux. Que dire en dernier point ? « Et cinq… Hum… J’adore me promener dans Central Park. Retrouver un peu de verdure dans cette immense ville me fait du bien. Parfois, c’est pesant d’être entouré de tant de monde qui grouille dans les rues, de ne voir que des buildings alors j’aime bien me retrouver au milieu de la nature. Enfin, j’aimais. Parce qu’à partir de maintenant cette sortie sera un peu compromise. » Depuis que je sais que Noah se promène librement dans la nature, ma liberté en a pris un sacré coup. Je ne sais pas si c’est parce que je l’ai su aujourd’hui mais je ne me sens plus en sécurité nulle part maintenant. « Bref, j’ai quelques plantes aussi chez moi parce que j’ai besoin d’avoir un peu de verdure autour de moi. J’adore les fleurs, j’adore les plantes et j’aime bien m’en occuper. Quand j’étais petite, j’aimais bien aider ma mère dans le jardin, à arroser les fleurs ou à simplement arracher les mauvaises herbes. C’était notre activité à nous. » Ah nostalgie. « Ce n’est pas vraiment une passion comme toi tu aimes prendre des photos, mais c’est un passe-temps. »
Voilà, j’avais fait le tour des cinq révélations que je devais lui faire pour le moment. Mais le fait de penser à tout ça et de savoir que Noah était dans le coin faisait resurgir des craintes que j’avais enfouies au fond de moi en apprenant ma grossesse. Je baissais alors la tête et posais mes mains sur mon ventre. « J’ai peur… » De tellement de choses. « De ne pas être à la hauteur. De l’accouchement. Que quelque chose se passe mal. De ne pas savoir quoi faire quand il ou elle sera malade. D’être une mauvaise mère… Et de tellement d’autres choses… » Est-ce que je suis réellement prête pour tout ça ? Est-ce que je suis faite pour être mère ? Et si je n’ai aucun instinct maternel ? Et si je ne suis pas à la hauteur, tout simplement ? Contrecoup de la journée ou réelle remise en question ? Je ne saurais le dire.
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Lun 1 Juin - 0:46
Siobhan & Kieran My home is your home.
J
e ne pouvais pas supporter qu'elle dise qu'elle était fautive de nous imposer un bébé. Bon sang, j'étais bien placé pour savoir qu'il fallait être deux personnes en bonne santé pour faire un bébé. J'en aurais fait un à Mills, tout seul et avec plaisir, autrement. Non, la nature voulait que nous soyons deux pour faire un enfant, alors si elle devait s'excuser, je le devais aussi parce que jusqu'à preuve du contraire, c'était ma semence qui l'avait mise dans cet état... et je n'arrivais pas à le regretter. J'aurais sans doute dû. J'aurais dû craindre plus que la réaction d'Eireen, mais tout ce que ça impliquerait pour les années à venir, au moins les dix-huit et probablement toutes celles qui suivraient ensuite, mais je n'y arrivais pas. Bon sang, elle faisait de moi un père. J'étais déjà un père. Je l'étais pour Eireen depuis des années, mais elle faisait de moi le père d'un petit bébé. Un petit bébé que je découvrirais à travers une machine de médecin, donc j'entendrais les premiers battements de cœurs, dont j'entendrais les premiers cris, les premiers pleurs, les premiers mots, même qui sait... Toutes ses premières fois qui m'avaient tant manqués avec ma fille. J'allais les vivre. Je n'avais jamais envisagé avant combien je pouvais avoir hâte de vivre ça. J'avais toujours été convaincu que cela ne m'arriverait jamais. Elle ne réalisait pas combien cela pouvait compter pour moi. Elle semblait plus désireuse de me voir subir la situation comme un coup du sort, alors que moi, je le voyais comme un miracle. Mon miracle. Je devinais, cependant, que ça n'était pas le moment d'argumenter sur le sujet. Elle n'était pas encore prête à l'entendre. Elle devait encore comprendre en premier lieu que j'étais là sur le long terme et que je n'étais pas là pour lui prendre quelque-chose ou la blesser pour mon bénéfice personnel.
M
ieux valait se concentrer sur le nouveau sujet de discussion qu'elle avait proposé : la découverte l'un de l'autre. C'était une excellente idée. Une idée nécessaire, d'ailleurs. Il nous fallait nous connaître. Nous allions avoir un bébé. Que l'on continue à travailler ensemble ou non, nous passerions toute notre vie à nous côtoyer. Il fallait qu'on en apprenne plus l'un sur l'autre... et je devais avouer que j'étais curieux d'en apprendre plus sur elle, maintenant que j'avais découvert une part d'elle que je ne connaissais absolument pas. Siobhan Hopkins était un mystère dont je n'avais jamais pris conscience auparavant, mais que je rêvais de percer, maintenant que j'avais ouvert les yeux sur elle. Je décidais donc d'entamer un tour de cinq vérités, jeu qui me semblait idéal pour en apprendre plus sur elle sans la brusquer. J'avais plus que conscience, désormais, que je marchais sur des œufs avec elle. Je devais la pousser à s'ouvrir, sans lui donner l'impression de la piéger ou de l'obliger en quoi que ce soit.
Q
uand je lui parlais de la potentialité réfléchie de laisser Eireen à nouveau seule et sans famille contre ma volonté, Siobhan posa sa main sur la mienne, compatissante et douce. Je lui offris un petit sourire de remerciement avant de reprendre ma liste de révélations. A la fin, elle m'assura qu'on ne pouvait rien contre le temps et qu'Eireen n'oublierais, malgré tout, jamais ce que j'avais pu faire pour elle. Elle m'assura ma qualité de père, d'après ce qu'elle avait pu voir de notre histoire à Eireen et moi et assura qu'elle trouvait chouette de prendre des tas de photos, jours après jours. Elle termina en m'avouant que d'ici quelques mois, j'aurais un nouveau modèle à prendre sous toutes les coutures et je souris, amusé et content qu'elle ne soit pas refroidie par l'idée. Les photos, elle les aurait toutes, bien évidemment, mais je savais déjà qu'il m'aurait été très dur de ne pas en prendre mille et une par jour si elle me l'avait interdit. J'avais trop besoin de garder des traces de tout.
E
t puis ce fut au tour de Siobhan d'avouer des choses et elle commença par réfléchir, avouant qu'il était plus difficile que prévu de trouver quoi dire. Je hochais la tête et lui laissait le temps de réfléchir et de parler, mangeant une nouvelle part de pizza pendant ce temps. Elle commença par avouer qu'elle n'aimait pas tellement sortir et faire la fête, qu'entre ça et rester bien tranquillement sur son canapé, le choix était vite fait. Je ne pus retenir un nouveau sourire amusé. J'avais l'impression qu'une éternité était passé depuis ma dernière soirée festive. Toutes mes soirées, je les passais à la maison. Avec Eireen devant un bon film ou tout seul devant un film à attendre qu'elle rentre. Cette soirée - et cette nuit - avec Siobhan avait été ma première depuis des années. J'étais devenu casanier avec le temps, m'accommodant parfaitement de ma petite vie de pépère rangé. Alors, bien évidemment, je ne pouvais que la comprendre.
E
lle poursuivit ensuite avec le point numéro deux : son chat. Un chat que je connaissais de nom. Il lui arrivait d'en parler, de dire où elle l'avait trouvé. Elle m'avoua cependant qu'il vivait en garde alterné entre elle et sa voisine, qui aimait l'animal aussi profondément qu'elle. Eireen avait voulu un chat à une époque. Entre son désir d'avoir un chien et celui d'avoir un poney... ou une tortue peut-être... Enfin, le chat, tout comme le chien, revenait souvent sur le tapis, mais honnêtement, nous n'avions ni assez de place, ni assez de temps à consacrer à un animal, alors j'avais toujours refusé. C'était une des rares choses sur lesquelles j'arrivais à ne pas céder. Parce que c'était mieux pour n'importe quel animal. Nous ne ferions pas une bonne famille. Pas dans cet appartement.
