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Une situation peu banale



 
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Une situation peu banale

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Anonymous

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MessageSujet: Une situation peu banale Une situation peu banale I_icon_minitimeDim 3 Mai - 21:14

Une situation peu banale

ft. Lindsey A. Callahan


«  La fortune est aveugle et l’argent n’a pas d’odeur. »
Une journée de travail comme tant d’autres s’annonçait pour Epsilon, elle s’était levé de bonne heure ce matin-là afin d’avoir le temps de se préparer, revêtant son uniforme de working girl comme tous les jours depuis qu’elle était arrivée à New-York. Fidèle à elle-même, elle était partie avec dix minutes d’avance pour prendre le temps de passer au Starbucks récupérer sa dose de caféine quotidienne plus que nécessaire si elle voulait réussir à affronter sa journée sans avoir envie de mourir, tout simplement. Sa boisson dans une main, son sac-à-main dans l’autre, elle était partie à l’assaut du métro New-Yorkais parcourant rapidement le court trajet qui la séparait de Wall Street, quartier financier de la grosse pomme dans lequel elle se sentait toujours comme un poisson dans l’eau. Elle avait eu de la chance de trouver un appartement, certes dans un quartier différent que celui de son lieu de travail, mais sur la même ligne de métro ce qui lui permettait d’avoir un trajet rapide et donc un levé un peu plus tardif que ce qu’elle avait imaginé au départ. Décidément, sa colocation était une véritable bénédiction.

En arrivant dans les locaux de la BNY de New-York, elle revêtit son masque de gestionnaire de patrimoine, contrastant de manière visible avec celle qu’elle était habituellement. Elle prit l’ascenseur presque par réflexe, saluant les personnes qui l’empruntèrent avec elle et rejoignit son bureau aux cloisons vitrées qui lui donnaient la nette impression de ne jamais vraiment être toute seule. Elle avait d’ailleurs pris l’habitude de laisser la porte ouverte lorsqu’elle ne recevait pas de client pour permettre au brouhaha interne de venir jusqu’à elle. Avoir continuellement un bruit de fond l’aidait à se concentrer, ce qui pouvait paraitre étrange pour de nombreuses personnes mais pas vraiment pour elle. Son ordinateur allumé, Epsilon consulta ses rendez-vous du jour et s’aperçut qu’elle recevait dans une petite demi-heure une certaine mademoiselle Callahan qu’elle avait contactée quelques jours auparavant à la demande d’un de ses clients fortunés. La jeune fille avait semblé surprise mais avait accepté de la rencontrer, il était donc primordial qu’elle prépare au mieux ce rendez-vous pour ne pas décevoir celle qui n’était pas encore sa cliente mais qui le deviendrait peut-être si elle parvenait à lui faire une assez forte impression. A la guerre comme à la guerre, Epsilon ne souhaitait pas voir son portefeuille client être considérablement réduit.

C’est donc tout naturellement que la jeune femme ressortit le dossier de son client pour prendre connaissance des pièces qui s’y trouvaient, étudiant chacune des données qui se trouvaient en sa possession avec une attention soutenue. Elle ne voulait pas passer pour une bleue devant sa cliente, elle en avait déjà assez d’être la junior et dernière arrivée de l’entreprise, elle voulait se montrer professionnelle et compétente et des situations comme celles-ci étaient plus qu’importantes aux yeux de la jeune femme. Alors qu’elle finissait de se remémorer toutes ces informations importantes, Epsilon sursauta en entendant son téléphone sonner, c’était le standard, son rendez-vous du jour devait être arrivé. « Bonjour mademoiselle Kennedy, votre rendez-vous est arrivé, voulez-vous que je la fasse monter ? » La voix douce mais tout de même un peu froide de la standardiste résonna dans ses oreilles et elle laissa s’écouler quelques secondes avant de lui répondre. "Bonjour. Non, je vous  remercie, pouvez-vous la faire patienter un instant ? Je vais descendre." Lorsqu’un client venait pour la première fois, Epsilon mettait un point d’honneur à les accueillir convenablement et à faire en sorte qu’ils ne commencent par leur visite par une errance involontaire dans les couloirs de l’entreprise très sécurisée.

