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the reclaimer. • ft. epsilon.

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MessageSujet: the reclaimer. • ft. epsilon. the reclaimer. • ft. epsilon. I_icon_minitimeDim 3 Mai - 22:49

pledge of boss

ft. epsilon kennedy


«  good design is obvious. »
Le journal allait bientôt fermer. Il était très rare que je reste le soir et que je fasse partie des derniers. Bien que le soleil était encore loin d'être couché, cette fin d'après-midi n'était pas habituelle. Certainement car nous avions été moins productifs en ayant voulu écouler les dernières réserves d'encre avant d'en racheter. Il était vrai que je n'aimais pas le gâchis dans la mesure où bientôt les prix en imprimerie deviendront vertigineux... Déjà qu'ils l'étaient presque. Je ne veux pas que la boîte ferme à cause de problèmes financiers. Nous avions des imprimantes numériques et offset, et nous savions trouver un juste milieu entre chaque travaux à réaliser. Et bien entendu, j'avais des contacts dans d'autres imprimeries si les productions devaient être en dessous de notre nombre habituel. Aujourd'hui je pouvais comprendre, mais il me fallait passer des commandes désormais car nous ne pouvions pas attendre des semaines avant de se remettre à la prod.

Après tout, nous avions des concurrents à tenir éloigner. A cette pensée, c'est un petit sourire qui s'inscrivait le long de mes lèvres. On aurait dit un jeu, mais un jeu où l'on misait notre travail et tout ce que nous avions construit grâce à celui-ci. Heureusement que j'avais de bons contacts avec le journal du Times, au moins eux il n'avaient pas l'intention de nous couler. Dans mon bureau avec les murs en vitres je pouvais voir les collègues s'en aller après avoir, je l'avoue, très bien travaillés. Il me fallait continuer quant à moi mes commandes dans la mesure où tout devait être près pour lundi. Après tout c'était le week-end et je ne me voyais pas un jour de plus dans mon bureau même si cela est déjà arrivé quelques fois depuis que je travaille dans ce journal.

L'animation de Times Square était loin de m'empêcher de pouvoir travailler, cela avait même un effet énergisant. Je me sentais prendre part aux agitations et cela me maintenait... éveiller sans pour autant que je perde de vue l'objectif professionnel que je m'étais fixé. Quoi qu'il en soit, les commandes allaient toucher à leur fin, et le prix s'avérait correct et malgré ça j'avais l'impression que cela restait élevé comparé à d'habitude. J'allais devoir en parler à Epsilon, mais cela n'annonçait rien de bien grave ou urgent. Au bout du compte, je remarquais qu'une présence ne s'était pas effacée du bâtiment. Ma chère Kennedy qui semblait aussi présente que moi. Le travail la retenait-elle prisonnière ici ? Ou bien souhaitait-elle me demander quelque chose ?

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MessageSujet: Re: the reclaimer. • ft. epsilon. the reclaimer. • ft. epsilon. I_icon_minitimeLun 4 Mai - 20:31

The Reclaimer

ft. Dane R. Lennox


«  On chante, on danse, on tchatche, on s’embrasse, on rentre à la maison, elle est pas belle la vie ? »
Le travail c’est la santé… Qui avait bien pu avoir l’idée d’inventer une telle chose ? Elle ne savait pas si la palme revenait à ce très cher Henri Salvador mais toujours était-il qu’en bonne employée zélée de la fameuse BNY Mellon, elle en avait parfois ras-le-bol de se farcir des horaires de malades avec des personnes peu aimables simplement parce qu’elle était perfectionniste et détestait l’idée de laisser un problème non résolu derrière elle. Sa lampe de bureau – qu’elle n’avait à allumer que lorsque les techniciens coupaient l’alimentation des bureaux à l’heure de fermeture – lui servait bien donc bien trop souvent à son goût et pourtant, elle devait reconnaitre au fond, tout au fond d’elle-même qu’elle adorait ça. Bien sûr, elle se plaignait mais c’était pour la forme, son boulot la passionnait, elle rencontrait des personnes captivantes et avait l’occasion d’effectuer des déplacements professionnels divers et variés qui venaient empêcher son quotidien de devenir trop monotone. Ainsi, elle avait pu visiter de bien belles villas depuis son arrivée à New-York, faire un voyage de trois jours en Chine pour un voyage d’affaire, se rendre un peu partout en Amérique mais également rencontrer des pointures du monde financier qu’elle aurait bien pris en photo avec son smartphone si elle n’avait pas eu peur du ridicule. Elle ne pouvait pas décemment nier les opportunités qui lui avaient été offertes et était même particulièrement reconnaissante de les avoir obtenues. Mais se plaindre était dans la nature humaine et Epsilon ne faisait malheureusement pas exception à cette règle d’or.