N
ouvelle révélation, elle annonça être originaire de Portland, que ses parents y vivaient toujours et qu'elle ne les voyait que peu parce que c'était trop loin. Elle ajouta qu'il faudrait bien qu'elle y aille pour leur annoncer sa grossesse. Elle avait une sœur également. Celle-ci vivait à New York, en revanche. Génial, j'allais probablement subir les premières foudres de sa famille pour avoir mise enceinte une femme avec qui je travaillais sans avoir de relation plus poussée que ça. Enfin, les sœurs étaient toujours une bonne indication des foudres parentales si elles étaient du genre à reprocher ce genre de choses, non ? Quoi qu'il en soit, j'avais autant l'intention d'affronter sa famille que j'en avais d'affronter le reste du monde. J'allais lui tenir la main, tout au long de sa grossesse et même après. Cela valait aussi pour l'annonce à la famille, si elle le désirait. D'ailleurs, il allait falloir que je l'annonce à mes parents aussi... Une fois Eireen informé. Ma mère allait probablement me reprocher d'avoir été inconscient, quant à mon père... Mon père aurait trouvé à y redire même si Siobhan et moi avions été marié de toute manière... Dieu, il allait falloir que je lui parle de mes parents. Qu'elle comprenne pourquoi notre enfant allait avoir une histoire compliquée du côté paternel.
E
lle poursuivit ensuite sur sa famille, encore, pour le point quatre. Elle expliqua que sa mère, bien que née aux Etats-Unis, avait des origines irlandaises, que son prénom venait de là et qu'une partie de sa famille vivait à Cork, qu'elle n'avait jamais visité. Ses grands-parents étaient décédés apparemment et je souris doucement, baissant les yeux, pensant malgré moi à ma mhamó. Je l'avais perdu il y a quelques années et ça avait été des plus douloureux. Toutes ses années loin d'elle, sa fin,... Elle me manquait tellement. Je m'étais toujours promis d'emmener ma fille sur la trace de ses ancêtres, un jour. Il semblait définitif que Siobhan et notre enfant feraient partis du voyage.
E
lle poursuivit en changeant totalement de sujet, parlant de son amour pour les plantes et le jardinage, ajoutant que ça n'était pas une passion comme la photographie pour moi, mais plus un passe-temps qu'elle n'avait pas forcément le temps de pratiquer. Et puis tout d'un coup, son visage se ferma. La blonde posa ses mains sur son ventre et avoua avoir peur. Je posais mon regard sur elle, posant mon bout de pizza pour la regarder, dans l'attente de comprendre où elle voulait en venir.
I
l fallut quelques secondes, mais elle finit par expliquer, annonçant qu'elle avait peur de ne pas être à la hauteur, de l'accouchement, de la suite, de ne pas être capable de tenir son rôle de mère... J'attrapais sa main, vivement, mais m'obligeant à faire preuve de douceur cependant, emmêlant mes doigts aux siens pour pouvoir caresser le dos de celle-ci de mon pouce, tout en n'exerçant aucune pression. Elle pouvait fuir si elle le voulait. Facilement, elle pouvait retirer sa main, sans crainte que je la retienne. « Le fait même que tu t'en inquiètes prouve que tu ne seras pas une mauvaise mère, Siobhan. Tu sais, j'ai ressenti la même chose quand j'ai signé les papiers d'adoption... Enfin, pas pour la peur de l'accouchement ou d'être une mauvaise mère », ne parvins-je pas à m'empêcher de préciser avec un petit rire, avant de redevenir sérieux. « Mais j'avais peur de ne pas pouvoir assumer, de ne pas savoir comment m'y prendre, de la blesser... Bon sang, j'avais si peur de mal faire, de l'empoisonner avec ma cuisine d'homme qui n'avait jamais eu à se mettre derrière les fourneaux ou de ne pas déceler quand elle aurait besoin de quelque-chose d'important... Au début, je paniquais au moindre éternuement ou chaque fois qu'elle disait avoir mal au ventre. Crois-moi, je suis passé par tout ça. Il y aura des moments, tu auras l'impression d'être une vraie calamité, de tout faire de travers, mais... Siobhan. On a couché ensemble, tu es tombée enceinte, tu as décidé de garder cet enfant coûte que coûte, parce que tu l'aimais déjà. Tu m'as avoué ta grossesse parce que tu te sentais trop coupable de faire ça dans mon dos. Tu t'inquiètes pour le bien-être de ce bébé et ta capacité à lui donner ce dont il aura besoin. Crois-moi, là est bien la seule chose qui permet de différencier un bon d'un mauvais parent. Tout le reste... C'est juste de l'improvisation. » Oui, tout le reste était tellement improvisé. Il n'y avait ni recette miracle, ni vérité universel. Chaque enfant était différent et chaque parent l'était tout autant. Il n'y avait pas de formule magique à lui donner. Juste un petit peu d'expérience et beaucoup de soutien. « Tu sais, je m'y connais en adolescente adoptée et tout, mais pour ce bébé, je plonge dans l'inconnu autant que toi. Pourtant, je sais qu'on va y arriver. Parce qu'on sera tous les deux et qu'on va aimer ce bébé. On va faire des erreurs, on va douter, on va se demander si on agit de la bonne manière et on va se retrouver démuni plus d'une fois, mais on va aimer ce bébé et on va tout faire pour s'assurer qu'il a tout ce qu'il faut pour bien manger, bien dormir et bien se construire. C'est le mieux qu'on ne pourra jamais faire. »
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Mer 3 Juin - 19:52
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Kieran & Siobhan
Parler de soi se révélait plus dur que prévu. Dans un sens, on a tous une vie bien remplie, de nombreuses habitudes, des choses qu’on aime et qu’on n’aime pas. Mais réussir à en sélectionner pour les dévoiler à quelqu’un est un véritable défi. C’est vrai quoi, ce sont des choses naturelles, des manies qu’on a sans s’en rendre compte parfois alors devoir en choisir pour les mettre en avant n’est vraiment pas facile. Et puis autant révéler quelque chose de pertinent, quelque chose d’intéressant. Savoir que la première chose que je fais quand je me réveille est de regarder mon téléphone n’a rien de passionnant. Mais je devais également réfléchir vite pour ne pas qu’il trouve le temps long. Je n’ai pas l’habitude de parler de moi, de me dévoiler. Pourtant c’est nécessaire. Il vaut mieux qu’on apprenne à se connaitre le temps que le bébé arrive. Parce que quand il sera là, on devra avoir pleinement confiance l’un dans l’autre. On devra s’entraider pour l’élever du mieux qu’on le peut. Je ne sais pas encore si je suis prête à tout ça, mais dans tous les cas, on doit se connaitre un minimum. Et puis, étant de nature plutôt curieuse, ça m’intéresse de connaitre des petits détails de sa vie, ses habitudes parce que sans doute qu’en grandissant notre enfant aura les mêmes. Un petit mélange des deux, des habitudes, des manies, des gestes, des expressions qu’il ou elle reproduira. On a le temps d’ici là, mais ça passe tellement vite.
Mais je constate qu’il est beaucoup plus facile de se dévoiler en répondant à des questions plutôt qu’en choisissant nous-mêmes les thèmes à aborder. Ça laisse plus de liberté, on peut éviter certains sujets, mais c’est vraiment vaste. Il faut faire le tri dans tout ce qui nous caractérise et c’est ça le plus difficile, trouver quelque chose qui intéressera l’autre. L’avantage des questions c’est que la réponse intéresse forcément celui qui les pose. Mais il y a des chances d’aborder un sujet épineux. J’aurais pu lui parler de Noah, de ce que j’avais vécu avec lui. Mais actuellement, je ne m’en sentais pas le courage et je n’avais pas envie d’aborder ce sujet là. Peut-être qu’il m’aurait posé la question. Parce qu’après ce qu’il s’est passé cette après-midi, il est en droit de savoir. Sauf que je ne me sens pas encore capable d’en parler. Et peut-être que mon silence et mon refus de répondre auraient plombé l’ambiance. Finalement, même si c’était plus difficile de faire le tri dans ma tête, les cinq révélations étaient ce qu’il y avait de mieux. Au moins, on pouvait librement choisir les sujets à aborder.