Avant de prendre la direction du hall d’entrée, Epsilon plaça une chaise face à son bureau où sa cliente pourra s’assoir et fourra son dossier dans le tiroir de son bureau pour ne pas laisser apparaitre qu’elle venait juste de réviser. Une fois sa préparation terminée, elle reprit le chemin de l’ascenseur pour se rendre à l’accueil. Elle n’eut aucun mal à reconnaitre la chevelure rousse de la fille de son client qu’elle avait eu l’occasion de voir en photo il y a déjà quelques temps. Elle s’empressa d’aller vers elle avait une assurance qui ne lui ressemblait pas vraiment et qui était propre à son travail quotidien et tendit la main en direction de la jeune femme alors qu’elle se présentait. "Bonjour mademoiselle Cahallan. Je me présente, Epsilon Kennedy, gestionnaire de patrimoine, je vous remercie d’avoir accepté de vous déplacer pour me rencontrer." Un sourire vint ponctuer cette entrée en matière, elle voulait vraiment qu’elle se sente en confiance et ce n’était qu’en ayant l’air professionnelle mais accueillante qu’elle parviendrait à un tel résultat. Lui serrant la main, elle reprit la parole sans se départir de sa gentillesse. "Si vous le voulez bien, on va passer dans mon bureau et je vous expliquerais plus en détail la raison de mon appel."

Dans ce genre de situation mieux valait y aller en douceur, elle ne connaissait absolument pas la situation familiale de la jeune fille et elle ne tenait clairement pas à la voir s’effondrer en plein milieu du hall d’entrée, le mieux était encore de privatiser cet entretien. Avant cela, elle passa prendre un badge de visiteur à la sécurité et le tendit à sa nouvelle cliente. "Je suis désolée, formalité d’usage, ce badge vous permettra de circuler dans notre établissement." La sécurité avait été renforcée par peur d’un nouvel attentat et Epsilon se pliait aux règles qu’on lui avait imposé, elle se savait responsable de la jeune femme durant tout son séjour à la BNY et elle tenait à ne pas la perdre de vue. En silence, faute de savoir comment tenir une conversation avec une parfaite inconnue, elle l’accompagna jusqu’à son bureau et lui fit signe de s’assoir alors qu’elle fermait la porte derrière elle, restant debout jusqu’à ce la jeune femme ait pris place. " Vous n’avez probablement pas la moindre idée de la raison de votre présence." Commença-t-elle après avoir fait le tour de son bureau pour rejoindre son propre siège, ses talons claquant sur le parquet vernis. "Puis-je vous proposer un café avant que nous commencions ?" Autant être dans de bonnes conditions, pas plus tard que la semaine dernière elle avait eu affaire à une personne au caractère bien trempé et elle voulait à tout prix éviter d’être de nouveau humiliée, ce souvenir la hantait.

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MessageSujet: Re: Une situation peu banale Une situation peu banale I_icon_minitimeLun 4 Mai - 18:47


