C'était en plein milieu de la nuit que mon portable se mit à sonner soudainement. Je me mets à grommeler, m'insultant intérieurement d'idiote pour ne pas avoir eu l'idée de mettre mon téléphone en silencieux pour la nuit. J'ouvre les yeux péniblement et pose la main dessus pour le saisir. J'y trouve alors un message de la part de la personne qui est à la fois ma meilleure amie ainsi que ma colocataire : Chelsea. On se connait depuis le lycée et on ne s'est jamais vraiment séparée. Elle m'a été d'une grande aide morale lorsque ma mère est morte, elle ne m'a pas jugé lorsque je suis allée en prison et elle m'a soutenu après la mort récente de mon père. Elle a toujours été là pour moi, et inversement.



Je cligne des yeux et pianote vaguement, un peu à l'aveuglette pour lui apporter tout de même une réponse.



Mon travail me prend beaucoup de temps. Il faut dire que j'y suis presque tout le temps tellement que j'ai du mal à délaisser. Après tout, c'est tout ce qu'il me reste de mes parents. Je suis en train de voir pour embaucher une ou deux personnes supplémentaires, mais trouver quelqu'un en qui j'aurais une confiance absolue n'est pas une chose si aisée que ça en a l'air. Cependant, si je ne veux pas finir par faire un burn-out, je pense qu'il faudra que je passe par là tout simplement. En attendant, je prends quelques stagiaires par-ci par-là de temps en temps. Ca m'arrange, eux aussi. Résultat des courses : tout le monde est content.

Je repose donc mon portable à sa place et m'apprête à retomber tout droit dans les bras de Morphée, histoire de pouvoir essayer de terminer ma nuit tant bien que mal.