Maintenant que le père de mon enfant est au courant, il va falloir que j’en informe ma famille. Ma sœur tout d’abord parce qu’elle ne vit pas loin mais mes parents aussi doivent savoir. Comment je vais leur annoncer ça ? Comment est-ce qu’ils vont réagir en sachant que leur fille est enceinte alors qu’elle est célibataire ? Mes parents ne sont pas méchants mais ils sont quand même assez vieux jeu. Les temps ont changé, il n’est pas rare de devenir parent célibataire de nos jours mais comment mes parents vont réagir ? Et si Noah les contacte ? Je doute qu’il soit bien reçu si c’est le cas, mais s’il évoque le fait que je sois fiancée alors que j’aurais dit à mes parents que je suis célibataire ? Est-ce que ça veut dire qu’il faut aussi que je joue le jeu devant ma famille ? Est-ce que je me fais trop de films ? Est-ce que Kieran serait d’accord ? Mon dieu, je suis en train de le priver de sa liberté petit à petit. Je sais que Noah est un homme influent – du moins son père – alors s’il mène son enquête et découvre que je lui ai menti ? Je n’ose même pas imaginer sa réaction. Je me suis lancée dans un mensonge dont je ne soupçonne même pas l’ampleur…
Tout ça mélangé à ma crainte d’être une mauvaise mère avait fait chuter mon moral soudainement. J’avais peur. D’une multitude de choses. J’allais avoir mon premier enfant, je me dirigeais vers l’inconnu. Et c’est bien connu, l’inconnu est effrayant. Et si je faisais tout de travers ? Et si je ne savais pas m’occuper de mon bébé ? Et si je n’avais pas d’instinct maternel ? Et l’accouchement ? C’est une véritable épreuve pour moi. J’ai souffert dans ma vie, la douleur, je saurais gérer, mais si ça se passe mal ? Pour lui ou pour moi ? Tellement de questions et de doutes se bousculent dans ma tête. Et dans l’immédiat, je ne vois pas à qui je peux en parler à part lui. Il est la seule et unique personne pour le moment à être au courant de ma grossesse. De plus, après moi, c’est lui le plus concerné. Il attrapa ma main une fois que j’eus terminé de parler et je relevais la tête, regardant quelques secondes nos mains et nos doigts entremêlés avant de poser mon regard sur lui. Il m’assura que le fait que tout ça me préoccupe faisait de moi une bonne mère et ajouta qu’il avait ressenti la même chose, plaisantant par la même occasion. Ce qui m’arracha un sourire. Néanmoins il reprit rapidement son sérieux. Je l’écoutais attentivement, buvant presque ses paroles. C’est de ça dont j’avais besoin, ce réconfort, ce partage d’expérience pour que je ne me sente pas seule dans cette épreuve. Il m’expliqua que lui aussi avait eu peur de tellement de choses quand il avait eu la garde de sa nièce. Ça me faisait du bien de savoir qu’il avait partagé les mêmes peurs que moi – en sachant que je ne les ai pas encore vécues pour ma part. Ça me rassurait de réaliser qu’on était tous pareils au final. Son avantage à lui c’est qu’il est passé par là avant moi.
Il remit le sujet de notre nuit sur le tapis, encore. Seigneur Kieran arrête d’en parler parce qu’à chaque fois des images de cette soirée me reviennent en tête. Il assura également que tout ce que j’avais fait depuis la découverte de ma grossesse prouvait que je serai une bonne mère, le fait d’avoir gardé ce bébé, de lui avoir annoncé sa paternité, de mon inquiétude vis-à-vis de son bien-être… Pour le reste, cela relevait juste de l’improvisation sur le moment. Oui c’est sûr. J’espère juste que je m’en sortirai à ce moment-là. Il reprit la parole avouant que pour lui aussi ce serait l’inconnu. Il a effectivement une adolescente mais il ne s’est jamais occupé d’un nouveau né. Il me réconforta alors assurant qu’il avait foi en nous. Qu’on allait y arriver parce qu’on sera tous les deux et qu’on aimera ce bébé. Il y aura des hauts et des bas, comme partout mais on fera de notre mieux. Et c’est ça l’important. Il avait raison, je ne pouvais pas le nier et je dois dire qu’il était plutôt doué pour remonter le moral des autres. Il faut que je garde en tête que quoiqu’il arrive, je ne serais pas seule. C’est un peu difficile à concevoir pour le moment mais il faut que je m’en persuade d’ici sa naissance. Ça me laisse un peu de temps pour assimiler tout ça et m’y préparer.
En tout cas, il était réellement adorable avec moi depuis ce soir. Non, depuis l’après-midi. Ou depuis plus longtemps ? Je ne saurais le dire parce que je n’y avais jamais prêté attention avant aujourd’hui. Je l’ai carrément embarqué dans une galère sans nom avec mon histoire de fiancé, pourtant il continue de m’aider. En temps normal, je me serais méfié de tant de gentillesse, mais pas ce soir, pas aujourd’hui. Aujourd’hui, j’avais besoin de ça, besoin de lui. Alors lentement, je retirais ma main de la sienne, glissant doucement mes doigts entre les siens pour récupérer ma main. Je le regardais un instant, réfléchissant à tout ça, à tout ce qu’il faisait pour moi. Je me levais quelques secondes plus tard pour me poster à côté de lui. Sans réfléchir à rien et n’ayant que ses paroles en tête, je me penchais vers lui pour passer mes bras autour de son cou et l’enlacer. « Merci, pour tout. » C’est le moins que je puisse faire, le remercier, encore et encore.
En desserrant mon étreinte autour de son cou, je lui avais déposé un bisou sur la joue avant de me redresser et de le lâcher. Il n’est pas un membre de ma famille, il n’est pas un ami et pourtant il a déjà fait beaucoup pour moi. Rentrer dans le jeu du faux fiancé, c’est déjà énorme mais proposer de m’héberger pour la nuit, c’est juste super adorable de sa part. Je n’en demandais pas tant. « Je ne sais pas si tu sais ce que ça implique vraiment d’avoir joué le jeu tout à l’heure en prenant le rôle de mon fiancé. Je dois avouer que j’ai paniqué sur le moment et je n’ai pas vraiment réfléchi aux conséquences. Mais il est capable de beaucoup de choses et il a le bras assez long. S’il découvre que c’est faux… » Je me stoppai dans ma phrase, n’osant même pas imaginer sa réaction. Je préférais baisser la tête et attraper des mèches de cheveux entre mes doigts. « Après, je suis peut-être un peu trop parano quand ça le concerne mais… » Je soupirais un grand coup. « Enfin bref, je n’ai pas envie de parler de ça maintenant. » Je lui adressais un petit sourire et retournais m’asseoir à ma place, tentant de chasser de nouveau toutes ces idées noires qui me submergeaient. Est-ce que je me fais trop de films ? Est-ce qu’il m’inquiète au point de m’imaginer toute sorte de choses qui ne se réaliseront peut-être pas ? Je n’en sais rien mais on n’est jamais trop prudent. Assise devant ma pizza, je réalisais que je n’avais plus faim à présent. J’en avais mangé presque les trois quarts, je ne pouvais plus rien avaler. « Je n’en peux plus, je n’ai plus faim. » Et si on changeait de sujet ? Et si on parlait d’un sujet plaisant pour nous deux ? Le bébé par exemple. J’appuyais mon dos contre le dossier de la chaise et posais mes mains sur mon ventre. « Pour le moment c’est trop tôt, mais on le saura à la prochaine échographie. Fille ou garçon ? » Qu’est-ce qu’il préférerait ? Une seconde fille ou un petit garçon ? Quitte à aller vers l’inconnu, autant y aller à fond et opter pour un petit bonhomme, non? Personnellement, je m’en fiche, du moment qu’il ou elle va bien, c’est le principal.
