Ce film était nul au final. Complètement niais. A quoi je m’attendais de toute manière ? Certaines critiques le comparent à un film érotique, mais franchement ça n’a rien à voir. On ne voit strictement rien. Je suis déçu. J’ai perdu au moins deux heures de ma vie. Mais d’un autre côté, ça m’a permis de retrouver Alison. Bon, au final, je n’aurais pas tout perdu. On va dire que c’est mon lot de consolation. La salle se vidait, doucement, le temps que toutes les nanas sortent et se remettent de leurs émotions. Seigneur, il leur en faut peu. On suivait la foule jusque dans le hall d’entrée où j’avais demandé à mon amie où est-ce qu’on allait maintenant ? Parce que c’est bien de vouloir aller manger, mais où ? Elle n’avait pas pu me répondre tout de suite vu la foule qui nous entourait. Elle avait attendu qu’on soit à l’extérieur pour me regarder d’un air espiègle. Qu’est-ce qu’elle mijote encore ?

Elle voulait manger des sushis. Hum, ouais. Pourquoi pas. Moi non plus, je n’en ai pas mangé depuis une éternité. Je riais légèrement quand elle plaisanta sur mon physique et sur les calories que j’allais éviter en mangeant japonais. Il est vrai que je dois faire attention à mon corps pour mon travail, mais je suis un chanceux. « Parle pour toi ! Personnellement je peux manger ce que je veux sans prendre un gramme. Et puis je fais du sport, moi. » C’est vrai que j’ai de la chance de ce côté-là. Je peux manger ce que je veux sans jamais grossir. Et puis, même si c’était le cas, je me dépense beaucoup. En particulier en sport de chambre.

J’avais traversé le passage piéton à sa suite et la foule s’était dispersée à présent. On se sent un peu mieux. L’air est plus respirable. Il faisait vachement beau aujourd’hui, c’était plutôt agréable de prendre l’air. Et c’est vrai que moi aussi je commençais à avoir faim. Au bout d’un moment, un peu perdu dans mes pensées, je sentis qu’on me tapotait l’épaule. Je tournais ma tête dans sa direction. Pourquoi elle fait ça ? Elle ne peut pas m’interpeller comme tout le monde ? Mais elle revenait sur un sujet qu’on avait abordé plus tôt, pendant le film. Quoi, elle est encore focalisée là-dessus ? Elle a mis tout ce temps pour ruminer dans son coin ? Bon sang… son aplomb et sa détermination me firent rire. « Mon dieu, tu es encore là-dessus. Mais tu fais ce que tu veux Ali, tu es majeure et vaccinée. On n’a juste pas la même conception des relations toi et moi. Mais ravi d’apprendre que tu baises, que tu embrasses, que tu sus et que tu cries, vraiment. » J’éclatai de rire. Je me doute bien qu’elle s’envoie en l’air moins souvent que moi. Je suis du genre à les enchainer les conquêtes. Enfin… Bientôt ce sera fini… Bordel. « Si ce n’était pas le cas, je me serais inquiété. » A son âge quand même. C’est normal qu’elle fréquente des mecs. Mais bon je la taquine. Elle a toujours été un peu fleur bleue.

A force de marcher dans les rues de la ville, on avait fini par arriver à destination. Le panneau était quand même assez visible. Elle avait l’air excité comme une puce… C’est le film qui l’a rendue comme ça ? Quoique, elle a toujours débordé de joie de vivre. « Tu peux me poser des questions, je m’en fiche. Je n’ai rien à cacher. » Si elle y tient tant. « Viens, on rentre. » J’ouvrais la porte du restaurant pour la laisser entrer avant moi et je m’engouffrais à l’intérieur à mon tour. A peine entrés, un serveur arriva pour nous accoster, nous saluant et nous demandant combien nous étions. « Deux, mais on voudrait s’asseoir près de la vitre là-bas. » Je lui indiquais l’emplacement qu’Alison avait choisi et il acquiesça en nous y accompagnant. Il nous laissait nous installer et repartit à l’entrée où un autre couple venait d’arriver. Je m’asseyais en face d’elle et je retirais ma veste. « Alors qu’est-ce que tu veux savoir ? »