Comme chaque jour, j'ouvrais le bar dès l'aube pour les lève tôt. Les clients venaient prendre le petit déjeuner et c'était souvent les habitués que je retrouvais. J'aimais bien faire le service malgré que j'étais le patron pour être en contact avec les personnes. Il y avait toujours des gens désagréables mais heureusement il y avait une majeure partie de la clientèle qui était formidable. J'aimais bien discuter avec eux, parler de la pluie et le beau temps tout en sirotant un café. Mon père avait toujours été retissant au fait que j'ouvre ce bar, il aurait aimé me voir avocat ou que je sois un grand homme d'affaire, malheureusement pour lui je fais ce que j'aime et c'est bien mieux comme ça. De toute façon maintenant mon bar avait la côte et beaucoup de personnes de New York le connaissait. Ce bar me prenait énormément de mon temps mais j'y tenais comme à la prunelle de mes yeux.

Ce soir, je n'étais pas spécialement de service, bien sur j'allais surveiller tout de même ce qui se passait dans mon bar car je ne voulais pas que ça tourne au chaos non plus mais je ne ferais pas le service. Le soir, c'est là où il y avait le plus de monde mais aussi c'est là où j'avais le plus d'employés qui travaillaient dont Kiara en qui j'avais confiance. Bref, je devais passer par mon bureau pour chercher quelques papiers à ramener chez moi. Le comptable devait venir en fin de semaine il fallait donc que je mette tout à jour. Quand je redescendis au bar, je vis de dos ma meilleure amie Primrose. Je m'approchais doucement sans faire le moindre bruit, pour arriver juste derrière elle et lui dire : Hey la plus belle ! Je la fis sursauter et elle se retourna directement avec un grand sourire sur les lèvres. Que ça faisait plaisir de la voir si souriante. Oui ça va et toi ? Je m'assis à côté d'elle et demandai à un employé un peu maladroit de me servir une bière. Je regardais ma meilleure amie, toujours aussi belle d'ailleurs. Oui ça fait plaisir de voir que le bar marche aussi bien, tu te rappelles il y a trois ans quand je débutais juste ?! C'est fou ce qu'il a évolué ! Puis Primrose me demande de lui offrir un verre, elle avait déjà un cadavre devant elle, dis donc, elle boit ce soir. Je demandais donc à ce même employé maladroit de donner une autre téquila à mademoiselle et il l'apporta aussitôt. Après lui avoir donné son verre je lui dis : T'es toujours aussi ravissante !

Ca me faisait plaisir que Primrose vienne me rendre visite à mon bar. Elle m'avait toujours soutenu même dans les moments les plus difficiles pour monter mon affaire, rares sont les amis qui t'encourageront quand t'es au plus bas. Heureusement pour moi j'avais une meilleure amie en or sur qui je pouvais compter n'importe quand. En tout cas j'aimais bien sa petite surprise de me rendre visite, elle savait qu'elle était la bienvenue n'importe quand. Bon ce soir j'allais rentrer chez moi mais je pouvais rester le temps de prendre un verre et de discuter un peu. Elle savait que j'étais disponible pour elle à n'importe quel moment, elle n'avait juste qu'à me passer un petit coup de fil et j'accourais immédiatement. Là apparemment ça n'avait pas l'air d'aller dans son travail, la panne d'inspiration pouvait arriver à tout moment et pour Primrose, c'était arrivé aujourd'hui. Je m'empressais de lui caresser le dos d'un geste réconfortant et je la regardais droit dans les yeux tout en lui disant Je pense que tu devrais te reposer, ça irait mieux pour ton inspiration qu'un verre d'alcool. Mais moi aussi je peux être un bon remontant. Je me mis à rire puis je bus quelques gorgées de ma bière. Alors que j'avais fait un compliment à Primrose, elle fit de même. Je ne pus m'empêcher de déconner, une fois de plus Je sais, je sais, tu es folle de moi ! Je disais ça sur le ton de l'humour. Je savais bien que ma meilleure amie n'allait tout de même ressentir des sentiments amoureux pour moi.