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Lun 8 Juin - 21:53
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E
lle allait être une bonne mère. Excellente, même. Elle avait déjà tant d'amour pour ce petit être qui grandissait dans son ventre. Je le voyais dans chacun des regards qu'elle portait quand elle parlait de lui, dans chacun de ses gestes. Elle aimait ce bébé, autant que j'aimais ma fille. Elle ne pourrait être qu'une excellente mère. Parce que les meilleurs parents n'étaient pas ceux qui ne faisaient pas d'erreurs, qui ne tâtonnaient pas jour après jour, pour qui tout était facile et naturel. Non, les vrais bons parents étaient ceux qui se posaient tous les jours la question, se demandant encore et encore s'ils avaient pris la bonne décision, donné la bonne punition ou le bon mot d'encouragement. Les vrais bons parents étaient ceux qui aimaient leurs enfants si forts, qu'ils étaient complètement incapables de juger objectivement leurs actes, mais voyaient toujours ce qu'ils auraient pu faire de mieux pour le bien de leur progéniture. Siobhan serait une bonne mère. J'en étais convaincu. Personne ne pourrait m'en faire douter.
E
t puis nous serions ensemble. Envers et contre tout, pour le bien de notre enfant, nous serions ensemble. Parce qu'il était absolument hors de question que je la laisse se débrouiller seule... Parce qu'il était hors de question que je perde de vu cet enfant qui était une partie de moi. Elle en doutait. Qui pourrait le lui reprocher après ce qu'elle avait vécu. Avoir un homme si prompt à vouloir rester dans sa vie, s'imposer auprès de leur enfant, devait être assez perturbant, mais même si j'étais prêt à prendre mon temps et à être patient avec elle pour bien des choses, je ne l'étais pas pour cela. Ce bébé, c'était un miracle. C'était en tout cas mon petit miracle à moi. Qu'elle le veuille ou non, j'étais viscéralement lié à cet enfant.
L
entement, elle détacha sa main de la mienne et je crus un instant que mon insistance à lui dire que je serais là pour affronter les difficultés avec elle lui avait définitivement fait peur, mais non. Contrairement à tout ce que je pouvais penser, elle se leva, lentement et vint me prendre dans ses bras, enroulant ses bras autour de mon cou, me remerciant encore une fois. Je souris, glissant une main dans ses cheveux, par réflexe. C'était toujours ce que je faisais, quand Mills avait besoin de réconfort, quand Eireen avait besoin de mon épaule. J'aimais serrer la demoiselle dans le besoin dans mes bras, caresser sa tête doucement et cela faisait toujours son petit effet apaisant, ce qui n'était pas négligeable non plus.
E
lle s'écarta finalement, posant un baiser sur ma joue, m'arrachant un doux sourire, avant de se détacher de moi. Mal à l'aise, elle assura que je ne savais pas ce que ça impliquait, ce jeu auquel j'avais accepté de jouer pour la protéger. Elle assura que lorsqu'elle m'avait désigné comme son fiancé, elle n'avait pas réfléchi, mais que maintenant, elle savait qu'il était capable de bien des choses, qu'il avait les connaissances pour. Elle tenta de se donner une contenance en entortillant une mèche de cheveux autour de son doigt, assurant qu'elle était peut-être trop paranoïaque et qu'elle n'avait pas envie de parler de ça. Je lui offris un doux sourire de compréhension, la laissant revenir à sa place, regarder sa pizza avant de déclarer que finalement, elle n'avait plus faim. Elle changea une nouvelle fois de sujet, assurant que même s'il était encore trop tôt, pour l'heure, ils sauraient bientôt le sexe du bébé, demandant en trois mots quel serait ma préférence.
J
e haussais les épaules. « Un bébé en bonne santé. » C'était tout ce que je voulais. Un bébé vivant et en bonne santé. Garçon, fille, ça n'avait aucune espèce d'importance. Tant que mon bébé, notre bébé, allait bien, je ne demandais rien de plus. « Et Siobhan », soufflais-je avant de boire une gorgée de mon verre et de le reposer sur la table. « Qu'importe le bras long qu'il peut avoir ou l'imaginaire que tu peux mettre dans ta crainte. Je serais ton fiancé pour lui aussi longtemps que tu en auras besoin. » C'était une promesse. Une promesse que je comptais bien tenir. J'ignorais tout de leur histoire et je ne voulais pas savoir si elle ne voulait pas me le dire elle... Enfin si, j'étais curieux de savoir, de comprendre, mais je n'avais aucune intention de la brusquer pour cela. C'était à elle de venir, quand elle le sentirait, quand elle le voudrait... Quand elle aurait assez confiance pour ça.
J
e me levais alors, attrapant les boites de pizza pour les emmener dans la cuisine, où je sortis une assiette pour mettre les morceaux restants. « Il y a un disque dur externe dans le tiroir sous la table basse, si tu veux regarder un film en particulier. J'dois en avoir une bonne centaine, alors fait ton choix. Ou alors ma chambre est prête si tu veux. Je ne sais pas, la journée a été assez riche en émotions », dis-je en emballant l'assiette avec du film plastique, la laissant un peu sur le rebord du plan de travail pour qu'elle refroidisse avant de la mettre au réfrigérateur. « Oh, mais je suis idiot, tu veux peut-être un dessert ? On a de la glace, des yaourt ou des fruits. Eireen dit toujours qu'elle n'a plus faim avant de se jeter sur le dernier dessert au chocolat qu'on a, pour être certaine que tout rentre dans son estomac... » C'était le coup classique. Le ''J'ai plus faim ! Oh il reste qu'une crème au chocolat. Je peux l'avoir, papa, diiiiiiis !'' Une part d'opéra. Ça devait être la cause de son tout premier ''papa'' à mon égard. Une tentative pour m'amadouer et pouvoir à coup sûr obtenir la dernière part. Mills était exactement pareil et toutes les femmes que j'avais connues dans ma vie l'étaient. Siobhan n'était sans doute pas bien différentes. Prononcez le magique mot ''chocolat'' et vous changiez une dame.
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Ven 12 Juin - 16:59
My home is your home
Kieran & Siobhan
Je suppose que s’inquiéter du fait que je sois une bonne ou une mauvaise mère est un fait courant chez les jeunes parents. Ou du moins ceux qui vont le devenir pour la première fois. J’imagine que bon nombre de mères sont passées par là, même ma mère a dû douter pendant sa grossesse. Je pense que je ne suis pas un cas isolé, il y a tellement de choses à prévoir, mais tellement d’imprévus également. Je suppose que tous les futurs parents passent par cette phase de questionnement, de doute et de remise en question, ça doit être un comportement humain normal et je n’en fais pas exception. Le fait d’avoir Kieran avec moi est vraiment rassurant, parce que je ne serais pas seule et parce qu’il a déjà une fille. Il ne l’a pas élevée depuis sa naissance, certes mais ça ne change pas grand-chose au final. Bon, il ne s’est certainement jamais occupé d’un bébé et de ce côté-là, on sera novices tous les deux. Mais dans d’autres aspects de la vie de notre enfant, notamment son éducation, son épanouissement et sa croissance, il a déjà donné avec Eireen, alors il sera toujours plus doué que moi. Je sais qu’avec ce qu’il sait déjà, je pourrais me reposer sur lui voire même lui demander conseil, pourquoi pas ? Même si je suppose que je me tournerai plus facilement vers ma mère ou vers Lindsey si j’ai des questions sans réponses.