Et puis, elle devait bien le reconnaitre, certains clients lui donnaient particulièrement envie de faire du zèle. Parce que certes, dans un tel milieu où circulait beaucoup d’argent, les caractères pouvaient parfois être détestables et les personnes qu’elles rencontraient aussi imbuvables qu’une belle-mère en furie, mais il arrivait aussi qu’elle tombe sur des gens particulièrement charmant qui ne passaient pas le plus clair de leur temps libre à dénigrer son métier et les décisions qu’elle avait à prendre. Dane Ross Lennox faisait partie de ces clients là et même si elle n’était pas censé privilégier certains de ses petits protégés par rapport à d’autre, elle le faisait parfois sans même s’en rendre compte, prenant plaisir à voir les visages satisfaits des personnes qu’elle aidait, savourant le plaisir d’avoir un peu de reconnaissance pour une fois. Alors forcément, lorsque son patron avait frappé à sa porte en fin d’après-midi en lui disant qu’une opportunité en or venait de faire son apparition sur le marché, proposant un placement d’actions à un taux d’intérêt défiant toute concurrence, la jeune femme avait automatiquement pensé à Dane. Elle cherchait depuis bien longtemps à lui procurer de nouvelles sources de revenu et ce placement était une aubaine qu’elle ne pouvait pas lui refuser. Bien sûr, avant toute proposition, elle décida de faire quelques recherches et alors qu’elle s’était apprêtée à éteindre son ordinateur et rentrer chez elle pour se reposer, elle se retrouva à traquer les bonnes combines en ligne, cherchant à la fois sur des sites professionnels et amateurs pour déceler une potentielle arnaque. N’ayant rien trouvé de tel, c’est avec une vraie satisfaction qu’elle se décida enfin à quitter les bureaux de la BNY, dossier sous le bras pour pouvoir vérifier une dernière fois les informations qu’il contenait chez elle.

Seulement, une fois dehors, la jeune femme hésita. Devait-elle s’engouffrer dès maintenant dans un métro bondé ou faire un plus ou moins petit détour pour passer près de Times Square. Elle connaissait assez Dane pour savoir qu’il était du genre à faire beaucoup d’heures supplémentaires pour réussir à faire tourner sa société et ne doutait pas de pouvoir le trouver à une heure aussi tardive… Mais le dérangerait-elle ? Il fallait bien admettre que leur relation était assez particulière. Certes, Dane était son client et elle traitait ses affaires avec le professionnalisme dont elle avait l’habitude, mais, côtoyant la même salle de sport, ils avaient également l’habitude de se croiser en dehors de leurs horaires de travail et ils étaient devenus avec le temps nettement plus familier. D’un côté, la jeune femme en était un peu gênée, elle avait l’impression de manquer à la déontologie qu’imposait sa profession, mais de l’autre, elle n’avait pas l’impression de braver des interdits en sympathisant avec un homme avec qui elle avait l’occasion d’effectuer de nombreux déplacements professionnels, c’était même plutôt sain de créer une bonne entente entre eux s’ils étaient amenés à collaborer encore davantage dans le futur. Sa décision était prise, elle allait faire ce petit détour, il lui ferait le plus grand bien et c’est sans hésiter davantage qu’elle prit héla un taxi, prenant la direction de Times Square en priant pour que la note ne soit pas trop salée, en voilà une qu’elle ne pourrait pas franchement faire passer en note de frais. Au fond d’elle, Epsilon savait qu’elle ne prenait pas la bonne décision et que ce n’était certainement pas le travail qui la poussait à parler affaire si tardivement alors qu’elle pourrait tout simplement être chez elle, mais peu importait.

Habituée au bâtiment qui abritait les locaux de la société, Epsilon n’eut aucun mal à retrouver l’accueil pour annoncer sa présence, la personne sembla d’ailleurs la reconnaitre immédiatement puisqu’elle lui indiqua le bureau de « monsieur Lennox » avec un sourire chaleureux. Ayant remercié cette intermédiaire, la jeune femme prit la direction indiquée qu’elle connaissait fort bien, au demeurant. Les cloisons vitrées de cet immense bureau ne l’obligèrent pas à frapper, Dane avait remarqué sa présence avant qu’elle n’ait eu l’occasion de le faire, elle pénétra donc dans la pièce, fermant la porte derrière elle.  "Bonjour Dane." Elle avait toujours eu du mal à savoir quell ton elle devait adopter avec son client, ils étaient familiers lorsqu’ils se trouvaient dans la salle de sport mais elle ne savait jamais si elle devait continuer à l’être en dehors. La frontière entre le tutoiement et le vouvoiement était donc plutôt mal définie et elle s’efforçait de gérer ça du mieux qu’elle pouvait bien que la chose ne soit pas particulièrement aisée. "J’espère que je ne te dérange pas, ce n’est certainement pas la bonne heure pour parler affaires, mais j’étais dans le coin et je me suis dit qu’il serait stupide de ne pas venir t’en parler en personne plutôt que de te téléphoner le lendemain." Bouh, la vilaine menteuse. Pitié qu’il ne lui dise pas qu’il était vraiment trop occupé et qu’il préférait qu’il l’appelle demain, ça serait véritablement un échec et elle aurait probablement l’air pitoyable. Mais heureusement pour elle, ce n’était normalement pas le genre de Dane.

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