Puis là, alors que je ne m'y attendais pas, Primrose me parla de cette soirée où on avait couché ensemble. On s'était promis de ne plus en parler car on avait un peu honte de l'avoir fait, je ne sais plus pourquoi d'ailleurs. Mais maintenant cela faisait cinq ans et cela faisait parti du passé. Primrose avait raison, si nous n'avions pas couché ensemble, peut être qu'on ne serait pas les meilleurs amis du monde à cette heure là. Mais j'avais repéré cette jeune femme bien avant qu'elle m'aborde mais étant plutôt réservé, j'avais attendu qu'elle vienne à moi. Je pense oui. Je te l'ai jamais dit mais je t'avais dans ma ligne de mire bien avant que tu viennes me draguer. Je lui pris sa joue entre mes deux doigts comme si une grand mère le faisait à sa petite fille. En tout cas je me demandais bien si je pouvais changer une vie. Apparemment Primrose me dit que oui mais cela m'étonnait fortement. Je ne l'avais pas changé, c'est elle qui avait mûri. C'est toi qui a grandi ma belle, moi je n'ai rien fait, je t'ai juste accompagné dans ton parcours. J'avais toujours été là pour Primrose depuis maintenant cinq ans. Lorsque je suis arrivé à New York, ça a été la personne avec qui j'ai sympathisé le plus. Et pourtant, au départ, on n'avait que couché ensemble.

J'étais content qu'elle m'ait fait cette surprise. J'adorais être en sa compagnie, je ne pouvais pas me passer de ma meilleure amie. C'était la personne la plus importante à mes yeux et rien n'y personne ne pourra changer cela. Bon d'accord, tu as eu raison de venir. Je suis trop content de te voir. Bon j'exagérais un peu car Primrose et moi on était toujours en communication, au moins un texto par jour ou un appel sans compter les visites surprises de chacun, nos petits rendez vous et j'en passe. On était vraiment indécollable depuis maintenant cinq ans, que le temps passait vite en si bonne compagnie. Je bus quelques gorgées de ma bouteille de bière tout en faisant gaffe que personne ne me prenne mes papiers plutôt importants pour ce bar.

Le début de la relation entre Primrose et moi avait été plutôt compliquée. Elle m'avait dragué jusqu'à que je cède à son charme et lors d'une soirée où on avait trop bu, on tomba dans les bras l'un de l'autre. A peine étais je arrivé au lycée de New York que je connaissais sa réputation. Tout le monde connaissait Primrose la séductrice alors c'est sûr que je l'avais repéré de loin mais ne préférant pas m'en approcher pour ne pas briser mon petit coeur. A Londres j'en avais côtoyé des filles comme ça et ça n'avait jamais tenu bien longtemps malheureusement. Mais finalement, notre amitié est toujours intacte et Primrose avait bien changé. Certes, elle avait changé depuis qu'elle m'avait rencontré mais je ne sentais pas être la cause de son mûrissement. En même temps, qui ne connaissait pas la belle Primrose au lycée, même moi le petit nouveau je savais qui t'étais dès le premier jour. Et puis j'attendais que tu fasses le premier pas et tu l'as fait. Je lui tirais la langue et me mis à rire. Ah quelle belle époque n'empêche, on était jeunes et insouciants. Peut être. Puis alors que je buvais encore quelques gorgées de ma bière, Primrose me demandait ce que je faisais avec ces papiers. Certes ils étaient dans un sac mais on pouvait voir les feuilles dépassées légèrement. C'est juste de la paperasse que je dois compléter avant la fin de la semaine. Je vis qu'elle se sentait toute gênée, pensant peut être qu'elle m'avait dérangé, mais tout de suite je la rassurai en passant un bras autour de son cou vu la proximité de nos chaises au bar. Et t'inquiètes pas, tu ne me déranges pas. C'est pas à cette heure là que je vais me mettre dans les papiers, j'y ferais demain matin. Je lui déposai un bisou sur la joue et finis ma bière à grande vitesse. Puis je lui demandais : Tu as prévu de faire quelque chose de particulier ce soir ?