Avant de se retrouver réellement enceinte, on s’imagine que neuf mois, c’est long, voire interminable. Mais au final, je trouve que ça passe plutôt vite. J’ai déjà dépassé le premier trimestre. Evidemment, il me reste encore beaucoup de chemin à parcourir et mon bébé ne ressemble pas encore vraiment à un vrai bébé en tant que tel, mais à la prochaine échographie on saura déjà s’il s’agit d’une petite fille ou d’un petit garçon. Dans les deux cas, je serais parfaitement heureuse parce que tout ce que je veux, c’est un bébé en bonne santé et Kieran semblait de mon avis. Peu importe qu’il s’agisse d’un petit bonhomme ou d’une petite princesse, l’important c’est qu’il ou elle aille bien. Personnellement je n’ai pas encore d’enfant alors l’un ou l’autre ça me va. Personne n’est en mesure de choisir le sexe de son bébé de toute manière alors laissons jouer le hasard. Dans tous les cas, il est certain que je l’aimerai plus que ma propre vie. Je l’aime déjà inconditionnellement.
J’étais perdue dans mes pensées, ne quittant pas mon ventre des yeux lorsqu’il m’interpella. Je reprenais alors mes esprits et relevais la tête dans sa direction. Après avoir bu un peu d’eau, il m’assura qu’il pouvait parfaitement continuer de jouer le rôle de mon fiancé aussi longtemps que je le voulais, peu importe l’influence de Noah et ce que je pouvais craindre. Il souhaitait jouer ce rôle tant que ce sera nécessaire pour moi. C’est vraiment adorable de sa part, même si je ne pense pas qu’il mesure l’étendue de ses propos. Il changera peut-être d’avis demain, quand tout sera rentré dans l’ordre. En attendant, je préfère croire ce qu’il me dit, on réfléchira plus tard. Ce soir, je n’ai pas la force de grand-chose. Alors s’il me dit qu’il est prêt à tenir le rôle aussi longtemps que j’en aurais besoin, alors soit. Espérons juste que ça m’aide à mieux dormir, ce soir, et les jours à venir. Le souci, c’est que je ne voulais pas l’impliquer dans mes problèmes. Malheureusement c’est trop tard pour penser à un quelconque retour en arrière, et malgré tout j’ai besoin d’entendre ce genre de propos, même si ce n’est que le temps d’une soirée. Demain est un autre jour. Alors je me contentais de lui adresser un sourire pour le remercier, encore une fois.
Ayant tous les deux fini de manger, il se leva et débarrassa les boites de pizza pour les amener dans la cuisine. Alors que je me levais pour ramener nos verres, il reprit la parole, m’expliquant qu’il y avait un disque dur externe dans un tiroir de la table basse si jamais j’avais envie de regarder un film. Il me proposa également sa chambre si je voulais déjà aller me reposer. Une chose est sûre, je ne me sens absolument pas fatiguée. La journée a été rude certes, mais je n’ai pas vraiment envie d’aller me coucher. J’ai une légère appréhension et si en temps normal, j’angoisse déjà pour pas grand-chose, le fait d’avoir revu Noah aujourd’hui risque de me tenir éveillée une bonne partie de la nuit. J’ai beau être détendue pour le moment parce que je n’y pense pas trop, mais une fois seule dans un lit, la suite des évènements risque d’être éprouvante encore une fois. Alors que faire ? Pour le moment, je posais les deux verres dans l’évier et je le regardais emballer les restes. D’ailleurs pendant que je réfléchissais à la question il me proposa du dessert, s’affublant au passage d’un petit qualificatif péjoratif pour signaler son oubli. Ça arrive de ne pas penser à tout. Il énuméra ensuite ce qu’il avait à me proposer, à savoir de la glace, des yaourts ou encore des fruits. Enfin, il évoqua sa nièce et sa capacité à engloutir du chocolat même quand elle affirme ne plus avoir faim. Je riais légèrement à cette anecdote, c’est vrai que c’est difficile de résister à du chocolat… « Non ne t’inquiète pas, je n’ai vraiment plus faim, ça va aller. » Quand bien même je mange pour deux, une pizza – enfin les trois quarts – me suffit amplement. « Mais je comprends ta nièce pour le chocolat, c’est sacré. » Il est même impossible de vivre sans chocolat.
Et maintenant ? Qu’est-ce que je fais ? Je jetais un coup d’œil à l’heure pour savoir où on en est dans la journée. 21h15. Bon, il est encore tôt. Je suppose qu’il ne se couche pas aussi tôt en règle générale. Je ne pense pas du moins puisqu’il m’a proposé d’allumer la télé. « Je ne me couche pas si tôt en règle générale et je ne suis pas fatiguée pour le moment. » De toute façon, il y a peu de chance que je trouve le sommeil, surtout que je ne suis pas dans un environnement familier. « Alors si ça ne te dérange pas, je choisis ta première option et je vais aller allumer ta jolie télé. Si tu veux, on peut regarder un film le temps que la fatigue arrive ? » Je lui adressais un sourire avant de m’éloigner et d’aller me baisser devant la table basse pour récupérer le disque dur comme il me l’avait suggéré. Une fois l’objet trouvé dans son tiroir, je me retournais vers la télé pour y chercher le port USB pour pouvoir brancher le disque dur. Ceci fait, je récupérais la télécommande à proximité pour allumer la télé et j’allais m’asseoir sur le canapé, en repliant mes jambes sur le côté. Le contenu du disque dur s’affichait à la télé et je sélectionnais la catégorie des films. Mon dieu, il en a un paquet ! Lequel choisir ? Je commençais à faire défiler la liste mais j’en connaissais à peine la moitié. Bon, ne sachant pas trop lequel sélectionner et ne voulant pas perdre trop de temps, je fermais les yeux et laissais mon doigt appuyé sur la flèche du bas pour choisir au hasard. Après quelques secondes, je quittais le bouton pour mettre en route le film sur lequel je me trouvais. Il démarra, laissant apparaitre le générique, quelques passages du début puis le titre apparut. Love Actually. Film que j’ai dû voir un million de fois mais que j’adore toujours autant. Je ne savais pas qu’il aimait ce genre de film, à moins que ce soit plutôt du gout de sa nièce ? Dans tous les cas, peu importe, moi j’aime bien et il m’a dit de choisir ce que je voulais. Alors c’est fait.
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Ven 26 Juin - 15:26
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P
ersonne n'était jamais réellement préparé, ni en parfaite sérénité, pour accueillir un enfant. Même quand on avait déjà l'expérience de la parentalité, on accueillait un nouvel être, une toute nouvelle personne, bien différente de la précédente qu'on avait pu élever. Peut-être que c'était juste due à ma situation particulière de père de substitution ou à notre histoire qui n'avait rien d'un conte de fée avec un happy end classique... Quoi qu'il en soit, j'étais d'avis qu'on fonçait vers l'inconnu tous les deux et qu'on était dans le même bateau, l'avantage étant d'y être à deux, justement... même si j'imaginais sans mal qu'elle irait principalement et en premier lieu vers d'autres personnes que moi en cas de doute ou de problème. Je ne serais que le père. Qui disait qu'elle avait envie de partager l'expérience de la parentalité avec moi ? Peut-être qu'elle me laisserait simplement ma place de père, sans jamais me demander d'être co-parent en dehors des questions à envisager obligatoirement à deux.