Un rendez-vous peu banal
L'argent ôte l'âme des choses.ft . Epsilon R. Kennedy

Le sommeil semble m’avoir quitté ces derniers jours et le rayon de soleil de ma vie n’en est en rien la cause, c’est l’inquiétude qui me taraude depuis que l’on a reçu une drôle de lettre soulevant des milliers d’interrogations. Il faut dire qu’une lettre venant d’une gestionnaire de patrimoine a de quoi intrigué, quand on sait que les Callahan sont loin d’être parmi le gratin du gratin de la ville . Je ne sais donc absolument pas à quoi m’attendre mais j’ai belle et bien appeler le BNY pour confirmer le rendez-vous . Bien que depuis le fait que Spencer et moi avons enfin prit le courage de s’ouvrir à l’eau, je commence à me faire au fait de trainasser au lit avec lui quand je ne suis pas du matin ; il faut dire que je ne me lasse pas de me réveiller dans ses bras. Kali me charrie assez trouvant que je viens à l’hôpital avec un large sourire , de bonne humeur et chantonnant et ce n’est pas vraiment notre métier qui nous donne cette bonne humeur. Ce matin il faut tout de me même que je me résous à quitter ses bras. Même Eléanore ne dit rien de mon réveil moins matinale , je m’occupe d’elle et le rejoins lorsqu’il dort encore . D’accord nous avons eu le droit à la question de « pourquoi tonton dort avec papa » nous nous sommes regardés au petit –déjeuner avant d’éclater de rire et de lui expliquer que tonton et maman sont tous simplement amoureux , et elle toute mignonne qui a fait la moue en rétorquant que tant que je l’aimais toujours elle était d’accord. L’adaptation reste quand même difficile car elle n’est plus la seule au centre de mon attention, mais nous savons qu’avec le temps cela va s’arranger il faut dire qu’elle ne m’a jamais vu avec un homme.
Je suis donc debout depuis des heures , la maison est encore endormie la veille j’ai mis une pagaille folle dans mon dressing pour trouver LA tenue adéquate après des heures d’hésitation face au pire des avis (le miroir), je me décide pour mon tailleur pantalon noir et ma chemise en satin blanche . Après un temps passé dans la salle de bain, temps que je n’avais pas mis depuis près de trois ans je ressort fin prête vêtue et maquiller , je trouve alors Spencer et Elly attablés à la cuisine prenant leur petit-déjeuner, je les regarde tous les deux alors que mon ange mord généreusement une tranche de brioche . « Libre … Relevés ou attachés ?Mes paroles sont biensûr accompagnées de geste sur ma chevelure pour qu’ils me disent ce qu’il en pense , Spencer semble se demander ce que ça change, Elly trouve que tout me va, c’est certes touchant mais moi je commence à sérieusement stresser. Il finit donc par opter pour le détaché vu que pour le travail je les ai en permanence attaché. Je le remercie d’un baiser passionné avant d’aller chercher ma paire de chaussures ; des escarpins tout simple juste vernis et assez haut, mais pas trop je ne suis pas très à l’aise avec des échasses je l’avoue sans gêne. Je reviens replissant comme toujours mon sacre saint thermos de café addict que je suis ajoutant un soupçon de lait de soja c’est là que Spencer qui m’interroge sur cette fameuse convocation, mais lui comme moi ne voyons vraiment pas pourquoi donc , je suis amenée à aller là-bas, regardant ma montre je suis soulagée de constaté que j’aurais bientôt enfin la réponse . J’embrasse donc ma fille puis un baiser à Spencer qui me fait retrouver le sourire en me taquinant sur le fait que le thermos n’empêchera pas que je passe au Starbuck. Je pars donc en direction du ferry.
La ville de New-York ne s’est toujours pas décidée à faire la fameuse ligne de métro qui relierait l’île à Manhattan, je marche donc l’eau étant visible de la maison je ne suis guère loin et je sais parfaitement que la vue me changera au moins les idées. Une retouche de rouge à lèvres , je noie mon esprit dans les vagues . Il faut une bonne demi-heure pour que je puisse poser un pied sur la grosse pomme.  Et comme l’a dit mon Lapin rose je vais au Starbuck pas très loin de la BNY en demandant un latté au soja avec un soupçon de café, je cherche toujours la raison de ce rendez-vous, ayant coupé les ponts depuis bien longtemps avec ma mère je reste donc dans l’ignorance la plus totale et le stress est là !
Arrivée devant je me recoiffe sortant mon miroir de poche encore une retouche maquillage, le gobelet vide atterrit dans la poubelle , je rentres en affichant un sourire et une décontraction artificielle, bien loin de l’attitude du médecin. Impressionnée par les bureaux je vais vers l’accueil, demandant à ce qu’on avertisse mademoiselle Kennedy de mon arrivée. Je n’ai pas une mémoire d’éléphant, j’ai juste relu l’entête de la lettre avant de franchir la porte . La voix sèche de la secrétaire , et son attitude digne de l’ère glaciaire à bien du mal à me rassurer ou du moins me faire garder mon sourire. Heureusement l’interphone étant sur hautparleur, mon interlocutrice à l’air beaucoup plus chaleureuse, enfin vu sa collègue elle n’a pas grand mal ! Je sais donc qu’elle descend et là je finis par voir l’ascenseur, décidément la journée commence vraiment mal ! Elle ne tarde pas à me saluer je lui serre donc la main me présentant même si elle connait mon nom « Enchantée Mademoiselle , ce n’est rien je ne me voyais pas ne pas me présenter même si je l’avoues je me demande bien ce que je peux vous apportez… Je parle encore une fois au niveau financier, puis vint le moment du badge je lui dis d’un ton humoristique « Ne vous en faites pas dans mon métier j’ai l’habitude » elle me fais signe de la suivre ce que je fais maintenant badgé ,  avec appréhension je me permets de lui demander avec un sourire crispé combien il y a d’étages , quand elle répond trois j’exprime un léger soupire de soulagement.
Quand on monte dans la machine d’acier je serre mes mains sur le devant, à en faire blanchir mes phalanges , la musique d’ambiance loin de me détendre ne fait qu’accroître mon état je reste centrée sur ma respiration. Moi qui d’habitude ai la parole facile , je demeure silencieuse et la jeune femme en est en rien responsable, je la regarde elle semble plus jeune que moi et dégage une certaine assurance. Quand les portes s’ouvrent je sors la première définitivement soulagée je me détends et retrouve ma bonne humeur. Encore une fois je suis impressionnée par les bureaux , les cloisons vitrées laissant le client voir .
Une fois dans son bureau j’attends qu’elle m’autorise à m’assoir croisant les jambes une fois à l’aise je regarde, le bureau plus en détails elle prend place en face de moi , j’attends qu’elle soit installée pour lui répondre . « En effet aucune, je veux dire que je sache ma famille n’a jamais eu assez d’argent pour avoir à le placer avec en plus le conseil de quelqu’un de votre profession donc je ne vois vraiment pas.. » Posant mon sac à mes pieds mes mains croisées poser sur ma cuisse je réponds d’un ton souriant une fois encore qui sait le sourire aura peut-être une raison de disparaître de mon visage sous peu alors …. « Mon état nerveux ne le nécessite pas mais l’accro que je suis ne peut refuser , serré et sans sucre si possible »
J’attends donc que le café nous soit servi, je n’oses imaginer son salaire et son portefeuille clients je me permets alors après avoir toussoter .« Je ne sais pas si vous en avez l’habitude mais quel que soit l’objet de ce rendez-vous , pouvons- nous , nous tutoyer ? Mon stress est déjà à son paroxysme , je vous avouerais que cela me met d’autant plus mal à l’aise »
En effet même dans le cadre de ma profession de médecin le tutoiement est fréquent que ça soit lorsque je m’occupe des enfants et même des plus grands, et puis là si angoissée je risque de bafouiller, et de m’emmêler les pinceaux .
crackle bones
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MessageSujet: Re: Une situation peu banale Une situation peu banale I_icon_minitimeMer 6 Mai - 20:23