Je me demandais bien pourquoi Primrose était là, ce soir alors qu'on était une soir de semaine. Elle devait sûrement travailler demain et si j'avais bien compris, même ce soir, mais non, elle venait me voir pour passer un peu de temps ensemble. De peu elle avait failli me manquer, le destin était peut être avec nous. Je lui avais donc demandé ce qu'elle allait faire ce soir. A vrai dire, personnellement je n'avais aucune idée. J'avais pour objectif de rentrer chez moi, regarder la télévision avec une petite bouillotte et m'endormir sur le canapé jusqu'à épuisement. Mais là, alors que j'étais avec ma meilleure amie, j'avais envie de faire autre chose, bouger un peu. A New York, on peut faire plein de choses, voilà une autre bonne raison de vivre dans une grande ville comme la grosse pomme. Elle me demandait donc ce que j'avais en tête. Beih pas grand chose, on pourrait aller en boite, se balader dans les rues de New York ou aller chez moi se poser tranquille. A toi de choisir. Puis elle me prit la main et on essaya de se frayer un chemin au milieu de cette foule. C'était vraiment incroyable comment mon bar marchait. Je fis un signe de la main à mes employés comme quoi je partais et je leur criais : A demain ! Et Primrose me tira vers l'extérieur, comme si elle était pressée. J'aimais sa joie de vivre et son entrain à croquer la vie à pleine dents. Alors tu choisis quel choix ? En attendant qu'elle choisisse, Primrose et moi nous nous baladions dans les rues du Queens côte à côte. New York était vraiment une très belle ville, toujours illuminée, toujours vivante. Cela me changeait de ma petite ville en Angleterre mais je m'y sentais bien ici, jamais je ne voulais partir d'ici. Je me sentais bien qu'en ce moment même. Et puis j'avais rencontré une personne formidable qu'est Primrose, jamais je ne pourrais l'abandonner comme je l'avais fait avec tous mes anciens amis dans les autres villes.

Spoiler:

Je sortais de mon bar en compagnie de ma meilleure amie. Je ne savais pas vraiment ce qu'on allait faire, j'allais suivre Primrose là où elle voulait aller. Peu m'importait, on pouvait aussi bien aller en boite qu'aller chez moi, tant que j'étais avec elle, cela me convenait. Puis alors que nous marchions dans les rues du Queens, ma brunette m'avoua qu'elle n'avait pas très envie d'aller en boite de nuit. Ok c'est pas grave, je lui répondis donc avec un grand sourire sur les lèvres : D'accord, on a qu'à aller chez moi, ce sera plus tranquille. On marchait donc jusqu'à Manhattan, jusqu'à mon loft. A cette heure là, les taxis étaient tous blindés, prendre la voiture c'était inimaginable vu le monde qu'il y avait sur les routes. New York c'était saoulant pour ça malheureusement, le trafic était tellement dense qu'on allait plus vite à pied qu'en voiture. Bref, Primrose m'interpella : Oui ? Je la voyais s'arrêter, plongeant son regard dans le mien. J'étais un peu gêné mais je tenais son regard tout en lui souriant. Avait elle quelque chose à me dire ? Bah si dis moi. Mais elle n'avait pas très envie d'en parler apparemment.

Très vite on arriva chez moi. On prit l’ascenseur et je pris les clés qui se trouvaient dans ma poche afin d'ouvrir la porte de chez moi. Primrose avait l'air d'avoir faim, sa proposition me mit l'eau à la bouche. Jamais je ne refuserais une invitation pour manger des pizzas. Je lui dis : Avec grand plaisir ! J'ai trop faim aussi. Attends je vais les appeler. On entra dans mon loft et je sautais sur mon téléphone fixe pour téléphoner au pizzaiolo du coin. Je savais ce que prenait Primrose, ce n'était pas la première pizza qu'on mangeait tous les deux. Après avoir téléphoné, je me dirigeais jusqu'à mon bar et lui demandais : Tu veux boire quelque chose ? Personnellement je me servis un whisky et dès qu'elle me dit ce qu'elle voulait, je lui apportai dans le salon où je me posais sur le canapé. Son interpellation de tout à l'heure me trottait dans la tête je lui demandai donc : Tu voulais me dire quelque chose tout à l'heure ?