J
e lui proposais d'aller chercher dans le disque dur qui nous servait de cinémathèque un film à regarder, avant de réaliser qu'elle avait peut-être autre chose en tête. Je me rattrapais alors en lui proposant d'aller se coucher si elle était fatiguée, ce à quoi elle répondit que non, elle ne se couchait jamais si tôt et n'en avait aucune envie. Bien. Je lui souris quand elle m'assura ensuite, en apportant les verres dans la cuisine, qu'elle n'avait vraiment plus faim, ajoutant que le chocolat restait sacré malgré tout. Mon dieu, j'étais réellement mal si elle avait également une petite fille. Trois filles à la maison ? J'aurais tout intérêt à cacher des tablettes de chocolat pour ma consommation personnelle... Seigneur, il ne fallait pas que je pense comme ça. Je m'assommais mentalement pour de telles idées et faisait mine d'être occupé pour cacher mon trouble alors que je me forçais à effacer l'image. La réalisation que j'avais faite à son sujet cet après-midi face à ce Noah ne concernait que moi. Elle n'avait pas du tout le même regard sur moi et ne l'aurait sans doute jamais. Je n'étais que le géniteur. Inutile de se faire du mal ou des idées.
A
lors qu'elle allait chercher le film qu'on pourrait regarder, je m'empressais de faire la vaisselle, oubliant que les verres pourraient peut-être nous être utiles plus tard si elle avait encore soif. Je la rejoignis sur le canapé alors qu'elle démarrait un film et je souris malgré moi, plus qu'amusé, en découvrant les premières images et reconnaissant très vite le film. « Seigneur les femmes sont donc bien toutes les mêmes », m'exclamais-je avec amusement. Rien qu'à voir le film, je pouvais sans mal deviner le procédé et le cours des événements. Je voyais tellement souvent Eireen le faire. Elle fermait les yeux, faisait défiler et appuyait sur lecture pour découvrir le film que le hasard avait décidé de mettre devant ses yeux... sauf que le hasard ne faisait pas tout dans cette histoire, malheureusement et il fallait être un peu observateur pour s'en rendre compte. En apparence, tout avait absolument l'air d'être un jeu de hasard, mais quand on regardait plus précisément, on se rendait finalement compte qu'elle ouvrait les yeux une seconde avant que son doigt ne quitte la flèche et que son doigt « ripait malencontreusement » sur la touche du bas si le film surligné ne lui plaisait pas, avant qu'elle n'appuie rapidement sur lecture. Le procédé était d'autant plus détectable quand il y avait une petite succession de films font le titre ne l'avait jamais inspiré.
J
e m'installais à côté d'elle, mettant une distance raisonnable entre nous pour qu'elle puisse s'éloigner ou s'approcher comme elle en avait envie. Ou elle pouvait tout aussi bien rester à sa place. Bref, j'essayais, une nouvelle fois, d'être là sans être intrusif. C'était tout ce que je voulais pour ce soir. Je voulais qu'elle comprenne qu'il y avait des types bien dans ce monde, des hommes pour qui les femmes n'étaient pas des objets. Je voulais qu'elle sache et ne doute jamais que je ne lui ferais jamais de mal, encore moins sciemment.
S
ouriant, je me dis qu'il fallait que je le fasse. « Mais Kiera Knightley est vraiment sexy, soit dis en passant ! », avouais-je rien que pour voir sa réaction face à un tel aveux, alors que je me rappelais qu'elle jouait dans ce film. Et puis son accent... D'accord, les irlandais et les britanniques, ça n'était pas une folle histoire d'amour, ça ne l'avait jamais été et comme tous les irlandais proches de leurs racines, j'avais été élevé avec cette histoire là. Mais bon, je ne pouvais pas cracher sur un bel accent dans une jolie bouche, non ? Combien de fois le mien m'avait servi auprès de la gente féminine ?
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Ven 26 Juin - 19:06
My home is your home
Kieran & Siobhan
Love Actually me semblait être un bon choix au final, même si je ne l’ai pas vraiment choisi au sens propre du terme. J’ai déjà vu ce film, plusieurs fois et à chaque fois il me fait rêver. Tout le monde aimerait vivre de belles histoires d’amour, ça fait du bien de se déconnecter un peu de la réalité pour se permettre de rêver. Et puis c’est un film pour les filles, est-ce que ça ira à Kieran ? D’un côté s’il est sur son disque dur c’est qu’il l’a déjà vu, lui ou sa nièce. De toute manière tout le monde a vu ce film, c’est un classique. J’avais déjà mis le film en route lorsqu’il me rejoignit pour s’asseoir à côté de moi sur le canapé tout en s’exclamant que toutes les femmes étaient pareilles. Comment ça ? Parce que j’ai mis en route un film romantique ? Parce que c’est typiquement le genre de film que les femmes aiment regarder ? « Biologiquement, on est toutes pareilles oui. » Je lui adressais un sourire tout en posant ma tête contre le dossier. On est peut-être toutes conditionnées pour aimer ce genre de film. A moins qu’il ne fasse référence à autre chose, mais je ne voyais pas quoi.
Le film suivait son cours et je le laissais emporter mon esprit. Est-ce que moi aussi j’aurais le droit à ce genre de chose dans ma vie ? Ou est-ce que je suis condamnée à voir Noah me tourner autour éternellement ? On a beau dire qu’on nait tous égaux, je ne suis pas trop d’accord, certains ont plus de chance que d’autres dans leur vie. Enfin Kieran interrompit mes pensées en complimentant l’une des actrices du film, ce qui me fit sourire. Il trouvait Keira Knightley sexy ? C’est typiquement une réaction de mec ça. « Elle est jolie oui, mais ce n’est pas mon genre. » Plaisantais-je. Non, je ne suis pas de ce bord là, mais ça ne m’empêche pas de penser que c’est une belle femme effectivement. « Je préfère Andrew Lincoln personnellement. » Voire Hugh Grant peut-être. Il a un certain charme. Enfin, il y a tellement de bons acteurs dans ce film aussi.
Je le trouvais un peu loin malgré tout alors doucement, je me rapprochais de lui jusqu’à ce que nos cuisses se touchent sur le canapé. J’avais besoin de sentir sa présence rassurante, j’avais besoin de le sentir physiquement près de moi. Tout en regardant le film, je caressais mon ventre, mon bébé, me perdant de temps en temps dans mes pensées, en imaginant certains aspects de sa vie future. Et puis, au bout d’un moment, je réalisais que les mères n’étaient pas les seules à aimer toucher leur ventre. Si c’est devenu une habitude pour moi, quelque chose que j’aime faire parce que c’est mon enfant, qu’en est-il du père ? Je suppose que lui aussi aimerait sentir ce petit bébé en formation. Il l’a déjà touché cette après-midi devant Noah, mais connaissant son passé qui plus est, peut-être que ça lui ferait plaisir ? Je tournais alors ma tête dans sa direction, hésitante, me mordillant la lèvre inférieure. Est-ce que je dois lui demander avant ? Et s’il ne veut pas ? Réfléchis Siobhan, quel père n’aimerait pas toucher le ventre rond de sa compagne ? Oui enfin, on n’est pas ensemble.
Bref ! « Donne-moi ta main. » Je n’attendais pas vraiment qu’il réagisse et j’attrapais doucement sa main la plus éloignée de moi. Je la ramenais doucement vers moi, cherchant dans son regard un quelconque refus ou rejet éventuel. « Je n’ai pas encore eu vraiment l’occasion de te le présenter comme il faut alors… » Doucement, je posais sa main sur mon ventre, sur notre bébé, laissant mes deux mains sur la sienne. « C’est peut-être plus concret comme ça, alors voilà ton bébé. » Je lui souriais tendrement tout en le regardant et en posant ma tête contre le dossier. Peut-être qu’il pourra mieux réaliser qu’il va être père comme ça ? Même si je ne doute pas qu’il en ait pleinement conscience. Je suppose juste que lui aussi doit aimer pouvoir le toucher, je ne dois pas être égoïste.
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Kieran O'Brady
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Dim 28 Juin - 17:39
Siobhan & Kieran My home is your home.
D
'un certain côté, j'étais apaisé par l'idée qu'elle pouvait se permettre de regarder de tels films. Les filles aimaient les histoires d'amour, les comédies romantiques, les contes de fées. Si elle aimait toujours ce genre de films, c'est qu'elle n'avait pas complètement tiré un trait sur l'amour, qu'elle avait encore un peu d'espoir, quelque part au fond d'elle. C'était ce que Noah ne l'avait pas entièrement détruite, même si à des moments, elle devait le penser.