Une situation peu banale

ft. Lindsey A. Callahan


«  La fortune est aveugle et l’argent n’a pas d’odeur. »
La jeune femme qui lui faisait désormais face avait l’air sympathique et agréable ce qui lui donnait au moins une bonne impression de départ, en espérant qu’elle ne se gâte pas durant leur entretien. Epsilon n’avait absolument pas envie de brusquer sa peut-être future cliente, non pas qu’elle ait une affection particulière pour elle mais le portefeuille client qui lui était destiné était relativement conséquent et elle n’avait aucune envie de voir de telles sommes lui filer sous le nez. Pour beaucoup, cette façon de raisonner aurait pu paraitre désolante, se soucier des sous avant de prendre en compte l’humain était quelque chose de peu commun, mais c’était plutôt normal dans son milieu, son boulot était de faire fructifier des fortunes, alors forcément lorsqu’elle trouvait une affaire intéressante, elle ne voulait pas la voir lui passer sous le nez. « Enchantée Mademoiselle, ce n’est rien je ne me voyais pas ne pas me présenter même si je l’avoue je me demande bien ce que je peux vous apportez… » Les présentations étaient désormais faites et comme Epsilon l’avait pressenti, la jeune femme ne savait nullement pourquoi elle lui avait demandé de la retrouver ici. En même temps, ce n’était pas si étonnant que ça, Lindsey différait des personnes qu’elle avait l’habitude de rencontrer, elle n’avait pas l’air aussi fortunée ou alors elle ne souhaitait simplement pas être démonstrative, ce qui était tout à son honneur.  Elle aurait certainement la réponse à toutes ces questions ultérieurement puisqu’elle allait devoir, à contrecœur, s’immiscer légèrement dans la vie de la jeune femme.

Elles étaient désormais toutes deux dans le bureau d’Epsilon et la jeune femme choisit d’introduire le sujet en douceur, demandant à mademoiselle Callahan si elle avait une petite idée de la raison de sa présence ou si tout était flou pour elle, autant pour tâter le terrain que pour lui permettre de devenir un peu plus loquace et de se mettre à l’aise. « En effet aucune, je veux dire que je sache ma famille n’a jamais eu assez d’argent pour avoir à le placer avec en plus le conseil de quelqu’un de votre profession donc je ne vois vraiment pas.. » Cette réponse n’avait rien de particulièrement surprenant, elle-même avait eu bien du mal à comprendre le rôle qu’elle avait à jouer dans cette histoire, ayant plus l’impression d’être un messager qu’autre chose. Mais les désirs de ses riches clients étaient bien souvent des ordres, raison pour laquelle elle exécutait leurs demandes du mieux qu’elle pouvait. "Je m’en doutais, ne vous inquiétez pas, si ça peut vous rassurer la situation est étrange pour moi aussi, je n’ai pas l’habitude de… Ce genre de choses." Ne pas trop en dire, laisser le temps à la situation un peu bizarre de s’éclaircir, voilà ce que cherchait à faire Epsilon mais elle avait conscience qu’en agissant de la sorte pendant trop de temps, elle accroitrait la nervosité de sa cliente qui semblait déjà être une véritable boule de nerf. Désireuse de continuer à la faire se sentir bien, elle lui proposa un café, cherchant avant toute chose à répondre à ses besoins. « Mon état nerveux ne le nécessite pas mais l’accro que je suis ne peut refuser , serré et sans sucre si possible » Bien entendu, cette réponse ne put que la faire sourire mais elle resta discrète, ne souhaitant pas montrer une quelconque réaction physique à la jeune femme, de peur qu’elle puisse être mal interprétée. "Une minute dans ce cas, je reviens."