A
lors que j'y allais de mon petit commentaire sur l'une des actrices du film, elle sourit, m'assurant que bien qu'elle soit jolie, la miss Knightley n'était absolument pas son genre. « J'espère bien ! », soufflais-je avant même de le réaliser et de réaliser le sous-entendu qui pouvait être interprété sous mes mots. Elle ajouta ensuite qu'elle préférait Andrew Lincoln. Il y a quelques années, je n'aurais su qui c'était, mais je devais avouer que j'aimais beaucoup la série The Walking Dead et son nom était venu une ou deux fois sur le tapis alors qu'on parlait avec Eireen. « Mouais, il a probablement son charme », concédais-je sans forcément y mettre plus d'enthousiasme. « Pas vraiment mon genre à moi ! »
P
rogressivement, Siobhan s'approcha de moi, jusqu'à ce que nos cuisses se touchent. La mienne, encore vêtue de mon jean, contre la sienne, nue sous mon T-shirt qu'elle portait en guise de pyjama. Du coin de l'oeil, je vis les mouvements de ses doigts sur son ventre, alors qu'elle le caressait distraitement, comme pour câliner le bébé en dessous de sa peau. Puis elle tourna soudainement la tête vers moi, se mordant la lèvre. Je posais mes yeux sur elle à mon tour, attendant qu'elle parle, ce qu'elle ne fit pas tout de suite. Elle sembla réfléchir et j'allais l'inviter à faire part de son tourment quand elle prit enfin la parole, me demandant de lui donner ma main. Je fronçais les sourcils, surpris par une telle demande, alors elle ne me laissa pas le temps de vraiment réfléchir et pris ma main, assurant qu'elle n'avait pas encore eu le temps de me le présenter correctement. Et sans que je ne m'attende à autant d'assurance dans son geste, elle posa ma main sur son ventre, me permettant de goûter pour la deuxième fois aujourd'hui (et la deuxième fois de ma vie) le plaisir de toucher le ventre qui abritait mon enfant.
J
e me décalais légèrement, sans lâcher son ventre, pour me mettre dans une meilleure position. Je me tournais plus vers elle, passant mon bras libre sur le dossier du canapé, touchant son ventre sans relâche, sans le quitter des yeux, m'émerveillant de la sensation du rebondit sous mes doigts. « Bonjour toi », soufflais-je en me penchant légèrement vers son ventre. Je souris de toutes mes dents, posant mon regard sur Siobhan. « C'est tellement génial », soufflais-je tel un gosse le matin de Noël, m'émerveillant de la rondeur douce qui commençait à pointer sous son nombril. J'aurais tout donné pour passer ma main sous le T-shirt et caresser directement sa peau, sentir l'effet de la bosse, juste sous les muscles de son ventre, mais je savais que cela serait incorrect. C'était encore trop tôt, le T-shirt pas adapté pour un tel geste et je ne voulais surtout pas la brusquer en quoi que ce soit. Alors je profitais pleinement de la sensation et du plaisir de sentir qu'une petite vie grandissait la-dessous et que cette vie aurait une part de moi. « Merci », soufflais-je en retirant ma main de son ventre pour attraper une des siennes et poser un baiser sur ses doigts. « Merci de me permettre de vivre ça... »
J
e reposais ma main sur son ventre, les yeux pleins d'émotions. Vivre ça... Avoir un bébé. Il y a encore quelques semaines, cela m'aurait semblé tout bonnement impossible. La stérilité de mon ex-fiancée était tellement devenue la mienne au fil du temps... Mais non. Siobhan m'apportais aujourd'hui la preuve vivante que je pouvais être père. Elle ne réalisait pas à quel point ce cadeau était le plus précieux du monde pour moi. Je ne prenais moi-même qu'à peine la mesure de combien j'avais envie de vivre ça.
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Siobhan Hopkins
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Lun 29 Juin - 2:28
My home is your home
Kieran & Siobhan
Il y a toujours des acteurs ou des actrices qui nous font rêver ou fantasmer. C’est obligatoire, tout le monde a son petit chouchou dans le coin de sa tête. Que ce soit à partir de l’adolescence ou bien plus tard. On juge toujours le physique des acteurs dans les films, pas méchamment, mais c’est comme ça, on ne peut pas s’en empêcher. La preuve avec Kieran et sa Keira. Je dois dire que j’aimais beaucoup Andrew pour ma part, surtout dans la série The Walking Dead, une série tout simplement géniale. Même s’il est vrai que j’aime beaucoup Keira également, c’est une actrice talentueuse. Mais bon, quoiqu’il en soit, elle ne sera jamais mon type. Ce que Kieran avait l’air d’espérer. Quoi ? Comment ça il espère bien ? J’eus un petit rire suivi d’un froncement de sourcil amusé. « Tu espères bien ? Tu as peur que je vire de bord ? » Je riais légèrement, ce genre de remarque n’avait pas trop de sens. A moins que son ego de mâle en prenne un coup si je deviens lesbienne alors que j’ai couché avec lui. Là je pourrais comprendre. « Rassure-toi, ce n’est pas dans mes plans. » Enfin, même si je n’envisage pas de changer d’orientation, je n’envisage pas non plus de refaire ma vie avec un homme. Une fois m’a suffit et j’ai bien l’impression que c’est loin d’être fini… Et puis à mon tour, j’avais exprimé mon gout par rapport aux acteurs de ce film. Kieran affirma qu’Andrew avait un certain charme mais il reprit mes mots avouant qu’il n’était pas son genre, ce qui me fit sourire.
L’instant d’après, je me retrouvais à lui demander sa main. Au sens propre du terme. Il parut surpris, évidemment. Qui ne le serait pas avec une telle proposition ? Mais je n’y prêtais pas attention et je ne lui demandais pas l’autorisation. La seconde suivante, sa main était sur mon ventre et je ne le quittais pas des yeux pour voir sa réaction. Il changea de position pour être plus à l’aise et se tourna dans mon sens. Je finis par lâcher sa main pour lui permettre d’avoir plus de liberté. Il posa son regard sur mon petit ventre sans jamais le quitter des yeux. Je pouvais lire de l’émerveillement dans son regard, il avait des étoiles plein les yeux. Ça faisait vraiment plaisir à voir et je ne pouvais pas m’empêcher de sourire tendrement. Il le salua en se penchant légèrement vers lui. Il avait l’air tellement content. C’en était limite émouvant. Je me contentais de sourire de plus belle en réponse à son commentaire. Bien sûr que c’est génial. C’est juste merveilleux. Je laissais ma tête s’appuyer contre le dossier alors que je ne quittais pas Kieran des yeux tant sa réaction était plaisante, rassurante, émouvante.
Il finit par me remercier et prit l’une de mes mains pour embrasser mes doigts. Seigneur, j’eus alors des frissons qui parcoururent tout mon corps. Pourquoi suis-je aussi troublée ? Ma respiration s’arrêta l’espace de quelques secondes et je fixais ses lèvres sur mes doigts. Des images de notre nuit ensemble me revenaient alors en tête. Ah non ! Ça suffit ! Son second remerciement me fit revenir sur terre et je repensais à son histoire. Ce qui me fit monter les larmes aux yeux. Pourquoi suis-je aussi émotive ? Je passe d’un extrême à l’autre, c’est pénible. « Je n’ai pas fait grand-chose. Enfin, pas consciemment. Mais, ça me fait plaisir. Tu le mérites. » Que ce soit avec moi ou avec quelqu’un d’autre, Kieran a la fibre paternelle, il mérite de devenir père. Encore une fois.
Il reposa une nouvelle fois sa main sur mon ventre. Il semblait tellement ému. Est-ce qu’il le sent suffisamment à travers le t-shirt ? Est-ce qu’il le voit à travers le vêtement plutôt ample ? Et s’il ne s’en rend pas bien compte ? Peut-être qu’il veut voir mon ventre de ses propres yeux ? Je pourrais soulever le t-shirt. Je n’ai pas de pantalon mais je ne suis pas nue non plus. Bon, je ne suis pas le genre à m’exhiber d’ordinaire, mais je me dis qu’il m’a déjà vue. On a quand même conçu un enfant ensemble, moi aussi je l’ai déjà vu nu… Et je dois dire qu’il est carrément bien fait… Stop Siobhan, ne pars pas sur ce terrain là. Ouais, ce n’est pas le sujet. Enfin toujours est-il qu’il connait mon corps, je ne pense pas que ça le dérange. Mon dieu mais à quoi je pense ? Est-ce que j’envisage réellement de relever mon t-shirt pour lui montrer mon ventre rond ? Et lui offrir une vue plongeante sur mon unique sous-vêtement au passage ? Je ne sais pas ce qui me prend aujourd’hui mais une chose est sûre, je ne suis pas dans mon état normal. Mais il a tellement fait pour moi en une journée, que je me dois de lui rendre la pareille. Ce bébé pour lui, c’est un miracle, je me dois de lui montrer clairement, peu importe le reste. C’est le moins que je puisse faire. Et puis, je ne suis pas la seule femme qu’il a vue dans sa vie. Sortant de mes pensées et cessant de peser le pour et le contre intérieurement, je pris sa main et m’asseyais correctement, posant mes pieds au sol pour finalement croiser les jambes. Ça sera un minimum caché comme ça. « Je vais te montrer. » Je relâchais sa main et j’attrapais le bord de mon t-shirt, soulevant légèrement mes fesses parce que j’étais assise dessus. Je relevais le tissu jusque sous ma poitrine pour lui permettre de bien le voir. Il me semble que je portais la même culotte cette fameuse nuit… Seigneur, il va penser que je mets toujours la même… Mais bon, je n’en suis pas certaine… J’en portais peut-être une autre, je ne sais plus. Bref. « Tu verras peut-être mieux comme ça. » Me voilà à moitié nue devant lui. De mieux en mieux Siobhan. Saute lui dessus tant que tu y es. Ce n’est pas mon but, je veux juste lui montrer. Je n’ai pas une tenue très descente mais on fait avec ce qu’on a. Je veux lui faire plaisir, c’est tout. C’est tout. Je n’ai absolument pas les hormones en émoi depuis qu’il a touché mes cheveux alors que j’étais en serviette. Non non. Non non…
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan Mer 8 Juil - 22:11
Siobhan & Kieran My home is your home.
E
lle s'étonna que j'aspire à espérer qu'elle ne soit jamais attiré par une Kiera Knightley ou quoi. Ce soir, je devais probablement dire que j'espérais qu'elle ne trouverait personne d'attirant avant un moment. J'avais réalisé cet après-midi qu'elle ne me laissait pas aussi indifférente que je le pensais. Mais je n'allais pas le lui dire. Ça n'était sûrement pas le bon moment pour parler de ce genre de choses. Non, je devais continuer de jouer à l'idiot et plaisanter avec elle sans mettre aucune pression. Elle avait besoin de quelqu'un qui l'aide à respirer et à ne pas plonger dans la peur de son ex. Je ne devais pas lui imposer quelque-chose.
E
lle m'assura que le changement de bord n'était heureusement pas au programme et je lui souris en hochant la tête, affirmant à mon tour que l'acteur qui lui faisait de l'effet n'était pas mon type non plus. Je ne pus m'empêcher d'avouer ensuite : « Tu sais, je prendrais assez mal que tu vires de bord après que j'ai... » Je regardais son ventre une seconde, m'obligeant à ne regarder que lui et pas ses longues jambes nues si délicieuses. « été ton dernier amant... » C'était la seule chose que je pouvais dire pour terminer ma phrase de façon politiquement correcte.
H
eureusement, elle changea vite de conversation en me demandant ma main – au sens figuré – pour que je pose ma main sur son ventre. Je la remerciais ensuite en embrassant le bout de ses doigts, réellement touché par son geste, heureux de me connecter un peu plus avec mon enfant. Elle m'assura qu'elle n'avait rien fait de spécial, mais elle ne se rendait pas compte. Pour moi, le simple fait de devenir père était quelque-chose d'extrêmement spécial. Que ce bébé ait été voulu ou non au départ, qu'il soit là par choix ou pas accident, elle allait faire de moi un père. Elle allait me donner cet enfant sur lequel j'avais fait une croix des années auparavant. Elle rendait tout cela spécial. Elle était spéciale. Et elle me permettait de vivre ça. Dieu, je n'étais vraiment pas certain de le mériter, mais j'étais comblé qu'elle m'en donne la possibilité.
S
oudainement, elle se redressa, changeant de position pour s'asseoir de façon plus droite. Elle croisa ensuite les jambes, me disant qu'elle allait me montrer. Je haussais un sourcil alors qu'elle lâchait ma main. Qu'est-ce qu'elle voulait dire ? Avant que je ne puisse lui poser la question, elle souleva le T-shirt, le remontant jusque sous ses magnifiques petits seins bien fermes - Merde, il faut vraiment que j'arrête de penser à la saveur de sa peau sur ma langue -... C'était vraiment très difficile de penser à autre chose lorsqu'il se révélait que le sous-vêtement qu'elle portait pour cacher son triangle d'or était exactement le même que cette nuit-là. Je me forçais réellement à garder les yeux sur son ventre, sans dériver sur son corps, mais rapidement, je parvins presque à rester concentré. Son ventre était magnifique. Réellement magnifique. Cette petite bosse qui abritait la vie avait quelque-chose d'absolument merveilleux et magique. Je me souvenais à la perfection du ventre plat que j'avais adoré goûté quelques mois plus tôt. Je me souvenais du délice de sa peau, de la douceur de ses courbes. Aujourd'hui, la courbe avait augmenté de volume et c'était à mes yeux la plus belle chose au monde. Sans doute parce que je savais ce qu'il y avait sous sa peau. Sans doute aussi parce que je savais que j'en étais grandement responsable. Mais je n'y pouvais rien. Ce ventre m'attirait, inévitablement.
A
vec toutes les précautions du monde, j'avançais de nouveau ma main vers son ventre, caressant celui-ci avec douceur, m'extasiant d'autant plus de l'effet sous mes doigts. Je pouvais sentir sa respiration faire mouvoir son ventre, mais je sentais aussi et surtout son petit bidon de femme enceinte, la magnificence de la femme dans toute sa splendeur. Sans pouvoir me contrôler, je me penchais à nouveau vers son ventre, plus encore cette fois, jusqu'à poser mes lèvres sur le bel abris de notre enfant, embrassant mon bébé à travers sa peau. Réalisant ce que je venais de faire, je me reculais assez vite, les yeux brillants malgré tout de tout cet amour que je sentais déjà pour cet enfant à naître. « Tu es magnifique », assurais-je à Siobhan en posant une main sur sa joue, caressant sa peau, avant de remettre une mèche de cheveux blonds derrière son oreille. « Tu es absolument magnifique ».
E
tais-je ridicule ? Probablement un petit peu, mais elle l'était réellement et elle portait mon enfant, alors tant pis si j'avais l'air idiot à la regarder avec tendresse en lui disant combien elle était magnifique. Elle le méritait. Elle méritait qu'on le lui dise tous les jours et en toute occasion. Son ex était le pire des crétins de la terre pour lui avoir laissé pensé le contraire ne serait-ce qu'une seconde. Elle était belle, intelligente, talentueuse et elle méritait que quelqu'un le lui dise chaque fois que l'occasion se présentait – comme maintenant – et chaque fois qu'elle en doutait et chaque fois que le moment s'y prêtait.
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Sujet: Re: [1287] My home is your home. ⊰ Ft Siobhan