Juste le temps de se lever, de demander à la secrétaire de son patron qui se trouvait au bout du couloir si elle pouvait préparer un café serré sans sucre pour une cliente et elle était de retour, prête à commencer à parler du véritable sujet de leur entrevue. Mais alors qu’elle allait, pour la première fois depuis qu’elles étaient entrées dans le bureau, commencer véritablement à s’exprimer sur le sujet, Lindsey Callahan prit les devants ce qui, même si elle n’en laissa rien paraitre, étonna légèrement la jeune femme qui pensait qu’elle n’allait pas prononcer un seul mot jusqu’à ce qu’elle ait terminé ses explications. « Je ne sais pas si vous en avez l’habitude mais quel que soit l’objet de ce rendez-vous , pouvons- nous , nous tutoyer ? Mon stress est déjà à son paroxysme , je vous avouerais que cela me met d’autant plus mal à l’aise » Epsilon savait qu’elle n’avait pas le droit d’hésiter, elle exerçait un métier dans lequel on ne pouvait pas se permettre d’être déstabilisé même si elle savait déjà pertinemment que la jolie rousse qui lui faisait face n’était pas comme tous ces requins qui cherchaient à tirer un avantage de ses faiblesses. Toutefois, fidèle à elle-même, elle prit uniquement quelques secondes pour réfléchir à la réponse appropriée avant de se lancer. "Effectivement, je n’ai pas pour habitude de côtoyer mes clients, c’est contraire à l’éthique de la société." Commença-t-elle brièvement pour expliquer le contexte de la situation à mademoiselle Callahan. "Mais puisque vous n’êtes pas vraiment ma cliente, je suppose que je peux faire une exception." Si c’était ce qu’il fallait pour qu’elles puissent discuter affaires sereinement, alors elle ne voyait pas pourquoi elle y renoncerait. Maintenant, il était temps d’aborder vraiment les choses sérieuses.

Maintenant, il allait falloir qu’elle se souvienne de tutoyer la jeune femme et d’être particulièrement claire et précise lorsqu’elle allait aborder le sujet de leur entrevue. Avant de prendre la parole, Epsilon sortit une enveloppe d’une taille conséquente d’un des tiroirs de son bureau et la posa devant elle. On pouvait y voir de façon le nom et le prénom de la jeune femme, calligraphiés dans une écriture très masculine et un peu difficile à déchiffrer si on n’avait pas l’habitude de cette orthographe au style volontairement négligé. "Bien, depuis quelques années, je m’occupe des investissements d’un homme avec lequel tu as un lien de parenté, c’est lui qui m’a demandé de te contacter afin que je te remette certains documents dont je n’ai pas pris connaissance." A ce moment-là, Epsilon choisit de faire une petite pause pour glisser son enveloppe en direction de la jeune femme qui devait certainement être en train de réaliser doucement ce qu’elle en train de lui dire. "Ton père m’a bien dit que je devais te laisser découvrir par toi-même ce que cette enveloppe contient, je n’en ai pour ma part, pas la moindre idée. C’est seulement après cela que nous pourrons discuter, je pense que c’est nécessaire."  En vérité, elle n’avait aucune idée de la relation que pouvaient bien entretenir le père et la fille, mais pour que son client s’adresse à sa banquière pour parler à sa propre fille, il y avait fort à parier que les choses devaient être un peu compliquées entre eux. Elle attendit bien sagement que la jeune femme prenne l’enveloppe et remercia la secrétaire lorsque celle-ci les interrompit pour déposer la tasse de café fumante devant sa future cliente. Après quoi, elle reprit doucement la parole, comme pour ne pas la brusquer. "Veux-tu que je te laisse seule un instant ?" Certes, les documents qui se trouvaient dans son bureau étaient confidentiels, mais tous ses tiroirs fermaient à clé et, qui plus était, Epsilon sentait bien que la jeune femme avait besoin de se remettre du choc qu’elle venait de vivre. Et puis, aller prendre un peu l’air l’aiderait peut-être à s’habituer au tutoiement, elle avait beaucoup de mal avec ça.

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